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  • 30 décembre 2008

    Rrron Zzzzzzzzzz…

    3 commentairess
    Désolé si je suis pas très loquace ces derniers jours, mais pendant les vacances :

    JE GLANDE ! 

     

    L'ours est dans sa tanière, ne le réveillez pas...

    26 décembre 2008

    Katsuhiro Otomo - Anthology

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    Ma première rencontre avec Katsuhiro Otomo remonte à une bonne paire d'années maintenant. Elle fut brutale mais définitive. Je me rappelle très bien de ce moment : j'étais alors au lycée (mamamia !), 16 ou 17 ans, et la chaîne de télévision "La 5" avait cédé la place à la toute nouvelle "Arte" qui proposait une programmation assez inédite et un peu plus haut de gamme que les autres chaines.

    En particulier j'avais été séduit par la bande annonce d'un dessin animé d'un genre pour moi totalement nouveau, venu tout droit du pays du saké et du Wasabi, loin des traditionnels Goldorak et autres Chevaliers du Zodiaque. Il s'agissait grosso-modo d'une histoire pour adultes, celle d'une guérilla menée dans Neo-Tokyo par des bandes de jeunes motards désœuvrés et drogués. Une nuit, l'un d'eux, Tetsuo, a un accident de moto en essayant d'éviter un étrange garçon qui se trouve sur son chemin. Blessé, Tetsuo est capturé par l'armée japonaise et devient l'objet de nombreux tests dans le cadre d'un projet militaire ultra secret visant à repérer et former des êtres possédant des prédispositions à des pouvoirs psychiques. Vous aurez peut être reconnu le synopsis de Akira.

    Le choc esthétique fut tel que je me souviens avoir enregistré l'animé et me l'être repassé plusieurs dizaines de fois sans jamais m'en lasser.

    Quelques années plus tard, je dévorais à nouveau les aventures de Testuo et de Kaneda sur support papier cette fois ci, toujours avec la même ardeur. Je reste un fan inconditionnel de cette série cultissime qui surpasse de très loin toutes les productions ultérieures, c'est du moins mon avis.

    L'autre jour alors que je flânais dans le XI° arrondissement, étant un peu en avance sur mon rendez-vous, je passais par hasard devant une librairie spécialisée en mangas et sachant que mon retour en train serait d'un ennui mortel si je n'avais rien à me mettre sous la dent, poussais la porte afin de me ravitailler. Au détour d'une étagère, après m'être arrêté quelques instants sur les art-book de Miyazaki (il me les faut, il me les faut !!), je tombais nez à nez avec un bouquin à l'illustration aux jolies couleurs, d'une femme habillée de rouge, le sourire aux lèvres, les nattes de son chapeau flottant au vent, et appuyée de la main à la branche d'un arbre. Un bandeau bleu annonçait "par l'auteur de Akira". Mon sang ne fit qu'un tour et j'acquerrai l'ouvrage sans même prendre le temps de le feuilleter.

    Katsuhiro Otomo - Anthology,   est un recueil de nouvelles inédites en Europe, parues entre la fin des années 70 et le tout début des années 80 dans diverses revues japonaises. 14 histoires, plus ou moins développées mais dans lesquelles chaque trait est signé du sceau de la précision et de la netteté, dans le style incomparable de Otomo, qui fait que chaque case, aussi chargée soit-elle, demeure toujours parfaitement lisible, sans recourir à la surcharge superfétatoire de la couleur. J'apprécie particulièrement le découpage très soigneusement pensé des séquences d'action, rythmées à souhait en structures verticales, dans un entrelacement de champ / contre-champ haletant donnant à ces séquences un dynamisme cinématographique percutant. L’ouvrage est de très bonne facture, imprimé sur un joli papier épais, dans le sens de lecture original, ce qui est d’assez bon ton pour devoir le souligner.

    La couverture vaut à elle seul le coup d'oeil. Sous des dehors un peu cul-cul la praline d'une frêle jeune fille entourée d'un décors bucolique, se cache en fait bien autre chose ; il suffit pour cela dans un premier temps d'inspecter le revers du livre, puis de déplier les rabats intérieurs pour que se déploie un superbe panoramique aux accents doux-amers de fin du monde : au loin une usine est en flammes, tandis que gis, jonché parmi les herbes, la carcasse démandibulée d’une machine de guerre. L’ambiance est donnée.

    Quelques unes des nouvelles ont particulièrement retenu mon attention. Elles ne sont pas toutes du même niveau ni de la même inspiration. On y croise dans Chronicle Of The Planet Tako, les drôlatiques aventures des Tako et des Ika, sortes de poulpes extraterrestres d'un autre monde qui se disputent une planète vivrière et qui m'a parfois fait penser à nos Shadoks, l'absurde y étant ici beaucoup moins présent, avant que, dans un second volet, les Tako n'accèdent à la démocratie, subtile critique de nos sociétés modernes et des luttes fratricides (poulpicides ?) pour le pouvoir.

    La première histoire du recueil - Flower- (en couleurs, exception à la règle) démarre très fort. Le sentiment d'immensité désertique est admirablement rendu. On y retrouve comme très souvent des préoccupations écologiques, une ambiance de fin du monde et une certaine fascination pour le corps humain en déchéance, les chairs boursoufflées mises à nu, ce que j'appellerai "l'organique viscéral", ingrédients  qui composent régulièrement les oeuvres du Mangaka.

    On retrouve la même ambiance pesante dans Fire Ball (1979) qui préfigure ce que sera Akira : une guérilla urbaine au coeur d'une méta-structure d'immeubles gigantesques, la présence de personnages aux pouvoirs psychiques étonnants, les recherches secrètes de l'armée, l'annonce de la fin du monde (les séquelles de la bombe atomique ne sont pas encore digérées), des séquences d'action à couper le souffle, du viscéral organique, et une ambiance pesante de bout en bout.
    Tout ces éléments se retrouvent intégralement dans une autre BD de Otomo :Dômu - Rêves d'enfants, publié un peu avant Akira dont il n'est en  sorte qu'une répétition générale.

    Guérilla d’un tout autre genre avec Hair, où le monde est en proie à la rébellion de chevelus fans de musiques complètement rétrogrades comme les Stones ou Led Zepplin… Des pages pleines d’humour loufoque assez déjanté du meilleur aloi. 

    J'ai également beaucoup aimé Memories qui m'a fait penser à certains égards à l’ambiance étrangement inquiétante et dérangeante que l'on peut retrouver dans Ulysse 31 : un vaisseau spacial confronté à une énigmatique épave en forme de rose géante agencée en un gigantesque palace bien intrigant, un peu à la façon de la scène finale de 2001 A SPace Odyssey. Je suis d'ailleurs bien curieux de savoir s'il s'agit d'une référence directe au chef-d'oeuvre de Kubric... Le contraire serait stupéfiant.

    Minor Swing vaut également le détour : comment les méfaits de la pollution transforment une banale partie de pêche en mer en drame : un homme tombe à l’eau et se retrouve englué dans une matière visqueuse qui finira par avoir raison de lui, l'auteur nous ménageant une fin délicieusement grinçante, façon CreepShow... J’adore !

    Sound of Sand s'avère également particulièrement efficace. Si l'auteur confie avoir bâclé le travail en raison de son retard à livrer les planches à l'éditeur, il faut avouer que l'économie de moyens ne nuit en rien à l'efficacité scénaristique dés lors que l'idée est bonne et que le dépouillement de décors sert au mieux la sensation anxiogène d'étouffement dont est victime le principal protagoniste. C'est peut être l'une de mes préférées, s'il me fallait faire un choix.

    Les dernières planches prennent un détour un peu particulier puisqu'il s'agit de parodies d'histoires populaires en europe : Aladin et la lampe magique, les chevaliers de la table ronde, l'arche de Noé, et le vieil homme et la mer, revisités sauce piquante... J’ai un peu moins aimé ces ultimes short-stories, peut être parce qu’elles racontent autre chose que le souffle si particulier du Pays du Soleil Levant.

    Avis aux amateurs, une fois arrivé au terme de la dernière page, je n’ai eu qu’une seule envie : tout recommencer du début…


    25 décembre 2008

    Petit Papa Nawouel...

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    La dernière couverture de Fluide Glacial m'a bien fait rire... Le Père Nawouel fait toujours des malheureux...!

    Et vous ? Z'avez été gâtés ?



    Joyeux Nawouel à tous !


    23 décembre 2008

    The end

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    Hé bé voilà, mon séjour à Paris s'achève déjà alors que je commençais seulement à prendre mes marques dans cette ville bien grande pour un provincial.
    Je n'ai pas vu le temps passer ! J'ai l'impression d'être arrivé hier seulement et j'ai à peine fait la moitié de tout ce que j'avais prévu... C'est qu'il y a tant à faire en si peu de temps... et qu'il faut compter sur un paramètre assez particulier pour un Toulousain : la distance !! A Toulouse, aller du point A au point B est un jeu d'enfant... on y va, à pied, à vélo, à métro... c'est l'histoire de quelques minutes. A Paris, je ne vous apprendrai rien en vous disant qu'aller du point A au point B suppose de passer par les point A1, A2, A3, A4.... A19... A672... avant d'arriver au point...C, qui se situe à seulement 15 minutes de marche du point B1, lui même à une station de bus de votre destination finale. Bref, il est très facile de passer une demi heure enfermé dans un métro, à quoi il  faut ajouter 15 minutes de marche. Un simple rendez-vous pour boire un café avec des amis peut rapidement prendre les proportions d'une expédition ! Et comme la raison première de mon séjour était de voir des amis ou de faire leur rencontre in situ (alors que nous nous connaissons virtuellement depuis de longs mois) j'ai été contraint - sans aucun regret - de revoir mes prétentions à la baisse. La vie est une question de priorité parait-il.
    J'ai donc passé de formidables instants en compagnie de gens que j'apprécie vraiment énormément, je le savais déjà pour certains d'entre eux, j'en ai acquis la certitude pour d'autres. Bavarder de tout, de rien, rigoler (beaucoup), passer du temps et oublier tout le reste, le plaisir simple d'être tous ensemble comme s'il en avait toujours été ainsi et savoir que tout continue même à distance, déambuler dans les rues de Paris où une marée humaine dégouline sous les lumières de la ville, cette ambiance si particulière qui imprègne les jours précédant nawouel et n'avoir rien d'autre à faire que de penser à soi, errer au gré des vitrines affriolantes en surveillant discrètement son portefeuille tant il est facile ici de claque un pognon fou dans tout un tas de boutiques... Et j’avoue, j’ai craqué ^^ (mon dieu, j’appréhende mon prochain relevé de compte… )
     
    Il est 14h42 et mon train décolle de la gare Montparnasse dans un peu moins de trois heures. Je ne sais pas comment je vais mettre à profit le peu de temps qu’il me reste… peut être un petit crochet par ND avant de partir ? Je verrai bien.
     
    Et demain c’est… NAWOUEL !!
    Votre sapin est-il fin prêt ?
     
    Un grand merci à Djay pour l'hebergement. Ton appart' est tout simplement idéalement situé... C'est formidable !
     
    De très chaleureuses pensées pour Georges (je te déteeeeeeeeeeeeste !! ^^ Putain, qu'est-ce qu'on aura rigolé...),  Philippe (hé bé oui, quoi, tu parles "avé l'assan" ! Content de t'avoir enfin rencontré), Romain ( J'te charie, mais tu sais ce que je pense de toi... c'est à dire... rien ^^),  Lili & Christelle (merci pour ce merveilleux  dimanche après-midi/soir, votre accueil, votre gentillesse... J'ai été un peu déçu de ne pas trouver le fameux canapé en cuir... mais c'est très bien ainsi),  Joris & Cyril (au plaisir de vous revoir vous deux) et  Thibault (bonnes vacances à toi !).  
     
     

    19 décembre 2008

    Comment chier dans les bois

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    Cela fait un an que Méchant Chimiste m'avait offert ce bouquin au titre somptueusement prometteur : "Comment chier dans les bois", mais que par paresse et occupations diverses j'avais abandonné à lui même sur un coin de ma table de nuit, entre deux tomes du Guide du Voyageur Intergalactique, le prix Goncourt d'il y a deux ans, acheté mais toujours pas commencé - il n'en sera que meilleur – quelques japonaiseries.
    Après avoir ingéré diverses choses plus ou moins digestes, dont une profusion de Mangas à la réussite très variable, et tout récemment l'Evangile du Monstre en Spaghettis Volant qui a fait l'objet d'un billet ces dernières semaines, je me retrouvais nez à nez avec l'objet...
    "Comment chier dans les bois"... J'avoue que le sous-titre m'a tout d'abord intimidé : "Pour une approche environnementale d'un art perdu". Mwé mwé mwé...
    Deux hypothèses étaient envisageables. La première, pessimiste : il s'agit d'un bouquin trés écolo où on nous raconte qu'il faut pas chier n'importe où parce que ça fait mourrir les ours et les marmottes, que les citadins sont des gros nases, et que la nature nous fera tous périr... Bref, la loose, le bouquin chiant à s'arracher les yeux avec un cure-dent.
    La seconde : le bouquin est en fait une vaste farce dont le contenu n'a aucun rapport avec le titre, un peu à l'image de “L'Art de péter” (à lire absolument !), que j'avais offert de mon coté à Méchant Chimiste pour je ne sais plus quelle occasion, peut-être bien pour un nawouel d'ailleurs, tandis que j'avais offert à son Ptit Créole un bonnet péruvien porte bonheur. Mais là n'est pas la question.
    C'est donc pétri de doutes que, confortablement allongé dans mon lit douillet, j'ouvrais la couverture et commençais ma lecture.

    Je ne vais pas faire un résumé du livre, je me contenterai de quelques commentaires qui je l'espère vous donneront envie de lire ce bouquin car, oui, j'ai aimé !
    Kathleen Meyer, à qui l'on doit ce petit bijou scatologique, écrit avec une souplesse et un naturel tout à fait agréables. On a presque l'impression qu'elle est à coté de nous et nous raconte ses anecdotes : on l'entend rire, hésiter, hausser le ton, on la voit presque gesticuler pour mimer certaines situations pour le moins cocasses, on perçoit quasiment les inflexions de sa voix. D'ailleurs j'aimerai bien savoir quelle voix elle a vraiment. Je l'imagine volontiers parler rapidement, façon moulin à paroles, le timbre un peu haut placé et vaguement nasillard, mais avec détermination et une conviction qui emporte l'adhésion. Car quoique tout ceci ne soit que fantasme, le texte est toujours incisif et sans cesse en alerte. On ne s'ennuie jamais.

    Quant au fond, hé bien je dirai que c'est un savant mélange des deux hypothèses émises un peu plus haut. Le discours est clairement écolo : non, faut pas chier partout dans la nature parce que ça fait des milliers de mètres cubes de merde déversés chaque année et qui mettent un temps fou à se désagréger, sans compter les risques environnementaux que cela peut représenter... Hé oui on n'y pense jamais mais qui peut aujourd'hui bouffer des fruits tropicaux en Martinique pour ensuite aller en chier les graines en Corse et favoriser la propagation d'espèces non endémiques qui pourraient constituer une menace pour l'écosystème ...? Qui à part l'homo sapien sapiens...? (non Martin, les écureils ne le peuvent pas ^^). Pire encore que des graines : s'il s'agissait d'immondes parasites ? Hein ?? Hahaaa, on fait moins les malins hein ?
    Donc, une fois posée la trame générale des considération éco-protectrices, Kathleen entre dans le vif du sujet : comment chier dans les bois sans tout foutre en l'air. Car ce n'est pas donné à tout le monde... Et certaines situations défient l'imagination : savez-vous comment les alpinistes font caca ?? Hé bien oui, sachez le, ces funambules des hautes crêtes ne sont pas dispensés des préoccupations bassement matérielles de leur tube digestif : tout ce qui entre par un coté doit nécessairement ressortir par l'autre un jour ou l'autre ! Hé oui...  Il faut donc prévoir des systèmes pour éviter que les alpinistes ne se transforment en oiseaux peu avenants ! Déjà qu'une chiure de pigeon c'est cradingue, imaginez être oint un estron d'alpiniste x_x Outre les alpinistes, pensez aussi à des activités de pleine nature comme le Kayak, la rando à ski, voire les expéditions polaires... Bon, ok, c'est pas tous les quatre matins qu'on part randonner au pôle nord, mais tout de même la problématique est assez atypique pour mériter de s'y arrêter quelques instants. Et ce livre nous en donne la jouissive occasion !
    Vous apprendrez aussi qu'à volume égal un caca peut avoir une densité très variable ce qui n'est pas sans poser de difficultés lorsqu'il s'agit de ne rien laisser sur place et par voie de conséquence de tout ramener avec soi (si si...) : "Regarde chérie le beau bidon de caca que je t'ai ramené !!". Vous apprendrez aussi qu'il faut être extrêmement prudent lorsque l'on s'écarte du sentier pour aller faire ses petits besoins au risque de se faire mordre les fesses par une bête sauvage ou, pire encore, de rencontrer un Chukar, oiseau décrit par les guides naturalistes comme "un oiseau difficile à pister, qui peut épuiser un chasseur (...)".  Je ne vous priverai pas du plaisir de découvrir vous même cet oiseau, sûrement un des plus bêtes de la création, sa description totalement désopilante tellement j'ai ri lors de ce passage, ainsi que mille autres choses encore, dystillées avec un joli talent tout au long dles trop courtes 140 pages de cet opuscule à vous procurer sans plus tarder. Car outre la thématique écolo, il faut avouer que la lecture de ce bouquin procure la délicieuse et régressive jouissance de parler de caca, matière taboue s’il en est, avec laquelle certains d’entre vous ont peut être joué étant tout petits… (j’attends vos témoignages ^^)

    Sans vouloir paraphraser Louis-Ferdinand Céline, la merde a bel et bien de l’avenir ! A défaut d’en faire des discours, on en fait des bouquins. Un très bon bouquin en l’occurence !

    17 décembre 2008

    Marre !!

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    Ce soir j'en ai juste marre de tout !!

    marre, ras-le-bol, ras-la-cuve, plein les bottes, ras-le-cul, plein le dos, plein la casquette… 

    Voilà, ça devait être dit.

    C'est chose faite.

     

    16 décembre 2008

    Décousu

    2 commentairess

     

    Etrange journée que celle qui s’achève. Menée tambour battant (quoi de plus normal me direz-vous) elle m’a donné l’occasion de discuter avec quelqu’un que je ne sais pas trop comment appeler (un ami ? une connaissance ? un copain ? un simple collègue de galère doctoriale ? Je dirai simplement quelqu’un qui ne me veut pas de mal et qui a les pieds sur terre) de notre sors commun en tant que presque futurs Docteurs. Car mine de rien, j’ai toujours une thèse de doctorat à terminer et même si je n’en souffle pas mot, ce fardeau commence à m’épuiser face à mon impuissance actuelle de mener ce projet à bien.

    Je me pose beaucoup de questions ces temps-ci. Pléonasme dirons certains… et ils n’ont pas tort : le Tambour Major est génétiquement programmé pour se poser autant de questions à la seconde que le Parlement vote de Lois en une année (je limiterai mon propos à la France, ce sera déjà un bon début). Des questions sur un peu tout et notamment sur mon avenir (mon Destin ?) professionnel. D’un coté j’admire ceux qui ont le courage de leurs ambitions et qui sont capables de tout plaquer du jour au lendemain, parceque cet abandon apparent et momentané se veul le prélude à une gigantesque symphonie, celle d’une vie toute entière, et que dire merde un beau jour à leur petit train train ne leur fait pas peur. Mais d’un autre coté je suis frileux au changement. C’est peut être congénital à tous les Français ça : “Hé bé oui… c’est comme ça… on n’y peut rien…” et patati et patata… alors qu’en réalité, si, on y peut quelque chose, il suffit juste de prendre son courrage à deux mains pour rompre ce fatalisme enkylosant et stérile qui nous condamne à regarder, amer, ceux qui ont eu le courage de leurs ambitions et vivent leur vie sans se soucier des idées reçues et des chemins tout tracés, alors que le meilleur chemin que l’on puisse suivre, c’est le notre !

    J’ai déjà dans  ma vie pris des décisions qui n’étaient pas toujours faciles et qui n’engagent pas sans blessures. Ceux qui me lisent régulièrement savent de quoi je parle. Je n’aime pas trop les cases toutes faites ; mon coté parfois fantasque totalement assumé en est la preuve. En outre, je sens monter en moi depuis quelques temps déjà un besoin de m’épanouir hors des sentiers battus, comme une sensation d’étouffement, de sclérose.

    Cette conversation que j’ai eue en début de soirée a fait écho en moi… Pour une fois j’ai entendu quelqu’un abonder dans un sens que je sais être irrémédiable si je veux mener certaines choses à bien, mais qui suppose des choix drastiques qui ne plairont pas à tout le monde, je le sais d’avance. Je risque de passer un pour traitre, de briser la confiance que certaines personnes ont pu mettre en moi, mais au fond nul n’est irremplaçable et mon traitement actuel n’est pas le plus enviable du monde, il s’en faut de beaucoup.

    Tel une chrysalide, le Tambour Major n’aspire qu’à une seule chose : prendre son envol. Et il est en train de décider de s’en donner les moyens. Finir ma thèse est une priorité absolue. J’ai trop trimé pour tout lâcher maintenant. J’attends trop de choses de ce diplôme (le plus haut diplôme universitaire) pour m’arrêter si près du but. Il s’agit donc tout simplement de me donner les moyens – matériels – d’y parvenir avant 2 courtes années, délai au delà duquel l’Université ne soutiendra plus mes travaux.

    Bien peu savent ce que signifie réellement rédiger une thèse de doctorat. Il faut y être passé personnellement, avoir enduré ces heures où il ne se passe rien parceque les mots ne viennent pas, que les idées ne sont pas claires ; ces instants de désespoir profond durant lesquels le desespoir nous submerge parceque tout ce que l’on a déjà écrit nous semble si merdique ; ces heures perdues à affiner un plan imprécis ou imparfait, ces journées, ces semaines de solitudes où personne n’est d’aucune aide parceque au fond on est seul avec soi même, face à son sujet… Et ce ne sont pas quelques maigres heures par-ci par-là qui suffisent… il en faut plus, non,  beaucoup plus… Il ne s’agit pas que de taper à la machine… ce serait trop simple.

    Vous excuserez le caractère un peu décousu de ce billet, son obscurité aussi certainement. Parfois j’envie ces blogs hyper construits où chaque billet est un petit bijou qui cadre avec tout le reste, parce que tout raisonne autour d’une belle thématique. Rien de tout cela ici : c’est un peu un vaste bordel que j’essaie d’organiser, et au milieu duquel j’effectue une auto-psychothérapie…

     

    “Declare independence
    Don’t let them do that to you
    Declare independence
    Don’t let them do that to you”

     

    15 décembre 2008

    Amertume

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    Amertume. Je ne vois pas comment définir autrement cette semaine écoulée, déjà derrière moi, qui ne m'a apporté aucune joie particulière, aucun plaisir dont je puis conserver le souvenir, aucune raison particulière de réjouissance, alors pourtant que des choses agréables se profilent pour tout bientôt. Une affreuse envie de pas envie, une lassitude de tout, y compris d'écrire sur ce blog, des instants dont j'aurais pu  - dont j'aurais dû - profiter sont passés de façon tout à fait insignifiante, à de très rares exceptions près, largement insuffisantes à rattraper le ton grisâtre donné à ces dernier jours.

    Je crois que cela a commencé dimanche dernier, après une trop courte nuit non réparatrice. Nous avions de la visite ce jour là chez mes parents, de la famille venue d'Espagne que je n'avais pas revue depuis l'été dernier. Aussi étrange que cela puisse paraître, je n'avais pas envie de les voir et passer la journée en leur présence n’a suscité aucune émotion particulière alors qu’habituellement leur venue est annonciatrice de festivités enjouées et de fougueux moments de partage. Mais pas cette fois. Egalement en fin de cette même journée, la visite chez mon cousin qui vennait d'être papa depuis quelques jours. Nous y sommes tous allés, moi plus par politesse qu'autre chose ; je n'avais qu'une envie : prendre mes jambes à mon coup et partir le plus vite possible, marcher seul dans la ville à la fraîcheur du soir, regarder se lever les étoiles, le nez dans mon écharpe, et me laisser engloutir par l'obscurité. Des instants sans reliefs ni saveur, des compagnies transparentes ou auxquelles je ne sais plus donner l'importance nécessaire, une étrange impression d'être en total décalage avec les autres, de ne pas avoir du tout les mêmes précoccupations ni les mêmes désirs, impression que tout se délite autour de moi sans plus faire sens, comme si je perdais en quelque sorte mes points de repère. Mais n'est-ce qu'une impression ?

    Décalage total aussi avec ces étudiants qui m'ont accompagné sur un forum pour lycéens à Bordeaux vendredi soir et tout samedi. Non, nous ne sommes pas de la même génération ni du même milieu social. Propres sur eux, dans leurs beaux vêtements de marque, venant des beaux quartiers de la ville rose, cette jeunesse dorée semble croire que tout lui est dû, que tout est monnayable, que le monde leur appartient, insouciante et arrogante... J'étais mitigé entre une tendresse béate pour ces futurs adultes qui ne savent pas encore ce que l'avenir leur réserve en embûches et désillusions, et une forme de dégoût pour cette jeunesse dorée que rien ne semble pouvoir atteindre car papa et maman sont là pour veiller sur eux et que l'argent ne manque pas à la maison. En outre la distance naturelle et entretenue entre le professeur et l'étudiant interdit toute connivence qui serait immédiatement taxée de coupable. Mais la connivence était là bel et bien impossible... Il s’agit bien plus que d’un fossé générationnel.

    Sentiment de malaise cet après midi enfin. J'avais envie d'aller faire un tour dans les magasins pour garnir ma penderie un brin indigente en ce moment. Je me rendis par conséquent dans un centre commercial non loin de chez moi et arpentais les boutiques adjacentes en quête du coup de coeur. Avec moi faire les boutiques peut aller très vite : j'aime ou j'aime pas, il n'y a presque pas de demi-mesure, et je n'essaye que ce qui me plait vraiment sur le moment, autrement dit quasiment rien. Je fonctionne beaucoup à l'instinct et ne me trompe que rarement, que ce soit avec une paire de godasses ou une personne avec qui je discute. Entré dans ce temple la consommation, tout n'était que lumières, scintillements et ors, dans un brouaha de roulements de pas et de caddys qui s'entrechoquent tandis que les hautparleurs diffusaient des airs d'anciens noëls dont bien peu connaissent encore le nom (tout se perd...). Autour de moi des gens allaient et venaient, des sacs remplis à la main, des enfants se faisaient prendre en photo avec le père noël, des couples qui se tiennent par la main, des beaux, des moches, des gros, des maigres, des à la mode, des pas fashion du tout... Bien vite, mon enthousiasme initial fut submergé par une forme de nausée migraineuse, une forme de dégoût pour je ne sais pas exactement quoi, m'a fait rapidement abréger la visite. Alors qu'en ces jours qui annoncent noël tout porte à se réjouir, les esprits sont à la fête et aux réjouissances, rien ne me fait vibrer, rien ne me titille les sens, rien ne me porte à me réjouir... rien. Au contraire, je suis las de tout.

    Out among the walking wounded every face on every bus
    Is you and me and him and her, and nothing can replace the "us" I knew
    Nothing can replace the "us" I knew

    EBGT – Walking Wounded – 1996

     

     

    6 décembre 2008

    Gugusse

    3 commentairess
     

    Samedi de merde... Même pas le droit de pioncer en paix le samedi, vous y croyez vous ? Obligé de se lever à 7h30 du matin après une longue et rude semaine de travail...pffffff

    Et tout ça pour quoi ?? Hein...? Hé bien je vous le donne dans le mile Emile : pour aller faire le gugusse dans une jipého, comprenez "Journée Portes Ouvertes" de la Vénérable Institution Toulousaine où j'officie depuis un an, pour montrer à ces chers lycéens combien il est doux d'étudier chez nous. Viendez viendez !!

    Or, c'est le week end, il fait froid, y'a le téléthon, le marché de nawouel ouvre ses portes, y'a plein de films au cinoche... et je suis sûr qu'on aura pas un péquin pour nous tenir le crachoir.

    Journée portes ouvertes... Moi quand les portes sont ouvertes, je suis tout juste bon à m'enrhumer. Et c'est pas le moment de tomber malade à quelques jours des vacances !! Et surtout, j'aurais autre chose à foutre que de faire le mariole... comme, heu... ben... l'exaltation suprême de corriger des copies en retard ou nettoyer ma cuisine...? Hum...

    C'est pas si mal finalement cette idée de journée portes ouvertes !


    * * *


    EPILOGUE

    (19h57)


    Ayé, c'est fini, j'en peux plus... on a fait carton plein : du monde, du monde, du monde... à n'en plus finir... un cauchemard !! J'ai TOUT vu : des étudiants motivés, d'autres beaucoup moins au regard torve à travers lequel on distinguait sans grande difficulté un vide intersidéral pour le moins édifiant, des lycéens au projet professionnel très abouti, d'autres plus incertains, des parents inquiets de l'avenir de leur progéniture pleins de questions techniques. Bref, la totale !

    Je dois quant même vous raconter un grand moment de rigolade intérieure. C'était ce soir vers 17h30 ; je croyais en avoir fini avec la plèbe lorsque un ptit jeune, genre métrosexuel fashionista un brin trop maniéré pour être hétéro, nous expose avec le plus grand sérieux du monde qu'il veut faire du droit pour être profiler (prononcer "profaïleur"). Vous avez tous entendu parler de ces êtres supérieurs qui en regardant une photo de scène d'un crime sont capables de vous dresser le profil psychologique du criminel.


    - voici les photo de la scène John,

    - Oh mon Dieu, mais c'est affreux !

    - Non, c'est Atchoum... l'un des sept nains... Il a été retrouvé étouffé sur une tonne de noisettes. Alors ?

    - je pense que le suspect est jeune, de taille moyenne et qu'il aime les noisettes. Je dirais qu'il a une dentition saine et fréquente régulièrement son dentiste. Vu la disposition des noisettes je crois qu'il est gaucher et qu'il présente une pilosité très développée. Je crois que c'est un écureuil géant qui a fait le coup.

    - Ok John, on lance tout de suite un avis de recherche ! 

    Profiler !! Je fus hélas obligé de lui expliquer que ce métier n'existe pas... C'est un peu comme si quelqu'un cherchait une formation pour devenir la fée clochette... Autant vous dire que j'étais intérieurement mort de rire. T'as de l'avenir devant toi bonhomme ! Hé oui, je suis un briseur de rêves...

    En mission depuis 10h du matin avec une courte pause de 30 minutes à midi pour déjeuner, je ne vous cache pas que ce soir je suis exténué et surout aphone !! Je peux plus parler, c'est affreux...


    Faut absolument que je suce un truc moi...

    c'est de pastilles pour le mal de gorge dont je parle... pas de sous entendu graveleux ici ^^

    4 décembre 2008

    L'Evangile du Monstre en Spaghettis Volant

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     Le titre n'est pas de moi, mais il aurait tout à fait sortir tout droit de mon imagination débordante. Car vous n'êtes pas sans savoir, vous qui me lisez, ou toi lecteur d'un instant qui tombe sur ce blog parce que tu as entré « souberette en mal de sexe » dans ton moteur de recherche et que pour une raison que j'ignore tu t'es retrouvé ici (et rien que pour donner du grain à moudre à ces moteurs je vais lâcher quelques « bite, couille, nichons, chatte, baise » et un « grosse salope qui suce » et peut être même une « grosse chaudasse » ça vous fera les pieds et m'attirera des lecteurs !), vous savez, disais-je, qu'en ce domaine (celui de l'humour) mes neuronnes fusent à une vitesse qui ridiculise la lumière. Etant capable d'inventer une histoire à la con mettant en scène Gaston la Quiche Lorraine Mal Cuite et Pouppy le Poulpe Ménopausé, particulièrement friand de toutes les absurdités bien senties et décalées à souhait, vous comprendrez aisément mon émois lorsque je découvrais il y a un an environ le site de la Sainte Eglise du Monstre en Spaghettis Volant.

    Ce site merveilleux sur lequel j'avais dû pourrir une après midi de travail (que celui qui n'a jamais fauté me jette la première pierre) se voulait être une parodie de religion totalement délirante autour d'une divinité inédite : le Monstre en Spaghettis Volant. Il me semble qu'il y avait également une vague histoire d'huître anencéphale dont je ne me souviens plus le rôle.

    L'idée m'avait à l'époque séduit : parodier un peu toutes les religions en créant une nouvelle croyance totalement absurde – pas plus que celle des religsions « officielles » lanceront peut être certains esprits chagrin – selon laquelle le Monde aurait été créé par une antité révélée à la Sagesse des Hommes : le Monstre en Spaghettis Volant, qui, de son tentacule nouillesque, ferait la pluie et le beau temps sur ce bas monde.
    Je me souviens avoir beaucoup ri à l'époque devant mon écran d'ordinateur, peut être le contre-coup de mes lectures d'alors qui consistaient en des thèses de droit public guère distrayantes. Je vous laisse donc deviner ma joie lorsque, farfouillant dans les rayonnages de la bibliothèque d'une copine, je repérais un étrange bouquin argenté et qu'après l'avoir extirpé de sa niche, j'en lu le titre : « L'Evangile du Monstre en spaghettis volant ». Je ne pus résister plus de quelques jours avant que de m'en procurer un exemplaire, croyant passer un bon moment de fou-rire, ou de rire fou, tout est question d'interprétation.

    Sitôt rentré chez moi, j'ouvrais le bouquin à la première page et me lançais dans une lecture que j'espérais savoureuse.

    Hé bien, hé bien... j'avoue m'être forcé à aller au bout du bouquin, tant je déteste laisser une lecture en plan (le premier et dernier en date est « Le bruit le la fureur » de Faulkner... c'était il y a plus de dix ans) car je suis déçu déçu déçu... Voui !

    Pourquoi, me demanderez-vous...? Cela ne tient peut-être qu'à moi, mais l'absurde ne supporte pas la demi-mesure. Lorsque l'on se lance dans une vanne absurde, il faut jouer le jeu jusqu'au bout, avec tous les ingrédients qui sayent à la discipline, soit que l'on construise un raisonnement ad absurdo de toutes pièces, soit que l'on raisonne ad absurdo à partir d'éléments tangibles. C'est comme tout ce qui est kitscherie : cela n'a de sens que si l'on se donne les moyens de la démesure. A défaut, autant s'abstenir.
     
    L'ouvrage, je l'ai déjà exposé, propose une nouvelle doctrine éhontément farfelue, le Pastafarisme, fondée sur la croyance en un Monstre en spaghettis volant, alternative à Zeus, Dieu, Allah, et autre Être Suprème dont l'existence n'a à ce jour pas été rigoureusement démontrée. Car c'est là le point de départ de la réflexion de l'auteur : puisque toutes les religions reposent sur la croyance en un Dieu dont l'existence est indémontrable, pourquoi alors ne pas croire en un Monstre en spaghettis volant ? Certes, c'est assez séduisant, et avec un peu d'imagination et une bonne dose de folie, le résultat final promettait d'être excellemment gratiné. Nous dirons plutôt que le gratin est passablement fadasse, voire trop cuit.
     
    En effet, l'auteur s'attaque à du très lourd en voulant jouer avec les religions en employant leur propres armes : le recours à l'acte de foi et la négation de la démarche scientifique. Si encore Bobby (c'est le prénom de l'auteur) y mettait un peu du sien, l'ensemble aurait pu être digeste. Mais l'éccueil est de vouloir démontrer l'indémontrable en restant sur le registre du scientifique, comme si les religions l'étaient ! Aussi le lecteur est abreuvé de pseudo-démonstrations bancales (c'est voulu) mais qui ne font qu'à peine sourire, voire pire, ne soulèvent même pas d'engouement intellectuel. Et pourtant un tel sujet ouvre une matière quasi infinie. Je me référe souvent à un chef d'oeuvre de faux bouquin : le célébrissime « La Molvanie » édité chez Jetlag. Les auteurs ont réussi le pari de créer un faux pays, doté d'une vrai fausse culture, d'une histoire, d'un contexte, d'un folklore. Si tout y est lancé à la louche, on ri à gorge déployée plusieurs fois par page, de bout en bout. Or, rien de tout cela dans cet Evangile. En réalité, les pages les plus drôles (tout est ici relatif...) sont à la fin du bouquin : il s'agit de deux pages sur lesquelles sont résumées les croyances de cette nouvelle Eglise. Ce qui me pousse à croire que si le sketch est drôle condensé en une feuille A4, il l'est nettement moins délors que l'on cherche à le développer, parce que le gag se dilue et l'effet comique se perd. Comme quoi, les meilleures sont parfois les plus courtes.

    Vous l'aurez compris, je ne vous conseille pas ce livre que je n'ai pas aimé... Malheur pour moi, j'avais pris le soin d'en acheter deux, l'autre étant pour offrir. Si quelqu'un le veut, je le lui donne de bonne grace. Ce n'est pas le genre de cadeau que je tiens à faire à mes amis qui méritent mieux que ça...
     
    Cause double emploi
    Donne "Evangile du Monstre en Spaghettis Volant"
    Etat neuf
     
     

    1 décembre 2008

    Somewhere over the rainbow

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    Tard la nuit dernière, alors que je m'apprêtais à mettre un point final à une longue et fastidieuse séance de correction de copies, un coup d'oeil sur mon ordinateur m'indiquait la date du dimanche 30 novembre. La fatigue (et un verre de Vodka caramel) aidant, je me livrais à un malencontreux jeu d'association d'idées qui me menait tout droit à un autre dimanche 30, celui du mois de mai dernier - 6 mois déjà - où je raccompagnais à la gare et voyais pour la dernière fois, sans que je le sache alors, quelqu'un que j'aimais avec une infinie passion et dont le Destin a voulu que jamais plus nous ne nous revoyions. Depuis, de l'eau a coulé sous le pont Saint Pierre et les larmes intérieures autant qu'extérieures ont peu à peu cédé la place à la joie de vivre optimiste qui me fait avancer.

    Cet après midi encore, alors que je faisais des recherches dans les fichiers de mon ordinateur, une photo mal rangée réveillait en moi des souvenirs doux-amers dont je m'aperçois que j'ai bien du mal à guérir définitivement, telle une plaie qui a bien cicatrisé mais qui tiraille encore de temps en temps. Alors que l'on pense aller mieux, il y a toujours un petit cailloux dans la chaussure pour vous rappeler que vos pieds vous font mal.

    J'ai beau faire tout mon possible pour aller de l'avant, il est parfois des instants où le passé est le plus fort et la mémoire cruelle. Après 5 mois de passage à vide (hé oui...) je refais surface et reprends goût à certaines choses qu'il est parfois bien difficile de partager avec autrui, même et y compris sur un blog où je n'ai jamais directement évoqué la question. Parce qu'il est certains "choix de vie" qui précisément n'en sont pas (si seulement j'avais eu le choix...) et que contrairement à ce que l'on pense, notre société n'est pas aussi tolérante que ce que l'on veut bien croire et que chaque jour des gens se font casser la gueule pour être ce qu'ils sont. Mais parfois, à force de se taire, on étouffe, on se meurt.

    Il y a un an et demi que j'ai subi un gros pétage de plombs canalisé par une oreille attentive doublée d'un coeur énorme, à qui je suis éperdument redevable et pour laquelle mon affection est sans limite. Il se reconnaîtra s'il me lit mais sais déjà tout le bien que je puis penser de lui.

    Secret je suis, secret je reste, mais le besoin de livrer une part importante de l'ombre dont je me pare était ce soir la plus forte. J'y cède avec appréhension. C'est un petit pas pour l'humanité, mais un grand pas pour le Tambour Major... Peut être certains seront choqués... je m'en fous. Ce n'est plus mon problème, mais le votre, si tant est que cela puisse constituer un problème. Relisez ce que j'ai écrit deux paragraphes plus haut.

    6 mois...

    C'est long, mais si bref... Je ne pensais pas que les sentiments pouvaient dézinguer quelqu'un de la sorte. Maintenant je sais qu'on est bien peu de choses. Et cela m'énerve d'autant plus que je déteste ne pas maîtriser les situations, ne pas décider (n'en déduisez rien surtout !). J'espère que de son côté tout va bien et qu'il fait son chemin, comme j'essaie de faire le mien...

    I sit by my window
    Gazing out into the starry night
    If only I had someone
    With whom to share such a lovely sight

    Seems I've wished upon every star I see
    For someone to come along and be
    My one true friend and love
    He's all I'm dreaming of

    Someone with whom to share whatever life may bring
    Someone who will be my strength, my joy, my everything
    Someone who will miss me when we're apart
    Whose heart I'll own and will own my heart
    Oh how I hope and pray
    He'll find me someday

    Where could he be?
    Will I spend a lifetime searching endlessly?
    For that someone to hold
    And call my own
    Oh where could he be?
    Heaven help him find his way to me

    Sometimes I wonder
    If I'll really find him at all
    When the time is right
    Will he be there to catch me, when I fall?

    Is it really only a matter of time
    Before he walks into this life of mine
    Well waiting is all I can do
    Will my dream ever come true?

    Where could he be?
    Will I spend a lifetime searching endlessly?
    For that someone to hold
    And call my own
    Oh where could he be?
    Heaven help him find his way to me

    Where could he be?
    Will I spend a lifetime searching endlessly?
    For that someone to hold
    And call my own
    Oh where could he be?
    Heaven help him find his way to me
    (Where could he be)
    Heaven help him find his way...to me...

    Les mots ne sont pas de moi. Je les emprunte à un autre blog que j'avais parcouru par le plus grand des hasards l'an passé (comme quoi il n'y a pas de hasard, il n'y a que des coïncidences). J'hésitais à le poster, ne me sentais pas prêt pour cela. C'est désormais chose faite.

    27 novembre 2008

    Hands up to the ceiling

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    J'aime bien mon bureau. C'est un endroit dans lequel je passe beaucoup de temps. Une vaste pièce carrée de 4 mètres par 5, assez haute de plafond et donnant sur les toits de tuiles rouges. Les deux grandes fenêtres y laissent entrer une abondate lumière qui filtre à travers le ciel dont je peux admirer à loisir le bleu profond ou, à l'inverse, la mer de nuages blancs ou noirs. Alors que le froid de novembre engourdit les membres, ici il fait si bon, la clarté si réconfortante, perché au deuxième étage loin des tumultueux étudiants...

     

    Assis à mon bureau, les coudes confortablement calés, le regard se perdant vaguement au centre de l'écran de mon vieil ordinateur, j'ouvre mon blog pour voir ce qu'il s'y passe, qui m'a laissé un commentaire, qui est venu me lire... toutes ces petites choses que font sûrement les bloggueurs plusieurs fois par semaine afin de satisfaire ce petit coté narcissique sans lequel on se sent vide.

    La page s'ouvre, lentement, le disque dur se met en branle façon moissoneuse batteuse, puis vient l'accalmie lorsqu'émerge la douce voix de Tracey Thorn sur un accompagnement de guitare accoustique mêlé de quelques notes de piano électrique :

     

    Here is the street and here is the door
    Same as it was before
    And up the stairs and on the wall
    Is .... Kiss and Terry Hall
    And Siouxsie Sioux and Edwin too
    And Bobby Dee in '63
    And everything I knew was good
    And like it was just understood

    Now I need that feeling
    I'm reaching for that feeling
    Hands up to the ceiling

    And the rain came down on a cold, gray town
    And I showed myself to them
    And I went underground
    Then I closed my eyes
    And something passed me by
    I didn't even try
    And I don't remember why

    And now I need that feeling
    I'm reaching for that feeling
    Hands up to the ceiling

    Hands up to the ceiling

     

    J'aime beaucoup cette chanson. Elle me correspond assez pour quelques aspects de ma vie. De nature généreuse et toujours à cent à l'heure, je suis pourtant un grand calme introverti. Je ne me confie pas facilement et, si mon sourire et mon entrain sont ma signature, au fond de moi reste toujours un noyau de douce mélancolie paresseuse que je ne laisse que rarement transparaître. Je ne sais que trop bien que l'humour est une arme, redoutablement efficace. Politesse du désespoir dit on. Oui... parfois.

    Chaque fois que je l'écoute, dès les premières mesures j'ai l'impression étrange d'être nu, qu'elle pénètre profondément dans des recoins de mon cerveau dont j'ignore l'existence, et qu'elle remet à flot un certain nombre de choses que j'avais oubliées ou occultées. Une envie de me blottir très fort au chaud, comme une soif de réconfort, que quelqu'un me serre tout contre lui et, tel à un petit garçon perdu, me dise que ce n'est rien, que tout va bien.

     

    Les choses pourraient être tellement simples...

    La vie est facétieuse.

     

    And now I need that feeling ...

    ... I'm reaching for that feeling ...

    ... Hands up to the ceiling

     


    Tracey Thorn :



     

     

    Impressions d'un jeudi après midi presque ordinaire...

     

     

     

    26 novembre 2008

    L'anguille (contribution sociologique)

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    La vie regorge d'occasions de se réjouir. Un beau coucher de soleil, le sourire d'un enfant, une soirée entre amis, une grasse matinée au calme, se blottir dans les bras de l'être aimé, un café aux arômes savoureux qui ponctue la journée, une musique qui vous émeut aux larmes, une soirée au coin du feu, un film de Christophe Lambert... C'est si simple...

    La vie regorge aussi d'occasions de se mortifier ; je ne m'attarderai pas davantage et vous épargne une litanie par trop funeste. J'avais déjà évoqué dans un billet précédent le cas du boulet qui se plait à vous encombrer inutilement l'existence (oui, je suis très fier de ce billet... Bé quoi ? J'ai le droit d'aimer parfois ce que je fais non ?). Hé bien je crois avoir décelé un autre prototype d'énergumène qui peut pousser un Tambour Major - ou un congénère humain - au suicide : l'anguille.

    Hormis chez les amphitryons amateurs de bonne chaire qui l'aiment grillée ou en sauce, ce poisson amphihalin thalassotoque, benthique et lucifuge vous diront les spécialistes, n'a pas très bonne presse. Tout d'abord, il ressemble furieusement à un serpent, ce qui n'est pas la première des qualités pour nous autres, occidentaux. Souvenons nous ensemble de la mésaventure d'Adam et Eve qui nous enseigne qu'il faut se méfier de cet animal sournois et tentateur, cause du malheur des hommes alors qu'on pourrait se la couler douce au Paradis.  

    Outre la tradition judéo-chrétienne qui voit dans l'anguille, par association avec le serpent, un animal repoussant, d'autres cultures ne sont pas moins tendre avec elle. Jugez en plutôt : dans la mythologie Celte, la déesse de la guerre, furieuse de ne pas être aimée du beau héros, se transforme en anguille et se venge en s'aggripant à sa cuisse, le mordant toutes dents dehors. La sale bête !! En Polynésie, une autre légende raconte que le premier cocotier vient de la tête d'une horrible anguille à qui l'on voulait marier la fille du soleil et de la lune. Heureusement, un beau et preu chevalier décapita le reptile dont la tête fut abandonnée sur le sable. Je simplifie un peu mais c'est l'idée générale. Vous irez chercher vous-même. Vais pas non plus faire tout le boulot non ?

    Bon,trève de blabla, revenons à notre étude...

    A quoi reconnaît on une anguille ? Nous dirons qu'il s'agit d'un individu a priori normal, et qu'une observation rapide de son comportement en biotope urbain ne permet de le distinguer d'un autre. A priori seulement car, après quelques heures de pratique, on se rend compte que notre anguille présente l'aptitude toute particulière de pouvoir allègrement serpenter en eaux claires comme en eaux vaseuses et d'y mener ses petites affaires tambour battant (non, ce n'est pas un jeu de mot). De serrage de mains en léchage de culs, voire suçage de bites (ce sont des images...) notre anguille vogue au gré de ses intérêts, se faufilant à travers les paniers de crabes les plus infréquentables, pratiquant ici ou là avec une virtuosité qui frise l'indécence ou qui, c'est selon, suscite l'admiration, le "pousse-toi-de-là-que-je-m'y-mette". 

    Si l'anguilla vulgaris doit son agilité à l'épaisse couche de mucus dont son corps est recouvert et qui la rend si désagréable à manipuler (rappelez-vous cette séquence mémorable de la cultissime émission "La Cuisine des Mousquetaires" - dont je conserve le souvenir ému - où l' inénarrable Maïté tente de trucider une anguille à l'aide d'un gourdin et que l'animal lui file entre les doigts...), l'anguille qui nous occupe aujourd'hui doit son agilité à sa viscosité intellectuelle... Non content de vous faire un bras d'honneur à la moindre occasion qui lui permette de continuer sa médiocre ascension sociale sans honneur, l'anguille arbore presque toujours un sourire de façade et pratique au besoin la courbette et le baiser de main, n'hésitant pas à gratifier de son indispensable personne toute mondanité où il sera susceptible de séduire un esprit assez faible pour ne pas lire dans son jeu, à moins qu'il ne tombe sur plus fort que lui : une autre anguille de plus forte carrure qui voit en ce jeune leptocéphale inoffensif un serviteur dévoué et docile qu'il pourra presser comme un citron et jeter à la poubelle lorsqu'il sera desséché, flétri par l'usage, mais ravi de pouvoir servir dans l'ombre d'un plus grand, inconscient du drame qui se trame au dessus de lui... La loi du plus fort est toujours la meilleure chez les prédateurs. Bouffer ou être bouffé, telle est la règle du jeu.

    Vous l'aurez compris, si je brosse à grands traits les caractéristiques d'une anguille c'est que j'en ai une qui gravite dans mon sillage, tapie derrière les apparences d'un collègue inoffensif. Sauf qu'elle ignore qui est le Tambour Major qui, fort de quelques années d'expérience, écoute beaucoup mais parle assez peu, de sorte que je sais pas mal de choses qu'on me dit innocemment alors que je ne demande rien. D'autant que chacune de ces information est intrinsèquement inoffensive, ce qui ne pousse pas à la discrétion de mes interlocuteurs, à ma plus grande satisfaction.

    Mon anguille se présente donc sous la forme d'un médiocre doctorant d'une grande faculté de la ville où j'officie régulièrement et avec lequel j'ai le bonheur de coopérer. Je l'avais rencontré voici déjà 3 ou 4 ans alors que j'étais jury d'un concours administratif. 

    Le bonhomme m'avait alors paru assez sympathique quoique grande gueule, la ramenant un peu tout le temps, étalant sa science comme on étend du Nutella sur une crêpe encore chaude : largement. De taille moyenne, plutôt maigrichon, le visage osseux et les cheveux plaqués en arrière sous l'effet d'une surdose manifeste de gel finition brillant, mon anguille (que j'appellerai Igor) a le chic pour s'habiller de vêtements venus d'un autre âge... Pull jaune poussin, cravates comme personne hormis les Deschiens n'en a porté ces 20 dernières années, costumes un rien trop larges qui lui donnent l'air d'un gamin qui fait mumuse avec les fringues de son papa et joue à être un grand, je vous résume là l'essentiel pour le total-look, Igor est ... ridicule ? Non pas exactement... il est presque ridicule. 

    Autre trait de personnalité de Igor l'anguille, sa façon de parler. Igor aime s'écouter parler et faire des phrase inutilement léchées, même - et surtout ? - lorsque le protocole n'a plus lieu d'être et que la confraternité laisse place à des conversation aux accents gaulois. Coincé du cul ? Peut être... Il est vrai que la sexualité de l'anguille interroge encore les scientifiques. Bref, notre anguille à nous vous adressera toujours la parole comme si vous étiez Henri IV et traversera volontiers la rue pour vous gratifier de ses salutations poussives, ou tentera le diable pour braver la foule compacte d'une salle de cocktail comble pour venir vous importuner alors que vous étiez en bonne compagnie et que, faux-cul, vous faisiez mine de ne pas l'avoir vu... 

    Mais c'était sans compter sur son sens aigu du relationnel. Igor s'approchera alors de vous, s'immiscera subrepticement et sournoisement dans une conversation à laquelle il n'était pas convié, et finira par vous causer de choses dont vous n'avez rien à foutre, tandis que votre estomac se retourne sous l'effet conjugué de sa présence et de son haleine fétide. Car, oui, Igor pue de la gueule... Je ne sais pas si c'est de l'acidité gastrique ou un manque d'hygiène buccale (qui a dit les deux ?), mais je vous assure que c'est une raison supplémentaire, voire une bonne raison tout court, pour ne pas le laisser s'approcher. L'autre jour, j'ai bénéficié d'un moment de joie intense, proche de l'orgasme : j'ai grillé une anguille...

    Nous sommes un soir de grande mondanité dans une Vénérable Institution Toulousaine dont la pureté d'âme présumée fera rire quiconque connaît le dessous de quelques cartes. Mais ce n'est pas le propos de ce jour. Bref, nous sommes au moment du cocktail de réception, tout ce que la Ville Rose compte en huiles se trouve réuni là et en ma qualité de bras droit d'un des Big Boss, je me devais d'être présent. Igor était aussi de la partie, pour une raison que je n'ai toujours pas comprise étant donné qu'il n'a strictement RIEN à voir avec cette Vénérable Institution Toulousaine, qu'il ne travaille pas pour elle, ni ne fait partie d'aucun de ses comités directeurs. La seule raison que je puis trouver c'est la présence des huiles et la possibilité qui lui est alors donnée - sur sa propre invitation spontanée - d'astiquer quelques rectums d'un revers de langue appliqué dont il a le secret (c'est peut être là la raison de son haleine de teckel eczémateux ?). 

    De par mes fonctions, et en représentation, j'étais en train de discuter très simplement avec le Président d'une juridiction Toulousaine et son confrère de la Chambre Régionale des Comptes qui m'avaient alpagué le plus jovialement du monde, lorsque je vis se faufiler entre deux plateaux de petits fours, l'anguille et son épouse (elle aussi de cette espèce). J'observe les deux compères louvoyer habilement entre deux importuns faisant obstacles avec leur coupe de champagne à la main, et les voici tout souriants au milieu de notre conversation, désirables comme deux pintades au milieu d'une autoroute à 4 voies. Monsieur le Premier était sur le point de partir alors que nous discutions de l'éventualité de déjeuner ensemble pour parler manucure et je ne voulais en aucun cas que Igor me vole la vedette. C'était moi la star...! Lorsque en un éclair (le génie ?), je lui proposai à Monsieur le Président de lui donner ma carte de visite, ce à quoi il répondit immédiatement en me tendant la sienne, le plus spontanément du monde, au nez et à la barbe de mon anguille que je vis serrer puissamment les mâchoires pour étouffer un cri de rage, fou qu'il était d'avoir échoué si près du but.

    La vie regorge d'occasions de se réjouir...

     

    24 novembre 2008

    J'y arrive pô !

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    Je suis super embêté ce soir car je n'arrive pas à pondre le billet que j'aurais souhaité. Les mots ne viennent pas, les phrases sont embrouillées, l'inspiration divine qui d'habitude fait gambader mes doigts sur le clavier s'est mise aux abonnés absents. Et pourtant ce n'est pas faute de ma part d'avoir essayé et je sais que je tiens là un sujet digne de ce nom... Foi de Tambour Major ! Ce ne sera donc pas pour aujourd'hui...

    Pour laissez tout de même une trace furtive de mon passage par ici, disons que cette semaine je n'ai pas perdu mon temps... et il s'en faut de beaucoup. Semaine chargée à 120%, des journées qui débutent très tôt le matin et qui se terminent très tard le soir (dans des états variables, plus ou moins recommandables...) et qui entre ces deux extrémités, sont bourrées comme le RER en heure de pointe.

    Pour donner quelques points de repère sur ma semaine écoulée, disons en vrac et à la louche que j'ai : 
    - donné 14 heures de cours

    - passé 7 heures en réunions inutiles

    - déjeuné avec le fondateur d'Avocat Sans Frontière et un représentant de l'ONU (authentique !!)

    - échangé ma carte de visite avec celle du Président du Tribunal Administratif juste avant qu'il ne prenne congé de notre discussion, au nez et à la barbe d'un petit cul merdeux dont la spécialité première est de se faufiler partout où il peut jouer des coudes pour se caser, fut-ce au prix d'un "pousse-toi-de-là-que-je-m'y-mette"

    - bu un nombre incalculable de flûtes de champagne

    - me suis bourré la gueule avec d'insignes membres d'une vénérable Institution Toulousaine

    - rarement dormi plus de 5h30 par nuit

    - passé une journée entière à me geler les pieds tout en jouant au VRP à Pau pour un salon étudiant

    - bu des litres de café

    - discuté 2 heures de philosophie fondamentale

    - fait 6 heures de sport

    - pleuré 3 fois en écoutant les Litanies à la Vierge Noire de Poulenc (écoutées 5 ou 6 fois cette semaine)

    - décidé de profiter un peu de la vie et de m'amuser un peu...

    - fumé quelques pétards (oui, je devrai pas le dire, mais après tout, je suis ici chez moi...)

    - passé une soirée de samedi comme je n'en avais pas passé depuis longtemps, mettant ma bonne conscience à la poche

    - me suis réveillé 3 fois la tête dans le cul (hélas pas celui de quelqu'un d'autre)

    - revu et rencontré des personnes que j'apprécie assez  pour avoir envie de les revoir. To be continued !

    - fait des projets pour la semaine prochaine et les 4 prochains mois

    - eu envie de faire et recevoir des câlins... mais il faut croire que ce n'est pas la bonne période

    - me suis posé beaucoup de questions, toujours et encore, en particulier sur mon activité professionnelle

    - ai pris la décision de ne plus me prendre la tête pour certaines choses

    Et ce soir je suis crevé !

    Je ne m'éterniserai pas d'avantage ni ne vous régalerai de quelque délire Tambour Majoresque ni de quelque anecdote bien croustillante ou de réflexions méthaphysiques sur des questions aussi fondamentales que la choucroute garnie, la crise économique mondiale, ou la culture du yaourt bulgare sous serre.

    Promis, je serai plus régulier les jours à venir.

    Ha, si pour finir, 2 citations pour le prix d'une :

    "Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu'elle interdit"

    Oscar Wilde


    "Fais ce que tu as envie de faire au moment où tu as envie et dis ce que tu as envie de dire au moment où tu en as envie"

    Lao Tseu, ou sa belle soeur je sais plus 

    15 novembre 2008

    Pochette Académie

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    Il fait bon aller farfouiller chez les autres, ça grouille de bonnes idées pour occuper ses soirées. Encore une fois je dois à Matoo (et indirectement  à... plein de monde ! ) l'idée du billet de ce jour...

    Les ingrédients : 4 règles toutes simples, et quelques minutes devant soi...

    Le premier article de la page est le nom de votre groupe ;

    Les 4 derniers mots de la dernière citation seront le titre de votre album ;

    La troisième photo, quelle qu’elle soit, sera votre pochette d’album !

    4.Prenez la photo, ajoutez-y votre nom de groupe et le titre de l’album ; Vous avez maintenant votre pochette d’album.

    Je me suis moi aussi pris au jeu et à l'aide d'un logiciel de retouche, type Photoshop (mais on peut très bien procéder avec Paint pour les plus modestement dotés), j'ai obtenu ça :

           


    Je suis assez fier de mes essais ^^


    L'idée de faire place totale au hasard, de composer avec des éléments imposés même s'ils paraissent improbables (qui a dit 42 ?) me plait beaucoup. Par contre le résultat n'a d'interêt que si l'on se plie totalement au jeu, avec toute la rigueur de la règle, sans tricherie.


    En fait, ce que je trouve très amusant c'est de constater qu'au final, on obtient une pochette qui aurait réellement pu exister car si l'on y prête un tout petit peu attention, les titres de certains albums sont absolument invraisemblables et ne veulent rigoureusement rien dire (et encore, je n'ai pas l'impertinence d'aborder le délicat sujet des paroles).


    Maintenant, à vous de jouer !


    Et postez vos chefs-d'oeuvres (vous pouvez les héberger ici. J'ai hate de voir vos pochettes !

    7 novembre 2008

    Ce qu'il faut pour être heureux

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    Alors que j’errais du coté de chez Matoo qui, dans un précédent billet, nous confiait ses état d’âme sur son trentième anniversaire, je tombais nez à nez avec la chose suivante :

    Ce qu’il faut pour être heureux
    Il faut penser ; sans quoi l'homme devient,
    Malgré son âme, un vrai cheval de somme.
    Il faut aimer ; c'est ce qui nous soutient ;
    Sans rien aimer il est triste d'être homme.

    Il faut avoir douce société,
    Des gens savants, instruits, sans suffisance,
    Et de plaisirs grande variété,
    Sans quoi les jours sont plus longs qu'on ne pense.

    Il faut avoir un ami, qu'en tout temps,
    Pour son bonheur, on écoute, on consulte,
    Qui puisse rendre à notre âme en tumulte,
    Les maux moins vifs et les plaisirs plus grands.

    Il faut, le soir, un souper délectable
    Où l'on soit libre, où l'on goûte à propos,
    Les mets exquis, les bons vins, les bons mots
    Et sans être ivre, il faut sortir de table.
    Il faut, la nuit, tenir entre deux draps
    Le tendre objet que notre coeur adore,
    Le caresser, s'endormir dans ses bras,
    Et le matin, recommencer encore.

    Voltaire

    J’avoue avoir été très touché par ces vers. La quête du bonheur est l'oeuvre - utopique diront les plus pessimistes - d'une vie. Suis-je heureux ? je ne le sais pas vraiment. Car au fond qu'est-ce que le bonheur sinon un enchaînement de petites choses qui rendent l'existence agréable ? Je sais en tous cas que je ne suis pas malheureux. On peut toujours chipoter et espérer mieux, voire beaucoup mieux, mais ma situation actuelle n'est pas la lpus mauvaise, sans pour autant confiner au paradisiaque, n'exagérons rien.  

    Toutefois, comme mon cerveau  de grand malade n’est jamais au repos, et que "qui aime bien châtie bien", quasi instantanément a germé en moi une ébauche de commentaire dont je ne résiste pas au plaisir de vous livrer les fruits.

    Reprenons ensemble :

    Il faut penser ; sans quoi l'homme devient,
    Malgré son âme, un vrai cheval de somme.

    Penser, panser ses plaies, les plaies de son corps, les plaies de son âme, les plaies d'une vie. Mais par homophonie, on en vient aussi à la panse, c’est à dire l’estomac. Hé oui, l’homme ne se substante pas que de nourritures spirituelles, c’est bien connu. "Il faut penser" peut donc aussi être entendu "il faut panser", c'est à dire se remplir l'estomac. Et moi, quand j’ai l’estomac bien rempli et les amygdales qui baignent, je n’ai envie que d’une chose : un bon petit somme et de ronfler comme un cheval. Quoi ? Ca ronfle pas un cheval ?


    Il faut aimer ; c'est ce qui nous soutient ;
    Sans rien aimer il est triste d'être homme.

    Aimeeeeeer, c’est c’qui’y’a d’pluuuuuuuuuus bôôôôôô… (fond sonores de violons sirupeux).

    Non, sans rire, l’amour est sans conteste la plus belle chose qui puisse arriver à quiconque et pour paraphraser un auteur dont le nom m’échappe, je plains celui qui meurt sans avoir aimé. Connaître les ivresses sans limites d'un amour vrai et réciproque, la cruauté de la séparation et la douceur infinie d'un baiser de retrouvailles sont des instants magiques dont l'intensité défie le sens commun. J'aimerai mille fois n'avoir pas vécu que de mourir sans avoir aimé.

    Soyez prévenus, ici s'arrête la tentative de critique pseudo-sérieuse... Couchez les enfants et éloignez les âmes pures.


    Il faut avoir douce société,
    Des gens savants, instruits, sans suffisance,
    Et de plaisirs grande variété,
    Sans quoi les jours sont plus longs qu'on ne pense.

    Avec ses mots à lui et une plume particulièrement élégante, Voltaire nous vante tout simplement les mérites des orgies collectives. En quelques mots comme en cent : Vive la drogue, le sexe et l’alcool !

    Notez bien l’insistance sur les plaisirs « en grande variétés » : lâchez vous pour de bon, ça rend heureux ; soyez curieux, ne mourrez pas idiots. Cocaïne, Ecstasy, acides, poppers, laitue euphorisante et autres bégonias psychotropes, seul, à plusieurs, avec votre labrador ou un troupeau de moutons, jouez le jeu à fond ! Et de toutes façons la vie est courte, alors jouissez en paix mes frères sans demi-mesure ! N'oubliez pas de noyer les quelques relents de culpabilité qui pourraient vous assaillir sous des flots d'alcool, cela va sans dire mais cela va mieux en le disant.

    Surtout, comme le conseille Voltaire,prenez soin de convoquer des gens "instruits" qui sauront vous éduquer aux réelles préoccupations de ce bas monde : un groupe de junkies aux cheveux gras tatoués de bas en haut devrait a priori faire l'affaire si jamais vous cherchiez.

    A défaut, vous pouvez toujours regarder le kamasutra en DVD, voire l’œuvre cinématographique d'un Marc Dorcel ou des Studios Falcon ou tout autre maison de votre choix, ça peut donner des idées si votre imagination en la matière fait défaut.

    Quoi ? Quoi ? Z'avez jamais maté un film porno ? Tssssss... quelle bande de menteurs ^^

    La suite :

    Il faut avoir un ami, qu'en tout temps,
    Pour son bonheur, on écoute, on consulte,
    Qui puisse rendre à notre âme en tumulte,
    Les maux moins vifs et les plaisirs plus grands.

    Un ami disponible tout le temps, qui puisse apaiser votre âme et vous procurer du bonheur ainsi que de vifs plaisirs ? Si c’est pas d’un fuck-friend ou d'une dealer dont il s’agit alors non, je vois pas… Il était très en avance sur son temps le Sieur Voltaire ! Et notez le lien subtil mais néanmoins extrêment fort entre cette strophe et la précédente, preuve évidente si besoin en était, que le bonheur est la conséquence d'un tout.

    Hein ...? Comment ça vous n'avez ni fuck-friend ni dealer ?

    Passons...

    Il faut, le soir, un souper délectable
    Où l'on soit libre, où l'on goûte à propos,
    Les mets exquis, les bons vins, les bons mots
    Et sans être ivre, il faut sortir de table
    .

    Le sujet avait été abordé in limine de ce poème et de façon plutôt subliminale mais là, pour le cas où le message ne serait pas passé au premier coup, Charles-Marie nous en remet une seconde couche sans sous-entendu cette fois : manger, boire, s'en mettre jusque là...

    Notez cependant une petite réserve : « sans être ivre, il faut sortir de table ». Hé oui, car déjà au XVIII° siècle la conduite de carriole en état d’ébriété devait être passible d’une amende de 100 sous, voire d’une lettre de cachet qui vous conduisait au gniouf pour 2 ou 3 jours, ce qui à l'époque n'était pas du plus glamour.

    Alors, je prolongerai ce conseil de bon sens et de prudence : celui qui conduit, c’est celui qui prend le volant ! Et puis vomir au volant c’est pas classe, mais pas classe du tout du tout. Un peu de tenue enfin !

    Il faut, la nuit, tenir entre deux draps
    Le tendre objet que notre coeur adore,
    Le caresser, s'endormir dans ses bras,
    Et le matin, recommencer encore.

    Certains penseront candidement que Voltaire, lorsqu’il parle de « tendre objet » fait référence à un doudou en peluche, à un animal empaillé ou à une épaisse tranche de mortadelle moelleuse - oui, il en est qui ont ce vice terrible. Eh bien que nenni ! C’est bien d’amour, d’émois et de sexe qu’il s’agit ici. Une bonne partie de jambes en l’air avant de faire dodo, baiser comme des bêtes, ça fait du bien partout, ça détend après une dure journée de labeur, ça inonde le cerveau d’endorphines qui nous font nous sentir bien, et en plus ça fait digérer.
    Notez bien le conseil prodigué au denier vers : le soir ne suffit pas, on peut tout à fait il faut recommencer le matin . Ha bé oui… comme je le disait dans un autre billet, il n’y a pas de mal à se faire du bien !

    Et à titre personnel, s’il y a des volontaires pour la dernière strophe…

    1 novembre 2008

    Mignonne allons voir si la rose...

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    L'oeuvre poétique d'Arthur Rimbaud tient dans l'inconscient collectif de nos contemporains une place toute particulière au milieu des Verlaine, Hugo et autre Baudelaire. Nous avons tous plus ou moins ânnoné alors que nous étions gamins, quelques vers de ces auteurs sans forcémment en comprendre parfaitement le sens. Aussi, poussé par une saine curiosité, je me procurais voici quelques mois déjà, les Poésies de Arthur Rimbaud et de quelques autres afin de combler un vide non seulement dans les rayonnages de ma bibliothèque, mais surtout dans mes connaissances, très maigres en la matière.

    Si j'ai lu avec un plaisir sans faille l'ami Victor Hugo, je vous avoue que l'effet d'un Arthur Rimbaud n'est pas tout à fait le même. Enfant terrible et rebelle - sauvageon, voire racaille sur les bords aurait-on dit aujourd'hui - la poésie de Rimbaud ne caresse pas dans le sens du poil. Où alors avec un peigne asséré de lames de rasoir ! L'angulosité du texte se dispute avec l'amertume du propos, mais toujours avec une fluidité et un naturel qui forcent l'admiration.

    Pourtant hier soir, au détour d'un alexandrin, je tombais nez à nez avec un sonnet ouvrant l'Album Zutique, particulièrement délectable et qui m'a fait songer au subtil gag que Ronsard a dissimulé dans le sonnet dont j'ai choisi les premiers vers pour titre de ce billet. 

    L'IDOLE 
    Sonnet du Trou du Cul

    Obscur et froncé comme un œillet violet
    Il respire, humblement tapi parmi la mousse
    Humide encor d'amour qui suit la fuite douce
    Des Fesses blanches jusqu'au cœur de son ourlet.

    Des filaments pareils à des larmes de lait
    Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
    A travers de petits caillots de marne rousse
    Pour s'aller perdre où la pente les appelait.

    Mon Rêve s'aboucha souvent à sa ventouse;
    Mon âme, du coït matériel jalouse,
    En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

    C'est l'olive pâmée, et la flûte câline,
    C'est le tube où descend la céleste praline:
    Chanaan féminin dans les moiteurs enclos ! 

    Certes il n'est pas de l'entière main de Rimbaud, son compère Paul Verlaine en étant le co-auteur. Néanmoins, je m'étonne que ce chef-d'oeuvre ne soit pas enseigné en classe...

    27 octobre 2008

    La Grande Loi Universelle des Mariages

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    Ce week-end j'étais invité à un mariage fort réussi au pays de l'aligot, du roquefort et des tripous, comprenez l'Aveyron.

    Une histoire totalement absurde comme il n'en arrive que dans les histoires à l'eau de rose dont est farcie la littérature de gare : Carine, une jeune DRH fraichement diplômée qui, lors d'un stage en entreprise, tombe amoureuse de Guillaume, son boss... amour impossible, rencontre morganatique (la belle vient du pays des bouseux, le beau de la haute société) mais dont la morale sort victorieuse : l'amour triomphe de tous les obstacles indociles.

    Ils se marièrent donc, et auront peut-être beaucoup d'enfants, c'est tout le mal que je leur souhaite.

    Fait à souligner, je ne connaissais absolument pas le marié ni sa famille, rencontrés pour la circonstance. Aussi certains "événements" suscitèrent mon amusement et c'est muni d'un bloc-notes de fortune, que je relevais à la va-vite quelques détails piquants...

     Car, après l'avoir cogité entre deux verres de bordeaux, tout mariage répond à des canons scientifiques, une sorte de Grande Loi Universelle du Mariage, qu'une étude sociologique un peu plus poussée pourrait sûrement confirmer. Le mariage auquel j'ai assisté n'échappe pas à ce senario...

    Voici donc en exclusivité la première ébauche de cette théorie qui va bouleverser la face du monde... Peut-être l'auteur de ces lignes est-il un futur prix Nobel ?

    Lorsque l'on se rend à un mariage, il est extrêmement fréquent - ce sera la première manifestation de la Grande Loi Universelle des Mariages relatée ici - de faire du covoiturage, soit pour économiser sur la facture de carburant, soit parce que certains n'ont pas le permis, ou encore pour rendre le trajet plus convivial.

    Je devais prendre avec moi une amie de la fac, que j'avais perdue de vue depuis 2 ans et peut-être aussi mon boulet parce que mon boulet n'a pas le permis et qu'il était possible que les amis (les vrais) avec qui il devait partir ne puissent finalement pas venir au mariage en raison d'obligations professionnelles de dernière heure. Fort heureusement, ces "amis" ont pu se libérer et c'est délivré de ce fardeau inutile que je prennais la route avec ma passagère.

    Je savais que les nanas sont réputées pour être de grandes bavardes. Ils en parlent dans tous les bouquins, c'est un aspect purement consubstantiel au sexe féminin, au même degré que la curiosité ou leur passion incompréhensible pour toutes les séries façon "sous le soleil" et autres "feux de l'amour". Ma passagère était TRES bavarde... un moulin à paroles par grand vent... un flot de paroles inintérrompu pendant deux heures. Par moment, je faisais mine d'acquiescer alors que je savais même plus de quoi elle parlait ! Heureusement je suis d'une patience à peu près exemplaire et que la dernière heure de route fut l'occasion d'aborder des thèmes de fond qui m'intéressent au premier point. Un mal pour un bien dirons nous...

    Après avoir posé nos bagages à l'hôtel et nous être faits beaux (non, je déconne, je suis TOUJOURS beau, même au saut du lit le lendemain d'une soirée fortement alcoolisée... Trop dur d'être un sex-symbol, je le souhaite à personne), direction le bled paumé dans lequel va se dérouler la cérémonie religieuse.

    C'est un élément indiscutable de la Grande Loi Universelle des Mariages : les mariages ont toujours lieu quelque part entre le diable Vauvert et le trou-du-cul du monde... Se munir d'un GPS n'est pas une précaution superflue, non seulement pour s'y rendre, mais aussi et surtout pour en revenir ! Car je vous assure qu'en pleine nuit et un repas un minimum arrosé plus loin, nos repères ne sont plus les mêmes. J'ai toujours en mémoire le retour hasardeux dont j'ai été l'otage en août dernier (n'est-ce pas Anouck ? ^^).

    Bref, là encore, la cérémonie se déroulait dans un patelin portant le doux nom de Sainte Radegonde, connue pour son très fameux miracle des avoines (si si, je vous assure !! voyez donc Sainte Radegonde, sa vie, son oeuvre en cliquant ici).

    L'église est petite mais jolie, une église fortifiée dotée de murs d'un bon mètre d'épaisseur, à la rusticité toute locale, et menée de main de maître par un prêtre "un peu space" m'avait confié Carine. Car il est une autre inconnue qui participe de l'étrange équation d'une journée de mariage qui constitue une variable importante de la Grande Loi Universelle des Mariages : le curé !

    Les curés, il en est de toutes les sortes : jeunes, vieux, moches, beaux, libéraux ou intégristes, souriants ou aigris, pince sans rire ou pudibonds... toutes les combinaisons sont possibles. Lorsque j'écrivais plus haut que ma passagère à l'allée avait été plus bavarde qu'une pie passée au sérum de vérité, le manque de superlatifs se fait cruellement ressentir lorsqu'il s'agit de ce prêtre là... Je crois qu'il n'a jamais laissé plus de 1,3 seconde de silence, couvrant d'un soliloque ronflant l'heure et demi qu'à duré la messe. Incroyable... !

    Quoique bavard, notre homme n'en a pas moins dirigé l'affaire avec dignité et recueillement – certes relatif - de bon aloi, c'est au moins ça. Je ne ferai aucun commentaire sur la partie musicale qui fut irréprochablement exécutée sur un Farfisa entrée de gamme des années 80. Les initiés compatiront à mon supplice. 


    Après la messe arrive toujours, Grande Loi Universelle des Mariages oblige, le moment le plus redouté dans un mariage car sa durée peut aller de quelques dizaines de minutes à plusieurs heures : l'entracte précédant le vin d'honneur.

    Généralement on sort de l'église, on s'asperge de riz ou de confétis géants, on félicite les heureux époux, on salue les invités que l'on n'avait pas encore pris le temps de voir avant, on bavarde tant bien que mal de tout et surtout de rien, on se raconte les dernières nouvelles en faisant mine de s'intéresser, on se réchauffe au soleil contre un blizzard peu engageant et... on attend...

    Ce week-end l'attente ne fut heureusement pas démeusurée et c'est assez rapidement que nous convoyâmes en direction de la salle des fêtes du village voisin. Il faut dire qu'en Aveyron, passé 18h et la nuit tombant, les premiers hurlements des meutes de loups viennent fendre le calme des soirées d'automne et qu'on retrouve régulièrement au petit matin des carcasses encore fumantes de citadins égarés alors qu'il cherchaient un racourci que jamais ils ne trouvèrent...

    Au vin d'honneur, on croise deux catégories de personnes. Celles qui sont invitées au repas, et les autres. Si les premières discutent bruyamment en riant assez fort, les secondes au contraire se gavent de petits fours et de whisky, espérant ainsi compenser le manque à gagner qu'aurait pu constituer la suite de la soirée. Pendant ce temps, les mômes commencent à s'exciter en courant partout, échauffement préalable au grand cirque que sera le repas du soir.

    Quelques mini-pizzas plus loin, re-belotte : on quitte les lieux pour aller à une autre salle dans laquelle est servi le repas. La fête va commencer !

    Sur l'échelle de Richter des repas de mariage que j'ai pu faire depuis dix ans (mettons un point de départ totalement arbitraire), celui de ce week-end se hisse très haut dans le top 10 et rivalise sans peine avec les deux derniers de cet été, malgré leur excellence respective. Chaque plat était tout simplement exquis, finement élaboré, sans pompe inutile mais avec un soucis évident de la qualité et du goût, ce qui se traduisait par des produits de grande qualité traités avec finesse. Du grand art, ce qui est tout à fait remarquable lorsque l'on sait que pas moins de 130 couverts étaient servis ce soir là.

    Les tables elles-mêmes étaient fort joliment dressées, simplement mais avec goût et délicatesse, de la jolie vaisselle et des verres étincelants exempts de toute trace disgracieuse. La distribution des invités quant à elle répondait à une logique imparable puisque j'avais personnellement demandé aux mariés de surtout ne pas me mettre à la même table que celle de mon boulet. Et même pas honte ^^. En conséquence de quoi j'ai passé une excellente soirée ! Hé oui, c'est un aspect inédit de la Grande Loi Universelle des Mariages que je vous révèle ici : elle peut être paramétrable !!

    Si le repas est l'occasion de se remplir délicatement la panse en agréable compagnie, il est également l'occasion des inévitables séquences souvenirs préparées par les amis des uns et des autres. Le mariage de ce week-end n'a là encore pas failli à la Grande Loi Universelle des Mariages.

    Je vous ai indiqué plus haut que je ne connaissais pas le marié avant ce jour. Ceci prit toute sa mesure lors de la séquence PowerPoint où les amis diffusent des photos sensées retracer de façon fulgurante la vie du marié. Car... je n'ai rien compris... ou si peu. Je suppose que le narrateur a dû lâcher quelques vannes mûrement réfléchies et longuement réécrites pour produire tout l'effet comique attendu sur son auditoire - du moins le supposè-je - car si ce n'est le rire à peine contenu de notre ami humoriste d'un soir qui signalait de temps en temps une drôlerie potentielle, ses traits d'humour m'ont laissé de marbre.

    « Le meilleur auditoire pour un orateur, c'est celui qui est très intelligent, très cultivé et un peu saoul » aurait dit Alben William Barkley. Je suppose donc que nous n'étions soit pas assez saoul, soit trop bêtes... Il va sans dire que l'une et l'autre de ces hypothèses doivent purement et simplement être écartées en ce qui me concernait à ce moment là...

    Dans la même veine, on recommande souvent de ne jamais commencer un discours en disant « je ne suis pas un orateur » parce que les auditeurs s'en apercevront bien assez vite. Lorsque le père du marié prit la parole peu avant le dessert pour congratuler sa progéniture et sa bru, il s'est bien gardé de ne pas suivre ce conseil, ce qui pour autant ne nous a pas empêché de nous apercevoir qu'il n'avait pas l'éloquence ni la prestance d'un Bossuet...

    Car, c'est une autre constante de la Grande Loi Universelle des Mariages que lors des repas de mariage le père d'un des époux - ou un invité spécialement désigné à cet office - fasse un discours solennellement déclamé, quand bien même personne ne lui en voudrait d'y déroger et de nous épargner des considérations de PMU sur les valeurs du mariage, et autres foutaises, blablablabla... je vous épargne la litanie.

    Et pendant ce temps, les mômes sur-excités (on doit les piquer à la cocaïne non ?) courent dans tous les sens en poussant des cris stridents à vous faire péter un sonotone, menant tant bien que mal à terme la mission hautement impérieuse consistant à exterminer consciencieusement tous les ballons qui ornent la salle des fêtes, pour le plus grand bonheur des convives qui ne rêvent qu'à une chose : leur dévisser la tête d'une retentissante baffe (que celui qui n'y a jamais pensé, même un millième de seconde,lève la main ^^).

    D'où cet axiome de la Grande Loi Universelle des Mariages :

    "tout mioche présent à un repas de mariage est... chiant !"

    Une fois l'épreuve des discours surmontée, les desserts ingurgités, et abstraction faite des gremlins cocaïnomanes, vient une autre invariable de la Grande Loi Universelle des Mariages : la séquence "ouverture du bal" inaugurée par la traditionnelle valse rapidement expédiée avant que le DJ (plus ou moins talentueux) n'asphyxie les survivants au moyen de tubes éculés et ringards tels que l'inoxydable Macarena, que j'estime au moins autant que l'oeuvre de Mireille Matthieu... Que celui qui ne s'est jamais senti ridicule en se trémoussant sur cette chose infâme se signale, il sera béatifié par mes soins.

    Quant à moi j'ai trouvé une parade absolue à cette offense à la dignité humaine : le boycott...

     La Grande Loi Universelle des Mariages mériterait certainement de plus amples développements, mais il se fait tard et je me tiens à ce que mon observation sociologique de ce samedi me permet.

    Je vous laisse libre de compléter cette théorisation par vos apports personnels. Les grandes découvertes ne sont que rarement l'oeuvre d'un seul homme.