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  • 27 octobre 2008

    La Grande Loi Universelle des Mariages

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    Ce week-end j'étais invité à un mariage fort réussi au pays de l'aligot, du roquefort et des tripous, comprenez l'Aveyron.

    Une histoire totalement absurde comme il n'en arrive que dans les histoires à l'eau de rose dont est farcie la littérature de gare : Carine, une jeune DRH fraichement diplômée qui, lors d'un stage en entreprise, tombe amoureuse de Guillaume, son boss... amour impossible, rencontre morganatique (la belle vient du pays des bouseux, le beau de la haute société) mais dont la morale sort victorieuse : l'amour triomphe de tous les obstacles indociles.

    Ils se marièrent donc, et auront peut-être beaucoup d'enfants, c'est tout le mal que je leur souhaite.

    Fait à souligner, je ne connaissais absolument pas le marié ni sa famille, rencontrés pour la circonstance. Aussi certains "événements" suscitèrent mon amusement et c'est muni d'un bloc-notes de fortune, que je relevais à la va-vite quelques détails piquants...

     Car, après l'avoir cogité entre deux verres de bordeaux, tout mariage répond à des canons scientifiques, une sorte de Grande Loi Universelle du Mariage, qu'une étude sociologique un peu plus poussée pourrait sûrement confirmer. Le mariage auquel j'ai assisté n'échappe pas à ce senario...

    Voici donc en exclusivité la première ébauche de cette théorie qui va bouleverser la face du monde... Peut-être l'auteur de ces lignes est-il un futur prix Nobel ?

    Lorsque l'on se rend à un mariage, il est extrêmement fréquent - ce sera la première manifestation de la Grande Loi Universelle des Mariages relatée ici - de faire du covoiturage, soit pour économiser sur la facture de carburant, soit parce que certains n'ont pas le permis, ou encore pour rendre le trajet plus convivial.

    Je devais prendre avec moi une amie de la fac, que j'avais perdue de vue depuis 2 ans et peut-être aussi mon boulet parce que mon boulet n'a pas le permis et qu'il était possible que les amis (les vrais) avec qui il devait partir ne puissent finalement pas venir au mariage en raison d'obligations professionnelles de dernière heure. Fort heureusement, ces "amis" ont pu se libérer et c'est délivré de ce fardeau inutile que je prennais la route avec ma passagère.

    Je savais que les nanas sont réputées pour être de grandes bavardes. Ils en parlent dans tous les bouquins, c'est un aspect purement consubstantiel au sexe féminin, au même degré que la curiosité ou leur passion incompréhensible pour toutes les séries façon "sous le soleil" et autres "feux de l'amour". Ma passagère était TRES bavarde... un moulin à paroles par grand vent... un flot de paroles inintérrompu pendant deux heures. Par moment, je faisais mine d'acquiescer alors que je savais même plus de quoi elle parlait ! Heureusement je suis d'une patience à peu près exemplaire et que la dernière heure de route fut l'occasion d'aborder des thèmes de fond qui m'intéressent au premier point. Un mal pour un bien dirons nous...

    Après avoir posé nos bagages à l'hôtel et nous être faits beaux (non, je déconne, je suis TOUJOURS beau, même au saut du lit le lendemain d'une soirée fortement alcoolisée... Trop dur d'être un sex-symbol, je le souhaite à personne), direction le bled paumé dans lequel va se dérouler la cérémonie religieuse.

    C'est un élément indiscutable de la Grande Loi Universelle des Mariages : les mariages ont toujours lieu quelque part entre le diable Vauvert et le trou-du-cul du monde... Se munir d'un GPS n'est pas une précaution superflue, non seulement pour s'y rendre, mais aussi et surtout pour en revenir ! Car je vous assure qu'en pleine nuit et un repas un minimum arrosé plus loin, nos repères ne sont plus les mêmes. J'ai toujours en mémoire le retour hasardeux dont j'ai été l'otage en août dernier (n'est-ce pas Anouck ? ^^).

    Bref, là encore, la cérémonie se déroulait dans un patelin portant le doux nom de Sainte Radegonde, connue pour son très fameux miracle des avoines (si si, je vous assure !! voyez donc Sainte Radegonde, sa vie, son oeuvre en cliquant ici).

    L'église est petite mais jolie, une église fortifiée dotée de murs d'un bon mètre d'épaisseur, à la rusticité toute locale, et menée de main de maître par un prêtre "un peu space" m'avait confié Carine. Car il est une autre inconnue qui participe de l'étrange équation d'une journée de mariage qui constitue une variable importante de la Grande Loi Universelle des Mariages : le curé !

    Les curés, il en est de toutes les sortes : jeunes, vieux, moches, beaux, libéraux ou intégristes, souriants ou aigris, pince sans rire ou pudibonds... toutes les combinaisons sont possibles. Lorsque j'écrivais plus haut que ma passagère à l'allée avait été plus bavarde qu'une pie passée au sérum de vérité, le manque de superlatifs se fait cruellement ressentir lorsqu'il s'agit de ce prêtre là... Je crois qu'il n'a jamais laissé plus de 1,3 seconde de silence, couvrant d'un soliloque ronflant l'heure et demi qu'à duré la messe. Incroyable... !

    Quoique bavard, notre homme n'en a pas moins dirigé l'affaire avec dignité et recueillement – certes relatif - de bon aloi, c'est au moins ça. Je ne ferai aucun commentaire sur la partie musicale qui fut irréprochablement exécutée sur un Farfisa entrée de gamme des années 80. Les initiés compatiront à mon supplice. 


    Après la messe arrive toujours, Grande Loi Universelle des Mariages oblige, le moment le plus redouté dans un mariage car sa durée peut aller de quelques dizaines de minutes à plusieurs heures : l'entracte précédant le vin d'honneur.

    Généralement on sort de l'église, on s'asperge de riz ou de confétis géants, on félicite les heureux époux, on salue les invités que l'on n'avait pas encore pris le temps de voir avant, on bavarde tant bien que mal de tout et surtout de rien, on se raconte les dernières nouvelles en faisant mine de s'intéresser, on se réchauffe au soleil contre un blizzard peu engageant et... on attend...

    Ce week-end l'attente ne fut heureusement pas démeusurée et c'est assez rapidement que nous convoyâmes en direction de la salle des fêtes du village voisin. Il faut dire qu'en Aveyron, passé 18h et la nuit tombant, les premiers hurlements des meutes de loups viennent fendre le calme des soirées d'automne et qu'on retrouve régulièrement au petit matin des carcasses encore fumantes de citadins égarés alors qu'il cherchaient un racourci que jamais ils ne trouvèrent...

    Au vin d'honneur, on croise deux catégories de personnes. Celles qui sont invitées au repas, et les autres. Si les premières discutent bruyamment en riant assez fort, les secondes au contraire se gavent de petits fours et de whisky, espérant ainsi compenser le manque à gagner qu'aurait pu constituer la suite de la soirée. Pendant ce temps, les mômes commencent à s'exciter en courant partout, échauffement préalable au grand cirque que sera le repas du soir.

    Quelques mini-pizzas plus loin, re-belotte : on quitte les lieux pour aller à une autre salle dans laquelle est servi le repas. La fête va commencer !

    Sur l'échelle de Richter des repas de mariage que j'ai pu faire depuis dix ans (mettons un point de départ totalement arbitraire), celui de ce week-end se hisse très haut dans le top 10 et rivalise sans peine avec les deux derniers de cet été, malgré leur excellence respective. Chaque plat était tout simplement exquis, finement élaboré, sans pompe inutile mais avec un soucis évident de la qualité et du goût, ce qui se traduisait par des produits de grande qualité traités avec finesse. Du grand art, ce qui est tout à fait remarquable lorsque l'on sait que pas moins de 130 couverts étaient servis ce soir là.

    Les tables elles-mêmes étaient fort joliment dressées, simplement mais avec goût et délicatesse, de la jolie vaisselle et des verres étincelants exempts de toute trace disgracieuse. La distribution des invités quant à elle répondait à une logique imparable puisque j'avais personnellement demandé aux mariés de surtout ne pas me mettre à la même table que celle de mon boulet. Et même pas honte ^^. En conséquence de quoi j'ai passé une excellente soirée ! Hé oui, c'est un aspect inédit de la Grande Loi Universelle des Mariages que je vous révèle ici : elle peut être paramétrable !!

    Si le repas est l'occasion de se remplir délicatement la panse en agréable compagnie, il est également l'occasion des inévitables séquences souvenirs préparées par les amis des uns et des autres. Le mariage de ce week-end n'a là encore pas failli à la Grande Loi Universelle des Mariages.

    Je vous ai indiqué plus haut que je ne connaissais pas le marié avant ce jour. Ceci prit toute sa mesure lors de la séquence PowerPoint où les amis diffusent des photos sensées retracer de façon fulgurante la vie du marié. Car... je n'ai rien compris... ou si peu. Je suppose que le narrateur a dû lâcher quelques vannes mûrement réfléchies et longuement réécrites pour produire tout l'effet comique attendu sur son auditoire - du moins le supposè-je - car si ce n'est le rire à peine contenu de notre ami humoriste d'un soir qui signalait de temps en temps une drôlerie potentielle, ses traits d'humour m'ont laissé de marbre.

    « Le meilleur auditoire pour un orateur, c'est celui qui est très intelligent, très cultivé et un peu saoul » aurait dit Alben William Barkley. Je suppose donc que nous n'étions soit pas assez saoul, soit trop bêtes... Il va sans dire que l'une et l'autre de ces hypothèses doivent purement et simplement être écartées en ce qui me concernait à ce moment là...

    Dans la même veine, on recommande souvent de ne jamais commencer un discours en disant « je ne suis pas un orateur » parce que les auditeurs s'en apercevront bien assez vite. Lorsque le père du marié prit la parole peu avant le dessert pour congratuler sa progéniture et sa bru, il s'est bien gardé de ne pas suivre ce conseil, ce qui pour autant ne nous a pas empêché de nous apercevoir qu'il n'avait pas l'éloquence ni la prestance d'un Bossuet...

    Car, c'est une autre constante de la Grande Loi Universelle des Mariages que lors des repas de mariage le père d'un des époux - ou un invité spécialement désigné à cet office - fasse un discours solennellement déclamé, quand bien même personne ne lui en voudrait d'y déroger et de nous épargner des considérations de PMU sur les valeurs du mariage, et autres foutaises, blablablabla... je vous épargne la litanie.

    Et pendant ce temps, les mômes sur-excités (on doit les piquer à la cocaïne non ?) courent dans tous les sens en poussant des cris stridents à vous faire péter un sonotone, menant tant bien que mal à terme la mission hautement impérieuse consistant à exterminer consciencieusement tous les ballons qui ornent la salle des fêtes, pour le plus grand bonheur des convives qui ne rêvent qu'à une chose : leur dévisser la tête d'une retentissante baffe (que celui qui n'y a jamais pensé, même un millième de seconde,lève la main ^^).

    D'où cet axiome de la Grande Loi Universelle des Mariages :

    "tout mioche présent à un repas de mariage est... chiant !"

    Une fois l'épreuve des discours surmontée, les desserts ingurgités, et abstraction faite des gremlins cocaïnomanes, vient une autre invariable de la Grande Loi Universelle des Mariages : la séquence "ouverture du bal" inaugurée par la traditionnelle valse rapidement expédiée avant que le DJ (plus ou moins talentueux) n'asphyxie les survivants au moyen de tubes éculés et ringards tels que l'inoxydable Macarena, que j'estime au moins autant que l'oeuvre de Mireille Matthieu... Que celui qui ne s'est jamais senti ridicule en se trémoussant sur cette chose infâme se signale, il sera béatifié par mes soins.

    Quant à moi j'ai trouvé une parade absolue à cette offense à la dignité humaine : le boycott...

     La Grande Loi Universelle des Mariages mériterait certainement de plus amples développements, mais il se fait tard et je me tiens à ce que mon observation sociologique de ce samedi me permet.

    Je vous laisse libre de compléter cette théorisation par vos apports personnels. Les grandes découvertes ne sont que rarement l'oeuvre d'un seul homme.



    21 octobre 2008

    Paperasse et autres réjouissances.

    3 commentairess
     Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais s'il y a une chose qui me soûle par dessus tout, c'est bien la paperasse...


    J'ai beau faire tous les efforts du monde, prendre régulièrement de bonnes résolutions, y mettre toute ma détermination, rien n'y fait. Ca me gave, ça me broute, ça me tape sur le système... ça me fait chier.


    Non seulement je n'y comprends rien, mais, plus grave, je n'y porte aucun intérêt.

    Alors que certains rangent tout, méticuleusement, dans des pochettes transparentes et par ordre chronologique depuis leur première facture à l'épicerie du coin où, alors âgés de seulement 5 ans, ils avaient acheté un Kinder Suprise à 2 Francs, que d'autres réalisent des comptes à l'aide des derniers logiciels mis au point par la NASA et qui leur permettent d'effectuer des projections financières par trimestre pour les 37 prochaines années avec une marge d'erreur de plus ou moins 0,03%, chez moi tout s'entasse lamentablement sur un coin de mon bureau, parmi des enveloppes éventrées sauvagement d'un revers du pouce et des bouquins en souffrance. Généralement, j'ouvre le courrier d'un oeil distrait, regarde vaguement de quoi il s'agit, et remets à plus tard, le plus tard possible, le traitement de cet indésirable que j'abandonne à son triste sort de papelard insipide et ostentatoirement morne.


    Morne comme le fonctionnaire qui, derrière son bureau sur lequel se meurt un cactus nain offert par le service compta, attend avec langueur le retour de son petit protégé soigneusement barbouillé par la main malhabile d'un contribuable outrancieusement vulgaire n'utilisant que des stylos bic et non pas un magnifique Montblanc à l'encre d'ébène aux reflets nacrés.


    Prostré derrière son bureau, il attend fébrilement son enveloppe du jour apportée dans une caisse en carton ondulé par la responsable du courrier, celle qui mâche inlassablement le même chewing-gum du soir au matin et fait des bulles en articulant des phrases mal construites. Lorsque, revenant de la pause café de 9h45 il découvre - ô joie - sur son sous-main représentant la façade du Ministère des Finances ou à coté de ses crayons méticuleusement alignés avec la rigueur austère d'une grille de mots-croisés, une enveloppe blanche à fenêtre aux coins légèrement cornés, laissée là par la préposée pendant sa courte absence, notre petit fonctionnaire referme délicatement la porte de son bureau. Tout en baissant la lumière il s'empare délicatement du petit rectangle de papier blanc qu'il hume suavement tandis qu'un frisson le parcours de haut en bas, lui procurant des bouffées d'extase étourdissantes. Son souffle se fait soudainement court et, dégrafant d'une main le premier bouton de sa chemise en coton gris, son corps s'abandonne à des spasmes de plaisir tandis que des gouttes de sueur dévalent sur ses tempes. Plus d'une fois il dût contenir violent un orgasme qui eut sinon auréolé de foutre le caleçon acheté en solde chez Kiabi, et imprégné d'une odeur douçâtre des mouchoirs en papier sacrifiés pour la cause.


    Pouf pouf...
    En ce moment, je suis particulièrement gâté : entre les factures EDF, la taxe d'habitation, les déclarations d'impôts sur le revenu, la taxe foncière, le courrier machin et le formulaire bidule, j'en ai raz la cuve. Ne me demandez pas dans quelle catégorie je suis, quel est l'index du barème A3-H7 du prélèvement obligatoire à subrogation extinctive sur les plus-values patronales déductibles, ni même le plafond du taux d'indexation de ma cotisation salariale à la dette de fourrage du Mozambique... je n'en sais rien et m'en contrefous d'une force intersidérale.


    Plus fort, j'ignore même à combien s'élève mon salaire brut (sans rire !) et concède sans honte n'avoir jamais parcouru un seul de mes bulletins de salaire plus de 3 secondes et demi, c'est à dire le temps nécessaire pour trouver en bas à droite l'encadré mentionnant clairement ce qui tombe effectivement dans mon escarcelle à la fin du mois. Et rien que cette pensée me procure des bouffées d'extase étourdissantes. Mon souffle se soudainement fait court et, dégrafant d'une main le premier bouton de ma chemise en coton gris, mon corps........


    19 octobre 2008

    Eveil

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    Dimanche matin. 
    Il fait beau et je ne suis pas bourré ! 

    J'ai passé une  très bonne journée hier. Une matinée de glandouillage devant mon émission de télé favorite, avant que de prendre la direction du Conservatoire pour y entendre une conférence sur la Dynastie Puget, facteurs d'orgues installés dans la ville rose au milieu du XIX° siècle et qui ont essaimé leurs instruments prodigieux un peu partout en France. 

    Un peu de sport pour garder la forme (et les formes aussi...) et récupérage de costumes chez le tailleur. Au passage j'en profite pour craquer sur une très belle cravate en soie satinée de couleur brique qui sera du plus bel effet sur une des inombrables chemises bleues qui emcombrent ma penderie (on peut effectivement résister à tout, sauf à la tentation - j'adore les cravates !).

    Retour expéditif à l'appart' pour me délester de mes encombrants avant que ne débute une soirée allant crescendo : un formidable concert de cloture du Festival Toulouse les Orgues autour d'un programme Messiaen admirablement conduit par un Michel Bouvard en grande forme, un cocktail chic et sympa quoique manquant furieusement d'ambiance (peut être subséquent à l'absence de bulles dans nos verres ?) dans un hôtel luxe du centre-ville avec une armada de petits fours salés tous aussi succulents les uns que les autres et de petits gâteaux provenant d'un grand pâtissier Toulousain, et enfin un anniversaire électrisant à quelques coups de pédale de là, où j'ai beaucoup bu et ri, au milieu de gens que je ne connaissais pas pour la majeure partie mais qui m'ont rapidement adopté comme si nous nous étions quittés la veille.

    Une bonne journée en somme, comme je les aime. 

    Aujourd'hui, je suis en retard : je suis attendu chez pôpa môman pour midi... disons midi trente ! 
    Encore une grosse demi-journée pour se requinquer avant que ne débute le rituel du maratonesque lundi..., puis celui du mardi, du mercredi... du jeudi...

    Trop dure la life.

    15 octobre 2008

    Echos et concordances

    5 commentairess
     

    C'est marrant la vie... la façon dont les événements peuvent s'enchaîner dans une journée, comme ils se font écho, se complètent, se répondent, prennent leur cohérence, alors qu'isolément ils sont insignifiants et restent au rang de micro-événement sans conséquence que l'on a déjà oublié le lendemain matin en se levant.

     

    Ce midi, de passage sur le blog de Méchant Chimiste, je découvrais un billet somme toute laconique,mais contenant un lien vers un autre billet situé sur un autre blog, celui de Colin-Ducasse, que j'avais déjà croisé un peu plus loin chez Matoo.

    [mode **lèche cul** Off]

     

    Le billet donc, que je vous invite à lire, m'a fait passablement réagir. Il y est grosso-modo question de réussite professionnelle et de réussite personnelle, de plan carrière et de projet de vie, d'être esclave de son travail ou acteur de sa vie (vous irez voir tout ça vous-même)

     

    Je me suis posé et me pose encore beaucoup de questions sur mon avenir, mes études que je poursuis encore (bah oui, un doctorat ne se prépare pas en 2 mois, surtout lorsque l'on taffe à coté) et de ce que je veux en faire. Je ne me plains pas trop, je crois ne pas trop mal réussir dans ma branche, de la façon la plus honnête, et non pas à force de jouer au lèche-boules comme certains maitres de conférence - incapables notoires - qui ne doivent leur statut qu'au fait qu'il n'ont pas eu peur d'avoir la langue qui sente la merde. La méritocratie... illusions et désillusions. Malgré tout, j'en reste un fervent défenseur.

     

    Je n'ai jamais vraiment eu de plan de carrière de projet bien défini, avec un objectif précis à atteindre par tous les moyens et ai toujours placé autant que possible ma vie personnelle avant mes études (dans une mesure relativement raisonnable je l'avoue) mais par exemple, l'idée de préparer un grand concours comme celui de la magistrature, alors que j'en avais je crois pleinement les capacités, et de passer une année entière à bosser comme une andouille nuit et jour m'a toujours révulsé. Encore maintenant, j'aime bien prendre mon temps et profiter de l'instant présent, quitte à retarder certaines échéances. Non pas que je n'aie aucune ambition, ne vous y trompez pas. J'ai même pas mal d'ambition et des envies professionnelles assez prétentieuses. Non pas pour la gloriole dont je me contrefous, mais simplement par goût, gagner suffisamment pour vivre bien sans trop se poser de question, et jouir de la vie entouré des gens qu'on aime. En toute simplicité.

     

    J'en étais à cet état de ma réflexion lorsque je croisai ce soir un énergumène digne du plus haut intérêt au sortir d'une messe pour laquelle je jouais à l'organiste. Je crois que j'avais engagé la conversation avec sa copine ou sa grande soeur, à moins que ce fut quelqu'un de totalement étranger... Lorsque nous en vînmes à ouvrir la conversation alors qu'il me proposait un verre de coca. Rapide description : le monsieur doit avoir 22/23 ans, est en Master 2 "droit des systèmes et réseaux" - ou quelque chose dans ce goût là - à la fac, petit, cheveux chatain-clair, courts et raie à peu près de coté (après 19h c'est excusable), un léger embonpoint signe d'une alimentation abondante et d'une sédentarité certaine, s'exprimant assez fort, vêtu d'un pantalon beige à pinces et d'une chemise de marque légèrement débraillée laissant apparaître un poitrail à la pilosité foisonnante. Un petit ourson en somme, issu sans aucun doute des beaux quartiers de Toulouse et comme on en croise régulièrement sur le parvis d'une belle église de la rue de la Dalbade les soirs de semaine où ont lieu les réunions de l'aumônerie étudiante pour ces messieurs-dames les petits bourgeois (ceux qui sont déjà passé par là vers 19H30 savent de quoi je parle). Bref... Il a envie de tcharrer et j'ai envie de l'écouter, de voir un peu ce qu'il a à raconter. On parle de ses études, de ses perspectives professionnelles. J'ai pas perdu mon temps... J'apprends que Winnie (appelons le ainsi, ourson-attitude oblige) a effectué un stage cet été au Ministère de la Défense ou un de leurs services délégués, je n'ai pas tout à fait compris - mais de toute façon le genre de stage que ni vous ni moi ne sommes capables de dégotter sans le subtil piston d'une connaissance bien bien placée... mais là n'est pas la question, et après tout tant mieux pour lui ! - et qu'il s'est "trop marré" (sic.). Qu'il veut ensuite bosser dans le public parce que, me confia-t-il : "Là, ben, t'as vachement vite des responsabilités importantes pour un salaire pas terrible." Et moi de lui dire qu'à mon avis s'il veut gagner du fric il a tout intérêt à aller dans le privé... C'est pas un secret ! Et Winnie de me répondre : "Haaaa mééé noon !! D'abord du bosses dans le public, tu te fais un CV avec des responsabilités importantes, parce que dans le public ont te file assez vite des grosses responsabilités, et ensuite, tu vas dans le privé. Parce que là, tu leur dis : voilà les responsabilités que j'avais avant ; donnez moi les mêmes ! Et là, ben forcément tu doubles ton salaire facile ! Point de vue plan de carrière c'est top..." Et Winnie d'arborer un sourire satisfait béatement candide.

     

    Tout d'un coup, tout m'est revenu comme un flash : le mail de Méchant Chimiste, le billet de Colin-Ducasse, la pyramide de Maslow...

    C'est parfois marrant, la vie.

     

    13 octobre 2008

    Auto-bio

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    Il est un fait avéré : je ne suis pas un grand écolo dans l'âme.

    Je ne mange pas bio, suis même extrêmement dubitatif quant aux bienfaits de ce mode d'alimentation, ne partage pas vraiment d'affinité avec nos amis les "Verts" - et ce quand bien même leur dernière université d'été s'est déroulée dans notre ville rose. Aussi, lorsque je découvrais y a quelques temps déjà les planches de Cyril Pedrosa dans les pages de Fluide Glacial, mon enthousiasme fut tout à fait restreint.

    La première fois que j'ai lu ça, je me suis dit "Tiens, ça sent le bobo à plein nez...". Par "bobo" j'entends ici le petits bourgeois friqué qui joue à l'homme de gauche et feint de se préoccuper de son prochain, tout en se réjouissant que le CAC 40 ait pris 4 points lors de la dernière cotation. Bref, j'aime pas les bobos, du moins, pas ceux qui correspondent à cette définition. On peut aussi se laisser guider par la chanson éponyme de Renaud :


    On les appelle bourgeois-bohêmes 
    Ou bien bobos pour les intimes
    Dans les chansons d'Vincent Delerm 
    On les retrouve à chaque rime 
    Ils sont une nouvelle classe 
    Après les bourges et les prolos
     Pas loin des beaufs, quoique plus classes 
    Je vais vous en dresser le tableau 
    Sont un peu artistes c'est déjà ça 
    Mais leur passion c'est leur boulot 
    Dans l'informatique, les médias 
    Sont fiers d'payer beaucoup d'impôts 

    Les bobos (...)

    Ils vivent dans les beaux quartiers 
    Ou en banlieue mais dans un loft 
    Ateliers d'artistes branchés, 
    Bien plus tendance que l'avenue Foch 
    Ont des enfants bien élevés, 
    Qui ont lu le Petit Prince à 6 ans
     Qui vont dans des écoles privées 
    Privées de racaille, je me comprends 
    Ils fument un joint de temps en temps, 
    Font leurs courses dans les marchés bios 
    Roulent en 4 x 4, mais l'plus souvent, 
    Préfèrent s'déplacer à vélo 

    Les bobos (...) 

    Ils lisent Houellebecq ou Philippe Djian, 
    Les Inrocks et Télérama, 
    Leur livre de chevet c'est Cioran 
    Près du catalogue Ikea. 
    Ils aiment les restos japonais et le cinéma coréen 
    Passent leurs vacances au cap Ferret 
    La Côte d'Azur, franchement ça craint 
    Ils regardent surtout ARTE 
    Canal plus, c'est pour les blaireaux 
    Sauf pour les matchs du PSG 
    Et d'temps en temps un p'tit porno 

    Les bobos (...) 

    Ils écoutent sur leur chaîne hi-fi 
    France-Info toute la journée 
    Alain Bashung Françoise Hardy 
    Et forcément Gérard Manset 
    Ils aiment Desproges sans même savoir 
    Que Desproges les détestait 
    Bedos et Jean-Marie Bigard, 
    Même s'ils ont honte de l'avouer
    Ils aiment Jack Lang et Sarkozy 
    Mais votent toujours Ecolo 
    Ils adorent le maire de Paris, 
    Ardisson et son pote Marc-O 

    Les bobos (...)

    La femme se fringue chez Diesel 
    Et l'homme a des prix chez Kenzo 
    Pour leur cachemire toujours nickel 
    Zadig & Voltaire je dis bravo 
    Ils fréquentent beaucoup les musées, 
    Les galeries d'art, les vieux bistrots 
    Boivent de la manzana glacée 
    En écoutant Manu Chao 

    Ma plume est un peu assassine 
    Pour ces gens que je n'aime pas trop 
    Par certains côtés, j'imagine... 
    Que j'fais aussi partie du lot
    Les bobos (...) 

    [Renaud - Les bobos - 2006.]

    Pourtant, à la relecture, mes a priori mis de coté, c'est un auteur très fin et drôle qui m'est apparu, au point que je me suis procuré tout récemment son album intitulé "Auto-bio".

    Auto-bio nous conte des tranches de vie de la petite famille de l'auteur, composée de sa femme et de ses enfants, tous fervents défenseurs des idées progressistes de l'écologie politique ; un combat du quotidien sur lequel Pedrosa porte un regard tendre et doucement cynique.

    Entre sa femme qui, sous prétexte de manger sainement, veut tout cuire à la vapeur, éradiquer le lait, les saucisses cocktails et les phosphates contenus dans la lessive ;



    Les enfants trop bien dressés qui font la morale à qui-mieux-mieux avec une répartie défrisante...

    Les voisins retors, incultes à toute préoccupation écolo qui croient que les épluchures sont recyclées à l'usine d'incinération, qui déversent des tonnes de pesticides le cœur léger et à qui il faut faire face...

    Les petites victoires du quotidien sont autant de sources de joies face à tant de désillusions que Pedrosa nous narre avec beaucoup de talent.





    J'ai beaucoup ri à la lecture de auto-bio. Les histoires s'enchaînent l'air de rien, on peut tout à fait les lire dans l'ordre que l'on désire mais je doris percevoir une fine cohérence à l'ordonnancement adopté.

    On lit et relit avec le même plaisir ces scénettes, petites chroniques de la vie ordinaire de quelqu'un soucieux de son environnement et convaincu (?) du bien fondé de sa démarche, quoique taraudé par des questions existentielles de premier ordre.

    Bref, un regard tendre et moqueur sur l'écologie, bourré d'humour, servi par un dessin souple, fluide et agréablement mis en couleur. A mettre entre toutes les mains !

    12 octobre 2008

    Vicky Cristina Barcelona

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    Soirée cinéma hier soir en compagnie de Matthieu, Laurence, Seb et Jehanne. C'est Laurence, cinévore invétérée qui avait lancé l'idée d'aller au cinoche tous ensemble histoire de papoter un coup devant quelques tapas avant que d'aller voir un film de son choix. En l'occurence je n'étais pas particulièrement emballé par le film sur lequel notre "gentille et dévouée organisatrice" avait jeté son dévolu : le dernier Woody Allen... Non pas que je nourrice un courroux particulier contre le cinéaste mais simplement  jusqu'à hier soir je n'avais encore jamais vu un seul de ces films (oué... même que c'est totalement vrai !!). J'avais aussi quelques a priori qui me refroidissaient un peu, au rang desquels l'image du réalisateur intello jouant de la clarinette dans un ensemble de jazz... Bon, c'est un peu maigre je l'avoue, mais moi j'étais plus partant pour le dernier Jaoui-Bacri.

     

    Nous avions prévu de nous rendre à la séance de 20H mais, je ne sais pas trop pourquoi, une masse de badauds prodigieuse s'était donné rendez-vous au même endroit que nous hier soir et nous dûmes nous résigner pour nous rabattre sur la seconde séance.

    Une part de lasagnes plus loin arrossée d'un petit noir, nous revoici devant le cinoche où, encore une fois, nous ne sommes pas seuls. J'avais jamais vu autant de monde venir au cinéma un samedi soir d'autant que la majorité de ce petit peuple semblait prendre le même chemin que nous. D'ailleurs la salle était archi-comble... du jamais vu un soir de week-end. Par un heureux hasard, nous eûmes ce que nous avons d'abord pris pour de la chance, la possibilité de nous placer tous ensemble au dernier rang qui se trouvait fortuitement entièrement libre. Je compris en cours de film que ce n'était pas dû au hasard mais à une volonté délibérée de fuir ces places tant elles sont inconfortables... je ne vous raconte pas l'état de mon dos encore ce matin. Je m'en souviendrai !

     

    Après les 15 minutes de pubs en tous genres, la lumière se tamise, les éclats de voix se font silence, l'obscurité envahit la salle, le film débute.

     

    Vicky et Cristina sont deux copines que tout, ou presque, oppose. Vicky (Rebecca Hall) est la fille réfléchie, intelligente. Promise à un avenir sans soucis matériels, elle a réalisé un mémoire de Master sur l'identité catalane et va bientôt se marier à Doug, un jeune cadre dynamique propre et bien rangé de la bonne société New-Yorkaise. Cristina (interprétée par Scarlett Johansson) c'est la fausse blonde bohème, artiste dans l'âme en proie au doute. Elle est à la recherche d'un idéal qu'elle ne sait pas définir, fuyant une part d'elle même, luttant contre des démons intérieurs qu'elle ne sait pas identifier, guidée par le coeur plus que par la raison. Les deux copines décident de passer quelques jours chez les Nash, riches amis américains installés à Barcelone, la ville de Gaudi, capitale de la Catalogne. Tout ce petit monde semble aller bien, chacun avec ses certitudes et ses névroses jusqu'au moment où tout bascule, l'air de rien. Un soir où Juan Antonio (Javier Bardem), artiste à la réputation peu recommandable de l'avis des Nash, fait irruption dans la vie de Vicky et Cristina, en leur proposant tout de go de partir avec lui passer un week-end - juste elles deux et lui - à Oviedo, pour aller voir une sculpture qu'il aime, boire du vin, et faire l'amour. Si la proposition heurte la bien pensante Vicky, elle séduit intensément Cristina la passionnée. A partir de cet instant, la vie de ces trois larrons va, non pas basculer, mais prendre une autre dimension, une autre voie, celle dont les uns et les autres rêvaient secrètement, sans avoir eu jusqu'alors le courage de sauter le pas... Par la suite, des langues vont se délier (à tous les sens du termes), des masques tomberont, mais jusqu'à quel point ?

     

    Je ne vous raconterai pas davantage le film au risque de vous en dévoiler trop les arcanes finement tissées mais pour moi il s'agit d'un très bon film sur le courage de vivre ce à quoi la vie nous appelle, et non pas ce que la société et notre entourage attend de nous. Peut être un peu à la manière d'un Brokeback Mountain - qui m'avait littéralement bouleversé à l'époque - sauce Woody Allen et dans un tout autre genre bien entendu. Ou commence l'amour ? Qu'est-ce qu'aimer ? Doit-on vivre ses passions ou se ranger derrière la raison rassurante ? Autant de questions auxquelles nos protagonistes se heurtent de plein fouet dans les superbes décors catalans d'une Barcelone que Woody Allen semble avoir découverte tel un eldorado et dont il veut nous faire partager l'atmosphère.


    Vous le savez aussi, je suis une bille en cinéma, en parle assez mal, et n'y connais pas grand chose... Néanmoins, je crois pouvoir affirmer que Rebecca Hall et Scarlett Johansson sont épatantes dans leur rôle, que celui de "peintre maudit" est très bien servi par le très sensuel Javier Bardem et que Penelope Cruz, dont l'entrée en scène est assez fracassante, est parfaite dans le rôle de folle hystérique servi par quelques tirades névrosées auxquelles la langue espagnole confère une saveur toute particulière (ça me rappelle tout à fait - en un brin plus violent ici - les crépages de chignon de mes cousines, elles aussi espagnoles).
    Enfin, un mot de l'image dont le réalisateur a travaillé la saturation en jaune pour lui conférer une lumière intense et douce à la fois tout à fait évocatrice de la belle Barcelone.

     

    Vous l'aurez sûrement compris, j'ai vraiment aimé ce film. L'histoire au fond est assez simple, il n'a rien de très original et comme le disait Jean-Marie Le Clezio à propos de l'oeuvre de Colette : j'ignorais que l'on pouvait faire un film sur ce sujet. Car au fond ce n'est rien de plus que cela : une tranche de vie, des vies qui se croisent, se recontrent, et... Servi par des dialogues savoureux, des personnages bien campés et finement ciselés, tiraillés entre leurs plans de vie, et leurs certitudes soudainement ébranlées... On rit assez souvent, emportés par un tourbillon de bonne humeur, on rit jaune parfois pour mieux encaisser la dureté de certaines situations. On rit avec les personnages, mais parfois aussi d'eux, de leur ridicule préciosité.

     


     

    Le grand malheur des passions n'est pas dans le tourment qu'elles causent, mais dans les fautes qu'elles font commettre.

    Les passions font vivre l'homme, la sagesse le fait seulement durer.

    Sébastien Roch Nicolas dit Chamfort

    9 octobre 2008

    Les acharnés du boulot.

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    Grosse feignasse je suis, grosse feignasse je reste... Oui, c'est bien de moi que je parle, alors même que mon emploi du temps journalier ne tient pas sur moins de 27 heures, et mon semainier sur moins de 10 jours...

    Pourtant, étrangement, j'aime glander... C'est un état d'esprit. Si j'ai vraiment besoin de faire dix milliards de choses simultanément et mener plusieurs projets de front, j'apprécie infiniment me la couler douce, ne rien faire, et glander...  Et pour ne pas trahir cet état d'esprit, ce billet sera l'occastion une fois de plus de vous démontrer comment pondre une page en en écrivant moins d'un quart... ^^

     

    Alors, aujourd'hui, je voudrais ériger en hymne cette chansonette et la dédier à tous ceux et celles qui n'ont d'autre envie de de glander consiencieusement :

     

    LE TRAVAIL C'EST LA SANTÉ
    Henri Salvador


    Le travail, c'est la santé.
    Rien faire, c'est la conserver.
    Les prisonniers du boulot
    Ne font pas de vieux os.

    Ces gens qui courent au grand galop,
    En auto, métro ou vélo,
    Vont-ils voir un film rigolo?
    Mais non, ils vont à leur boulot!

    REFRAIN

    Ils bossent onze mois pour les vacances
    Et sont crevés quand ils en ont, ben, ils sont morts!
    Un mois plus tard, ils sont costauds
    Mais faut reprendre le boulot!!!

    REFRAIN

    Dire qu'il y a des gens en pagaille
    Qui courent sans cesse après le travail.
    Moi, le travail me court après.
    Il n'est pas près de me rattraper!

    REFRAIN

    Maintenant, dans le plus petit village,
    Les gens travaillent comme des sauvages
    Pour se payer tout le confort.
    Quand ils en ont, ben, ils sont morts.

    REFRAIN

    Hommes d'affaires et meneurs de foules
    Travaillent à en perdre la boule
    Et meurent d'une maladie de coeur.
    C'est très rare chez les pétanqueurs!

     

    Tous en choeur !

     

    6 octobre 2008

    Envies vespérales

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     Rude journée que ce lundi après un week-end à peine reposant. Non pas que j'ai au cours de ces jours derniers, assouvi quelques triviaux désirs au gré de frasques orgiaques qui eussent conduit quelques personnes sans scrupules à se gorger voluptueusement des délices excquises de mon corps d'apollon (bah, oui, on peut rêver non ?)...

    Non hélas rien de cela... la réalité est beaucoup plus simple quoique ne manquant pas d'originalité, puisque j'ai servi ces trois jours durant d'esclave à des musiciens de premier choix, afin que ces messieurs prodiguassent, avec la dextérité digitale qui sied à leur talent - et pour qu'ils ne faillissent point à leur réputation, les onctions célestes béatifiantes de bonheurs orphéens à un auditoire avisé, venu en nombre pour l'occasion.

    En clair, j'ai joué les tireurs de registres pour des concerts d'orgue, et écumé de longues heures de répétition plus ou moins soutenues, jusques en des heures fort tardives. Mais au final, quel enchantement ! Ce ne furent que louanges et applaudissements. Du bon boulot en somme. Je n'ai pas failli à ma réputation de tireur d'élite, gagnée à la sueur du front et à la force du poignet... (les initiés comprendront ^^).

    C'est donc pas du tout reposé que je pris ce matin le chemin de la fac pour mes trois heures de TD du lundi (8h-11h) avant que de rejoindre mes quartiers de la rue de la Fonderie pour mes quatre heures et demi de TD du lundi après midi (14h-18h30 non stop). Et entre midi et deux, déjeûner, rattraper les couffes qui apparaissent toujours au moment qui s'y prête le moins... comme de bien entendu. Sinon, bah se serait pas drôle du tout... Bref, que du bonheur.

    Tout ça pour vous dire que, là ce soir toussuite, je suis...

    ANEANTI !!

    Après 7h30 de cours assumés avec brio et panache, je l'avoue humblement... J'en peux plus... Si ! Même le Tambour Major a ses limites !

    Après une si rude journée, je n'ai qu'une envie...

    Un bon bain chaud avec profusion de mousse qui pique pas les yeux... 

    Et si je pouvais aussi...

    Des mains douces pour me masser le dos, la nuque, et me faire oublier tous mes tracas

    Du calme, du silence, envie de fraîcheur

    Des bras dans lesquels me blottir et me réfugier

    Quelqu'un qui m'attende à la maison et qui sache communier à ce silence

    Comater devant la télé, la tête bercée par le rythme lent d'une respiration profonde, lovés dans le canapé

    M'endormir comme un gros bébé et faire de beaux rêves.

    Envie ... d'être heureux, tout simplement.

    3 octobre 2008

    Le rythme et la cadence...

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    Journée musicale en ce jeudi qui s'achève sur les rives de mon clavier d'ordinateur !

    Festival Toulouse Les Orgues oblige, et assistant de registration comme de coutumée, ce sont pas moins de 7h30 de répétition qui ont agrémenté ma journée en plus de mon travail "sérieux". Le plus agréable fut sans doute, outre une répétition au Taur avec une assez belle oeuvre de Litaize pour orgue et cor, la répétition de ce soir à la Cathédrale en compagnie de Stéphane, Fabienne et Matthieu pour un concert à 4 mains autour de transcriptions d'oeuvres de Brahms (finale d'une symphonie), Mozart (ouverture de la Flûte enchantée) et Ravel (Le Tombeau de Couperin). J'aime tout particulièrement cette dernière oeuvre, pour plein de raisons. Je ne sais pas en fait laquelle prédomine : les harmonies agréablement dissonantes de certains passages du menuet, les thèmes tendrement nostalgiques qui émaillent ça et là les 4 mouvements, les couleurs chaudes dont Ravel avait le secret, la beauté d'une ligne musicale simple et épurée qui réveille en nous pourtant des émotions puissantes, la virtuosité débridée au service d'une expressivité gracile sans jamais concéder à la vulgarité... Insurpassable Ravel...!

    Il y a en outre dans l'un des mouvements, un passage presque médiévalisant qui me transporte chaque fois très très loin, au pays de souvenirs encore vifs, un temps pas si lointain... qui me hante et fait jaillir en moi des vagues nostalgiques et de romantisme exacerbé. D'ailleurs, cela me fait systématiquement penser à l'un des trois textes écrits par Ravel lui-même alors qu'il attendait d'être enrôlé dans l'armée, et mis en musique par ses propres soins, regroupés sous le titre commun de "Trois Chansons".

    Je vous en livre ici la teneur de la troisième de ces chanson, intitulée "Ronde":

    Ronde

    [Les vieilles]
    N'allez pas au bois d'Ormonde,
    Jeunes filles, n'allez pas au bois:
    Il y a plein de satyres, de centaures, de malins sorciers,
    Des farfadets et des incubes,
    Des ogres, des lutins,
    Des faunes, des follets, des lamies,
    Diables, diablots, diablotins,
    Des chèvre-pieds, des gnomes, des démons,
    Des loups-garous, des elfes, des myrmidons,
    Des enchanteurs et des mages,
    Des stryges, des sylphes, des moines-bourrus,
    Des cyclopes, des djinns, gobelins,
    Korrigans, nécromants, kobolds ...

    [Les vieux]
    N'allez pas au bois d'Ormonde,
    Jeunes garçons, n'allez pas au bois:
    Il y a plein de faunesses, de bacchantes et de males fées,
    Des satyresses, des ogresses et des babaïagas,
    Des centauresses et des diablesses,
    Goules sortant du sabbat,
    Des farfadettes et des démones,
    Des larves, des nymphes, des myrmidones,
    Hamadryades, dryades, naïades, ménades, thyades,
    Follettes, lémures, gnomides,
    Succubes, gorgones, gobelines ...
    N'allez pas au bois d'Ormonde.

    [Filles et garçons]
    N'irons plus au bois d'Ormonde,
    Hélas! plus jamais n'irons au bois.
    Il n'y a plus de satyres, plus de nymphes ni de males fées.
    Plus de farfadets, plus d'incubes,
    Plus d'ogres, de lutins,
    De faunes, de follets, de lamies,
    Diables, diablots, diablotins,
    De chèvre-pieds, de gnomes, de démons,
    De loups-garous, ni d'elfes, de myrmidons,
    Plus d'enchanteurs ni de mages, de stryges, de sylphes,
    De moines-bourrus, de cyclopes, de djinns,
    De diabloteaux, d'éfrits, d'aegypans, de sylvains, gobelins,
    Korrigans, nécromans, kobolds ...
    N'allez pas au bois d'Ormonde,
    Les malavisées vieilles,
    Les malavisés vieux
    Les ont effarouchés. Ah!

    Je ne vous mets pas la musique, vous aurez soin d'aller débusquer le CD chez votre revendeur favorit. Je vous mets en garde tout de suite, avant que vous ne commettiez l'irréparable : les versions sur Youtube et Dailymotion sont plus qu'hideuses !!

     Et bon anniversaire à Anouck & Bruno !

    1 octobre 2008

    Coup de gueule du soir.

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    Marre, marre, marre !!

    Font chier ces gens qui pensent qu'à leurs malheurs sans songer une seconde que la personne en face vit exactement la même chose, qui passent leur journée entière à se lamenter et qu'on est obligé d'écouter se morfondre au risque de les voir s'enfoncer un peu plus...

     

    Ce soir j'ai une fois de plus (combien de fois au juste ? j'ai arrêté de compter...) joué au Saint Bernard pour un ami qui déprime depuis que sa copine l'a plaqué et qui vit depuis un amour unilatéral sans possibilité d'esperer un retour. De mon coté je vis aussi sur les blessures non encore cicatrisées d'une rupture particulièrement difficile qui me replonge régulièrement dans les affres de tourments amers. A trop vouloir aider on finit par se faire du mal... et ce soir cette espèce de triple buse a bien failli me faire craquer pour de bon alors que je m'évertue à redresser la barre au prix de durs efforts. Ca m'apprendra à vouloir rendre service tient !!

     

    J'ai failli lui dire lorsque nous nous sommes quittés pour regagner chacun ses pénates "Pense un tout petit peu qu'en face de toi les gens qui t'écoutent vivent aussi des choses particulièrement difficile... ouvre les yeux et sois un peu moins égoïste".

    Je n'ai pas osé, quoique les lèvres m'aient brûlé.

    Lui balancer une telle chose en pleine face eut été méchant. Je crois...

     

    Qui a dit "boulet" ?