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  • 12 mars 2009

    Carpe Diem

    Les premiers véritables rayons de soleil annonciateurs du printemps doivent avoir sur moi des effets tout bénéfiques car depuis la fin de la semaine passée semaine voici que je redeviens sociable : il n'est presque pas un soir sans que je sois de sortie avec des amis, musiciens pour la plus part, à errer de concert en terrasse de cafés, pour mon plus grand bonheur. Et cela fait un bien fou ! Voir du monde, croiser de nouvelles têtes, en revoir certaines perdues de vue depuis quelques temps, faire de nouvelles rencontres, voilà qui est palpitant !

    Ainsi mardi soir, en écho à une très intéressante journée d'étude sur les musiques de film, à l'occasion du centenaire de la musique de film (oui, ça fait une phrase un peu redondante mais j'ai pas trouvé mieux !) avait lieu en l'Insigne Basilique Saint Sernin, un ciné-concert organisé par la Cinémathèque de Toulouse, durant lequel était projeté "Le Monde Perdu" de Harry Hoyt (version 1925) d'après l'œuvre originale de Sir Arthur Conan Doyle, sur une musique originale improvisée à l'orgue en direct par Wolfgang Ziefen, le Maître aux doigts d'or de Cöln.

    Il faut replacer le film dans son contexte. L'histoire connue, est celle de ce scientifique qui prétend lors d'une conférence au sommet, avoir découvert dans une région encore inexplorée du globe, des créatures préhistoriques toujours vivantes. Moqué de ses confrères qui le prennent pour un gros mythomane, et courroucé à mort (oui, le scientifique a une propension extraordinaire à se vexer pour un rien) il organise une seconde expédition afin de mettre un terme aux sarcasmes acerbes ses détracteurs qui riront jaune le premier grondement de tricératops-laineux venu, et encore moins lorsque le diplodocus rapatrié par cargo comme preuve tangible de sa découverte s'échappera de sa cage pour une balade dévastatrice en ville !
    Présenté comme l'ancêtre de Jurasic Park en ce qu'il constitue le premier film mettant en scène des dinosaures, l'œuvre de Harry Hoyt est contemporaine d'un autre long-métrage étrangement similaire : King Kong...
    1925, il ne fallait certes pas s'attendre à une débauche d'effets spéciaux ultramodernes. L'animation image par image des monstres préhistoriques fait doucement sourire aujourd'hui mais il faut prendre la bobine pour ce qu'elle est, sans lui en demander plus et il faut reconnaître que si le film se veut "sérieux", il n'échappe pas à une certaine dose d'humour - volontaire - assez décalé qui lui confère une touche de pittoresque bienvenu.

    Le propre du cinéma muet était d'être musicalisé "live" en fonction des disponibilités de la salle obscure : orchestre, piano, orgue de cinéma à partir des années 30, grand orgue symphonique dans notre cas puisque la Basilique St Sernin abrite sous ses voûtes un grand Cavaillé-Coll de 1888 qui était ce soir là confié aux mains expertes d'un des plus grands improvisateurs du moment. Le public venu en nombre atteste de l'intérêt pour ce genre de manifestation un peu inhabituelle quoique non inédite, l'expérience ayant déjà été tentée avec un brillant succès par trois fois déjà lors du festival Toulouse les Orgues en ce même lieu. Bref, toutes les conditions étaient réunies pour une soirée inoubliable. A priori...

    A priori seulement car si W. Ziefen est un improvisateur hors pair - et de très loin - si sa prestation du soir fut littéralement éblouissante d'inventivité face à une pellicule assez peu inspirante, si nos oreilles ont subi une débauche de virtuosité absolument hallucinante, la bande son n'était à mon goût pas adaptée. Une musique trop bavarde, souvent en tension même lorsque l'image ne s'y prêtait pas... en matière de cinéma, trop de musique tue la musique. Mardi soir la musique a souvent agonisé. Non pas en raison de son manque de qualité, j'insiste bien là dessus : tous les organistes et organophiles ont largement reconnu ça et là les accents Widorien de la 6° symphonie du maître de St Sulpice ainsi que les harmonies chaudes qui sied si bien à la musique symphonique française, ainsi que quelques "farces" d'organiste à l'usage exclusif des initiés, mais lorsque le ramage ne se rapporte pas idéalement au plumage, quoique l'un et l'autre fussent séparément idéaux, la superposition des deux ne satisfait que moyennement les sens. Tel fut mon cas. J'eus aimé un peu plus de retenue, une sonorisation généralement plus discrète, une bande son en somme... L'organiste s'est fait plaisir, a fait plaisir à son auditoire, sans remplir le pari de satisfaire corrélativement aux exigences du septième art. Dommage.

    Au bout d'une heure et quelques de musique ininterrompue, le spectacle fut abondamment applaudi par des spectateurs et auditeurs conquis. Derrière moi, un professeur du conservatoire visiblement enchanté, confiait à son voisin à propos de l'interprète : "Ho mais là il s'est juste échauffé ; il pourrait encore jouer comme ça pendant 2 heures !".
    Le reste de la soirée fut passée à quelques rues de là en compagnie de quelques amis chez qui nous trouvâmes refuge pour braver le froid, à boire de l'eau chaude légèrement tintée de verveine agrémentée de madeleines industrielles. Un festin ! Oui, en temps de crise, sachez - à thé - que l'on peut aisément faire 2 litres de verveine avec un seul sachet... Il n'y a pas de petites économies. Cette petite retrouvaille nous a conduit bien tard puisque c'est à 2 heures du matin que j'enfourchais mon vélo, redoutant par avance la journée du mercredi qui allait débuter presque dans la foulée, mon premier cours étant prévu à 8 heures sonnantes.

    Hier soir, après avoir fait le zombie toute la journée (bah oui, 4 heures de sommeil pour affronter une rude journée comportant notamment 6 heures de cours c'est pas beaucoup !) c'est du côté des Augustins que je trainais mes guêtres pour retrouver mes acolytes pour le traditionnel concert du mercredi soir et finir ensuite chez le libanais le plus proche. Simple et efficace.

    Et je vais terminer ce billet un peu abruptement parce que je m'aperçois qu'il est déjà 18h50 et que j'ai rendez-vous dans un peu moins de deux heures pour un concert chœur et deux orgues autour des psaumes de Mendelssohn. Pourquoi se priver ?

    Hop, je suis plus là !

    Oui, le lapin d'Alice au pays des merveilles qui court après le temps, c'est moi !

    1 commentaires:

    1. C'est bien un art de savoir accompagner un film muet. Je suis actuellement en grandes discussions avec Philip Carli, Docteur es musique de l'Eastamn School de Rochester à ce propos...
      Il me proposerait presque de m'y lancer à la Goerge Eastamn House...
      Je te cache pas que j'ai un peu la trouille, parce qu'improviser, c'est pas un problème, mais au piano et sur un film, c'est une autre paire de manches...
      Et, la première règle dont nous avons discuté, c'est : la musique ne doit jamais prendre le dessus sur l'image... si vrai, mais si délicat !!

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