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  • 28 septembre 2009

    Spécialité culinaire injustement méconnue n°2 : le haricot de Soissons

    4 commentairess
    Pour bien débuter la semaine, je vous propose aujourd'hui une nouvelle escapade sur les sentiers escarpés des spécialité gastronomiques injustement méconnues. Après vous avoir présenté en direct live depuis Séville les fameuses "Yemas" dites "de la muerte" en juillet dernier, c'est à présent de retour d’une semaine passée chez chérinou au pays du vase cassé que je vais vous parler d'un mets hexagonal dont l'origine remonte aux premiers âges de l'humanité : le haricot de Soissons. 

    Selon toute vraisemblance vous n'en aviez comme moi jamais entendu parler jusqu'à ce jour. Quoi de plus banal en effet qu'un haricot ? Ceci d'autant plus que d'autres villes ont elles aussi gagné leurs galons en matière de phaseolus : Tarbes et son fameux haricot Tarbais, Toulouse Carcassonne et Castelnaudary pour leur accommodement du fameux sous la forme du non moins flatulent cassoulet, sans oublier la garbure, le chili aux haricots rouges et autre purée de haricots qui honorent nos belles régions et la diversité de nos terroirs. Il faudra désormais  faire mémoire de Soissons et de son illustre haricot.

    Pourtant, lorsque l’on possède un tout petit peu de recul sur ce mets injustement méconnu, l’on ne peut que s’interroger. Qu'avait donc besoin cette bourgade, dont chaque pierre respire l'Histoire de France, celle que l’on apprend dans les livres, de s'enticher d'un féculent pétaradant ? N'était-ce pas assez d'honneurs que de faire partie du berceau d’une Nation que l’on a vu naître, croître et saigner ?  N'était-ce pas déjà assez de grandeur que d'avoir accueilli Clovis, lequel s'est illustré par une sombre histoire de vase dont les esclandres éclaboussent encore nos têtes blondes sur les rangs des écoles ? N'étais-ce pas assez de gloire que  d'avoir accueilli Jeanne la Pucelle de Domrémy alors qu'elle s'en aller botter les fesses à des roastbeafs pas assez pressés de rentrer chez eux ? Ne s’était elle pas suffisamment repentie de cet orgueil et assez souffert des bombardements dévastateurs de la seconde guerre mondiale dont elle porte encore aujourd'hui les lourds stigmates ? C'est à croire que non... Sûrement un tendance inconsciente au sadomasochisme la pousse vers sa perte, trop d’identité détruit l’identité.

    Qu'est-ce qui distingue un haricot de Soissons de l'un quelconque de ses confrères ? A priori rien. Sous sa forme déshydratée, paré d’une couleur blanchâtre laiteuse plus ou moins brillante il a l'air d'un haricot sec banal, peut être vaguement plus gros que les autres, et encore ce n'est pas forcément flagrant. Rien d’extraordinaire me direz-vous. Certes. La différence d'avec ses congénères se décèle en revanche lorsqu'il s'agit de les faire tremper afin que, réhydratés, on puisse les faire cuire.

    Mettons nous, si vous le voulez bien, en situation : vous avez décidé de préparer un plat de haricot de Soissons pour le dîner. Très naïvement - et vous n'en seriez pas blâmable - vous pensez faire baigner le contenu d'un verre de haricots dans un simple saladier, recouverts d'eau fraîche, et ceci durant une journée, puis de les faire cuire le soir pendant une bonne heure à petit feu, une fois rentré d’une longue journée de travail. La routine en somme. Erreur, Erreur, Erreur...
    Reprenons à zéro.

    Erreur de récipient tout d'abord. Un simple saladier ne conviendra pas pour faire tremper les petits berlingots ivoires. Trop petit un saladier. Si vous vivez en cité universitaire oubliez aussi... Sachez que le haricot de Soissons ne s'hydrate pas dans un saladier mais au minimum dans une baignoire. Un spa serait idéal, mais tout le monde n’en est pas doté.
    Cette première erreur est en réalité double. Car, c'est la seconde erreur, le haricot de Soissons une fois repris sa forme originelle ne contiendra pas dans votre saladier... A la rigueur dans votre baignoire. Si vous n’en mettez pas trop à tremper à la fois.

    Erreur de quantité ensuite, car un seul haricot sec suffira à remplir votre baignoire une fois remis en état. Attention, prenez vos précautions avant ; ne dites pas qu’on ne vous a pas prévenus ! Notez au passage que le nombre figurant sur les sachets de haricots vendus en magasins indique non pas un nombre de personnes, mais un nombre de semaines, c’est à dire le nombre de semaine qu’il vous faudra pour consommer l’intégralité du sachet, à raison de 2 repas de 4 personnes adultes par jour. Ayez à l’esprit que l’OMS préconise 1 seul haricot pour 6 personnes et par jour, à condition que vous ne fassiez rien d'autre à coté. Doublez si vous prévoyez une entrée…

    Erreur de temps ensuite. Si vous pensez mettre vos haricots votre haricot le matin pour le déguster le soir, oubliez, vous n'aurez pas le temps.
    Car le haricot de Soisson trempe au moins une semaine,  non seulement eu égard à ses proportions pour le moins inhabituelles, mais aussi en raison de sa dureté proche de celle du diamant... L'armée s'en sert d'ailleurs pour poncer la coque des porte-avions avant de les repeindre, et la DDE comme élément d'enrobage pour goudronner les autoroutes. Utilisés en peinture, ils renforcent efficacement le blindage des chars… Au passage, et pour l’anecdote historique, des fouilles archéologiques menées sur les fondations de la Cathédrale de Soissons lors de sa reconstruction dans les années 1950, a révélé que les fondations de l'édifice n'étaient pas en pierres comme on le pensait jusqu’alors, mais en une sorte de ciment naturel fait à base de purée de haricots de Soissons, mêlée à du sable ; purée dont les bâtisseurs se sont également servi comme liant pour jointer les pierres de la voûte. Cette découverte saisissante a fait vivement réagir la communauté archéologique internationale et les égyptologues en particulier dont certains ont émis une hypothèse toute similaire à propos de la construction des pyramides d’Egypte… mais c’est un autre débat.

    Etape fondamentale dans la préparation du haricot de Soissons : la cuisson.
    Vous voici prêts : votre haricot est à présent gorgé d’eau, tout disposé à se laisser cuire dans une gamelle de dimensions appropriées (on vous aura prévenus…). Là encore vous vous serez fourvoyé en pensant raisonnablement venir à bout de la cuisson de l’intrépide Soissonais en une seule soirée de mijotage. Que nenni… le temps de cuisson du haricot de Soissons est de 1 jour par centaine de gramme, dans 25 fois son volume d’eau. Faites donc le calcul ! Vous comprenez maintenant pourquoi on trouve également le même produit vendu en tranches au rayon bricolage. Vous pouvez également trancher vous-même votre haricot avec une meuleuse de chantier munie d’un disque matériaux en titane trempé. Un marteau et un burin peuvent éventuellement faire l’affaire.

    Passons maintenant à la dernière étape : la dégustation.
    Après s’être donné autant de mal à le préparer ce fichu haricot, est-ce qu’au moins ça en valait la chandelle ? Après avoir mené personnellement l'enquète, hé bien… comment dire … ? Si vous faites abstraction de sa peau épaisse et de sa chair dont la texture reste très farineuse même après des semaines de cuisson, et que vous avez utilisé une bonne dose d’aromates pour donner du goût à votre préparation, l’ensemble n’est pas trop mauvais. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est bon, n’exagérons rien. Mais dire que c’est mauvais, non, franchement. Enfin, tout est affaire de subjectivité ! Toujours est-il que le label AOC ne fut attribué au haricot de Soissons que durant une très courte période, quelques années seulement. Hé oui, les appellations, même AOC, ont un droit de repentir…

    En suivant ces quelques conseils, vous parviendrez sans nul doute à préparer de délicieux haricots de Soissons qui régaleront les petits comme les grands, et raviront vos amis. Ou pas…

    Et bon appétit bien sûr ! Vous en aurez besoin…

    Photos by Chérinou

    23 septembre 2009

    Paracuellos - Carlos Gimenez

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    Je ne sais plus exactement quelles furent les circonstances de ma première rencontre avec l'oeuvre de Carlos Gimenez, mais il me semble bien que ce fut dans un manuel d'espagnol de première ou terminale. L'histoire d'un garçon d'une dizaine d'années dont le pied est mutilé par une énorme et douloureuse ampoule et à qui l'infirmière du pensionnat donne une médaille miraculeuse en lieu et place de tout remède : "prie là tous les soirs et le bon Dieu te guérira peut être". Et son salut ne vint pas du haut du ciel mais du bout de l'aiguille dont était munie la babiole, grâce à laquelle il put percer la cloque purulente et soulager ses souffrances. Le lendemain l'infirmière, qui avait refusé de prodiguer tout autre soin qu'une lotion à base d'iode, de s'émerveiller des bienfaits de la foi. Une histoire pas très drôle, subtilement douce-amère... Je venais sans le savoir de faire connaissance avec une des nombreuses historiettes de Paracuellos et son talentueux auteur, Carlos Gimenez, que j'allais retrouver peu de temps après dans quelques numéros de Fluide Glacial.

    De passage à Seville cet été, j'avais donc ramené dans mes valises l'intégrale de Paracuellos - en édition originale espagnole, la grande classe - parue il y a peu en un copieux volume unique intitulé sobrement "Todo Paracuellos".

    Paracuellos nous replonge en plein coeur de l'Espagne de Franco, vue par les yeux de mômes encore en pleine enfance, placés par leurs parents dans des sortes de pensionnats d'Etat, à la solde de l'idéal nationaliste ambiant, d'une religion toute puissante et d'éducateurs à l'humanité toute relative. Et pourtant, il faut s'y faire : personne ne viendra les sortir de là... Orphelins pour les uns, recueillis par un oncle ou une tante qui les a abandonné dans ces foyers sociaux, ou mal-né dans une famille trop nombreuse pour une bourse trop maigre qu'un père fatigué ne réussit plus à nourrir, il faut faire contre mauvaise fortune bonne figure et trouver des raisons d'espérer. Aussi des relations d'amitié se nouent, la solidarité est érigée en valeur fondamentale, l'entraide, se serrer les coudes, face à des adultes devenus fous. Pour ne pas sombrer dans la folie ou la violence, certains trouvent refuge dans la bande dessinée qui semble être la seule ouverture vers un ailleurs plus agréable, porte ouverte à l'imaginaire, au rêve... On lit (pas des romans : ils sont formellement interdits !) des BD, on en dessine, on se prend au jeu d'être acteur, conteur... Assez souvent ça castagne sec, mais l'on rigole aussi pour ne pas pleurer d'avantage.

    Profondément inspirée par l'enfance de l'auteur, Paracuellos n'est pas une simple bande dessinée partiellement autobiographique. Dans une interview que j'ai lue je ne sais plus trop où, Carlos Gimenez confie en effet que si tout ce qu'il raconte dans Paracuellos ne lui est pas arrivé personnellement, tout en revanche est authentique... Et il y a de quoi frémir !Au rang des personnages, nombreux,  voici Pablo le gentil, Zorilla la peste brutale, Botas le bagarreur, les insupportables frères Piranas, Cagapoco surnommé ainsi à cause de sa constipation chronique qui lui vaudra bien des déconvenues, Antonio (peut-être une allusion directe à José-Antonio Primo de Rivera,  ?) le phalange corrompu et violent, arborant fièrement sur son ceinturon de métal le symbole de son allégeance au Caudillo de Espana "por la gracia de Dios", les institutrices aigres et méchantes, convaincues par des théories pédagogiques sorties d'un autre temps, humiliantes et avilissantes, les curés et les nonnes féroces, dont le cruel Padre Rodriguez.
    Rien n'est épargné à ces pauvres gamins : les privations de nourriture, la sieste en plein soleil l'été toute l'après midi pour favoriser la digestion, les heures de flexions imposées à ceux qui s'amusent dans les rangs, les kilomètres de baffes, coups de savates, sans parler des chatiments corporels d'une cruauté abominable parfois à la limite de la barbarie (je vous laisse découvrir par vous même quel châtiment inommable germe dans l'esprit démoniaque de la directrice pour soigner les pisse-au-lit), les interminables prières du Rosaire dont chaque journée est parsemée, et les tant attendues visites dominicales par les parents, du moins pour ceux qui ont la chance d'en avoir...

    Quoique régulièrement assez drôle, ne vous attendez pas à éclater de rire à chaque page, il s'en faut parfois de beaucoup. L'humour de Gimenez est souvent grinçant, mettant le lecteur mal à l'aise face à des situations de détresse que l'on a peine à croire réelles. La première partie est même particulièrement dure lorsque l'on réalise qu'il n'y a là aucune fantaisie, sinon la relation de faits réels. Et l'on comprend mieux pourquoi aujourd'hui une frange de la population espagnole née à cette époque cherche à tout prix à renier la religion par les griffes de laquelle tant de brimades leur ont été infligées. Je vous invite à aller faire un tour sur le site d'Arte qui y consacre un petit reportage, ainsi que sur celui du Nouvel Obs dans lequel j'avais lu les premières informations à ce sujet.

    Tout le talent de Carlos Gimenez, véritable héros national outre-Pyrénées, est de parvenir à nous retranscrire cette atmosphère pesante ponctuée de rires et de larmes, de chants religieux et  d'hymnes patriotiques, sur une toile de fond d'enfance insouciante qui, devenue adulte, fera table rase de cette Espagne dont elle ne veut plus, dont elle ne peut plus, pas si lointaine de nous, et dont la génération de nos parents et grands parents porte encore les stigmates. L'humour, politesse du désespoir... mais aussi "l'enfant de nos haines" affirmait Jacques Prevert. Paracuellos en est certainement une des plus brillantes illustrations.

    19 septembre 2009

    Pensée du jour

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    A méditer :
    "Une chose qui me désole encore, c'est le prodigieux commerce de lettres que Voltaire entretient avec des gens qui ne désirent ses lettres que pour les aller lire dans les cafés. Je sais que, quand on a reçu une lettre de lui, on n'a rien de plus pressé que de l'aller lire à tout ceux qui veulent l'entendre, et il est bien difficile d'écrire toujours des choses faites pour le public. Il écrit trop, et ses lettres lui font tort ; il y a toujours à perdre à les prodiguer, et de toutes les façons de se prodiguer, celle des lettres est la plus dangereuse : Verba volant, scripta manent."

    Mme du Chatelet.

    18 septembre 2009

    Blagounette du vendredi

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    Gentillette, vous pourrez même la raconter au bureau...

    La maîtresse demande à ses élèves de faire une phrase avec "et pourtant".
     - " Vas-y Pascal :
    - Hier, j'ai été à la pêche avec mon papa et pourtant il pleuvait !
     La maîtresse:
    -Oui, ce n'est pas trop mal. A toi Isabelle.
    - Le chat a attrapé une souris et pourtant elle courait vite !
    La maîtresse:
    - Voilà, c'est très bien. A toi Lionel.
    Lionel réfléchit un instant et se lance:
    - Les filles mouillent entre les jambes et pourtant elles ne rouillent pas !
     La maîtresse très mécontente, après avoir repris ses esprits :
    - Mais enfin Lionel ! Tu me copieras 100 fois "Je ne raconte pas de grossièreté en classe" pour demain et tu prépareras une phrase correcte avec et pourtant."
     Le lendemain, Lionel remet sa punition à la maîtresse.
     - " J'espère que tu as compris. Vas-y, dis-nous ta nouvelle phrase.
    Lionel :
    - La terre est ronde (la maîtresse se dit : pour l'instant ça commence bien...) et pourtant... ça baise dans tous les coins ! "

    Sacré Lionel...

    Allez, demain c'est samedi smileys Forum

    17 septembre 2009

    Comment faire un café dégueulasse ?

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    Depuis la semaine dernière le labo où je bosse s'est doté - par les grâces d'une âme charitable - d'une machine extraordinaire qui révolutionne la vie du thésard tout autant que le réfrigérateur a révolutionné la vie des ménagères dans les années 50 : une cafetière. Pas une toute belle expresso qui fait aussi des cappuccinos, pas non plus cet abject ersatz qui fonctionne avec des sachets en papier préremplis, non. Une toute simple à filtre papier qu'on met son café moulu dedans et qu'on remplit le réservoir d'eau, qu'elle fait glouglou avec de la vapeur qui sort et fait un bruit de paille qui aspire au fond d'un gobelet vide lorsque la réserve d'eau est tarie. Simple, efficace... miraculeux. Ou presque.

    Car ce n'est pas le tout d'avoir une cafetière rutilante ; encore faut-il que le breuvage qui en sorte ressemblât à quelque chose de supportable par le corps humain.

    Vous voulez rater votre café ? Suivez l'exemple de Tambour Major, éprouvé à l'instant même.

    Pour faire un bon café bien dégueulasse :
    1/ Remplissez le réservoir d'eau pour environ 4 tasses.
    2/ Sortez du fond du frigo (oui, on a un frigo aussi ici... et même un placard qui nécessiterait une licence IV), sortez du frigo donc, un paquet de café entamé depuis environ 6 mois.
    3/ Remplissez le filtre à vue de nez. Sachant que la cafetière est une 12 tasses, que vous avez mis de l'eau pour 4, quelle hauteur de poudre cela représente-t-il ? (vous avez 3 heures)
    4/ Mettez en route et laissez-vous bercer par l'odeur qui envahit vos narines.
    5/ Servez dégustez  recrachez tout vomissez jetez tout à la poubelle !
    5bis / Brossez-vous vite les dents avant qu'elles ne se déchaussent pour de bon.
    6/ Voir étape n°1...

    Finalement c'est pas si mal le café à 40 centimes dans le couloir...

    15 septembre 2009

    Copinage

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    Gauthier au pays de Mylèèèèèèèèèèèèèèène... c'est assez rigolo, surtout si comme lui on ne fait pas partie des fans prêts à s'ouvrir les veines.

    Le Chef en plein expérience politique ou comment dresser une horde de sauvageons.

    13 septembre 2009

    Rectolingothérapie

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    En rangeant mon bureau et en classant des papiers qui attendaient de l'être depuis trop longtemps, j'ai retrouvé une pub, précieusement conservée, dénichée je ne sais plus où voici plusieurs années. Il est fortement probable que ce soit un fake, mais ça me fait toujours autant rire...

    Certains se sentiront peut être une vocation de rectolingothérapeute... Qui sait ?

    11 septembre 2009

    Conditions de travail

    1 commentaires
    Envoyé par Bruno qui s'y connait en conditions de travail difficiles...


    Allez, on s'y remet, haut les coeurs !

    9 septembre 2009

    Parce que des fois, ça suffit !

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    Hier soir j'avais le choix entre enfin découvrir Dexter, la fameuse série dont tout le monde parle et dont Éric me vantait les mérites il n'y a pas si longtemps, oubien regarder une émission fort en vogue depuis que nos concitoyens se sont découvert une passion pour la cuisine et que j'avais déjà pamphlétisée en d'autres lieux : Un Dîner Presque Parfait.
    Ma passion pour l'art culinaire - et aussi la grosse flemme de me lever jusqu'au lecteur DVD - m'a naturellement guidé vers la seconde option.

    Habituellement diffusée en fin d'après midi, la programmation en première - puis seconde - partie de soirée était justifiée par une compétition légèrement différente de ce qui se fait d'accoutumée. En effet il s'agissait hier soir d'une émission spéciale région, consacrée au Nord Est, afin d'élire le meilleur hôte de la région parmi les quatre candidats. Le challenge était de taille et le combat au sommet promis fut assez largement au rendez-vous. Mais là n'est pas l'objet de mon agacement.

    Une fois le maillon faible éliminé, restaient seulement 3 candidats dont la départition se ferait aux fourneaux d'un grand établissement de réputation, devant deux chefs professionnels : Georges Blanc, l'illustre trois étoiles au guide Michelin, 17/20 au Gault-Millau, excusez du peu, et le très médiatique Cyril Lignac, légitimement plus connu pour ses émissions que pour ses prouesses gastronomiques...

    Nos deux chefs devaient donc juger sur pièces les exploits culinaires des cordons bleus d'un soir d'abord chargés de réaliser un premier repas en fonction d'un panier donné, puis un second librement composé, dans un timing donné bien entendu.
    Je ne me prononcerai pas sur les talents - réel - des deux finalistes tant tout cela ne présentait guère d'intérêt hormis peut être la course après la montre et le décompte menaçant des minutes chaque fois qu'un plat devait être envoyé pour être expertisé par les papilles averties de Son Altesse Blanc et de  Lignac le turlupin. Présentation, cuisson, température, aspect, odeurs, saveurs, fondant des viandes, assemblage, intégrité de la recette, harmonie de l'ensemble... Tout était passé au crible. S'agissant de juger des amateurs, j'imagine que notre chef étoilé a mis beaucoup d'eau dans son vin. Car c'est là que la soupe s'est faite onctueuse à souhait.

    Ainsi, à l'arrivée de chaque plat soigneusement paré de sa cloche reluisante, l'Empereur Blanc, droit sur sa chaise et visiblement concentré sur son rôle, se montre rigoureux et très professionnel. En face - ou plus exactement à sa gauche - un Lignac grand dadet, qui nous a asséné quelques grands élans de virtuosité étourdissante.
    Tout d'abord, lorsqu'il s'est agit de porter un jugement sur un tartare de saumon visiblement coupé à la hache (c'est à dire en très gros morceaux....) notre gâte sauce s'enjoue de sa voix enrouée : 
    "Hé bé, oui, c'est vrai que d'habitude on les coupe tout fins, mais bon, après tout, on a bien la texture du poisson"  
    ce à quoi Blanc rétorque impassiblement que le principe du tartare c'est justement de couper la chair en petits morceaux afin que la cuisson par acidité soit efficace... Je ne sais plus exactement comment il a tourné sa phrase mais l'on pouvait sentir nettement le fond de sa pensée : 
    "Pfffff... Mwoui, bon, si tu veux... mais quand même, c'est n'importe quoi !".
     Un peu plus tard, il s'agit cette fois de goûter un plat de poisson cuit à la poêle. Visiblement ébranlé par le premier désaccord, Lignac mange d'abord un bout et, avant de donner son propre avis, demande le sien au Maître : 
    "La cuisson du poisson est remarquable, c'est maitrisé, c'est bien".
    Et Lignac de caresser dans le sens du poil : 
    "Ho oui, la cuisson est parfaite (cong) !"
    Le "con" est ici sous-entendu. Oui,  Lignac fait efforts aussi démesurés que vains pour cacher un accent du Sud par trop prononcé. Originaire de Villefranche de Rouergue dans l'Aveyron, le naturel paysan ressurgit parfois inopinément au galop, ce qui le conduit à surjouer un accent parisien totalement étranger. D'où parfois des phrases qui sonnent un singulièrement : 
    "Il faut monger des légumes (cong)"
    Autre grand moment de solitude pour le gâte sauces : le supplice du dessert aux fraises. 
    Un des candidats avait en effet réalisé un dessert à base de brioche caramélisée, de chantilly et de fraises fraîches. Tandis que Blanc dissèque le met dans ses moindres recoins, Lignac dévore son plat avec l'élégance d'un sanglier en rut et assène, le plus sérieusement du monde : 
    "Ha oué (putaing), ça "sang" bien la fraise (cong)"
    ce qui est la moindre des choses pour un dessert à la fraise. S'il nous avait dit qu'il y avait un arrière parfum de boudin noir, là on aurait appris quelque chose... Mais, revigoré par cet apport de glucose, maître patelin nous livre une seconde pensée profonde, la bouche encore pleine de nourriture : 
    "(Enculé cong), c'est vrai qu'on a pas l'habitude de servir les fraises entières au lieu de les couper en morceaux"
    Ce à quoi le Roi Blanc impassible - et visiblement hermétique aux jérémiades insignifiantes de son  compagnon, rétorque tout en jouant avec sa petite cuillère en argent : 
    "Oui, mais c'est joli l'intérieur d'une fraise"
    Simple, élégant, efficace, coupant court à la discussion, le raffinement contre la vulgarité... le combat fut inégal et la défaite inévitable.
    Le dernier trait de virtuosité dont nous a gratifié le petit marmiton des grandes cuisines fut tout simplement magistral.  Blanc, immuablement impérial dans la superbe de son habit immaculé servie par l’acuité d'un regard pétillant d'intelligence, conclut la dégustation par quelques mots simples, pesés et sentis : 
    "C'était un beau moment" 
    tandis que Lignac, réarrangeant sa frange rebelle d'un coquet coup de nuque comme il en a vu faire dans une pub Pantène, la bouche encore pleine et débordant de toutes parts, se fait poète à son tour : 
    "Ho oué (cong), j'ai même fini mon assiette (enculé)"
    A l'issue de la soirée, j'ai vraiment eu la dérangeante impression que s'il y avait bien quelqu'un qui n'était pas à sa place dans cette émission au demeurant fort sympathique, ce n'étaient pas les candidats, sans lesquels le programme disparait, ni Blanc, seule véritable autorité gastronomique susceptible de donner un semblant de crédibilité à toute cette gesticulade ; mais bien le mièvre Lignac dont le leitmotiv "en cuisine c'est comme on aime" est totalement antinomique avec la précision, la rigueur et la méticulosité que requiert l'Art dont il se revendique et dans lequel ses confrères étoilés sont passés maîtres. Et ce n'est pas chérinou - que je le revois encore me menacer, brandissant un crochet de boucher rouillé au dessus de ma tête alors que je pesais 90g de farine pour faire un roux - qui me contredira.

    Inutile de compter les points tant le score final de l'un confine au ridicule face à la majesté de l 'autre, qui balaie d'un regard la connaissance pure. Lignac est mort par KO. A vouloir jouer dans la cour des grands et s'approcher trop près du soleil, on finit par se brûler les ailes. Icare nous l'avait appris. Cyril Lignac nous le rappelle... malgré lui.  

    5 septembre 2009

    Samedi, c'est sodomie !

    9 commentairess
    La sodomie... Quel sujet saurait être plus spécifiquement Gay que celui-là ? Quand on discute cul avec nos amis les zéro pointés, c'est un des grands classiques à propos de la sexualité entre mecs, suscitant une curiosité affûtée, souvent voilée de fantasmes, et j'irais même jusqu'à parler d'une pointe d'envie pour les plus joueurs d'entre eux, ceux chez lesquels l'étincelle lubrique qui illumine leur regard à ces instants là, laisse entrevoir un désir à peine dissimulé de franchir clandestinement entre les bras d'un inconnu, l'espace d'un fugace instant, le seuil troublant du coté obscur de la force. 

    Perçue comme une perversion avilissante, humiliante pour celui qui incarne le rôle de la femelle de service, dégradante pour celui qui s'adonne à ce plaisir interdit et affirmerait ainsi la suprématie de sa qualité de mâle viril, conspuée par les religions du Livre, en mémoire du châtiment divin infligé au peuple de Loth, la sodomie n'est pourtant pas l'apanage des tarlouses... Hé non... Si deux hommes peuvent s'emboiter à merveille et se décalaminer le pot jusqu'à satiété, un homme et une femme le peuvent tout autant quoique les donzelles soient dotées d'un voie de garage normalement destiné à ce genre de fret. Il est loisible de remarquer qu'à l'aide de menus accessoires deux damoiselles libidineuses ont également la possibilité d'expérimenter l'une des causes du plus grand des courroux célestes.

    Par conséquent, ce billet fera preuve d'oeucuménisme en s'adressant sans distinction à tous ceux et celles que les mystères de la turbine à mignonette fascinent.
    Non, non, ne rougissez pas, ne prenez pas cet air gêné : dégraffez seulement un bouton de votre chemise pour vous mettre à l'aise, éloignez les enfants et tenez vos collègues de travail à l'écart si vous avez peur qu'on ne lise par dessus votre épaule, car, pour vous, Tambour Major va tordre le cou à certaines idées reçues à propos du pétage de rondelle.

    Idée reçue n°1 : la sodomie c'est un truc de pédés !
    Hé bien pas nécessairement.
    Si l'on en croit une étude de l'INSERM ou une autre menée sur le site Doctissimo auprès de ses membres et dont on peut lire les résultat par ici, c'est à peine la moitié des couples homos qui pratique régulièrement la sodomie. Être gay ne signifie pas forcément se faire régulièrement rafraîchir la rosette... S'agissant des couples hétéros : "La sodomie reste peu courante. Seuls 3% des hommes et des femmes disent la pratiquer souvent. Elle a été tentée au moins une fois par 30% des hommes et 24% des femmes" conclut cette enquête. On peut néanmoins se navrer de l'incomplétude de cette étude qui ignore certaines questions non posées : quid des hommes hétérosexuels qui ont pu s'y prêter (passivement), au moins une fois, par curiosité ?  Donc et pour en terminer avec cette première idée reçue, non, la sodomie, comme je l'indiquais plus haut, n'est pas à l'usage exclusif d'une frange de la population qui s'identifie par un drapeau arc-en-ciel.

    Idée reçue n°2 : on s'encule à la vaseline.
    Non non et non !
    Si l'envie de vous faire exploser le troufignon à grands coups de butoirs par votre voisin de palier vous prend un soir de solitude, surtout n'allez pas le voir avec un tube de vaseline entre les dents. C'est même à proscrire totalement. Et d'une la vaseline a la fâcheuse tendance de sécher et de faire des boulette extrêmement désagréables qui gratouillent dans le fondement. De deux, ça attaque les préservatifs qui risquent d'éclater en pleine action. Laissez donc tomber les vieilleries, on a fait beaucoup mieux depuis lors : préférez des lubrifiants efficaces et fiables à base d'eau, d'aloevera ou, encore mieux, à base de silicone. Et oubliez le beurre, surtout si vous êtes Breton : le sel ça irrite !!

    Idée reçue n°3 : la sodomie, c'est super bon.
    Hé bien hé bien... ça dépend !! Pour compléter la réfutation de l'idée reçue n°1, ce n'est pas parce qu'on préfère les mecs que l'idée de se prendre un gros calibre dans le fion nous fait tous trembler de désir. Loin s'en faut. Si certaines personnes y prennent un pied intersidéral, d'autres au contraire y voient un supplice insurmontable tant la douleur est vive et l'absence de plaisir prégnante. Car il ne faut pas s'y tromper : quoique cette zone du corps soit saturée de terminaisons nerveuses notamment érogènes, s'enfiler un gros calibre par la porte de sortie n'est pas nécessairement sans contrainte ! Des muscles puissants font en principe obstacle à ce que tout ce qui se trouve prisonnier à l'intérieur ne s'échappe fortuitement, et forment corrollairement une barrière naturelle à tout ce qui voudrait y entrer par effraction. Si l'habitude réciproque, le doigté l'habileté du partenaire et la confiance acquise par l'expérience peuvent permettre au petit oiseau de se longer confortablement dans son nid, et faire frétiller chacune des cellules de son hôte emporté par des tourbillons de plaisir, il n'y faut pas voir une généralité. Loin s'en faut.

    Idée reçue n°4 : la sodomie, ça sent la rose.
    Heu... comment dire ?
    Tout dépend du degré d'hygiène "interne" de chacun. Car, comme cela vient d'être rapidement exposé dans l'idée reçue n°3, la région où l'action se passe est réputée pour ses émanations diverses peu ragoûtantes. Si l'on ne prend pas garde à une hygiène intime assez poussée avant de soumettre les portes du désir aux assauts de l'étalon fougueux écumant d'ardeur, il y a de grands risques de se retrouver dans la merde... Oui, ce n'est pas très glamour mais c'est la nature que voulez vous... On ne met pas les pieds dans la boue sans risquer de se salir le pantalon.

    Idée reçue n°5 : un mec efféminé est forcément passif et inversement, un mec viril et nécessairement actif.
    Que nenni...
    Une folle qui fait joujou avec les habits de sa mère peut être aussi dominatrice qu'un tigre sous amphétamines et inversement, un lascar au regard de braise genre maçon aussi massif qu'un mur en pierres de taille, ne prendre son pied qu'une fois le fondement soliement arrimé au mandrin d'un jeune éphèbe ou d'un autre monstre de testostéronne. C'est toujours étonnant de voir des gros balourds hyper bodybuildés se faire chevaucher par des walkyries épaisses comme des tranches de jambon anorexiques. Tout ça pour dire qu'il n'y a pas de règle en la matière. Ou plutôt si, il y en a une : l'habit ne fait pas le moine !

    Idée reçue n°6 : celui qui se fait prendre est une vraie gonzesse.
    Pas toujours.
    Déjà, et d'une, cela voudrait dire que dans un rapport hétéro la femme subit l'acte sexuel et attend sagement un orgasme qui n'arrivera pas forcément pour elle, contrairement à son égoiste de mec (oui, je schématise un peu), ce qui n'est pas très sympa pour elle. Si le mec a certes une grosse partie du boulot à fournir (oui, les abdos c'est là qu'ils doivent montrer de quoi ils sont capables !), il ne faut pas négliger la nana qui peut, d'une contraction du vagin bien sentie, reprendre la main sur son partenaire en pleine besogne. Et là, rira bien qui rira le dernier. Sans oublier les possibilités que laisse la liberté des mains, capables de pincer, caresser et tripatouiller tout ou partie de la surface de peau  laissée à leur disposition. Là encore, il ne faut pas se fier aux apparences ni avoir une vision aussi manichéenne des choses.
    Car ce qui est vrai chez les uns l'est également chez les autres... à la différence près que les mecs n'ont pas de vagin mais des muscles fessiers qui peuvent s'avérer particulièrement efficaces... N'est pas soumis celui qu'on croit, si tant est qu'une relation sexuelle s'analyse exclusivement en un rapport de domination, ce qui est loin d'être exact. Bon, il y a des cas particuliers... Mais personnellement me faire fouetter à coup de fil de fer barbelé la tête pendue en bas et ligoté comme un saucisson avec des câbles d'ascenseur, no way !

    Voilà pour l'essentiel. J'en oublie sûrement tant le sujet est vaste. Je pense néanmoins avoir dressé un panorama des principales idées reçues et, tel Saint Michel pourfendant le Dragon,  rétabli des fragments de vérité dans cet océan  d'ignorance. Et si cela peut donner des idées à certains...

    4 septembre 2009

    Prototype d'une journée bien remplie

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    7h30 : Le réveil sonne. Sur fond de musique d'ascenseur, une voix féminine annone l'horoscope du jour comme d'autres récitent les numéros du loto. " Cancer: un ami viendra vous demander de l'argent. Attention à l'alcool et au tabac, votre corps vous le rendra. Lion : attention à ne pas..." Je me réveille, péniblement, écarquille un oeil qui peine à s'ouvrir encore tout collé. J'ai la tête dans le cul. Grumpf, trop dur de se lever le matin. Allez, je me rendors juste un petit quart d'heure. Pas longtemps, juste un quart d'heure.

    8h18 : raté pour le quart d'heure... C'est court un quart d'heure en fait. Bon, allez, au point ou j'en suis, je pousse jusqu'à la demi. Si j'ai sommeil c'est que j'ai besoin de dormir.

    8h37 : Allez, c'est bon, je me lève cette fois. Mais j'ai pas enviiiiiiiie ! Pourtant, faut y aller : j'ai un planning chargé aujourd'hui.

    8h45 : Le café coule dans la cafetière en gouttelettes tintinabulantes, mes tartines se dorent la pillule sous le grill, la cuisine s'emplit de senteurs matinales. A la radio l'invité de France Inter répond aux questions des auditeurs. "... car voyez-vous les études de prospective économique démontrent qu'une hausse des taux d'intérêt à court terme indexés sur les paramètres classiques engendrerait une déflation dont les conséquences...."

    8h57 : Ma tasse de nectar noir dans une main, déambulant comme un zombie dans mon appart, j'allume l'ordinateur, histoire de faire le tour de mes mails. De toutes façons je dois faire vite : à 9h15 je décolle pour être à la fac au plus tard à 9h30. Je DOIS absolument bosser aujourd'hui.

    9h12 : Ho, j'ai reçu un mail de Thomas ! Ca faisait trop longtemps !! Allez je lui réponds.

    9h22 : Hahahaha !! Trop drôle cette vidéo sur Youtube que m'a envoyée Bruno... Ho, mais il y en a d'autres juste à côté...

    9h47 : Hum, je reprendrais bien un café moi. Bon, allez, faut que je me bouge, à 10h15 je décolle pour de bon !

    10h01 : Ha, zut, j'ai oublié de regarder mes statistiques sur mon blog. Allez, ça ne prendra que 5 minutes.

    10h29 : Mort de rire le dernier billet de Mary sur son blog ! Ca mérite un p'tit commentaire bien senti. Hummmm.... voyons, voyons, comment je vais tourner ça ?

    10h41 : Bon ben voilà ! Et avec une mise en forme sympa en plus. J'espère qu'elle verra le sous-entendu. Wouha, p'tain comme je suis trop fort. Ha, mais... j'avais pas vu cet autre billet...

    11h07 : Hé ben dis donc, c'était vachement chouette ses vacances de l'an dernier sur l'île de Ré. C'est super, ça me donne des idées pour mes prochaines. Voyons, ça coûte combien de se loger là bas ?

    11h12 : La trop bonne affaire ! 30€ l'intégrale de Chopin par Vlado Perlemuter, vraiment c'est trop de la balle ! Comme quoi on peut faire de bonnes affaires sur Ebay. Faut que je raconte ça à Mathieu, il va être vert de rage... Tiens, justement il est sur MSN.

    11h49 : Houlà, c'est bientôt midi ! Qu'est-ce que je peux me préparer à manger ?

    12h03 : Allez, je vais manger ici, ça me coûtera moins cher de d'aller m'acheter un sandwich à coté de la fac. Et en plus ce sera bien meilleur.

    12h21 : Juste un épisode du Coeur a ses Raisons pour agrémenter le repas, histoire de rigoler un peu.

    12h45 : Dans un quart d'heure c'est le JT, j'ai presque le temps de regarder un épisode de plus. Allez, juste un. Après je mets les infos. C'est important de se tenir au courant de l'actualité...

    13h32 : Ha trop bien, y'a le Magazine de la Santé sur la 5°. J'adore cette émission !

    14h12 : Bon, maintenant, un café et AU BOULOT !

    14h18 : Houaaaaaa, j'ai trop bouffé à midi moi... Une petite sieste ne serait pas de trop. Bon, à 14h30 je me lève.

    15h03 : Hééééé merde, je me suis endormi sur le canapé. Vite un café !

    15h14 : Il serait peut être temps que je prenne ma douche non ? Mais allons voir si Chris m'a répondu sur FaceBook

    15h50 : Bon, allez, à la douche. Vu l'heure, j'irai à la Fac demain...Par contre il FAUT que j'aille à la salle de sport.

    16h17 : Haaaaaaaa ! Ca fait du bien de se sentir tout propre ! Bon, où est mon sac de sport ?

    16h18 : Chapeau Melon et Bottes de Cuir ! Ma série préférée !! Je peux pas rater ça !!

    17h05 : Hooo Question Maison sur la 5 !

    18h00 : Tiens, j'ai envie de faire un peu de musique... Et si je travaillais un peu ma sonate en trio ?

    19h15 : C'est fou ce que le temps passe vite quand on est occupé. Bon, ce soir, je travaille un peu, de 21h à 23h, histoire de ne pas avoir rien fait de la journée. En attendant, je vais préparer le repas en écoutant les infos régionales.

    19h57 : Ho nooooooooon !! Y'a un super film ce soir à la télé... je l'ai pas vu depuis dix ans, je peux pas rater ça...

    23h11 : Bon, ben tant pis, je travaillerai mieux demain !


     Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, 
    toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé 
    ne saurait être que fortuite. 

    Ou pas...
     

    1 septembre 2009

    Ni remords ni regrets

    4 commentairess
    Ça y est, c'est fini... Ce soir en partant du bureau je cliquai machinalement sur "fermer la session" après avoir éteint d'un geste automatique la paire d'enceintes qui encadre l'écran de mon vieil ordinateur. Puis me levant, tournai la clé dans la serrure et refermai derrière moi , dans la pénombre d'un couloir mal éclairé, la double porte en bois à travers laquelle s'était épanché toute la journée un puissant courant d'air bienfaiteur.
    Pour la dernière fois. Sans remords, ni regrets.

    C'est sans émotion aucune que je quitte la Vénérable Institution Toulousaine dans laquelle j'ai œuvré deux ans durant. Deux ans déjà... deux ans d'efforts à monter un projet pédagogique somme toute assez ambitieux dont la réussite me surprend parfois mais dont les véritables possibilités de pérennité n'ont de cesse de susciter en moi une grande perplexité tant je ne partage pas les orientations que mes supérieurs entendent lui donner. Décisions qui ne m'appartiennent pas et pour lesquelles je n'ai pas mon mot à dire ; et quoi que j'aie à dire, ma voix n'est d'aucune portée en la matière. La logique de la rentabilité maximale l'emporte haut la main sur les vertus de la joaillerie fine.

    Deux ans de prise de tête sur de la paperasse en tout genre  et que j'exècre plus que tout, de rencontres aussi car j'ai eu la chance de collaborer avec des gens qui pour certains auraient pu devenir plus que des collègues, mais surtout de trop longs mois sans remettre sur le métier l'ouvrage entrepris depuis plusieurs années et qu'il est maintenant temps de conclure.

    Ce soir avant d'éteindre mon ordinateur pour la dernière fois, j'ai envoyé un mail à l'ensemble du personnel. Mes doigts frappèrent la première phrase de manière inconsciente : " Chers collègues, chers amis".  Un instant d'hésitation m'arrête dans ma course, comme une dissonance inopportune dans un accord fait s'arrêter la main du pianiste. Mon index droit se pose alors sur la touche effacer et remonte à rebours les 11 derniers caractères couchés sur l'écran. "Chers collègues" sera finalement mon seul prologue. Car hormis ma secrétaire, personne n'eut la moindre délicatesse à mon égard, ni même (à une notable exception près) ma hiérarchie... Pas un mot, pas un mail, pas un coup de fil... Nada, que dalle. Je suis donc parti dans l'indifférence générale à 19h30, arpentant des locaux déjà vides, dans lesquels je ne reviendrai a priori jamais. Ultime au-revoir à ces murs de brique rouge, l'esprit nimbé d'une pointe d'amertume, me remémorant tous ces instants de rires partagés voici encore seulement quelques jours autour du repas de midi pris à l'ombre d'un grand figuier dans l'une des cours intérieures.
    Sans remords ni regrets... mais déçu.

    C'est une nouvelle page qui s'ouvre à moi, pleine d'excitations, d'espérances et de projets dont l'année qui commence sera déterminante.
    Sans remords ni regrets.
    Mais plein d'espoirs.