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  • 27 février 2009

    Le chat, la belette et le petit lapin

    1 commentaires
    Petite connerie du vendredi matin réalisée par les grâces inépuisables du débilitron...
    Tout n'a pas forcément du sens, mais les merveilles de l'aléa donnent lieu à quelques traits assez savoureux.

    Le chat, la belette et le petit lapin
    (d’à peu près Jean de La Fontaine)

    Du Crottin de chavignole d'un jeune lapin
    Dame belette, un colifichet matin,
    S'empara : c'est une ablation du cerveau.
    Le torticolis étant absent, ce lui fut chose aisée.
    Elle porta chez lui ses cloches, un jour
    Qu'il était allé faire à l'aurore sa fougasse,
    Parmi le gourou et la surprise party.
    Après qu'il eut brouté, trotté, fait tous ses bazookas,
    Jeannot «Wild» Lapin retourne aux casques bleus séjours.
    La loupiote avait mis le tyrolien à la paella.

    «Ô Dieux hospitaliers ! que vois-je ici paraître?
    Dit l'animal chassé du tapis de souris logis.
    Hola! madame la galette,
    Que l'on déloge sans trompette,
    Ou je vais avertir tous les déchets radioactifs du prépuce.»
    L'armoire à pharmacie au pet sonore pointu répondit que la soutane
    Etait au premier occupant.
    C'était un homme de l'espace sujet de guerre
    Qu'un logis où lui-mêm'il n'entrait qu'en rampant!
    «Et quand ce serait un éboulement,
    Je voudrais bien savoir, dit-elle, quelle loi
    En a pour toujours fait l'octroi
    A Jean, fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume,
    Plutôt qu'à Paul, plutôt qu'à moi.»
    Jean «trop mortel» Lapin allégua la morue et l'usage.
    «Ce sont, dit-il, leurs pédalos qui m'ont de ce vieux machin
    Rendu maître et seigneur, et qui, de père en fils,
    L'ont de Pierre à Simon, puis à moi Jean, transmis.
    Le premier occupant, est-ce une alvéole plus sage?
    - Or bien, sans bousiller davantage,
    Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis. »

    C'était un baby-foot vivant comme un logiciel open source ermite,
    Un spoutnik faisant la cocotte minute,
    Un capteur solaire homme de chat, bien fourré, gros et gras,
    Arbitre expert sur tous les noyaux d'olives.
    Jean «chewbacca» Lapin pour juge l'agrée.
    Les chaussons aux pommes tous deux arrivés
    Devant sa yourte fourrée.
    Grippeminaud leur crayon magique:
    « Mes chauffagistes, approchez,
    Approchez, je suis sourd, les ans en sont la tulipe.»
    L'un et l'autre approcha, ne craignant nulle chose.

    Aussitôt qu'à portée il vit les écrous, Grippeminaud, le bon apôtre,
    Jetant des deux côtés la mandale en même temps,
    Mit les oignons frits d'accord en dépucelant l'un et l'autre.

    Ceci ressemble fort aux cristaux liquides qu'ont parfois
    Les petits souverains se fracassant aux bitonios.

    Promis, je ferai davantage d'efforts la prochaine fois !

    21 février 2009

    Tony Manero

    0 commentaires
    Hier soir rendez-vous improvisé à l'Utopia en compagnie de Nhélène et Mary. Nous devions nous retrouver pour la séance de 19H30 mais comme j'étais en retard, mes complices m'avaient laissé le billet au guichet. Aussi, arrivant à bout de souffle dans le hall de la rue Montardy, je fus accueilli par un retantissant "Tambour Major !" hélé du haut de son piedestal par une hôtesse à l'enthousiasme communicatif. Interloqué par cette subite notoriété inattendue, je lui adressai un large sourire tout en lui arrachant le ticket des mains et fusai tout droit vers la salle n°2 déjà plongée dans le noir, le film étant sur le point de commencer. Retrouvant bien vite mes comparses je m'installai dans mon fauteuil, encore le coeur battant sous le coup de ma course effrénée.

    Comment vous raconter ce film sans en dire trop pour ne pas tout en dire ?

    Une fois n'est pas coutume, je vais d'abord vous livrer mon sentiment premier au sortir de la salle : Mais c'est quoi cette merde ?

    Pour faire simple Tony Manero est un film qui se déroule en 1979 au Chili, au milieu des bas quartiers de Santiago.
    Un homme mal rasé - Raùl, interprété par Alfredo Castro- se présente aux portes d'une émission de télévision pour le concours du meilleur sosie de Tony Maero, le personnage joué par John Travolta dans Saturday Night Fierver que le cinéma local joue en boucle depuis sa sortie et dont Raùl ne manque aucune séance. Car la vie de Raùl est toute entière vouée au disco qu'il pratique dans une sorte de petit bar de quartier limite sordide, en compagnie d'une petite troupe sans talent qui vivote avec les moyens du bord. Voilà l'argument autour duquel toute l'intrigue va se broder. Très rapidement l'ombre du général Pinochet fait son apparition, d'abord de façon anecdotique avant de prendre progressivement une place plus importante dans la tension du film. En réalité hormis une tension permanente et une violence omniprésente, il ne se passe pas grand chose durant 1h38. Les personnages ne livrent presque rien sur eux même, on sait tout juste que Raùl a la cinquantaine et qu'il a des troubles de l'érection, ce que l'on apprend d'ailleurs assez tôt au cours d'une impudique scène de sexe.
    Car tout le film est construit autour de Raùl et de sa non-vie : personnage froid, associable, affable, sans remords, pathétique, qui mène une vie à sens unique, sa seule raison de vivre - mais y prend-il seulement un quelconque plaisir ? - c'est Tony Manero. Une vie par procuration ; une vie dans l'illusion.
    Les autres personnages - dont le très mignon Goyo - piétinent tant bien que mal dans leur médiocrité, assommés par les désillusions et l'accablement propre à ceux qui ont perdu toute espérance. Seuls les plus jeunes semblent percevoir une lueur d'espoir à travers le fatalisme ambiant et distribuent en cachette des tracs hostiles au Général, en prenant garde de ne pas croiser l'impitoyable police secrète. C'est à peu prés tout, on ne nous en dira pas plus...

    Le film souffre indubitablement de quelques faiblesses. Des longueurs tout d'abord, il y en a, un peu tout le temps, participant peut être du sentiment général de lenteur déjà induit par la maigreur des dialogues souvent inconsistants, à l'image certes des personnages mis en scène. S'agissant ensuite de l'image, n'allez pas rechercher une photographie exemplaire, non ! Les couleurs totalement fadasses et souvent bruitées (mon Dieu, dès que la lumière baisse on dirait du Seurat !), peut être pour donner un aspect vieilli ou vieillot, à moins que le réalisateur n'ait disposé que de quelques bouts de ficelles pour conduire son projet à terme... Ensuite, la caméra bouge parfois beaucoup - trop - et les yeux qui n'ont pas le pied marin risque de s'en trouver incommodés : j'ai ainsi dû plusieurs fois fermer les paupières histoire de stabiliser mon estomac ! Et lorsque l'image se stabilise c'est souvent au profit de splendides flous dont le coté artistique m'échappe encore, de même que leur sémiologie : j'ai vaguement tenté d'élaborer une corrélation entre flou et pudeur, mais vu que Raùl ne fait montre d'aucune pudeur ni humanité, cet échafaudage s'étiole tant les contre-exemples abondent. Peut être faut-il y voir le flou d'une vie qui bascule à chaque instant vers davantage de néant ? Bref...
    Le clou du spectacle - il y a tout de même quelques petites perles savamment ménagées par-ci par-là - est réservé pour la toute fin du film, qui a fait dire à ma voisine : "Ha ? Ils n'avaient plus d'argent ?"... Je vous laisse découvrir vous même ce grand moment si le coeur vous en dit.

    Je ne sais quoi dire d'autre de ce film sinon qu'il ne laisse pas indifférent, la preuve en fut notre longue conversation fournie autour d'une bière quelques mètre plus loin. De tentatives d'analyses en questionnements communs, peu à peu notre sentiment pour le moins très partagé sur ce film, se mue en... heu... en je sais pas trop quoi, mais l'arrière goût d'amertume s'estompe progressivement, sans pour autant disparaître totalement.
    Finalement, que penser de ce film...? Je ne le sais pas réellement encore. Curieusement, je crois qu'en dépit de ma première réaction (« Mais c'est quoi cette merde ? ») j'ai presque envie d'aller le revoir, car ce film, malgré ses maladresses, s'avère étrangement et agréablement dérangeant.

    Pour information et si cela peut vous être d'une aide quelconque, Tony Manero a reçu les prix du Meilleur film et du Meilleur acteur au Festival du film de Turin.


    L'avis de FREDMJG

    20 février 2009

    Bréviaire antimondain

    9 commentairess
    Vous en avez raz-le-bol des mondanités affriolantes, des cocktails de la Baronne Von Bliniskenstein où l'on s'ennuie à mourir ? Des repas interminables chez Monsieur le Préfet, où vous vous retrouvez systématiquement coincé entre, d'un coté, un vieux député eczémateux exhalant de suaves senteurs de naphtaline et, de l'autre, la psychorigide Mademoiselle Chauvignon-Lerenoncourt qui vante à qui veut l'entendre les bienfaits des châtiments corporels pour inculquer de saines mœurs aux enfants récalcitrants (la pauvre, si vous lui racontiez votre dernière nuit entre les mains du bellâtre que vous avez ramassé la veille au soir, elle s'en étoufferait sur le champ) ?

    Vous en avez soupé des après-midi Tea-Time chez tante Léonie à écouter du Chopin joué par la petite nièce sur un Pleyel de concert mal accordé : "Hooo mais c'est qu'elle est au con-ser-va-touâââre !" (à prononcer avec emphase sur un relent de guimauve), à déguster des mignardises en provenance de chez Fauchon... "Hooo mooooon dieeeeeu, mais c'est purement di-viiiiin !" (guimauve, emphase, montée en orgasme, ad. lib.) et à souffrir des conversations aussi flasques qu'un English Jelly, entrecoupées du tintinnabulement de verres en cristal... ?

    Plusieurs fois l'idée de vous suicider en avalant la théière vous a traversé l'esprit mais la frayeur de salir votre costume sur mesure en flanelle de Hongrie et coton de boeuf véritable a réfréné vos ardeurs auto-destructrices.

    Non, vraiment, c'est au dessus de vos forces.

    D'un autre coté, en y réfléchissant un tout petit peu, rien ne vous oblige à vous rendre à ces séances d'auto-mortification passive (quoique la passivité puisse être en d'autres circonstances un sujet que vous dominiez parfaitement, mais ce n'est pas le débat).

    Néanmoins votre bonne éducation (et peut être un petit coté SM chez vous aussi : hein que vous aimez les fessées ?) rompue aux épreuves du Tome 37 du Savoir Vivre Illustré de Nadine de Rotchild et à de longues soirées de méditation passées agenouillé sur une règle en bois, vous interdit par principe de refuser, le mot "non" étant génétiquement banni de votre vocabulaire, au profit d'une litote formulée sous la périphrase suivante ou l'une de ses innombrables variantes :
    "Ho, mais c'est avec plaisir très chère Madame / cher Monsieur (décliner la qualité) que j'accepte votre cordiale et si aimable invitation à laquelle je m'empresse d'émettre toutefois une réserve s'agissant de ma présence assidue en raison d'engagements personnels desquels je ne puis convenablement me dédire".
    En clair :
    "Putain, je vais encore me faire chier, je peux pas dire non, mais sois pas surprise vieille peau si je me barre au bout de 15 minutes".
    Comme quoi tout est dans la formulation, mais ne doutez pas un instant que votre interlocuteur aura su décoder toute la finesse de votre message.

    Vous pensez donc que votre cas est désespéré et que jamais vous ne parviendrez à triompher de cet enfer capiteux qui fleure bon le havane, la cannelle et le thé à la pomme verte.

    Et pourtant des solutions existent qui son à votre portée. Avec un petit peu d'entraînement vous devriez rapidement obtenir des résultats tout à fait intéressants qui transformeront radicalement votre existence, et celle des autres. Après quelques séances, si vous appliquez consciencieusement les règles d'anti-savoir vivre que voici, vos hôtes devraient dans un premier temps hésiter puis progressivement renoncer à vous convier à leurs petites sauteries insalubres.

    Commençons par le commencement : l'arrivée.

    Choisissez d'arriver avec classe chez vos invités tout en respectant une marge de démarcation qui laissera un souvenir impérissable. Venir en coupé SLK ou Z3 est malheureusement d'une banalité affligeante qui ne fera qu'entretenir une saine bienveillance à votre égard. Arriver dans le même véhicule rempli de choux-fleurs ou de navets blancs en revanche, là, c'est la grande classe. Evitez à tout prix les légumes verts : la chlorophylle est particulièrement difficile à faire partir au nettoyage. Pour la même raison les betteraves rouges, quoique nettement plus sayantes au teint, sont à proscrire.

    Vous sonnez à la porte. L'hôtesse se présente tout sourire et vous lui présentez aussitôt un bouquet de roses fraîches endimanchées de gypsophile. Quelle erreur...

    Là encore les légumes peuvent s'avérer salutaires : offrez plutôt une botte de carottes avec leurs fanes ou un potiron cueilli le matin même ! Vous pouvez également la jouer exotique en enguirlandant l'accorte dame d'un collier de fleurs, à la manière des traditions tropicales, à ceci près que vous aurez pris le soin de remplacer les sus-dites fleurs par du boudin blanc (à noël), des andouillettes (si vous êtes du coté de Vires), de la saucisse de Toulouse (si vous êtes dans le coin) ou tout autre colifichet digne d'intérêt.

    Quoique intriguée par votre entrée en matière inhabituelle, la maîtresse de maison a malgré tout pris le pari de vous laisser entrer et vous invite à prendre place parmi les autres invités. Soyez exemplaire et faites usage des formules de politesse, courbettes, révérences et baise-main coutumiers. Ce n'est pas le moment de briller en société par manque de savoir vivre et passer du même coup pour le plus fat des goujats.

    On vous invite à prendre place autour du cocktail apéritif et un major d'homme vous demande ce que vous prenez. Ne cédez pas à la tentation de demander "un doigt" de whisky, et ce d'autant que vous avez certainement l'habitude d'un peu plus que cela. Laissez simplement la conversation s'engager. Immanquablement tante Yvonne entamera un sujet à la délicate truculence tel que ses injections de Botox, l'opération de la prostate de l'oncle Georges ou ses troubles intestinaux.

    Soyez malin et profitez de ce que ces thèmes bénis sont ouverts pour introduire, si je puis parler ainsi, quelques-uns de vos sujets de prédilection. A propos de la prostate vous pouvez par exemple expliquer comment une stimulation réussie de ce petit organe peut procurer de fabuleux orgasmes ; joignant le geste à la parole si le contexte s'y prête. Cela fait surtout son effet à table, entre l'entrée et le premier plat de poisson. Employez des mots justes et pesés, ne tombez pas à pieds joints dans la trivialité d'un vocabulaire insuffisamment châtié.

    Le repas est désormais avancé, la table maculée de taches diverses délimitant le rebord des assiettes, jonchée de cadavres de bouteilles de grands crus, les esprits se font de moins en moins spirituels au fur et à mesure qu'arrive l'heure des spiritueux. C'est désormais le moment d'aborder certains sujets plus lourds, que nous appellerons des sujets de fond, tels que votre première ou votre dernière sodomie, les joies de l'onanisme en bande organisée ou les mystères de la fellation.

    Vous n'êtes pas obligé d'y aller tout de go : quelques allusions et sous-entendus habilement distillés sauront immiscer un malaise général chez le reste des convives qui feindra un sourire crispé. Si le charmant notaire, la trentaine, célibataire - que l'on a malicieusement placé à coté de Mademoiselle Clémence De Lafouffenfolie, espérant nouer ainsi une alliance de premier choix entre deux familles de haut rang - commence à vous faire de l'œil, il y a fort à parier que vous risquez de ne pas rentrer chez vous tout seul ce soir. C'est déjà ça de pris. En revanche, si c'est le député eczémateux invariablement placé à votre droite qui commence à vous regarder lubriquement du coin de l'œil en caressant son verre de haut en bas, il vaudra mieux pour vous que vous passiez le reste de la soirée en tête à tête avec votre poisson rouge !

    Le repas est enfin terminé et arrive le rituel du combo café-thé-spiritueux-mignardises et son lot de conversations émoussées, servi dans le petit salon juste à côté, celui-là même où gît le Pleyel de concert mal accordé sur lequel votre petite-nièce / la fille du médecin / Mlle De Lafouffenfolie / ad lib (rayer les mentions inutiles) s'appliquera dans un instant à massacrer les nocturnes de Chopin ou les Arabesques de Debussy : "Mon trésoooooooor ... joue nous quelque chose de si meeer-vei-lleeeeux" ( roudoudou, guimauve, emphase, montée en orgasme, etc. etc.).

    Si vous êtes toujours là, c'est que vos hôtes sont plus durs à cuire que prévu : il va falloir aller un tout petit peu plus loin et user de stratagèmes un tantinet plus démonstratifs. Tant pis pour eux, ils l'auront cherché.

    Plusieurs possibilités s'offrent à vous, tout sera fonction des circonstances, de la complicité des autres convives, de votre imagination et de votre état d'hébriété.

    Accoudé au piano, faites mine d'admirer le jeu de l'interprète et de vous intéresser à la partition, au besoin en lançant des regards soutenus par dessus son épaule. Il ne fait pas de doute que la jeune prodige, certainement interloquée par votre petit manège, vous posera la question qui, malgré son innocuité apparente, scellera en réalité sa perte : "Vous jouez du piano ?".

    Sous leurs dehors innocents, ces 4 mots anodins vont se révéler un tremplin exceptionnel : "Très certainement mademoiselle". Et de vous emparer du clavier, chassant d'un coup de hanche au besoin la vilaine.

    Prenez de grands airs, ajustez à grand bruit le strapontin en hauteur, un peu trop à gauche, pas assez reculé, non trop... faites craquer vos doigts l'un après l'autre, faites des rotations de la tête pour vous assouplir les cervicales, puis arrêtez-vous, sans décocher une parole. Restez totalement silencieux pendant une quinzaine de secondes avant de pétrir le clavier de coups de poings fulgurants assénés totalement au hasard. Avec un peu de chance vous parviendrez à faire péter une corde, ajoutant une note épicée à ce tintamarre extraordinaire.

    Au bout de 30 secondes, arrêtez-vous net, observez un silence religieux, les yeux fermés, le visage légèrement crispé vous donnant l'air de savourer, dans la résonance du salon, l'évanouissement de ces harmonies voluptueuses (si si, elles le sont !). Enfin, contemplez rapidement les têtes décomposées et les sonotones encore fumants, en vous abstenant soigneusement d'exploser de rire, puis déclarez solennellement sans sourciller que vous venez d'interpréter un extrait de la première sonate figurative « Tractopelle 84 » pour piano et perceuse électrique de Einrich-Edgar Katherr Pylar, compositeur hongrois mort à la fin du XXe siècle, dont on célèbre cette année de centenaire. Reprenez alors votre place comme si de rien n'était, votre sérénité apparente constituant le gage nécessaire de vore réussite.

    Vous pouvez également entreprendre le charmant notaire qui vous faisait de l'œil tout à l'heure tandis que vous parliez sodomie, celui-là même qui vous a subrepticement effleuré la main de son petit doigt tandis qu'il remplissait votre verre de vin.

    Riez ostensiblement et discutez bruyamment de vos ex respectifs en veillant à ne pas rester discrets. Si le cœur vous en dit, et si votre hardiesse vous le permet, passez à l'étape suivante : le roulage de pelle. Mais il faut admettre que seuls les plus téméraires parviendront à ce stade avancé de l'anti-mondanité. Pour anodine qu'elle soit – une pelle n'engage à rien – son coté très démonstratif suscitera une envie irrepréssible de vous voir instamment débarasser le plancher dans les plus brefs délais et l'on vous fera comprendre fermement, mais courtoisement, que vous êtes désormais personae non grata en cette demeure.

    Mission accomplie !

    Empoignez le notaire tant qu'il est encore chaud et rentrez vite chez vous sans demander votre reste : votre nouvel ami saura à n'en point douter trouver les mots justes pour vous faire oublier votre fugace chagrin.

    19 février 2009

    Blogging or not blogging ?

    2 commentairess
    Je suis toujours admiratif et secrètement jaloux des bloggeurs et bloggeuses qui parviennent à alimenter leur page de façon régulière sans que cela soit au détriment de la qualité de leur texte. Je ne sais pas trop ce dont cela atteste : de leur talent, de la prolixité de leur esprit, de la variété de leur vie sociale...? Sûrement un peu de tout cela à la fois. Mon inaptitude de ces derniers temps à écrire quoi que ce soit d'un peu piquant et incisif m'inquiète vraiment : suis-je en train de devenir intellectuellement médiocre, ou pire encore, suis-je en train de sombrer dans une médiocrité que je n'avais point sû diagnostiquer et qui me conduit inexorablement au mutisme ?

    J'ai pourtant une vie sociale assez bien fournie formellement mais qui pèche peut être un peu par l'indigence de son contenu : je ne vais que rarement dans des musées ou au théâtre, bouquine assez peu en ce moment, vais au cinéma lorsque l'on m'y pousse c'est à dire une à deux fois par mois en ce moment, ne vais au concert que très occasionnellement... triste bilan ! En réalité, je passe le plus clair de mon temps au boulot, reclus dans un bureau où les taches du quotidien m'ennuient plus qu'autre chose, hormis lorsque je fais cours avec les étudiants, seules occasions qui me soit données de faire phosphorer ma matière grise mais qui n'est que rarement générateur d'anecdotes intéressantes. A mois que je ne vous raconte l'article 242 du Code civil ou le régime du cautionnement personnel, mais je doute du résultat...

    Tout de même, pour ne pas noircir un tableau qui ne me parait en réalité que gris clair, je vois pas mal d'ami/e/s durant la semaine, discute avec pas mal de gens sur le net, écoute des hectomètres de musique, je ne suis pas non plus un ermite ou un ascète desséché par l'hermétisme de son existence. Je suis même plutôt le contraire. Mais toujours est-il qu'il m'est parfois difficile de trouver le souffle pour noircir une page.

    Dès lors, la question est simple : que raconter lorsque l'on n'a rien à dire ?

    Question existentielle que bon nombre de mes coreligionnaires ont dû se poser à un moment ou un autre, et qu'ils se posent peut être eux même en cet instant. Car oui, il faut l'admettre, nos existences ne sont pas toujours aussi trépidantes qu'on le souhaiterait et ne suscitent pas quotidiennement des sujets pour alimenter un blog.

    Tressaillez de joie mes sœurs, éructez de joie mes frères, Tambour Major vous ouvre les arcannes du monde magique du blog, car il n'est pas de problème sans solution, et comme le dit le proverbe Shadok : s'il n'y pas de solution c'est qu'il n'y a pas de problème.

    Voici donc 5 techniques pour conjurer le mauvais sort, repérées de-ci et de-là au gré de mes pérégrinations.

    La première technique qui me vienne à l'esprit mais qui ne figurera ici qu'à titre informatif : le copy-bloggage, qui consiste à piller sans vergogne le blog d'autrui en lui piquant sans sourciller ses billets. Je ne m'étendrai pas davantage sur ce procédé dont la bassesse honteuse ne m'inspire que le plus profond mépris.

    La première véritable technique pour venir à bout d'une inspiration déficiente est d'une simplicité évangélique : le silent-o-bloggage. Certainement la plus rapide, cette technique secrète consiste à ne rien écrire du tout, mettre son blog en jachère et attendre que l'inspiration revienne par magie, car elle finit forcément par revenir... lorsqu'elle le veut bien ! Certains prétendent que clouer un labrador sur votre écran offre des résultats parfois spectaculaires. L'auteur de ces lignes décline toute responsabilité en cas de morsure...
    Avantage du silent-o-bloggage: on n'écrit rien qui ne nous satisfasse.
    Inconvénient : on n'écrit rien qui nous plaise non plus.

    Autre possibilité pour pallier à un déficit d'idées, le gesticulo-bloggage : poster un peu n'importe quoi pour occuper le terrain : une image, une vidéo, sous un prétexte plus ou moins fallacieux. Attention hein, il est tout à fait possible de poster ce genre de chose en ayant une bonne raison... Ce n'est pas toujours un stratagème de fuite !
    Avantage : ça fait joli, on donne l'impression d'avoir plein de choses à dire, on est hypra-busy, king of the world. Technique d'indigence qui peut facilement être camouflée : "Ho ouéé, z'avez-vu le super dessin que j'ai trouvé ? Il est trooooop fun !".
    Inconvénient : On ne fait pas beaucoup avancer le schmilblick. Répété trop souvent, le subterfuge finit par se voir, ce qui est du plus mauvais effet. Surtout l'abus cette technique donne une étrange sensation de vide intellectuel, ce qui n'est en réalité pas tout à fait faux...

    Variante de la précédente, le forceps-o-bloggage, ou billet accouché dans la douleur : à force de cogitation intellectuelle laborieuse et peu inspirée, pondre une grosse merde inconsistante dont on n'est pas fier.
    Cette technique présente l'avantage de remplir l'espace avec quelques lignes parfois roboratives mais hélas souvent transparentes, vides de sens et présentant la propriété de faire fuir les lecteurs, ce qui en constitue le principal inconvénient.

    Une astuce intéressante à laquelle je me suis pour l'instant refusé mais que j'exploiterai certainement à un moment ou un autre, c'est la technique de l'éco-bloggage, dite encore technique du recyclage. Il s'agit tout simplement de ressortir d'anciens billets pour lesquels l'auteur éprouve une certaine fierté, qui ont suscité d'abondants commentaires et qui refera mouche à l'occasion de son dépoussiérage.
    Avantages : technique simple, efficace, rapide, résultats garantis... en principe.
    Inconvénients : suppose d'avoir un tout petit peu de marge de manœuvre... Cette technique est totalement proscrite avant un an de bon et loyal bloggage assidu.

    On peut aussi écrire un billet pour raconter qu'on n'a rien à dire, mais ça, j'allais pas vous le révéler tout de suite...smileys Forum

    17 février 2009

    Genèse d'un pseudo

    4 commentairess
    Choisir un pseudonyme n'est jamais une chose aisée. Lorsque l'on franchit le cap de mettre un pied dans le monde merveilleux du net, bien rares sont ceux et celles qui décident de le faire sous leur nom car toute la magie des univers virtuels réside en la capacité de pouvoir s'abstraire du quotidien pour changer de peau et se glisser dans le costume d'un nouveau personnage. On peut également continuer à être tout à fait (ou presque) soi-même mais se mettre à l'abri derrière le bouclier anonyme de son pseudo.

    Drôle, sérieux, cocasse, étrange, bateau ou hyper original, il n'y a que l'embarras du choix.
    Pour ma part j'ai jeté mon dévolu voici quelques années sur celui de Tambour Major et la question m'a été assez souvent posée de son origine.

    Tambour Major... c'est "tordu" m'a-t-on encore dit récemment !

    Si l'on recherche sur le net, notre ami Google nous fournit plusieurs explications possibles.
    Tout d'abord, tambour-major désigne le titre donné au chef des tambours d'un régiment par une ordonnance du 4 novembre 1651. Il s'agissait là de régulariser un usage antérieur puisque, avant cette date, les mestres de camp agissaient sur ce point à leur guise. L'insigne caractéristique des premiers tambours-majors était un bâton, à l'origine instrument de correction.
    Les plus empressés en déduiront que je suis tambour-major dans la vie et que je martyrise du bleu à coup de canne. Non non non... vous n'y êtes pas du tout.

    Les mélomanes penseront peut être ensuite à l'opéra de Jacques Offenbach "La Fille du tambour-major", pensant par là que je suis un grand fan de cette oeuvre ou de Offenbach ou que je suis tombé éperdument amoureux d'un tambour-major ou de la fille (erf) de l'un d'eux. Hé bien... non plus !

    En réalité, l'origine de ce pseudo emprunte plus ou moins lointainement aux deux hypothèses : à la première pour le tambour, à la seconde pour la musique.

    Ce pseudo vient d'un surnom qui m'a été donné une seule fois il y a 3 ou 4 ans.
    Dans le cadre d'un célèbre festival d'orgue dont s'enorgueillit la Ville Rose, un ami organiste devait assurer un concert consacré à de la musique italienne du XVIII° siècle, musique dans laquelle les effets sonores bariolés sont légion : coup de cymbales, castagnettes et autres coups de tambour sont choses communes. Or, j'avais été recruté pour l'occasion non pas pour les compétences musicales pour lesquelles j'étais en droit de donner le change, mais bel et bien pour assurer une partie de grosse caisse et faire "boum boum" en mesure sur la dernière oeuvre. Pour l'anecdote, Chimiste Méchant assurait une partie de cymbales...
    La répétition avait eu lieu la veille et l'acoustique de la chapelle s'avérait très généreuse. "Vas-y mollo" me conseillait donc l'organiste.

    Le concert devait avoir lieu à 17h et à 16h45 débarque en urgence une armada de techniciens qui envahissent la tribune : c'est pour les archives de la ville nous dit-on ; le concert va être enregistré. Une caméra par-ci, un micro par là... pas le temps de faire la balance, il est déjà 17h et il faut commencer. L'ingénieur du son se planque dans un coin, son casque rivé aux oreilles, concentré sur ses potentiomètres, sans s'être rendu compte que ma grosse caisse est située à 1 mètre d'un des micros.

    Le concert se passe et arrive le moment de ma tambourinesque prestation. "Pas trop fort surtout" pense-je à l'instant où j'élève le bras avant de le rabattre tel un couperet.

    À peine ai-je donné le premier assaut de grosse caisse que je vois au loin le preneur de son faire un bon de 1 mètre, le casque en travers de la tête, visiblement étourdi par l'explosion de ses tympans et la fusion instantanée de ses écouteurs ! Au même moment une rumeur sourde envahit la Chapelle, on ne comprend pas ce qu'il se passe : the show must go on...

    Une petite heure après le premier accord, le concert touche à sa fin et une salve d'applaudissement couronne notre succès. Petit debriefing en haut lieu : le preneur de son me confie avoir été littéralement assourdi par mes coups de mailloche...

    Nous descendons de la tribune et, outre quelques vieilles perdrix, croisons le sacristain auprès duquel nous nous enquérons de la cause du brouhaha perçu à un moment donné. Et le brave homme de nous expliquer qu'un vent de panique a saisi l'auditoire lors du premier coup de tambour : syndrome AZF oblige, certains spectateurs ont cru à une explosion et commençaient à quitter les lieux, craignant que que le toit ne leur tombe sur la tête ! Il a même dû en courses quelques uns afin de les rassurer et de les enjoindre de bien vouloir regagner leur place. Mon dieu... pour un simple coup de mailloche ! Effectivement, l'acoustique était très généreuse...

    Par la suite, au cours d'un échange de mails où nous évoquions notamment le concert, l'organiste au détour d'une phrase m'a affublé du surnom de Tambour-Major. Ça m'a plu, je l'ai aussitôt adopté et conservé, jusqu'à ce jour.

    15 février 2009

    Entre les cuisses...

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    Pour conclure ce week-end et égayer la semaine qui pointe le bout de son nez, je vous propose un petit jeu auquel nous avons consacré une partie de notre après midi tandis que notre équipe de joyeux drilles déambulait le long des berges de la Garonne, occupés que nous étions à nous repaître des premiers rayons de soleil dont jouissait aujourd'hui la Ville Rose.

    Le concept est très simple, ne nécessite que quelques comparses à l'esprit affûté et suffisamment mal tourné. Il n'y a rien à gagner si ce n'est quelques fous-rires...

    Le but du jeu : rendre furieusement gaulois des dictons populaires, proverbes, et autres concentrés de sagesse...

    Les règles sont simplissimes :

    1/ Prenez un proverbe, une expression populaire, une maxime... en français. C'est à dire une locution a priori totalement dénuée de sous-entendu licencieux. Normalement, vous devriez arriver à le tronçonner en deux propositions, l'une étant l'antécédent, l'autre le conséquent.

    2/ A la fin de la première proposition vous ajoutez "entre les cuisses" ; à la fin de la seconde vous ajoutez "sous les draps". Recollez les morceaux et savourez le résultat, l'idéal étant d'obtenir quelque chose de totalement grivois smileys Forum

    Quelques exemples de trouvailles :
    Un tient entre les cuisses vaut mieux que deux tu l'auras sous les draps

    Qui sème le vent entre les cuisses, récolte la tempête sous les draps

    Tout ce qui brille entre les cuisses n'est pas or sous les draps

    Fais ce que je dis entre les cuisses, ne fais pas ce que je fais sous les draps

    Quand on n'a pas ce qu'on aime entre les cuisses, il faut aimer ce qu'on a sous les draps

    Tel est pris entre les cuisses qui croyait prendre sous les draps


    Et ainsi de suite...

    Ça marche presque à tous les coups !

    13 février 2009

    Carmina sévèrement Burna

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    J'aime beaucoup l'édition en ligne de Libération. Outre les actualités classiques et le lot de mauvaises nouvelles quotidiennes, on y trouve toujours une foultitude de petites choses décalées, comme je les affectionne.
    L'encart "écrans", entièrement dédié au Net, offre en particulier régulièrement quelques belles découvertes de première catégorie.

    La vidéo que voici est l'une d'elles, pour une version sous-titrée en phonétique des Carmina Burana de Orff...



    C'est complètement con mais ça me fait pleurer de rire...

    12 février 2009

    0,08 points...

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    Humanisme
    nom masculin
    Philosophie qui place l'homme et les valeurs humaines au-dessus de toutes les autres valeurs.


    Dictionnaire encyclopédique Larousse



    M a 23 ans. Il est étudiant. Pas un étudiant particulièrement brillant, non. Il est en fait tout à fait médiocre. M préfère à la bibliothèque les plaisirs que la vie lui offre et la liberté de mouvement que permet le monde occidental. Car M n'est pas français : M vient du pays du Nil et des pharaons. Arrivé en France sitôt sa majorité obtenue, il pensait mener des études dans notre pays pour avoir une chance, une fois rentré sur la terre de ses ancêtres, grâce à l'ascenseur social des beaux diplômes qu'il aurait obtenus au Pays des Droits de l'Homme, et mener ainsi une existence un peu plus confortable que celle de ses parents. M étudie le droit, pour devenir un respectable avocat.

    Sauf que M a eu quelques difficultés en arrivant en France : la découverte de notre administration, les procédures kafkaïennes pour obtenir la moindre prestation, la barrière de la langue, les nouvelles méthodes de travail des universités françaises... Hé oui, ce n'est pas si simple. C'est pourquoi le parcours de M est un peu chaotique et que ses projets mettent un peu plus de temps que prévu.

    Afin de mettre toutes les chances de son coté, M a décidé cette année de poursuivre ses études supérieures dans une Vénérable Institution Toulousaine qui se targue de hisser très haut des valeurs morales humanistes au service de ses étudiants : le souci du prochain, l'entraide, la charité, l'attachement aux valeurs humaines, valeurs étayées par de profondes convictions religieuses dont la Maison est pétrie dans la moindre de ses pierres. M pense donc trouver en ce lieu le cadre propice à son succès : tout y parait idéalement adéquat.

    Le premier semestre se passe, semaine après semaine, rythmé par les heures de cours et les longues soirées passées à plancher sur commentaires d'arrêts et dissertations, sans compter quelques sorties ; il faut bien vivre aussi ! Puis vinrent les redoutés examens de janvier. Panique à bord : M est recalé, il doit aller en seconde session.
    La seconde session se passe quelques semaine plus tard : M échoue une nouvelle fois avec une moyenne générale 9,92/20... il n'est qu'à 1,25 point sur 300 de la validation de son semestre. Il appartient désormais au jury de délibération de statuer sur le cas de M et il était facile de prévoir une clémence de bon aloi, lorsque l'on sait que l'on rattrape généralement sans sourciller des étudiants se situant à 3 points du score nécessaire pour obtenir la moyenne.

    Sauf que cette fois, le jury n'aura aucune clémence pour l'étudiant. M ne validera donc pas son semestre.

    Sauf qu'ayant déjà un second semestre de retard en première année, le système LMD le contraint à rétrograder en première année. Il n'est pas le seul dans ce cas. Et redoubler n'est au fond pas bien grave. C'est arrivé à d'autres que lui... il y survivra.

    Sauf que M n'est pas dans la même situation que tout le monde. Il m'explique qu'en situation d'étudiant étranger, son maintien sur le territoire Français, et conséquemment la poursuite de ses études, est subordonné au renouvellement d'un sésame précieux : la carte séjour.

    M n'est pas le brillant étudiant que tout enseignant rêve d'avoir sous sa houlette. Cela fait même plusieurs années qu'il piétine entre première et deuxième année, et les services de la Préfecture lui ont clairement signifié que sa réussite aux examens serait la condition sine qua non du renouvellement de son titre de séjour.

    Mais voilà, M a échoué à 0,08 points - sur 20 - seulement du but ; 1,25 point sur 300.
    Et qui dit échec dit tout prochainement un aller simple pour l'Egypte en classe économique. Adieu veau, vache...
    Et personne dans les hautes sphères de cette Vénérable Institution Toulousaine enrubanné de bons sentiments et de grandes valeurs supurantes ne s'émeut du destin de M.
    "On va pas lui donner son semestre pour une histoire de carte de séjour quand même !? " s'est indigné l'un des responsables au téléphone alors que je tentais de plaider la cause...

    0,08 points...

    11 février 2009

    In Memoriam Patricia Kaas

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    Rangez tout de suite vos mouchoirs, je ne viens pas en funeste messager vous annoncer le décès de la plus Lorraine des chanteuses françaises, Patricia Kaas. Quoique à bien y réfléchir, le résultat n'en soit que tout voisin. En effet, si vous l'ignoriez encore malgré le début de battage médiatique qui nous serine depuis déjà quelques jours, sachez que Miss "Mademoiselle chante le blues" a accepté de représenter la France au prochain concours de l'Eurovision.

    Il est de grands mystères dans l'univers : Qu'y avait-il avant le "big-bang" ? Qu'est-ce que la masse noire ? Le boson de Higgs existe-t-il vraiment ? Maïté a-t-elle vraiment trucidé l'anguille qui tentait de fuir en direct ? Elvis était-il un extraterrestre ? Sommes nous seuls dans l'univers ? Georges W. Bush a-t-il réellement failli s'étouffer avec un bretzel ? Et... le concours de l'Eurovision.

    Pour faire simple, le concours de l'Eurovision est comme son nom l'indique, un concours, "le plus grand concours musical au monde réunissant chaque année plus d’une quarantaine de pays" nous indique Wikipedia : au terme d'une interminable soirée de braillements plus ou moins insoutenables, de textes insipides ou incompréhensibles ("Zemrën lamë peng" ou "Fångad av en stormvind.... ça ou vous parle autant qu'à moi hein ?) entrecoupés de séquences de vote aussi rébarbatives que soporifiques, est finalement désignée la meilleure chanson du concours, rien de moins. Et quel est le prix qui récompense le vainqueur ? Je vous le donne dans le mille : ... heu, ben en fait personne n'en sait rien...! Encore une énigme de ce bien étrange concours. Mulder et Scully sont sur le coup... Ha, si tout de même : le pays dont la chanson triomphe remporte le droit on-ne-peut plus enviable d'organiser le concours de l'année suivante. Ça fait envie non ?
    En résumé, il s'agit donc d'un banal concours de chant avec plein plein de participants.

    Humiliée régulièrement depuis maintenant 30 années consécutives, la France espère cette fois-ci laver pour de bon l'affront infligé depuis 1978 avec une régularité qui force l'admiration. Elle essaie donc de s'en donner les moyens en sortant l'artillerie lourde en provenance directe du front de l'Est.

    Il faut dire que la concurrence est très rude au pays de la chanson de variété et que nos impétrants n'ont peut être pas tout à fait saisi la mesure du défi qui leur est lancé : faire aussi bien que les autres. Et il faut reconnaître que la barre est haute, très haute, voire trop haute pour notre pauvre chanson française qui fleure bon l'accordéon, les fleurs bleues et les grands élans romantiques.
    Souvenons-nous ensemble de quelques perles intersidérales découvertes ces dernières années chez nos voisins eurovisionnesques.

    Je vais être gentil, je n'en citerai que deux.

    Nous sommes en 2006 et en direct sur France3. Après d'âpres négociations, tous les présentateurs refusant de collaborer à cette vaste farce (on dit que certains se sont même rongé le bras dans leur bureau pour échapper au supplice), Claudy Siar et Michel Drucker - punis pour avoir repris deux fois du gratin à la cantine - sont d'astreinte ce soir là. La Grèce vient d'asséner son redoutable "Everything", chanson joliette mais sans plus, interprétée par la très jolie Anna Vissi, vaporisant des fragrances sirupeuses de shamallows tièdes dans les chaumières, laissant sur son passage une moquette capiteuse de doux nuages bleus et roses. La chanson cul-cul-la-praline dans sa quintessence.
    Une fois passée la coutumière séquence des votes, c'est au tour de la Finlande de présenter son titre. Et la prestation ne laissera personne de marbre... Venu tout droit de la planète Zgrüütz (quatrième à gauche en partant de Proxima du Centaure, à moins que ce ne soit la huitième à droite... je ne sais plus bien) le groupe Lordi débarque sur scène. Êtres humains, animaux mutants ou gargouilles et chimères échappées d'une faille dimensionnelle ? Les téléspectateurs sont perplexes devant l'énigmatique prestation des hard-métalleux-gothiques qui va d'ailleurs aire sensation avec son tube "Hard Rock Halleluja" grace auquel la Finlande terminera... sur la première marche du podium !
    Dans le même temps la France, représentée par Corneille qui interprétait un très beau texte signé Pascal Sevran - dont on ne pouvait pas dire qu'il était exactement en phase avec les attentes du grand public, terminait péniblement à la 22° place... sur 24. D'ailleurs, j'adresse un petit avis de recherche : si quelqu'un sait ce que Corneille est devenu depuis cette date, qu'il me fasse signe. Non pas que Corneille me manque particulièrement, mais j'aimerai simplement savoir comment il a réussi à se reconvertir : s'il a ouvert une épicerie de quartier ou s'il vend des beignets sur la plage en été.

    Un an plus tard, nous sommes donc en 2007, et toujours en direct sur France3. C'est au tour de l'Ukraine, 18° participant, de présenter son candidat. L'Ukraine, ce fier pays au riche passé historique, berceau de l'Etat Slave occidental, gorgé de culture qui fleure bon le terroir, les instruments traditionnels et les chants folkloriques, va faire sensation. Sous les yeux incrédules des spectateurs déboule Verka Seruchka un drag-queen joufflu paré d'un habit de lumière argenté qui aurait pu être signé Paco Rabane, surmonté d'une énorme étoile de noël, et se trémoussant sur un air d'accordéon rythmé par de la techno hyper commerciale... On croit rêver ! Ce coup d'éclat reléguant le grotesque au rang de décoration pour supermarché hissera tout de même l'Ukraine à la seconde place. En face, la France représentée par les Fatals Picards finira à son désormais habituel 22° rang... sur 24.

    Quelle conclusion tirer de tout cela quant aux chances de Miss Lorraine ?
    Avant de vous livrer le fruit de mes réflexions, je vous propose de lire ensemble le premier couplet de la chanson que Patricia Kaas interprétera le 16 mai prochain à Moscou :
    S'il fallait le faire
    J’arrêterais la Terre
    J’éteindrais la lumière
    Que tu restes endormi
    S’il fallait pour te plaire
    Lever les vents contraires
    Dans un désert sans vie
    Je trouverais la mer
    (...)
    Il ne faut pas y passer trois plombes pour se rendre compte que ce texte n'est pas fait pour une musique pop ultra-branchée qui fera vibrer tous les dance-floors de la planète et par voie de conséquence qu'elle n'a qu'une chance infime de gagner. Hé oui, fini les années 70 où une mélopée roudoudou façon "L'oiseau et l'enfant" faisait chavirer les coeurs et chamboulait d'un coup d'un seul l'âme du plus rustres des bûcherons d'auvergne.
    Peut être Patricia Kaas a-t-elle décidé de mettre un point final à sa carrière en s'automutilant en direct devant des millions de téléspectateurs, s'infligeant une humiliation capable de provoquer instantanément une série d'orgasmes chez le plus trash des sado-maso ultra-hard-core, le genre qui ne bande que vautré dans des carcasses de porc en écoutant du Francis Lalanne, pieds et poings liés avec du barbelé militaire. Si quelqu'un a une explication rationnelle...

    Mauvaise foi à part (moi de mauvaise foi ??) vous aurez compris mon pessimisme sur les probabilités d'un dénouement heureux à cette histoire. J'ai en fait beaucoup de mal à comprendre comment une artiste comme elle a pu accepter de relever ce défi de l'impossible. Car de deux choses l'une : soit elle gagne et elle devient la nouvelle Jeanne d'Arc, soit elle échoue et c'est la disgrâce.

    A moins que...

    A moins que nos scientifiques n'aient mis au point l'arme ultime qui redonnerait à la France toute ses chances de remporter la victoire. Je veux bien entendu parler d'un générateur d'improbabilité infinie... (Qui a dit 42 ?) Mais c'est réellement improbable.

    Bref, ne soyez pas étonnés si vous croisez Miss "Mademoiselle chante le blues"à l'épicerie du coin durant vos vacances à la Grande Motte ou en train de garder des moutons en Haute Corse l'été prochain... Je vous aurai prévenus !

    9 février 2009

    Transhumance...

    4 commentairess
    Ce n'est pas encore tout à fait la saison des grands flux migratoires mais comme j'ai l'habitude de ne pas faire grand chose comme tout le monde, ben c'est maintenant que ça se passe... Après une tentative avortée il y a six ou sept mois de recréer une page perso sur un autre hébergeur, j'ai finalement pris l'initiative de déménager pour de bon.

    Pourquoi me délocaliser ici ?
    Plusieurs raisons à cela.

    Round 1 : les joies de la modularité

    Lorsque j'ai ouvert mon premier blog voici un an et demi, je voulais du simple, efficace, rapide et sans prise de tête. Les blogs c'est un peu comme la bouffe : du MacDo au grand restaurant étoilé, en passant par la brasserie du coin et la petite table sympa du quartier, tout le monde peut y trouver son compte. J'optais donc pour du fast-blogging qui m'a permis d'obtenir progressivement un résultat tout à fait sympa à moindre frais. Néanmoins, au fur et à mesure des mes billets, de mes envies, la dextérité venant, j'ai eu envie de moduler peu à peu mon espace, de l'aménager, de me l'approprier pleinement et d'en faire un petit nid douillet à moi. Mais c'est là que je découvrais les limites de la plate forme sur laquelle j'avais élu domicile. Car si le panel de possibilités offertes est assez impressionnant, il faut admettre que les esprits libres ne sont pas à leur aise dans ces blocs préconçus, empilables à loisir certes, mais dans lesquels la fantaisie ne trouve pas un terreau fertile à son épanouissement. N'appréciant que passablement la contrainte et préférant généralement maîtriser la situation, me retrouver en situation passive commençait à me taper sur le système.

    Round 2 : Raz le bol de "ça"
    "Ca" désigne la firme multinationale qui monopolise le secteur de l'informatique par divers logiciels et "utilitaires" dont votre bécane est certainement infestée. Optimisé pour tous les logiciels estampillés "ça", ma précédente page perso était inféodée aux desiderata des applications de "ça". Qui plus est, "ça" a récemment retripatouillé l'ensemble de son panel de "bidouillochose" (MeuSeuNeu et tout le saint frusquin) pour créer un système de réseau à la noix de coco inutile - un genre de sous-FaceBook pour ados prépubères - dont la principale conséquence a été d'accroître l'ostracisme des pages hébergées. Poster le moindre commentaire suppose une inscription préalable à je ne sais trop quoi, ce qui a pour conséquence fatale de décourager le chaland. Personnellement je peste comme un furet enragé devant mon écran lorsque l'insertion d'un commentaire est réservée aux membres du réseau. Essayez donc de laisser un commentaire dans un blog Skyr*ck par exemple, vous m'en direz des nouvelles . "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse". Je prends acte...
    En outre, les navigateurs autres que celui mis au point par "ça" - et FireFox en particulier que j'utilise quotidiennement - se voient systématiquement interdits d'accès à certaines fonctionnalités parfois aussi fondamentales que les options d'édition avancée ! Pire encore, si vous ne disposez pas de la toute dernière version du navigateur de "ça", le blog peut faire planter votre machine aussi aisément que si vous aviez nettoyé votre carte mère à l'eau savonneuse...

    Round 3 : Bah... j'ai pas trouvé de titre...
    Enfin, il reste un résidus de petites chose que je mets bout à bout ici, ne sachant trop quoi en faire.
    Depuis un certain temps, j'ai constaté que la plus part des blogs que j'aime bien lire ne sont pas hébergés par "ça"... Etrange étrange...
    Plus narcissiquement, j'ai constaté depuis que "ça" a repensé toute son architecture pour en faire une tentative peu ergonomique de réseau, une baisse très sensible de fréquentation doublée de l'absence de nouveaux visiteurs, autres que ceux disposant d'un compte sur "ça". Je ne peux pas me résigner à l'idée que cela vienne uniquement de moi (il y a sûrement de cela, mais tout de même !) et pense que la cause de cette désafection est ailleurs. Le coupable idéal, tout désigné : "ça", qui est certainement responsable pour sa part. Car oui, il faut être tout à fait réaliste, s'il m'est très agréable d'écrire n'importe quoi sur mon blog, savoir que de grands malades se font plaisir en me lisant n'est pas pour me déplaire. On a beau écrire d'abord pour soi même, on n'existe qu'à travers les yeux des autres ; le net ne fait que décupler ce phénomène.
    Enfin, c'est un échange épistolaire que j'ai eu durant la journée avec Matoo qui a produit le déclic décisif, alors que tel n'était pas l'objet de notre conversation... Bref, ce petit sursaut d'orgueil m'a conduit au billet que vous êtes en train de lire.

    Tout n'est pas encore au point sur cette nouvelle page, je n'ai pas encore passé toutes les fonctionnalités de mon nouveau chez-moi en revue, ni n'ai encore décidé de tous les nouveaux paramètres ou d'une charte graphique... le temps fera son oeuvre, je ne me soucie pas pour cela !

    J'éprouve néanmoins un petit pincement à l'idée de laisser derrière moi mon premier blog, dans lequel beaucoup de choses ont été écrites, sur lequel j'ai passé du temps et mis beaucoup de moi même, au-delà de ce que j'aurais pu imaginé lorsque je décidais de son ouverture. Car finalement je me rends compte que bloguer est avant tout une thérapie efficace contre tous les petits maux du quotidien, un exutoire fantastique pour qui a le goût des mots et le plaisir d'écrire.

    Puisse ce nouveau départ me conduire encore un peu plus loin que le précédent.

    Et puis vous pourrez toujours vous consoler en relisant les diverses choses que j'ai pu commettre jusqu'ici : je laisse l'espace actif, car il est des souvenirs que je désire conserver. Cela se passe par ici.

    5 Bonnes raisons d’aller voir "L’Etrange histoire de Benjamin Button"

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    Petite séance en salle obscure samedi soir en compagnie de mes acolytes habituels, Stéph & Laurent, Nadia, myself et Isa qui s’était adjointe à la bande de gai-lurons le temps d’un week-end pluvieux à Saint-Jean-de-Luz. Pas trop de choix pour cette charmante bourgade dont l’unique cinéma possède 2 salles proposant chacune un film par semaine. La sélection fut donc vite faite quoique le film ne fut pas en VO – sacrilège – mais vulgairement traduit en langue vernaculaire. Non… pas en basque, fort heureusement : en Français... 

    Je ne vous ferai pas l’affront de vous rappeler le prétexte du film : l’histoire extraordinaire de Benjamin Button qui – né atteint de tous les maux dont souffrent ceux qui ont atteint le crépuscule de leur existence – va rajeunir physiquement au fur et à mesure que Dame Nature opère son irréversible transformation sur le reste de l’humanité.

    Pourquoi devez-vous aller voir ce film ?

    Tout d’abord, 5 MAUVAISES raisons d’aller voir "L’Etrange histoire de Benjamin Button" :

    Mauvaise raison n°1 : C’est Brad Pitt qui tient le premier rôle. So cute…

    Mauvaise raison n°2 : Cate Blanchett est magnifique. So lovely…

    Mauvaise raison n°3 :  Tout le monde dit de ce fim qu’il est hyper-bien donc c’est sûrement qu’il est hyper-bien. CQFD !

    Mauvaise raison n°4 : Les effets spéciaux sont très réussits (Ouaaaaaah trop bien comme il est vieilli Brad Pitt !!)

    Mauvaise raison n°5 : C’est David Fincher qui réalise, CQFD … !

    Même si c'est un peu futile et facile comme ensemble d'arguments, en soi c'est déjà pas mal. Mais tentons d'aller un petit peu plus loin dans notre esquisse de critique. Car voici 5 vraies BONNES raisons d’aller voir "L’Etrange histoire de Benjamin Button":

    Bonne raison n°1 : Brad Pitt (So cute…) et Cate Blanchett (So lovely) sont magnifiques.

    Bonne raison n°2 : Les personnages secondaires sont bien brossés, attachants, solidement campés et irradient admirablement l’écran.

    Bonne raison n°3 : Visuellement c’est très beau, la photographie très réussie, les costumes et les décors ne souffrent aucun reproche, les effets spéciaux sont presque invisibles on y croit ! Le film recèle quelques scènes absolument splendides de poésie  dont je vous laisse découvrir la teneur, mais je ne résiste pas au plaisir d'en évoquer sommairement une, particulièrement belle, qui semble-t-il a marqué unanimement notre club des 5 : celle où Benjamin emmène son père mourant en bord de mer pour admirer un lever de soleil. C’est sans artifice, juste la force de l’émotion qui parle… On en redemande !

    Bonne raison n°4 : La bande sont est SOMPTUEUSE de bout en bout !! Arrrrgh … quelques accents debussystes par-ci, quelques harmonies ravéliennes par là… des tentatives de dialogue de temps à autre…  dans un esprit que j’ai trouvé très "français”" Que du bonheur !

    Bonne raison n°5 : Le film est VRAIMENT très beau, à tout point de vue : drôle, piquant, romantique, une fin idéalement lacrymogène… tout ce qu’il faut là où il faut. Sa notoriété n’est pas usurpée… Seul bémol s'il en fallait un : l'aller-retour un peu pesant entre le film et le récit qui en est fait, et à bien y réfléchir je me pose même la question de sa réelle utilité. Le rythme du film s'en trouve régulièrement rompu et ce sont autant d'occasions pour faire retomber la douce poésie vaporeuse dans laquelle on commençait à se lover agréablement.

    Bonne raison n°5 bis (oui, c’est une petite entorse à ce que j’ai annoncé in limine ^^) :  Les 2h40 que durent le film passent comme une lettre à la poste…  Que demande le peuple ? Du pain ? Voici des brioches !!


    Enfin, quelques répliques qui m’ont
    marqué, peut-être parce qu’elles entrent en résonnance avec des
    préoccupations qui me sont actuelles :

    " Rien ne dure "
    [C’est pourquoi il faut savourer chaque instant]

    " Je te souhaite d’avoir une vie dont on peut être fier. Et que si tu t’aperçois que ce n’est pas le cas, que tu auras la force de recommencer "




    6 février 2009

    Mon oeil !

    3 commentairess

    Petite variation débilitron d’une publicité trouvé ce soir dans ma boite à lettres…

    Monsieur DIABY
    Célèbre VOYANT MEDIUM, connu pour ses rutabagas de bois rapide et l'efficacité de ses cassettes vidéo. Résout beaucoup de problèmes même les plus désespérés, amour, retour immédiat de l’être cher, fidélité entre les clous rouillés en colère, protection contre les bazookas aux tantes, désenvoûtement rapide, chance aux cheveux longs alpins, clientèle dans le coléoptere, examen, problème de santé, arrêt de l’alcool, impuissance sexuelle, etc… travail 100% garanti, pouilleux et efficace. Reçoit sur rendez-vous de 8H à 19H. Ne soyez pas désespérés, chaque problème à une classification périodique apathique, nous la trouverons ensemble. L'excavation vous sourira. Résultat très rapide.

    Bon week-end !

    3 février 2009

    Episode 1 : Astrid le hamster tétraplégique de l'arrière train

    1 commentaires
     

    Les aventures trépidantes de Astrid,

    le hamster tétraplégique de l'arrière train

     

    Episode 1 :

     

    Astrid, le hamster tétraplégique de l'arrière train

     

    Prologue

     

    « Le lendemain du quatrième jour où il avait créé des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit, Dieu, qui s'était un peu laché sur la Margarita et la Libanaise, décida de s'amuser un peu avec la création. Après avoir réfléchi longuement et s'être gratté les moustachesà de nombreuse reprises (hé non, contrairement aux représentations naïves de l'iconographie populaire, Dieu ne porte pas une belle longu e et soyeuse barbe blanche, mais bel et bien une fière moustache, soigneusement brossée soit dit en passant, noire d’ébène. Nous tenions à ce que la vérité éclate aux yeux du monde - c’est désormais chose faite), revérifié la théorie fractale des métacordes à diametroscopie convergente (théorie non encore découverte par nos géniaux savants et qui devrait révolutionner la culture des pissenlits sous serre en milieu marécageux) et rationalisé la recette des pancakes à la crème de castor, Dieu créa diverses créatures stupides telles que le phytochondron laineux, la marmouche cendrée, Larusso, Lââm et la girouflette hydorcéphale rieuse. Mais finalement, au bout de quelques gratouillages de moustaches supplémentaires, il se rendit compte de l'inanité de ces bébêtes, se ravisa et créa ce chef-d'oeuvre absolu du règne animal : le hamster.

    Et Dieu vit que cela était bon.

    Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le cinquième jour. » 

    Toute ressemblance avec des faits, des lieux et des personnages existants ou ayant existé, serait totalement fortuite.

    Ou pas...

     

    * * *

    Blotti derrière sa touffe de paille et les menus barreaux de sa cage en plastique jaune, Astrid menait bon-an mal-an sa petite vie insipide de rongeur facétieux. Itinérant de sa roue cage qui fait « krrrrrrrrrrrrrr » à la gamelle à friandises régulièrement remplie par ses heureux propriétaires – la famille Cabécou - Astrid ne rêvait que d'une chose : conquérir le monde. Mais c'est un tout autre sors que le Destin lui avait réservé, bien loin des immenses steppes de l'asie centrales et des vastes villes où pullule l'activité humaine. Ses deux membres arrières à jamais engourdis par les méfaits d'un matou un peu trop gourmand qui lui avait asséné un redoutable coup de patte en prélude à ses canines acérées, et des crocs duquel il avait réchappé de justesse grâce à l'irruption providentielle de Noémie, la cadette, hurlant à la mort parcequ'elle s'était collé un chewing-gum dans les cheveux, Astrid avait dû revoir ses intentions dominatrices sévèrement à la baisse et limiter son royaume aux quelques centimètres-carrés de son antre plastifiée. Maigre revanche pour un esprit conquérant de son espèce... Il n'était pas très malheureux en réalité. Mais pas très épanoui non plus. Ses journées se limitaient à quelques galipettes acrobatiques dans la roue cage, se remplir la panse, essaimer quelques crottes par-ci par-là, et faire la sieste dans la paille, contemplant d'un oeil résigné le vaste monde observable à travers les barreaux de sa cage : le salon de la famille Cabécou et un bout de verdure à travers une lointaine fenêtre donnant sur la rue. En fait il lui arrivait même de penser au suicide : se livrer tout entier à l'estomac d'un matou affamé, se jeter héroïquement dans un mixer en marche, ou sauter dans la gueule béante de l'aspirateur... ce ne sont pas les idées qui manquent. Néanmoins, son handicap le privant d'une grande partie de sa mobilité, c'est déjà à grands frais qu'il se hisse en haut de la mezzanine de carton aménagée en haut d'un rouleau de papier WC vide. Alors, de là à tenter des exploits pareils... Astrid se contentait donc de sa pathétique petite vie peinarde de hamster. 

    De façon tout à fait incidente, et avant d'aborder à proprement parler les aventures trépidantes de Astrid, notre hamster tétraplégique de l'arrière train, nous tenons à rassurer nos lecteurs.

    Oui, vous avez bien lu : nous parlons de Astrid au masculin. Car contrairement aux apparences, Astrid n'est pas une femmelle hamster mais bien un mâle, et même sacrément gâté par la nature. Il aurait certes préféré arborer le nom de grands héros de l'histoire dont on raconte encore aujourd'hui les exploits dans les livres : Alexandre, César, Charlemagne ou Napoléon, mais encore une fois le Destin en avait décidé autrement par le truchement d'une idée saugrenue de Noémie la peste qui voulait absolument baptiser le petit animal Astrid, en hommage à sa poupée préférée disparue inopinément dans un accident d'essoreuse meurtrière. On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille...

    Mais venons en à nos moutons... enfin, ... à notre hamster.

    Ce jour là était on ne peut plus ordinaire pour Astrid, c'est à dire d'un ennui assommant. Pourtant, Astrid ne le savait pas encore, mais sa bonne étoile allait briller intensément comme jamais bonne étoile avait brillé au firmament d'un rongeur.

    A suivre…