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  • 27 août 2013

    Une rencontre à Paris et le coming-out fait à ma mère

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    Jeudi matin en me levant, j'avais conscience que le week-end qui s'annonçait serait déterminant. Pourtant, quelque intenses que fussent mes certitudes, je n'imaginais pas que l'arbre serait chargé d'autant de fleurs, promesses d'autant de fruits.

    Pour remettre les choses dans leur contexte, ce week-end était celui de la rencontre avec ce garçon avec qui je discute depuis deux ans. Nous avions décidé de profiter de sa venue en France pour concrétiser cette relation épistolaire. Aussi jeudi matin je prenais le train pour Paris, la boule au ventre comme un ado de quinze ans qui aurait eu son premier rendez-vous.

    Je ne me rappelle pas avoir jamais été aussi nerveux. À tel point que quelques minutes plus tôt j'avais failli exploser en larmes en voyant le métro tarder et l'heure pour mon train approcher dangereusement alors que je n'étais toujours pas monté à bord. Je ne pouvais pas rater ce train. Non, pas celui-là. L'idée m'en était plus qu'insupportable. Vous n'imaginez pas mon soulagement d'avoir pu monter quelques secondes avant que le chef de gare ne siffle le départ ! Ça y était, j'étais en route.

    Dans le train j'échangeais quelque mots avec un ami qui connait personnellement celui que je devais rencontrer et qui l'avait recueilli la veille à l'aéroport : "C'est vraiment un mec bien. Fonce"... Je ne remercierai jamais assez l'auteur de ces sept mots dont j'apprendrai quelques jours plus tard qu'il avait dit exactement la même chose à celui qui, de son côté, brûlait de me rencontrer.

    J'arrivais à Paris en panique, oscillant entre un sourire béat et une profonde envie de pleurer. Un truc totalement dingue. Chacun de mes pas vers ma destination renfonçait cette sensation d'euphorie mêlée de vertige.

    La rencontre elle même fut extraordinaire... J'ai passé cinq jours fabuleux avec un garçon absolument merveilleux, exactement tel que je me le représentais. La même joie de vivre, la même folie douce, le même sourire, et cette immense douceur dans laquelle je me suis laissé bercer jusqu'à l'ivresse... Un coup de foudre réciproque. Je crois que jamais je n'ai autant craqué pour un garçon.

    Lundi après-midi, la séparation devant le métro de Bréguet-Sabin fut horrible. Le voir fondre en larmes m'a totalement bouleversé. Hier soir j'avais envie de pleurer toutes les cinq minutes et je ne pensais qu'à lui.

    Sur le chemin du retour, installé dans mon Paris-Toulouse, me sont revenues en mémoire les paroles d'une chanson de Brigitte Fontaine, "Conne" : 
    Je suis malheureuse ! parce que je suis conne !
    Et parce que le monde est con !(...)

    Je suis passée à côté de l'amour, 
    l'amour 
    Quand il s'est présenté à moi 
    Avec sa Mercedes rose bonbon 
    Et sa poitrine nue et dorée
    Je l'ai laissé sur le bord de la route
    Et je suis montée dans une 2CV pourrie
    Où y'avait un chien qui puait 
    Conne !
    Et moi ? N'en avais-je pas marre de ma deuch pourrie et de ce chien qui pue ? N'était-il pas temps de monter dans la merco rose bonbon qui passe en ce moment même à côté de moi et de prendre le large ?

    Aussi, de retour à Toulouse, une évidence s'est imposée violemment à moi. Je ne pouvais plus me taire. Je ne pouvais plus mentir à mes parents en disant que j'allais simplement passer un week-end chez des amis alors que je suis allé rencontrer un garçon avec qui je discute depuis deux ans. Je ne pouvais plus leur mentir  en disant que j'allais simplement passer quinze jours à Montréal alors que j'ai prévu d'aller voir celui qui pourrait, dans un monde idéal - j'y reviendrai - devenir un jour leur gendre. Car, oui, nous avons déjà programmé de nous revoir tantôt au Canada en novembre.

    Le moment était venu, je m'en sentais la force. C'était là, prêt à sortir, cette boule dans la gorge qu'il me fallait vomir coûte que coûte, porté par ces sentiments très forts et par l'émotion intense procurée par cette rencontre.

    J'ai donc fait  mon coming-out à ma mère, pour commencer. Mon père viendra ensuite.

    Après le repas de midi, pendant qu'elle me parlait de choses dont je n'avais que faire, activité dans laquelle ma mère excelle, je l'ai interrompue un peu brutalement, et je lui ai dit. Je lui ai dit que ce week-end je n'étais pas qu'allé voir des amis, mais que j'étais surtout allé rencontrer pour la première fois quelqu'un avec qui je discute sur internet depuis deux ans.
    - Une fille ? 
    - Non. 
    - ................ un garçon ?
    - Oui. 
    - ..................mais tu es...? 
    - Oui...
    Elle a versé une petite larme, je l'ai pris dans mes bras. On a un peu parlé, elle m'a posé quelques questions. Sa réaction fut magnifique, malgré son émotion manifeste. Je lui ai parlé de celui que j'étais allé rencontrer, pour la rassurer un peu. Je lui ai dit à quel point c'était un garçon formidable. Je me suis surpris par ma facilité de lui parler de tout cela. Je ne me savais pas autant à l'aise. Cela m'a fait du bien.
    Elle m'a dit merci...

    Je suis encore un peu étourdi, mais voilà, la glace est brisée. Dorénavant, elle sait, et le reste de la famille suivra progressivement. Et je n'aurai bientôt plus peur de leur présenter quiconque. Je ne réalise pas encore ce que cela va changer concrètement dans ma vie, mais je crois que c'est une muraille gigantesque que je viens de faire sauter de mes fortifications. Il me manquait juste un bon détonateur ; il me l'a procuré.

    Un peu plus haut j'ai écrit que, dans un monde idéal, un monde dans lequel Montréal ne serait pas à 6000 kilomètres de Toulouse, ce garçon aurait pu être beaucoup plus qu'un ami. Il est vrai qu'il représente tout ce que j'aime chez un garçon, intellectuellement comme physiquement. Fidèle à mes travers habituels, je me suis beaucoup laissé emporter par mes émotions aujourd'hui et me suis laissé errer dans des projets potentiels totalement fous dont j'ai même fait part à certains amis intimes qui m'ont apporté un soutien qui n'a fait que confirmer toute l'affection que je leur porte.

    Mais, parallèlement, au fond de moi, résonnait la voix de cet ami qui m'avait comparé à une forteresse cathare et conseillé de lâcher prise. Lâcher prise, certes, sans perdre les pédales. La folie, ou la raison ? Les deux Monsieur le Président. Mais dans une juste mesure.

    Un peu plus tard dans la journée, ce beau garçon venu du grand nord et moi nous sommes appelés. Cela m'a fait du bien, comme à chaque fois. Je lui ai raconté mon coming-out. Je lui avais d'ailleurs annoncé le matin que j'allais le faire et il m'y avait encouragé.

    Nous avons longuement discuté, pendant plus d'une heure. Au fil de la conversation, armé d'une expérience de vie plus riche que la mienne, il s'est montré plus cartésien que moi, avec raison. Et je l'en remercie du fond du cœur. Contrairement à ce dont j'essayais encore de me convaincre ce matin, en l'état actuel des choses, lui et moi ne serons jamais des chums. Oui notre rencontre fut formidable, oui on s'apprécie énormément, oui on se porte une affection considérable, mais si beau soit le rêve, et malgré l'infinie tendresse que nous nous portons mutuellement, il faut être réalistes : la distance ne permet rien. Et nous en sommes tous les deux profondément désolés.

    C'est drôle car il y a quelques semaines, c'est lui qui craignait de se mettre dans de pareils états, et moi qui lui avait tenu le discours inverse. Décidément la fatigue n'aide pas à avoir les idées claires face à un déluge d'émotions. Putain, je me suis vraiment laissé porter à la dérive...

    Alors, que restera-t-il de tout cela ?

    Assurément beaucoup de choses. Des souvenirs merveilleux de Paris, une rencontre rare qui sera le point de départ d'une amitié magnifique. D'ailleurs vendredi je pars à nouveau le rejoindre pour le week-end à Angers, et nous avons déjà prévu de nous revoir en novembre, cette fois chez lui, à Montréal.

    Et par dessus tout, il restera à jamais ce pilier qui a su me bouleverser comme jamais et grâce auquel j'ai trouvé la force d'amorcer un nouveau grand pas dans ma vie, celui de mon coming-out à ma famille. Rien que pour cela, je lui dois une reconnaissance éternelle.

    Aujourd'hui, j'ai fait mon coming-out à ma mère.

    Aujourd'hui, j'ai fait mon coming-out à ma mère...


    18 août 2013

    Un peu de repos

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    Hier soir, en rentrant chez moi harassé après une nouvelle journée au bureau passé à mettre un point final à un travail urgent que je ne voulais pas faire attendre, je me suis allongé sur le lit, dans le simple appareil d'un boxer blanc. 

    Pointant aussitôt le bout de ses moustaches, le chat, de sa démarche indolente, s'en est venu ronronner sur ma poitrine. Bercé par la mélodie féline, dans l'écrin capiteux du jour tombant éparpillant ses éclats d'or à travers la fenêtre entrouverte, je me suis senti plonger sans retenue dans les eaux placides des bains de Morphée, un océan de bien-être dont la volupté m'enveloppa complètement. Je me suis endormi. Profondément.

    Voici venu le temps du repos, quelques jours de vacances. 
    Enfin...



    15 août 2013

    La photo du Mois : "Un objet"

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    Bonjour tout le monde ! Nous sommes le 15 Août, c'est donc le jour de La Photo du Mois !

    Chaque mois les blogueurs participants publient une photo en fonction d'un thème donné. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants, le 15 de chaque mois, à midi, heure de Paris.

    Ce mois-ci le thème nous est proposé par Gizeh et il s'agit de : Un objet.

    J'ai choisi un petit objet, que j'ai presque toujours avec moi et qui, lorsque je le regarde, me fait puissamment voyager. Un petit morceau d'évasion de quelques centimètres carrés.


    Il s'agit d'un morceau de papier amaté qu'une amie m'avait ramené du Mexique, quelques mois avant que je ne m'y rende moi même. 

    Le papier amaté est un papier fabriqué à partir d'écorces d'arbre. Autrefois, les Mayas et les Aztèques utilisaient ce procédé pour créer des livres. Cette technique si spécifique s'est perpétuée à travers les siècles. Il se fait en séparant l'écorce extérieure de cactus, de roseaux ou de "Maguey" (plante utilisée à la fabrication de la Tequila), de son écorce intérieure. La fibre végétale est alors mise à tremper, bouillie dans de l'eau. De l'eau de chaux ou de soude est ajoutée sur la fibre avant d'être rincée. Ces fibres sont ensuite disposées sur une surface dure, croisées en double épaisseur. Elles sont battues afin d'être homogénéisées. Est enfin enduit une couche de chaux ou d'amidon afin d'obtenir une surface lisse, propre à être peinte. 

    Celui-ci est orné d'un motif traditionnel venu des Mayas, un oiseau aux couleurs vives. Il a naturellement trouvé sa place dans mon agenda où m'offre un peu de soleil. 

     Quel objet auront choisi les autres participants à la Photo du Mois ? Il n'y a qu'un moyen de le savoir !

    Agnès, Akaieric, Alban, Alexinparis, Alice Wonderland, Anaïs and Spip, Ann, Anne, Arwen, Aurélie Ménard , Ava, Bestofava, BiGBuGS, Blogoth67, Calamonique, Cara, Carnets d'images, Caro from London , Caterine, Cathy, Cekoline, Céline in Paris, CetO, Champagne, Chat bleu, Cherrybee, Chloé, Christelle, Christophe, Claire's Blog, Coco, Cocosophie, Cricriyom from Paris, Dame Skarlette, DelphineF, Djoul, E, El Padawan, Eloclemence, Elodie, Eurydice, Fanfan Raccoon, François le Niçois, Frédéric, Isa, Galinette, Gilsoub, Giselle 43, Gizeh, Guillaume, Happy Us, Hibiscus, Homeos-tasie, _Hypeandcie, Isaquarel, J'adore j'adhère, Josiane, Julie, Kia909, KK-huète En Bretannie, Kob, Krn, La Dum, La Fille de l'Air, La Messine, La Nantaise, La voyageuse comtoise, Lau* des montagnes, Laulinea, Laurent Nicolas, Lavandine, Lavandine83, L'Azimutée, Les bonheurs d'Anne & Alex, Les voyages de Lucy, Louisianne, Lucile et Rod, Lyonelk, M.C.O, magda627, Mamysoren, Marie-Charlotte, Marmotte, Mathilde, Mes ptits plats, Meyilo, MissCarole, Monptitboudoir, Morgane Byloos Photography, Nicky, Nie, Ori, Oscara, Photo Tuto, Pilisi, Pixeline, Renepaulhenry, scarolles-and-co , Sephiraph, Shoesforgirls, Skipi, Solveig, Sophie Rififi, Stephane08, Testinaute, Thalie, The Parisienne, The Singapore Miminews, Thib, Tuxana, Un jour, une vie, Une niçoise, Violette, Viviane, Wolverine, woocares, Xoliv', Zaza.

    9 août 2013

    La Forteresse Cathare

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    Tu t'es construit tellement de mécanismes de défense que tu es une forteresse cathare : ceux qui passent dans la plaine te voient, se disent : "Houla, surtout n'allons pas nous y risquer tellement c'est inaccessible" et passent leur chemin, de peur de l'affronter.

    Telles sont, dans leur transcription à peu près fidèle, les paroles d'un ami l'autre jour au téléphone. Une longue conversation qui a duré une heure, comme j'en ai peu eu depuis longtemps et qui, pourtant, fait tellement de bien. Pouvoir se livrer à cœur ouvert, en toute confiance, à une oreille que l'on sait attentive et compréhensive, sans crainte de jugement, voilà une chose qui m'est, en réalité, rare, et d'autant plus précieuse. 

    Oui, j'avais besoin de vider un peu mon sac, trop lourd à porter pour les reins d'un seul homme, si Tambour Major soit-il. Quelques personnes l'ont compris, et se sont manifestées en conséquence, chacune à sa manière. Ce sont des choses que je n'oublie pas...

    Car en effet, depuis quelques temps, quelques mois, cela ne va pas très fort. Les causes en sont nombreuses (oserais-je dire innombrables ?) et pour certaines parfaitement identifiées. Des soucis au boulot, un manque total de visibilité professionnelle à court terme doublée d'une certaine insatisfaction intellectuellement lignifiante, quelques soucis de santé, beaucoup de fatigue physique, un océan d'épuisement moral, un désert sentimental asphyxiant, voilà la coupe que je bois chaque jour jusqu'à la lie. Je m'emploie d'ailleurs ardemment à lui trouver une solution efficace et viable mais, jusqu'à présent, mon arsenal stratégique de fortifications, douves, meurtrières et autres ponts-levis me permettaient de préserver un semblant d'équilibre apparent. C'est d'ailleurs étonnant comme je parviens à tromper mon monde par cette sûreté granitique affichée qui cache en réalité un puits abyssal de doutes quasi-constants. Lorsque la voûte en plein cintre masque un château de cartes.... Au fond, l'attaque étant la meilleure stratégie de défense, tout cela est fort logique. 

    Quitter ma zone de confort et faire un peu de place à autre chose. Un peu d'imprévu, un peu de fantaisie, un soupçon d'insouciance, un zest de lâcher prise. Relâcher un peu la bride de tout, pour ne plus avancer en apnée. Vaste programme...

    Hier soir, en ayant particulièrement ras-la-cuve de ma journée, je m'en suis allé me promener en ville en sortant du boulot. Il faisait très bon et très beau. Cela m'a fait beaucoup de bien, je crois que je souriais un peu. Au détour d'une rue, par un hasard que seul le Destin - ou le plus grand des hasard - peut expliquer, j'ai croisé sur ma route deux charmants garçons de ma connaissance qui marchaient ensemble. Nous avons discuté un peu. J'ai eu beaucoup de plaisir à bavarder avec eux, et surtout à revoir plus longuement l'un des deux qui présente à mes yeux bien des charmes.

    Cela commence peut-être tout simplement par là...

    Quitter ma zone de confort donc, prendre les difficultés une par une avec un minimum de recul, et surtout baisser sérieusement les armes. Ce n'est pas simple. Mais ce n'est pas insurmontable. 

    Rome ne s'est pas faite en un jour. Tambour Major non plus...