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  • 22 juillet 2014

    Aller de l'avant - Un an après

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    Il y a quelques jours, Aerials33 et Tto discutaient, entre autres choses, de la mort des blogs. Je ne vais pas refaire le débat ni même essayer de le trancher, mais une phrase m'a interpellé de cet échange, selon laquelle le déclin des blogs serait consécutif à une certaine paresse des blogueurs eux-mêmes. 

    Et je dois dire que, me concernant, c'est assez vrai. Certes ce n'est pas l'unique raison, j'en conviens, mais tenir un blog et l'alimenter suppose un certain travail (oserais-je parler d'effort ?) qu'il est bien commode de régulièrement ranger aux oubliettes car, au fond, rien ne nous oblige à bloguer, sinon - dans mon cas - le plaisir.

    En faisant du ménage sur mon blog, je suis retombé sur ce brouillon inachevé. Il remonte à juillet 2013. C'était il y a un an.
    "Je n'aime pas les lendemains de week-end. Ce boisseau d'heures épineuses à l'ambiguité malsaine qui nous partagent entre joie et nostalgie. D'un coté la réminicence moelleuse des moments passés, l'or vibrant des souvenirs amoncelés et l'espoir rayonnant des fois prochaines entourés d'êtres qui nous sont chers. De l'autre, le vide nauséeux de cet après, où les rêves s'arrêtent pour laisser place au quotidien granuleux. 


    Le week-end, une parenthèse bienfaitrice qu'il est sain de renouveler le plus tôt possible. Au fond, je sais que cela ne tient souvent pas à grand chose. Une pointe de folie sauvage qu'il nous faut renoncer à apprivoiser. Ce sont nos folies qui nous font avancer..."
    Ca me fait drôle de relire cette ébauche. Et la première chose qui m'a frappé, c'est son ton passablement mélancolique, preuve manifeste que je n'allais pas très bien.

    Je me souviens de ce mois de juillet-là. Professionellement parlant, ce n'était pas vraiment glorieux. Après avoir fui un pervers narcissique qui me traitait comme une sous-merde, je croyais avoir trouvé asile chez quelqu'un de bien. Malheureusement pour moi, nos relations se sont très rapidement dégradées. Je l'ai quitté quelques mois mois plus tard sans regrets aucun. Je suis sorti de ces deux mauvaises expériences plutôt abîmé, au point de me plonger dans d'insondables remises en question. Aujourd'hui encore, je garde certains stigmates de cette époque de grande déprime et de mal-être.

    Et puis vint cet électrochoc. Que dis-je : cet impact météorotique qui est venu tout faire exploser dans ma vie...

    Un an après, hé bien... je ne sais pas trop par quel bout commencer !
    J'ai entrepris un virage interdimensionnel dans ma vie et pour l'instant, je ne regrette rien. Tout n'est pas simple, tout n'est pas rose chaque matin. Le moral oscille souvent entre une forme d'euphorie béate et et un profond découragement doublé d'une envie sanguine de tout foutre en l'air. Mais non...

    Et puis certains jours, d'excellentes nouvelles arrivent. Des efforts sont récompensés. Les pièces d'un immenses puzzle prennent leur place et s'ajustent. Lentement mais sûrement. De jolies fondations pour des lendemains meilleurs.

    Il me reste encore du chemin à parcourir et je sais que je n'ai pas encore fini d'en découdre avec l'administration, mais je veux y croire, jusqu'au bout.

    Ce sont nos folies qui nous font avancer. 

    19 juillet 2014

    Bonheur funèbre

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    De mes deux grands-pères, je n'en ai connu qu'un seul, que nous appelions Papi. Il habitait, avec ma grand-mère, à quelques pas seulement de chez nous. De ce fait, nous le voyions tous les jours, soit qu'il venait nous chercher moi et mon frère à l'école, soit que nous passions lui faire la bise en rentrant le soir.

    C'était un personnage singulier mon grand-père. Un homme de la terre, dur et âpre comme celle, argileuse, qu'il cultivait dans cette plaine de Garonne où j'ai grandi. 

    Il ne prêtait guère attention à son allure, ayant souvent un accoutrement négligé, vêtu d'un invariable pantalon de velour côtelé marron et de sandales en toile rafistolées. Lui, passablement rustre, s'en foutait. Ce n'était pas son problème. Ses affaires marchaient, même très bien, et c'était bien là l'essentiel. Il savait en revanche se faire élégant pour les grandes occasions, dans un grand écart stylistique dont il avait le secret.

    Je ne me souviens pas de l'avoir entendu rire souvent. Au contraire, je me rappelle très bien de ses tonitrunats accès de colère qu'il deversait froidement en un ouragan de décibels. "Mais, taisez-vous !" tonnait-il régulièrement le dimanche du bout de la table qu'il présidait, alors qu'il écoutait son émission politique à laquelle je ne comprenais strictement rien. "Bon Dieu alors, c'est pas possible...!"

    Combien de fois ai-je vu ma mère rentrer en pleurs après s'être fait copieusement injurier pour une broutille ? Attablé à mon bureau, la fenêtre ouverte, le mercredi après-midi, pour faire mes devoirs, je me souviens très distinctement de l'écho de ces épisodes qui me le rendaient particulièrement antipathique au point de parfois redouter d'avoir à le croiser.

    Lui et ma grand-mère se disputaient tout aussi régulièrement. Elle partait alors s'enfermer dans sa chambre - ils faisaient lit à part - prétextant un mal de tête. C'est du moins l'argument qui nous était servi lorsque nous allions les voir et que mon grand-père se trouvait seul dans la cuisine, impassible. 

    Seul le travail manuel trouvait gràce à ses yeux. Aussi préférait-il nettement mon frère, peu porté sur les études et qui trouvait toujours un prétexte pour le rejoindre dans les champs, sur les tracteurs. Mes penchants littéraires et musicaux l'indifferaient au plus haut point. Lire ? Une activité de fainéant... Il ne manquait d'ailleurs pas de me le faire savoir, dès mon plus jeune âge, en dénigrant ouvertement mes heures plongées dans un bon bouquin. De là vient probablement cette forme de non-amour que je lui portais, symétriquement opposée à l'affection inconditionnelle que mon frère lui vouait, et qu'il recevait en retour de cet homme aux cheveux totalement blancs.

    Non, ce n'était pas un personnage qui m'inspirait une franche sympathie, quoiqu'il fut mon grand-père et malgré la tendresse naturelle que se portent mutuellement les membres d'une même famille. 

    Il faut croire que j'étais le seul à avoir développé cette forme d'indifférence et je ne puis dire aujourd'hui quel était l'état de ses sentiments à mon égard. Plusieurs fois ma mère m'a dit qu'il serait fier de moi et de ce que je suis devenu, de ma profession de notable et des belles fréquentations du grand monde qui sont parfois les miennes. Peut-être... 

    Le jour de son décès, il y a plus de vingt ans, fut un véritable drame, même si la dégradation de son état de santé laissait prévoir l'imminence funeste. Le patriarche s'en était allé, et avec lui tout un pan de l'histoire familiale. Personnage connu dans tout le département, l'église du village pour ses funérailles fut aussi bondée qu'un soir de Noël. Même notre vieil ouvrier, qui avait travaillé pour lui pendant quarante ans, était venu le saluer la larme à l'oeil, avant son ultime départ.

    Plus tard, dans la soirée de cette journée qui se voulait sombre, ma mère, en pleurs, me fit un reproche alors que je flânais sur le trottoir devant la maison :
    - On dirait presque que tu es content...
    Le plus terrifiant dans cet histoire c'est que, à cet instant précis, je l'étais vraiment.

    16 juillet 2014

    La radio des blogueurs de l'été 2014

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    Mon premier été Montréalais. C'est une sensation assez étrange de voir s'égrener le fil des saisons, manifestation tangible du temps qui passe, dans un pays qui n'est pas le sien, loin des siens et de ses amis. Certaines lumières, certains bruissement du vent dans les feuilles, certains instants de vent doux dans le silence d'une rue ensoleillée, me rappellent Toulouse à la même époque, sa douceur de vivre, ses tintements de verres, ses rires perdus dans les ruelles.

    Je ne me lasse pas de parcourir Montréal, particulièrement en vélo, le nez au vent. Il faut dire que la ville est très bien aménagée pour la petite reine. Les nombreuses pistes cyclables sont, aux heures de pointe, de véritables cycloroutes. Des chenilles de vélos filent le long des rues en un balet ponctué de stops et de feux rouges que toute la colonie respecte comme un seul homme. Indéniablement, et malgré ses dimensions, Montréal possède un agréable visage humain.

    Pour en venir au sujet premier de ce billet, ma petite souris préférée a toqué à ma porte pour participer, comme l'an passé, à la radio des blogueurs de l'été 2014 de Lolobobo.

    Vaste question que celle du choix : sur quel morceau jeter mon dévolu ? La règle est terrible car il n'en fat qu'un.

    Mon choix de l'été aura une saveur hautmement locale puisque je m'en vais vous faire écouter  We Exist du groupe indépendant originaire de Montréal Arcade Fire. Le titre est bon, et clip vraiment fort. J'ai pris une grosse claque.



    Et maintenant, voyons ce que Glimpse, François et Chris ont entre les oreilles cet été.
    Les règles du jeu sont .


    écoutez la radio des blogueurs