Je n'avais pas parlé avec mon ex québécois depuis assez longtemps. Je veux dire vraiment parler, avec une conversation de fond. Pas simplement prendre des nouvelles l'un de l'autre, comme nous le faisons assez régulièrement.
Depuis mon notre séparation et mon retour à Toulouse, nous nous étions revus voici trois ans, lorsqu'il était venu en France avec son mari. Comme je l'écrivais à l'époque, ces retrouvailles devaient être une clé, l'amorce d'une réconciliation de moi-même avec un passé sur lequel j'avais plus ou moins inconsciemment mis une chappe de granit. On avance beaucoup mieux en ne regardant pas trop derrière soi.
Malgré le temps passé depuis lors, je n'étais pas en paix avec certaines choses. En particulier avec les circonstances de mon départ qui lui ont brisé le coeur. Alors, profitant d'une de ces conversations un peu rôdée où chacun tient son rôle, je le lui ai dit. Je ne sais pas si c'était le bon moment lorsque j'ai décidé de le faire samedi dernier, mais il fallait que l'on en parle, que l'on soulève les tapis une bonne fois pour toutes et que l'on fasse le ménage bien dans les angles.
Nous nous sommes donc parlés et dit des choses assez fortes sur des sujets parfois très intimes, avec tout le recul nécessaire sur ces sujets. Cela m'a, cela nous, a fait du bien de crever les derniers abcès et d'anéantir définitivement les dernières zones d'ombre restants entre nous. Être au clair avec soi-même et avec les autres. Dire, parler et ne plus fuir droit devant en courant. Prendre le temps de s'arrêter, pour mettre un peu d'ordre dans sa vie.
Aujourd'hui, je peux dire que je suis en paix avec cette période de ma vie, qu'elle est mienne et que ces jolis souvenirs ne cachent pas de flèche empoisonnée mais bien des êtres qui m'ont été chers et dont l'absence me manque parfois. Nos rires, nos bons mots, nos soupers arrosés, et mille autres choses que nous partagions.
Je sais à présent que je retournerai un jour à Montréal.
L'esprit tranquille et le coeur léger .