Car, après l'avoir cogité entre deux verres de bordeaux, tout mariage répond à des canons scientifiques, une sorte de Grande Loi Universelle du Mariage, qu'une étude sociologique un peu plus poussée pourrait sûrement confirmer. Le mariage auquel j'ai assisté n'échappe pas à ce senario...
Je devais prendre avec moi une amie de la fac, que j'avais perdue de vue depuis 2 ans et peut-être aussi mon boulet parce que mon boulet n'a pas le permis et qu'il était possible que les amis (les vrais) avec qui il devait partir ne puissent finalement pas venir au mariage en raison d'obligations professionnelles de dernière heure. Fort heureusement, ces "amis" ont pu se libérer et c'est délivré de ce fardeau inutile que je prennais la route avec ma passagère.
C'est un élément indiscutable de la Grande Loi Universelle des Mariages : les mariages ont toujours lieu quelque part entre le diable Vauvert et le trou-du-cul du monde... Se munir d'un GPS n'est pas une précaution superflue, non seulement pour s'y rendre, mais aussi et surtout pour en revenir ! Car je vous assure qu'en pleine nuit et un repas un minimum arrosé plus loin, nos repères ne sont plus les mêmes. J'ai toujours en mémoire le retour hasardeux dont j'ai été l'otage en août dernier (n'est-ce pas Anouck ? ^^).
Bref, là encore, la cérémonie se déroulait dans un patelin portant le doux nom de Sainte Radegonde, connue pour son très fameux miracle des avoines (si si, je vous assure !! voyez donc Sainte Radegonde, sa vie, son oeuvre en cliquant ici).
Les curés, il en est de toutes les sortes : jeunes, vieux, moches, beaux, libéraux ou intégristes, souriants ou aigris, pince sans rire ou pudibonds... toutes les combinaisons sont possibles. Lorsque j'écrivais plus haut que ma passagère à l'allée avait été plus bavarde qu'une pie passée au sérum de vérité, le manque de superlatifs se fait cruellement ressentir lorsqu'il s'agit de ce prêtre là... Je crois qu'il n'a jamais laissé plus de 1,3 seconde de silence, couvrant d'un soliloque ronflant l'heure et demi qu'à duré la messe. Incroyable... !
Quoique bavard, notre homme n'en a pas moins dirigé l'affaire avec dignité et recueillement – certes relatif - de bon aloi, c'est au moins ça. Je ne ferai aucun commentaire sur la partie musicale qui fut irréprochablement exécutée sur un Farfisa entrée de gamme des années 80. Les initiés compatiront à mon supplice.
Après la messe arrive toujours, Grande Loi Universelle des Mariages oblige, le moment le plus redouté dans un mariage car sa durée peut aller de quelques dizaines de minutes à plusieurs heures : l'entracte précédant le vin d'honneur.
Généralement on sort de l'église, on s'asperge de riz ou de confétis géants, on félicite les heureux époux, on salue les invités que l'on n'avait pas encore pris le temps de voir avant, on bavarde tant bien que mal de tout et surtout de rien, on se raconte les dernières nouvelles en faisant mine de s'intéresser, on se réchauffe au soleil contre un blizzard peu engageant et... on attend...
Ce week-end l'attente ne fut heureusement pas démeusurée et c'est assez rapidement que nous convoyâmes en direction de la salle des fêtes du village voisin. Il faut dire qu'en Aveyron, passé 18h et la nuit tombant, les premiers hurlements des meutes de loups viennent fendre le calme des soirées d'automne et qu'on retrouve régulièrement au petit matin des carcasses encore fumantes de citadins égarés alors qu'il cherchaient un racourci que jamais ils ne trouvèrent...
Je vous ai indiqué plus haut que je ne connaissais pas le marié avant ce jour. Ceci prit toute sa mesure lors de la séquence PowerPoint où les amis diffusent des photos sensées retracer de façon fulgurante la vie du marié. Car... je n'ai rien compris... ou si peu. Je suppose que le narrateur a dû lâcher quelques vannes mûrement réfléchies et longuement réécrites pour produire tout l'effet comique attendu sur son auditoire - du moins le supposè-je - car si ce n'est le rire à peine contenu de notre ami humoriste d'un soir qui signalait de temps en temps une drôlerie potentielle, ses traits d'humour m'ont laissé de marbre.
Car, c'est une autre constante de la Grande Loi Universelle des Mariages que lors des repas de mariage le père d'un des époux - ou un invité spécialement désigné à cet office - fasse un discours solennellement déclamé, quand bien même personne ne lui en voudrait d'y déroger et de nous épargner des considérations de PMU sur les valeurs du mariage, et autres foutaises, blablablabla... je vous épargne la litanie.
D'où cet axiome de la Grande Loi Universelle des Mariages :
Je vous laisse libre de compléter cette théorisation par vos apports personnels. Les grandes découvertes ne sont que rarement l'oeuvre d'un seul homme.