FalconHill m'a refilé la patate chaude et me demande de décrire quelles sont pour moi les 5 "incommodités" (au sens de "état de gêne, de malaise physique ou moral, sentiment d'inconfort, causé par une chose incommode, pénible ou importune") du blogueur. Je ne me lancerai pas dans une analyse théorique de l'incommodité bloguesque en général (mais vous savez que j'en serais hélas capable ...uf !) et me contenterai de répondre à la question : qu'est-ce qui m'incommode ou m'incommoderait en tant que blogueur, en cinq points. C'est parti !
1/ La panne d'inspiration
Elle est d'un classicisme navrant, désolé de commencer ainsi cette revue.
La panne d'inspiration peut être de plusieurs sortes. La plus commune c'est le trou, on ne sait pas quoi raconter, parce que notre quotidien semble aussi morne, insipide et plat qu'un morceau de David Guetta. L'angoisse monte au fur et à mesure que les jours passent et que l'on contemple passivement le blog sous alimenté se racornir par tous les bouts. Alors on cherche une idée, on se torture l'esprit parce que l'on veut écrire. Ecrire ? Mais écrire quoi ?
L'autre type de panne d'inspiration n'est pas tant que l'on ne sache pas quoi écrire mais plutôt qu'on ne trouve pas comment l'écrire. Et ça c'est terriblement incommodant que de sentir les idées se bousculer sans parvenir à y mettre de l'ordre et trouver les mots justes pour s'exprimer avec le ton adéquat. On commence à coucher des mots sur la page blanche, puis l'on s'arrête, on relit les quatre phrases posées, on trouve ça nul, ça ne sonne pas, c'est trop dans le pathos ou pas assez introverti, c'est minable. On efface. On recommence, on re-efface, on re-écrit, on re-re-efface... encore et encore. Mais ça ne va jamais. Alors on enregistre un brouillon de brouillon en espérant que le billet s'écrira tout seul, ce qui n'arrive jamais. Et puis un beau jour, on réouvre le résidu de machin et là, pof ! le billet est mûr, les mots jadis hésitants coulent tout seul, les phrases s'alignent, les idées se dévoilent, les doigts courent sur le clavier : le billet est là. On est heureux.
2/ Se faire piller
Sachez qu'il existe sur le net une race de "blogueurs" sans foi ni loi qui pillent les blogs des autres pour alimenter le leur à l'aide d'écrits dont ils sont incapables, et surtout sans citer leur source. Matoo s'en est récemment ému.
C'est une chose qui ne m'est encore jamais arrivée. Sûrement mon style inimitable ferait périr la supercherie en moins de temps qu'il n'a fallu au pirate pour me copier coller (hu hu hu, c'est bon de se la pêter parfois). N'empêche que ça me ferait bien chier de découvrir ailleurs des morceaux de mon chez moi, qu'un autre s'approprie indument une expression personnelle qui lui est totalement étrangère.
3/ Voir ses statistiques baisser
Même si l'on écrit avant tout pour soi même - c'est du moins ainsi que je conçois cette activité parfois envahissante à laquelle je m'adonne avec plaisir - le blog comporte une part narcissique : celle de se savoir lu, source d'ivresse infinie louée naguère par Corto.
Cela se traduit de différentes manières et en premier lieu par les commentaires sous les billets qui sont autant de témoignage que ce que l'on a écrit a été (plus ou moins) lu et a plu. Mais il y a aussi les redoutables statistiques, celles que tout blogueur (détrompez-moi si ce n'est pas le cas) consulte une à plusieurs fois par mois/semaine/jour/heure (rayez les mentions inutiles) pour voir la progression du nombre de pages consultées et l'évolution de la fréquentation de sa page. Il est plaisant de voir la courbe suivre une tendance ascensionnelle régulière, quelqu'en soit la pente. L'important c'est que ça grimpe, signe évident de la vitalité du blog. Mais lorsque tout d'un coup un petit trou un se forme, tel une blasphématoire trace de pneu sur l'épure rebondie d'un boxer de coton blanc, c'est l'inquiétude. Et lorsque le nid de poule devient gouffre abyssal, le drame devient apocalypse. En cet instant dramatique tout n'est plus que cris, pleurs, larmes, grincements de dents. Mais pourkwaaaa on me lit pluuuus ?
4/ Les commentaires qui disparaissent
C'est pas franchement dramatique mais je trouve ça furieusement incommodant. Hélas ce sont des choses qui arrivent parfois sur les plateformes de blogs. Celui-ci n'a pas échappé à cette petite avarie dont furent victimes quelques jolis commentaires qui prolongeaient agréablement le billet par des réflexions personnelles et/ou poétiques de premier choix et qui par la magie noire de quelque poltergeist du net (encore eux !) se sont volatilisé dans l'éther cybernétique.
5/ Ne pas réussir à commenter chez les autres
Hé oui, pour moi cela fait partie intégrante de l'activité de blogueur. On écrit certes, mais on lit aussi ce que les autres écrivent. Billets légers ou billets engagés, souvent l'ailleurs nous fait réagir. L'envie de répondre est souvent là. Parfois j'aimerais bien m'exprimer mais les idées ne sont pas claires, les mots ne viennent pas alors que j'aimerais donner une répartie brillante, ou alors le billet provoque des réactions contradictoires dans mon esprit confus. Vous connaissez le refrain : "ce qui se conçoit clairement..." D'autres fois je tombe sur un billet magnifique qui me touche mais qui ne susciterait qu'un fade "très joli billet" un peu honteux, incapable de pouvoir en dire davantage ni expliquer en quoi ces mots m'ont touché plus que d'autres. Je trouve cela très frustrant.
Allez hop, on continue : Christophe, Gouli, Christophe, Ek91, Alban,
1/ La panne d'inspiration
Elle est d'un classicisme navrant, désolé de commencer ainsi cette revue.
La panne d'inspiration peut être de plusieurs sortes. La plus commune c'est le trou, on ne sait pas quoi raconter, parce que notre quotidien semble aussi morne, insipide et plat qu'un morceau de David Guetta. L'angoisse monte au fur et à mesure que les jours passent et que l'on contemple passivement le blog sous alimenté se racornir par tous les bouts. Alors on cherche une idée, on se torture l'esprit parce que l'on veut écrire. Ecrire ? Mais écrire quoi ?
L'autre type de panne d'inspiration n'est pas tant que l'on ne sache pas quoi écrire mais plutôt qu'on ne trouve pas comment l'écrire. Et ça c'est terriblement incommodant que de sentir les idées se bousculer sans parvenir à y mettre de l'ordre et trouver les mots justes pour s'exprimer avec le ton adéquat. On commence à coucher des mots sur la page blanche, puis l'on s'arrête, on relit les quatre phrases posées, on trouve ça nul, ça ne sonne pas, c'est trop dans le pathos ou pas assez introverti, c'est minable. On efface. On recommence, on re-efface, on re-écrit, on re-re-efface... encore et encore. Mais ça ne va jamais. Alors on enregistre un brouillon de brouillon en espérant que le billet s'écrira tout seul, ce qui n'arrive jamais. Et puis un beau jour, on réouvre le résidu de machin et là, pof ! le billet est mûr, les mots jadis hésitants coulent tout seul, les phrases s'alignent, les idées se dévoilent, les doigts courent sur le clavier : le billet est là. On est heureux.
2/ Se faire piller
Sachez qu'il existe sur le net une race de "blogueurs" sans foi ni loi qui pillent les blogs des autres pour alimenter le leur à l'aide d'écrits dont ils sont incapables, et surtout sans citer leur source. Matoo s'en est récemment ému.
C'est une chose qui ne m'est encore jamais arrivée. Sûrement mon style inimitable ferait périr la supercherie en moins de temps qu'il n'a fallu au pirate pour me copier coller (hu hu hu, c'est bon de se la pêter parfois). N'empêche que ça me ferait bien chier de découvrir ailleurs des morceaux de mon chez moi, qu'un autre s'approprie indument une expression personnelle qui lui est totalement étrangère.
3/ Voir ses statistiques baisser
Même si l'on écrit avant tout pour soi même - c'est du moins ainsi que je conçois cette activité parfois envahissante à laquelle je m'adonne avec plaisir - le blog comporte une part narcissique : celle de se savoir lu, source d'ivresse infinie louée naguère par Corto.
Cela se traduit de différentes manières et en premier lieu par les commentaires sous les billets qui sont autant de témoignage que ce que l'on a écrit a été (plus ou moins) lu et a plu. Mais il y a aussi les redoutables statistiques, celles que tout blogueur (détrompez-moi si ce n'est pas le cas) consulte une à plusieurs fois par mois/semaine/jour/heure (rayez les mentions inutiles) pour voir la progression du nombre de pages consultées et l'évolution de la fréquentation de sa page. Il est plaisant de voir la courbe suivre une tendance ascensionnelle régulière, quelqu'en soit la pente. L'important c'est que ça grimpe, signe évident de la vitalité du blog. Mais lorsque tout d'un coup un petit trou un se forme, tel une blasphématoire trace de pneu sur l'épure rebondie d'un boxer de coton blanc, c'est l'inquiétude. Et lorsque le nid de poule devient gouffre abyssal, le drame devient apocalypse. En cet instant dramatique tout n'est plus que cris, pleurs, larmes, grincements de dents. Mais pourkwaaaa on me lit pluuuus ?
Ô rage ! ô désespoir ! ô statistiques ennemies !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Mon bras qu'avec respect toute la blogosphère admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermi le trône de son roi,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?
Ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Oeuvre de tant de jours en un jour effacée !
(d'à peu près Corneille)
4/ Les commentaires qui disparaissent
C'est pas franchement dramatique mais je trouve ça furieusement incommodant. Hélas ce sont des choses qui arrivent parfois sur les plateformes de blogs. Celui-ci n'a pas échappé à cette petite avarie dont furent victimes quelques jolis commentaires qui prolongeaient agréablement le billet par des réflexions personnelles et/ou poétiques de premier choix et qui par la magie noire de quelque poltergeist du net (encore eux !) se sont volatilisé dans l'éther cybernétique.
5/ Ne pas réussir à commenter chez les autres
Hé oui, pour moi cela fait partie intégrante de l'activité de blogueur. On écrit certes, mais on lit aussi ce que les autres écrivent. Billets légers ou billets engagés, souvent l'ailleurs nous fait réagir. L'envie de répondre est souvent là. Parfois j'aimerais bien m'exprimer mais les idées ne sont pas claires, les mots ne viennent pas alors que j'aimerais donner une répartie brillante, ou alors le billet provoque des réactions contradictoires dans mon esprit confus. Vous connaissez le refrain : "ce qui se conçoit clairement..." D'autres fois je tombe sur un billet magnifique qui me touche mais qui ne susciterait qu'un fade "très joli billet" un peu honteux, incapable de pouvoir en dire davantage ni expliquer en quoi ces mots m'ont touché plus que d'autres. Je trouve cela très frustrant.
Allez hop, on continue : Christophe, Gouli, Christophe, Ek91, Alban,