Grisaille. Mon humeur de cette semaine est à l'image du temps de ce début de saison. Tantôt réjouie sous l'ondoyante lumière rieuse du couchant jouant avec la brique, sous les cieux indolents lustrés de nuages blancs. Tantôt versée à la mélancolie lorsque les superbes tourments joufflus tourbillonnent par dessus les toits et que volent les feuilles mortes emportées par Euros et Notos.
L'automne, cette saison que j'aime tant, cette saison qui me va si bien. Changeante, entre vie et déclin, entre lumière et ténèbres, capable de la plus grande douceur comme de la plus vive violence. Elle invite à l'introspection. Un peu comme cette musique de César Franck que j'écoute en boucle ces jours-ci. Une petite phrase, toute simple, à peine deux mesures, des couleurs souplement déclamées dans un lyrisme dénué de sentimentalisme embourbant, et c'est déjà tout un univers qui s'offre à nous.
César Franck, Petit Offertoire.
J'aime son apparente simplicité, la déclamation de la "petite phrase" du début qui, telle la Sonate de Vinteuil sur Swann, me plonge dans un intense état de rêverie. La volupté de ses épaisses harmonies tourmentées me transporte à chaque fois vers un indicible bonheur paradoxal, pétri de larmes et resplendissant tout à la fois.
Grisaille...
La semaine fut chargée entre les réunions pédagogiques, la reprise des cours à l'université, les plannings pas prêts, les services administratifs débordés, les ordres et contre-ordres, les incertitudes multiples, les coups de speed, le temps qui passe, ponctuée toutefois de quelques agréables éclaircies dont un sympathique repas en compagnie de Lo Grelh et de Fitz.
Heureusement le week-end s'annonce. Cela va me faire du bien. J'ai besoin de changer d'air.
Grisaille...
La semaine fut chargée entre les réunions pédagogiques, la reprise des cours à l'université, les plannings pas prêts, les services administratifs débordés, les ordres et contre-ordres, les incertitudes multiples, les coups de speed, le temps qui passe, ponctuée toutefois de quelques agréables éclaircies dont un sympathique repas en compagnie de Lo Grelh et de Fitz.
Heureusement le week-end s'annonce. Cela va me faire du bien. J'ai besoin de changer d'air.
Très jolie musique un peu mélancolique à l'image de la météo. Il y a à Ebersmunster près de chez moi une église baroque qui possède un orgue Silbermann dont les sonorités sont à couper le souffle. En écoutant César Franck, je me suis dit qu'il fallait que je me renseigne sur d'éventuels concerts.
RépondreSupprimerA quelques minutes d'intervalles de l'autre billet de Gauthier, dans le même style ! C'est contagieux ! Non, presque normal à cette période. Tout le monde se sent un peu flagada, tout fatigué, commence à se mettre en condition pour résister à l'hiver, et forcément, c'est pas cool. Bisous a toi, le soleil revient toujours !!!
RépondreSupprimerBravo (si je puis me permettre) et merci de faire partager cette jolie page. Simplicité et complexités subtiles se marient bien parfois, on est bien dans l’univers de Swann avec une douce mélancolie qui interroge avec gentillesse et insistance notre passé. Un petit coté solennel aussi sans être lourd. Ça me fait penser un peu à la Pavane pour une infante défunte de Ravel …
RépondreSupprimerMême si je suis en vacances, j'apprécie ta petite phrase musicale. Et il est rafraîchissant de lire une référence à Proust sans la sempiternelle madeleine. La mélancolie, comme le romantisme, me paraissent hors saison, j'adore aussi l'automne, comme l'hiver, et j'y goûte tout à fait ton émotion légère.
RépondreSupprimerSi tu veux prendre un bol d'air en Haute-Savoie... :)
RépondreSupprimerLes orgues, ça m'évoque toujours une oraison funèbre, allez savoir pourquoi... Celle de l'été qui se meurt sans doute ?
RépondreSupprimeroulala, ça fout le bourdon ta zik!!ça manque de croches et doubles croches!!;-) Bon je déconne, comme très souvent!!A côté de ça, j'ai hate de voir jouer mes petites filles! (grosse averse, faut vite que j'aille voir si mes nouvelles cocottes sont à l'abri, j'ai pas envie de jouer le véni créator!!;-))
RépondreSupprimerJ’ai un commentaire tout près sur mon tout nouveau blog (ma petite mélodie)...
RépondreSupprimerben voilà tu es carrément dans le ton de l'automne !!! et le soleil ne "chauffe" plus, enfin quand il est là... et vendredi jour de ton post, j'ai fait ma rentrée en formation, donc coup de vieux quand j'ai des petits jeunes nés en 1990 !!! écoute plutot le printemps des 4 saisons !!!
RépondreSupprimer@ Gouli : Je ne sais pas si tu entendras beaucoup de Franck sur l'orgue de Ebermuster mais la renommé de cet instrument magnifique doit être l'occasion de concerts certainement fabuleux. Le programme des concerts de l'été 2010 laisse rêveur !
RépondreSupprimer@ Fabisounours : Effectivement, j'ai vu le billet de Gauthier quelques minutes après avoir posté le mien. C'est le propre des grands esprits que de toujours se renconter, très cher.
@ Stephensavoie : Tu as raison, la Pavane pour une infante défunte me produit le même effet. C'est plutôt une musique qui sied aux giboulées de mars, car à travers les nuages maussades de cette musique encore très fauréenne percent les lueurs d'un printemps tout proche.
@ Flavien : Si la madeleine est si souvent citée c'est probablement parce que ceux qui en font usage n'ont probablement jamais ouvert, et encore moins lu, ce superbe auteur.
@ Olivier : Hélas, pas le temps de monter jusque là. Mais je note l'invitation et ne manquerai pas de revenir faire un coucou aux moutons dès que l'occasion se présentera ;-)
@ Deef : C'est souvent l'image qu'évoque le roi des instruments. La littérature qui lui est consacrée ne manque pourtant pas de page étourdissantes de lumière.
@ Nigloo : Hum... le veni creator ? Tu ne pensais pas plutôt au De profundis ? N'empêche, ce serait ballot : elles sont superbes tes nouvelles cocottes !
@ Pianiste en péril : J'ai vu, et entendu !
@ Francis : Laisse moi plutôt savourer les feuilles qui tombent pour l'instant ;-)
tu sais, le latin et moi!! ce ne sont que des souvenirs de servant de messe!! Pourtant dans le Dialogue des Carmélites, il me semblent que c'est ce qu'elles chantaient en allant à l'échafaud !!;-)
RépondreSupprimer@ Nigloo : Dans le Dialogue
RépondreSupprimerne s'agissait-il pas plutôt du Salve Regina ? ;-)
" Dialogues des Carmélites est la dernière oeuvre de Georges Bernanos. ... 1794 et montèrent sur l'échafaud en chantant le Veni Creator. ..."....
RépondreSupprimerpurée , alzeimer n'est pas encore là!! ça m'avait marqué, j'en pleurais!!
@ Nigloo "oulala, ça fout le bourdon "... c'est même fondamental à l'orgue, le genre de blague qu'on fait à tire-larigot en buvant une Kro morne et en ce disant "Flûte, la fête basson plein sans moi". Et puis on regarde sa montre et on finit hautbois, tout tremblant en espérant y entendre quelque voix humaine !
RépondreSupprimer(je laisse la place à TM ou Chimiste pour continuer ces calembours sans prétention).