Un weekend tranquille comme je les aime, ça fait un bien terrible après une semaine rudoyante pour les nerfs (je ne vous la raconterai donc pas, elle a déjà été oubliée).
Samedi matin fut l'occasion d'une traque impitoyable contre la poussière qui se fait régulièrement une joie de s'accumuler sous le moindre centimètre carré de meuble en de petits nuages duveteux voletant au gré des courants d'air. Un grand coup d'aspirateur aura eu raison de ces envahisseurs disgracieux.
Ensuite, séance élagage chez le coiffeur afin de défricher l'épaisse tignasse qui me faisait office de chevelure puis direction la salle de sport où j'ai une fois encore appliqué studieusement la fameuse théorie savamment mise au point par mes soins, celle dite de la douleur maximale qui se traduit pas la maxime suivante :
"Plus ça fait mal, ben... plus ça fait mal".
On dirait du Shadock ; ils ne l'auraient sûrement pas reniée.
L'idée : très simple. Vous avez mal partout ? Ben c'est qu'on peut aller encore plus loin. Maso moi ? Oui, sûrement. Et fou aussi. Mais ça, vous vous en doutiez déjà un peu. Non ?
Les jambes encore tuméfiées par une séance de squat rondement menée, je me dirige vers St Jérôme pour la messe de 18h15. Hop hop hop, on enchaîne les chants et les répons dans les tonalités les plus exotiques, passant allègrement d'à peu près fa majeur à environ sol mineur d'une phrase à l'autre... enfin, bref, 19h20 et me voici à Monop' pour faire quelques courses d'extrême urgence et remplir mon frigo à l’aide de quelques victuailles élémentaires pour tenir quelques jours encore. Moutarde, chutney, pâte de curry et wazaby ne nourrissent pas un homme… Alors un Tambour Major vous pensez !
Entre temps, un coup de fil de Laurent qui me propose une virée dans les bas-fonds de la nuit Toulousaine... Synchronisation des montres ! Rendez-vous pris à 23 heures...
De retour à la maison, je me pose un peu, échange quelques mots sur MSN avec Juju, réconforte Franky qui vient de rompre, fais un bisou à Orléans, et avale une plâtrée de légumes qui tenaient compagnie à une pièce de boeuf fondante à souhait. Un café, et zou, je file en ville rejoindre mon acolyte. Au programme : bars parallèles. Ce n’est pas encore une discipline olympique, mais on y travaille.
2H du matin, halte kébab rue de la Colombette histoire de remettre l'estomac d'aplomb et de reprendre quelques forces avant l'étape suivante qui sera aussi la dernière de la nuit. C'est étrange comme tout d'un coup la rotation de la terre paraît évidente...
Quelques litres de bière plus tard, nous regagnons nos pénates pour une courte nuit de sommeil à une heure où les premièrs lève-tôt dessinent sur les façades des immeubles des grilles de mots-croisés géants que les rayons du soleil résoudront d’un coup lumineux de gomme .
Ce matin, réveil à 11heures. J'ai l'impression d'avoir une barre à mine enfichée dans le crâne. Putain... je ne pensais pas avoir bu autant. Et pourtant... ! Ce doit être les mélanges d'un peu tout qui ne m'ont pas réussi. J'avale mes vitamines, une douche et hop direction chez Bapz où Laurent m'attend pour un brunch so british .
Ma première tasse de café de la journée (… un moment inoubliable…), jus de fruit, scone tout frais, œufs brouillés, french fries, salade, fruits émincés… C’est vraiment bon. Le cadre est très cosy, l’ambiance conviviale et chaleureuse. « Un dessert ? » demande d’un air faussement naïf la serveuse ; je jette mon dévolu sur une orgasmique tarte tiède au chocolat, arrosée d’un second café bienfaisant, tandis que Laurent esquisse sur sa serviette en papier les schémas de la dernière ponction hépatique réalisée l'avant-veille.
Il est 14h25. Nous nous dirigeons vers le Capitole. Laurent se décide à entreprendre une séance de sport et je l’abandonne à son destin, m’apprêtant à affronter le mien : cet après midi j’avais rendez-vous avec « La Dame de Pique » de Tchaïkovski d’après la nouvelle de Pouchkine.
Il est 15h lorsque l’épais rideau rouge se lève et dévoile un décors de faïence blanche noyé par une lumière blafarde qui donne à la scène des airs d’hôpital.
Premier entracte. Je sors me rafraîchir un peu et décide de m’installer pour quelques minutes au Bibent où je me paie le luxe d’un cappucino à 3.90€… oué, ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Mais la somptuosité des lieux l’emporte sur le rapt éhonté que constituent les prix pratiqués par l’établissement. On ne se rend pas impunément dans l’un des plus beau cafés d’Europe !
16H30, la cloche retentit, le second acte commence.
Si les chanteurs sont réellement excellents, la mise en scène en revanche laisse perplexe. On ne sort pas de ces lumières de mort et de ces décors de buanderie… ou d’hôpital psychiatrique, si l’on retient l’idée conductrice de la folie suicidaire.
Je n’ai d’ailleurs toujours pas compris pourquoi une des scènes supposée se dérouler en extérieur au bord d’un fleuve, nous est ici présentée dans une gigantesque salle de douches publiques… Bref… Le troisième acte s’écoule, tout en douleur et en plaintes, et finit… mal, forcément.
La folie du jeu aura eu raison de Hermann, la dame de pique triomphe d’outre-tombe. 18h45, le rideau tombe pour la dernière fois ce soir. On applaudit, on s’emmitoufle, on se bouscule…
Tiens, si je passais voir le Pascal à la salle de sport ? Allez, hop, un ptit coucou, on prend des nouvelles, « on reste en contact ».
A califourchon sur mon vélo dont l’état du pédalier me préoccupe depuis plusieurs mois déjà, je pourfends la nuit naissante.
Il est 23h52… je mets un point final à ce billet. Demain, les TD reprennent. Je suis fin prêt. J’ai décidé d’être imbuvable… ça va chier.
Vivement le week-en prochain…