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  • 30 octobre 2017

    Relisons Nietzsche

    1 commentaires
    (...)

    Ô mes animaux, êtes-vous donc cruels, vous aussi ? Avez-vous voulu contempler ma grande douleur comme font les hommes ? Car l’homme est le plus cruel de tous les animaux.

    C’est en assistant à des tragédies, à des combats de taureaux et à des crucifixions que, jusqu’à présent, il s’est senti plus à l’aise sur la terre ; et lorsqu’il s’inventa l’enfer, ce fut, en vérité, son paradis sur la terre. 

    (...)

    F. Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra
    Troisième partie, Le convalescent, 2
    Trad. Henri Albert

    25 octobre 2017

    Formidables

    8 commentairess
    Au milieu de la nuit se dressent des sentinelles qui vous tendent la main, pour ne pas tomber plus bas. Pour vous aider à vous relever un peu. Pour avancer avec eux.

    Un sourire, un petit mot, une soirée pour se changer les idées, rire et regarder droit devant.

    Visages amis ou profils inconnus, merci à tous pour votre soutien, que ce soit par vos paroles, vos messages, ici ou ailleurs.

    Cela me touche énormément et me fait beaucoup de bien.

    Vous êtes formidables.

    24 octobre 2017

    Stealthing ?

    5 commentairess
    Je me sens horriblement mal depuis samedi soir. Malgré la prise en charge immédiate, le fil des événements se bouscule dans ma tête, au ralenti, me faisant revivre un vertige indicible, cette angoisse qui m'a submergé, et cette solitude immense face à quelqu'un qui essaye de dédramatiser ce qu'il vient de se produire.

    Je revois également en boucle cet instant où il découvre le préservatif le long de sa jambe. "Ho, il est là...". Le ton de sa voix, dénué de toute inquiétude, presque au bord d'un rire gêné, m'avait alors décontenancé. A présent il me dérange. De même que son attitude totalement détachée, ou encore le fait de ne pas même m'avoir conseillé de me rendre à l'hôpital. Lui même n'y est d'ailleurs pas allé, aux dernières nouvelles. Car je maintiens le contact. Pour savoir le fin mot de l'histoire.

    Mon expérience est à tout le moins la démonstration que ce genre de déconvenue, accidentelle ou pas, peut arriver à tout le monde. Absolument tout le monde...

    "Es-tu sûr que c'est un accident ?" m'a questionné un ami. Dimanche je lui répondais que oui. Aujourd'hui je ne le sais plus. Et à vrai dire j'en doute de plus en plus.

    J'ai en effet appris depuis lors l'existence d'une pratique totalement folle : le Stealthing, qui consiste pour l'un des deux partenaires à retirer son préservatif sans le dire à l'autre qui continue à se croire protégé... Je vous laisse imaginer le carnage que ce genre de chose peut faire, tant chez les hétéros que chez les gays. Ces gens sont des criminels en puissance.

    "Mais arrête, c'est un accident. Il t'a peut-être trompé sur la capote, mais tu es pris en charge, arrête de dramatiser" m'écrivait en substance une connaissance ce midi. Non, justement... et bien au contraire, ce n'est pas rien bordel de merde. Non, non, non et mille fois NON. Je n'ai jamais consenti à un rapport sans préservatif. Avec personne en général et lui en particulier. Si ce n'est pas un accident - ce qu'avec un peu de recul j'ai de plus en plus de mal à croire - alors ce type m'a utilisé pour son petit plaisir en bafouant les règles élémentaires en la matière : le respect de l'autre et la sécurité. La mienne comme la sienne.

    Si ce n'est pas un accident, alors, à cause de lui, je suis obligé de prendre un traitement assez lourd pendant un mois, de subir des contrôles médicaux réguliers, et de croiser les doigts en espérant qu'il n'en soit rien dans 30 jours. Non, ce n'est pas rien... Ce n'est pas bénin. Savoir ce qu'il s'est réellement passé est important pour moi. On ne parle pas d'une simple grippe.

    S'agissant des bilans, mes premiers résultats sanguins sont parfaits, ce qui ne me surprend guère. J'espère seulement qu'ils se maintiendront ainsi. 

    Pour autant, le moral fait le yo-yo, pris entre l'envie d'aller de l'avant et l'envie régulière de fondre en larmes, de me blottir dans des bras enveloppants qui me diront que tout va bien se passer, que ça va aller, que je ne suis ni sale ni spolié de rien. Car, comme je l'écrivais tantôt à un copain venu aux nouvelles, je me sens mal dans mon corps. Sale. Spolié de quelque chose. Comme si j'avais été violé. Et ce matin je me suis réveillé avec une migraine titanesque.

    Une question lancinante me hante : Stealthing...?

    22 octobre 2017

    30 jours

    22 commentairess
    Il y a tout d'abord ce garçon que tu n'as pas revu depuis un bout de temps et qui te propose de passer chez lui. Vous vous êtes vus quelques fois. Ce n'est pas vraiment un régulier mais disons que vous êtes restés plus ou moins en contact. Alors tu y vas. Une sieste crapuleuse, ma foi, cela ne fait de mal à personne.

    Il y a cet instant où tu sens que la situation dérape et que tu laisses déraper. Un tiroir qui s'ouvre, une boite de préservatifs, du lubrifiant... Tu laisses faire. A quoi bon résister à la tentation ?

    Plus tard, une fois la dernière salve passée, il y a cet instant où tu t'aperçois que le préservatif de ton partenaire n'est plus là... Alors qu'il y était quelques instants auparavant. Enfin si, il y est, déroulé et tout. Mais pas là où il devrait être. Pas là où il était il y a quelques minutes. Putain de bordel de merde : t'as baisé sans capote !

    Il y a ensuite cet instant où tout tourne autour de toi, comme dans un mauvais rêve. Tu ne sais plus vraiment si cela est réel. Non, c'est pas possible. Ca n'a pas pu arriver. Non... pas à toi. Putain... NON ! Et pourtant si. C'est bien à toi que cela arrive. Que tu le veuilles ou non, tu as baisé sans capote. Tu as pris un risque et ton partenaire aussi. Tu as - p.u.t.a.i.n - d.e - m.e.r.d.e - baisé sans capote.

    L'autre te dit qu'il est clean. Que son dernier test était négatif. De ne pas t'inquiéter. Putain... Non, tu vas la fermer ta gueule ! On n'est jamais sûr à 100%  d'être porteur sain. Et puis qu'est-ce que j'en sais moi de la vérité de ta sérologie ? Et d'ailleurs toi, qu'est-ce que tu en sais de la mienne ? On a pris un risque bordel.  

    Viennent ensuite ces minutes interminables où tu essayes coûte que coûte de te raccrocher à ta rationalité, à peser le pour et le contre, à reprendre le dessus. Tu te rhabilles sans prendre la peine de te doucher. Tu pues. Il te raccompagne, penaud. Puis la porte se referme derrière toi. Tu es seul...  

    Tu trembles comme une feuille, t'as envie de hurler et de chialer. Tu ne réalises pas ce qu'il t'arrive. C'est encore abstrait. Tu te sens sale et honteux, malgré le caractère accidentel des choses. Mais mille pensées t'envahissent. Cette situation tu la connais. On te l'a racontée. Tu l'as vue mille fois à la télévision. Tu l'as vue mille fois dans des films. Sauf que là ce n'est pas un film. C'est ta vie.

    En sortant tu appelles au secours auprès d'amis qui ne répondent pas. Un pote médecin finit par décrocher et te donner la marche à suivre. Direction les Urgences. Tu n'avais pas prévu d'y passer ton samedi soir. Maintenant tu n'as guère le choix. 

    Il y a cet autre ami qui, au hasard d'une conversation Whatsapp demande des nouvelles. Tu lui racontes. Il accourt. Vous vous retrouvez sur un parking au beau milieu de la nuit. Tu fonds en larmes dans ses bras... Tu ne le remercieras jamais assez d'avoir été là à ce moment précis.

    Arrivée aux Urgences. Après les formalités d'accueil, l'infirmière référente te bombarde de questions. Tu racontes tout par le détail. Tu t'en fous. T'es froid, carré, direct. La pudeur n'a pas sa place ici. On est dans l'efficacité technique. Environ une heure plus tard, le médecin te reçoit en consultation. Rebelote. Tu prends une masse d'informations dans la tronche. Les protocoles, les risques, les suites possibles... 

    Puis il y a cet instant où les mots sont lâchés: Trithérapie préventive.

    Pour un néophite chacun de ces mots pèse un milliard de tonnes. Chaque syllabe t'écrase sous le poids de leur résonnance médicale, culturelle et sociale. Des millions d'images te traversent l'esprit. Tu es peut-être au bord d'un basculement irrémédiable. Seules l'adrénaline et la bienveillance rassurante du médecin te permettent de ne pas t'effondrer. Tu encaisses. De toute manière tu n'as pas le choix. 

    Quelques minutes plus tard, il revient avec des ordonnances pour tes sérologies et des documents pour ton médecin traitant. Ca flotte encore un peu autour de toi.

    Il y a aussi de grosses pillules roses. Trois, pour commencer. Pour les trois premiers jours. Les vingt-sept autre seront à venir chercher plus tard, à la pharmacie de l'hôpital. Trente jours de traitement. Trente jours à attendre.

    Plus que vingt-neuf...

    15 octobre 2017

    La photo du mois : Innovation

    15 commentairess
    Bonjour à tous, nous sommes déjà le 15 Octobre et c'est l'heure de notre rendez-vous mensuel avec la photo du mois.

    Je vous rappelle le principe du jeu : chaque mois les blogueurs participants publient une photo en fonction d'un thème donné à l'avance. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants, le 15 de chaque mois, à midi, heure de Paris.

    Ce mois-ci Cricriyom from Paris a choisi le thème Innovation et nous donne, pour ce-faire, les indications suivantes :
    Comment pouvons-nous mettre en valeur l'innovation, la création collective, le eureka des temps modernes ?
    Ma photo a été prise il y a une quinzaine de jours lors d'une exposition de vieux tracteurs. Ceux présentés ici, soigneusement restaurés et entretenus par des passionnés, datent des années 1930, période où la technologie industrielle envahit peu à peu les campagnes, l'inépuisable moteur diesel supplantant progressivement la force animale.
    Ces deux modèles (un "Robuste" de l'entreprise hongroise HSCS - Hofherr Schrantz Clayton Shuttleworth - et un "Bulldog" de la firme allemande Lanz, qui sera rachetée après la 2nde Guerre Mondiale par John Deere) sont particulièrement en avance sur leur temps, notamment par un système d'allumage innovant : l'allumage était facilité grâce à une pièce disposée à l'avant du moteur et que l'on chauffait préalablement avec un chalumeau (la partie peinte en gris et à l'avant du tracteur que l'on voit très bien sur la photo).

    Le Bulldog était en outre doté d'un système de direction particulièrement ingénieux qui le rendait très maniable, contrairement à tous ses concurrents.

    Équipés des toutes dernières technologies de l'époque, ces engins ont participé de la grande révolution agricole des annés 40 et 50. Une broutille si l'on compare avec des modèles contemporains dotés de cabines climatisées et insonorisées, guidés en temps réel par GPS et pilotables à distance grâce à une application smartphone...

    La photo du mois continue sur les autres blogs participants :Akaieric, Alban, Alexinparis, Amartia, Aude, BiGBuGS, Blogoth67, Brindille, Cara, Chiffons and Co, Christophe, Cricriyom from Paris, CécileP, Céline in Paris, Danièle.B, DelphineF, Dr. CaSo, El Padawan, Eurydice, François le Niçois, Frédéric, Gilsoub, Gine, Giselle 43, J'habite à Waterford, Jakline, Josette, Kellya, Krn, La Fille de l'Air, La Tribu de Chacha, Lau* des montagnes, Laurent Nicolas, Lavandine, Lavandine83, Lilousoleil, Lyonelk, magda627, Magouille, Mamysoren, Memories from anywhere, Mirovinben, Morgane Byloos Photography, Nicky, Pat, Philae, Philisine Cave, Pilisi, Renepaulhenry, Sandrin, Shandara, Sous mon arbre, Ventsetvoyages, Who cares?, Xoliv'.

    13 octobre 2017

    Paraskevidékatriaphobie ?

    5 commentairess
    Êtes vous Paraskevidékatriaphobe ? Ou peut-être plus simplement triskaidekaphobe ?

    Non non, ces termes bizarroïdes ne désignent pas des maladies tropicales ou une forme aiguë de furoncles purulents, mais beaucoup plus simplement une crainte superstitieuse liée au vendredi 13. Oui, je sais aussi pondre des billets en phase avec l'actualité, surtout lorsqu'elle revêt une importance de premier ordre.

    Petite leçon d'étymologie :

    Paraskevidékatriaphobie :
    παρασκευή « vendredi », δεκατρείς dekatreis « treize » et φόϐος phóbos, « peur »
    = peur du vendredi treize

    Triskaidekaphobe :
    ρεισκαίδεκα treiskaídeka, « treize » et φόϐος phóbos, « peur »
    = peur du nombre treize
    Voilà, grâce à moi vous pourrez briller toute la journée et fanfaronner au bureau. Trop la classe, merci Tambour Major. Mais entraînez-vous d'abord à prononcer ces mots barbares sans vous claquer les muscles de la langue. Attention, les répéter plus de 666 fois par jour peut rendre con.

    Je vous rappelle incidemment qu'il est illusoire de tenter de refourguer ces mots au Scrabble pour exploser votre score par un superbe compte triple, ça ne marchera pas : même avec la plus grande habileté du monde aucun joueur n'acceptera que vous sortiez de votre manche un mot de 16 ou 23 lettres. En plus il n'y a qu'un seul "K" dans le jeu... Hé oui, la vie est dure.

    Quant à moi, même si je ne suis pas superstitieux (ça porte malheur) je m'en vais sur le champ clouer un labrador sur la porte afin d'éloigner le mauvais œil... On n'est jamais trop prudent.


    [Billet initialement publié le 13 mars 2009]

    9 octobre 2017

    Ça - D'après le roman de Stephen King

    0 commentaires
    Ça
    Réalisé par Andy Muschietti.

    Avec : Bill Skarsgård, Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard...

    Genre : Clownerie qui fait peur.

    Durée : Pile ce qu'il faut.

    Synopsis : Pennywise est un joyeux drille de clown, un fieffé boute-en-train qui  revient tous les vingt-sept ans pour inonder la ville, un peu trop calme à son goût, de blagues fofolles à base de nez qui font pouet, de coussins péteurs et autres tours burlesques.

    Et Pennywise aime beaucoup beaucoup beaucoup les petits enfants. Aussi, entre deux parties de cache-cache dans les égouts, il leur offre des ballons qui flottent.

    Toi aussi tu veux un ballon ?
    Hein, dis, tu veux un ballon ?

    Ils floooOoootent...

    Extraits (attention, divulgâchage...) :
    - ♪♫ Hooo mon batooo-ho-ho-hoooooooooo ♪♫
    - Tu veux un ballon ?
    [Cronch !]
    - BOOOH !
    - Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! 
    - Redrum, redrum, redrum....
    - Viens flotter avec nous Billy...
    ♪♫ C'est la c'est la c'est la salsaaaaaaaaaaaaa du démon ♪♫
    [Garglghhhh]
    L'avis de la rédaction : De tous les monstres et créatures maléfiques sortis de la plume du prolifique Stephen King, Pennywise, le clown meurtrier, est entré au panthéon des figures horrifiques dont il probablement l'un des archétypes les plus aboutis. Ça, la terreur qui nous glace le sang et que l'on ne nomme pas. Ça...

    Ayant fait l'objet d'une poussive adaptation dans les années 1990 qui ne m'avait jamais véritablement convaincu, j'avais dès les bandes annonces été saisi par l'esthétique de ce nouveau Ça, laquelle n'était pas sans rappeler celle adoptée dans des séries à succès telles que American Horror Story

    Alors, autant être clair : ce premier volet ringardise définitivement la mini-série télévisée réalisée en 1990 par Tommy Lee Wallace, résolument vieillotte. En effet, si je n'attendais pas grand chose de cette nouvelle version, hormis un bon coup de Ripolin plus que nécessaire, il faut reconnaître que le défi est relevé haut la main.

    Prenant le pari de contourner la chronologie exacte du roman, Ça en respecte plutôt très fidèlement la trame narrative, dont la légendaire scène d'ouverture qui donne le "La" à quelques deux heures et quart de douce frayeur, emportant le spectateur dans le sillage des sept jeunes protagonistes propulsés, malgré eux, dans les limbes de Derry.

    Acteurs pimpants (dont l'excellent Finn Wolfhard vu dans la très réussie Stangers Things dont la saison 2 arrive bientôt !!), photographie soignée et dans l'air du temps, bande son efficace, effets spéciaux léchés et à la hauteur, Ça bénéficie enfin de l'ampleur, du souffle et du rythme qui lui faisaient jusqu'alors cruellement défaut. Et l'on ne peut que s'en réjouir.

    On pourrait toutefois discuter sur l'esthétique retenue pour Pennywise. Alors que le premier opus prenait le parti d'une créature goguenarde et lourdaude, en miroir à sa profonde cruauté, Ça nous propose cette fois un personnage dont les traits - et la voix - affichent d'emblée la perfidie. Et, quoique toute réussie soit cette nouvelle mouture, les plus anciens conserveront peut-être une petite nostalgie du précédent Pennywise, tout kitsch et poussiéreux soit-il, comme l'on peut avoir peur d'un vieil objet sorti du grenier, entre les lames du parquet qui grince et ombres inquiétantes sur les murs.

    En conclusion : Andy Muschietti nous livre enfin un film beau et efficace qui restitue toute l'ambiance de l’œuvre originale. Ça, un film de peur plus qu'un film d'horreur. Un film sur nos peurs. Celles que l'on doit surmonter enfants pour, devenus adultes, ne plus avoir peur de soi-même et ne plus avoir peur des autres...


    Note finale : Ballon d'or.

    3 octobre 2017

    Icare

    12 commentairess
    Lorsque j'ai croisé le regard de ce garçon il y a quelques semaines, mon cerveau a fait exactement le même bond prodigieux que celui qu'il avait fait jadis en découvrant son minois sur un site dédié aux garçons qui aiment les grands garçons. Et même plus encore. Que dire d'autre sinon que je le trouve absolument magnifique ? 

    Un très beau gaillard au regard qui pétille, au sourire étourdissant, à la simplicité naïve qui fait parfois les grandes et belles âmes. En un mot comme en cent, il me plaît (vraiment) beaucoup.  Je n'ai pas eu longtemps à attendre pour savoir que c'était parfaitement réciproque : il me l'a clairement dit. 

    La difficulté est cependant que ce charmant garçon a déjà rencontré son alter ego avec qui il partage sa vie depuis maintenant un petit bout de temps. Et j'ai bien compris, pour avoir rencontré cet autre, que le couple était verrouillé à toute possibilité de partage, ce que je comprends parfaitement ayant moi-même une vision plutôt étriquée du couple. Beaucoup trop respectueux des personnes qui s'aiment pour venir semer sciemment la zizanie dans leur ménage, je ne jouerai donc pas le trouble-fête au prétexte de vouloir assouvir mes désirs les plus incandescents avec ce garçon que j'aimerais beaucoup serrer dans mes bras. A défaut nous discutons, beaucoup, de tout de rien, par textos, pour faire connaissance, ce qui est très agréable.

    Nous nous sommes revus tout récemment, à la faveur d'une vie sociale qui amène les gens à se retrouver régulièrement autour d'une activité commune, activité qu'il partage en l'occurrence avec son cher et tendre. Contrairement à la fois dernière, par respect pour son couple, par respect pour son copain, et pour me protéger également, j'ai pris mes distances. Un peu trop peut-être, l'art du juste milieu est parfois difficile. Une distance nécessaire pour m'échapper du labyrinthe des tourments, pour ne pas me brûler les ailes sous le soleil ardent des désirs impossibles dont je sais trop bien qu'ils rendent terriblement malheureux.

    Non sans une pointe de regret, il m'a évidemment fait remarquer cette distance soudaine. Je lui ai expliqué  cette difficulté à me positionner, à nous positionner lui comme moi, entre désir sincère d'amitié et désir tout court. Je crois qu'il l'a compris et qu'il en est conscient. Il m'en a remercié. 

    Car à ce petit jeu ambigu, nous sommes tous deux autant Icare que le soleil de l'autre. Et, quoique l'envie nous consume intérieurement, je suppose que lui comme moi n'avons pas, pour l'instant, envie de tomber.