Björk aux Arènes de Nîmes pour un concert de sa tournée mondiale, qu’on soit groupie invétéré ou simple « fan » (je déteste ce mot, il est nul), un concert pareil ça ne se rate pas ! Et c'est pas maintenant, après avoir assisté au concert dont je vais m'essayer à retranscrire mes impressions, que je vais me dédire !
Tarabusté par une discussion MSN avec Pascal, alias Ptee, qui m’avait dit en début d’année que l’Islandaise la plus connue au monde se produisait pas très loin de chez nous, j’avais un peu hésité (suis-je assez fan pour aller à un concert de Björk ? oué, question nulle… j’ai au moins l’honnêteté intellectuelle de l’avouer) avant de me décider : seul je ne pense pas y aller mais si l’on est plusieurs, alors, je veux bien céder à la tentation. La tentation sut emporter les bribes de raison qui me harnachaient encore un peu.
Me voici donc au jour tant attendu du Vendredi 23 août au matin, direction Portet où Ptee devait m’embarquer dans sa Yaya pour 3 heures de trajet direction Nîmes. Départ sous la pluie, la grisaille, les essuie-glace vont et viennent sur le pare brise… Mais je SAIS que cela ne durera pas : Monsieur Météo France me l’a promis : le littoral méditerranéen sera dégagé, il fera BEAU ! Le doute était légitimement permis néanmoins car le sale temps nous a accompagné jusqu’à Montpellier où l’on a (enfin !) pu entr’apercevoir, entre 2 gros nuages noirs, des lambeaux de ciel bleu.
Arrivés à Nîmes sous un soleil radieux, on cherche l’hôtel, on pose les affaires, puis, direction le centre ville à la recherche de nourriture puis nous nous posons sous un arbre à l’ombre généreuse pour nous protéger du soleil au mordant encore bien affûté, à quelques mètres de l’entrée des Arènes. Les premiers aficionados sont déjà là. Une petite centaine à tout casser.
Derrière les hauts murs de pierre du haut desquels des touristes déambulent encore, les techniciens commencent à faire la balance. Des cuivres raisonnent, on reconnaît des riffs, des intros, des rythmes, de nouveaux arrangements, on commence à deviner une trame de setlist… Ca va être du très lourd !
17h30, nous décidons de rejoindre les premiers arrivés dont le nombre n’a pas tellement augmenté depuis tout à l’heure, et nous asseyons sur le parvis. Normalement, nous serons bien placés.
18h, tout le monde se lève, on se masse autour des entrées, on fouille dans les sacs, les billets font leur apparition, les membres du staff aussi. Finalement, il commence à y avoir pas mal de monde… Mais cela sera-t-il suffisant pour remplir les Arènes de 12.000 places ?
On entre ! Après la fouille réglementaire et l’épluchage du billet, un rapide tour au pipi-room, et nous voici plongés au cœur des Arènes, à quelques mètres de la scène qui occupe 1/3 de l’espace. Il est 18h45… attendre, encore attendre… Le concert est prévu à 21h… la tension monte : on y est !! Et IL FAIT BEAU ! Le ciel est bien dégagé malgré quelques nuages qui errent solitaires dans le ciel nîmois. Pascal joue au sale gosse (si si si si…) et me fait remarquer de temps en temps un gros nuage noir sur notre gauche… ou, son inconscient lui faisant somatiser son désir de pluie, me lance « Ha…. J’te jure, j’ai senti une goûte d’eau là… (il me montre son bras) », ou bien encore se plait à me faire remarquer qu’en cas d’averse, le toit de la scène est pile poile orienté en plein sur nous…. Pffff… pffffffff et re-pffffffffffffff…
Un gros monsieur du staff se fraie un chemin à travers la foule fendant l’air d’un énorme plateau ostensiblement porté à bout de bras, chargé de chips et de pralines… Nos estomacs n’ont rien avalé depuis un petit moment et se satisferaient bien de ce genre de cochonneries bourrées de sucres… ne pas craquer, ne pas craquer… Pas craqué !
Un rapide regard circulaire sur les gradins : les espaces libres se font de plus en plus rares, ça se remplit, la tension monte…
Des techniciens arrivent sur scène, enlèvent des bâches, posent des micros, tendent quelques derniers câbles…
20h25, un mec affublé d’une casquette bleue se met aux platines : la première partie commence. Deux nanas entrent en scène : c’est M.I.A., qui s’était faite huer lors du premier concert du 21 par des hordes sauvages de crétins asociaux qui n’avaient certainement pas eu la curiosité d’écouter un peu le travail de ce collectif. Ca bouge dans tous les sens, ça chante, ça pulse, c’est coloré, bariolé, parfois un peu brouillon, mais quelle énergie ! Le public est vraiment enthousiaste et ça se voit ! On a notamment aux droit aux 3 tubes du moment : Jimmy, Boyz et Galang (si vous êtes curieux, allez faire un tour sur Youtube… ou sur le site officiel de M.IA). A droite de la scène, cachée derrière un mur d’enceintes, assise et entourée de son équipe, Björk assiste à la première partie… elle vibre autant que nous. Cool !
Quelques menus réglages, et voici que la scène se pare d’étendards à l’effigie de poissons, grenouilles, crocodiles, sous une lumière rougeâtre. Le groupe de cuivres entre, encostumé façon technicolor, un fanion par-dessus la tête, et se met en place, Björk apparaît dans un costume à la sobriété toute relative. Ca commence très fort : Innoncence ! Le public est à l’unisson. Puis elle enchaîne avec Hunter… Je me lâche complètement… et ça n’ira pas en s’arrangeant !
L’ambiance est littéralement électrique, les zicos sur scène s’en donnent à cœur joie, les arènes de Nîmes sont en fusion ! Tout y passe : Unravel, Unison, Hope, Jóga, The Pleasure Is All Mine, Hidden Place, Pagan Poetry... Elle danse sur scène, tend l’oreille vers la fosse aux lions (nous !) qui répond en chantant, nous fait chanter « joyeux anniversaire » pour la nana qui est au Tuba… puis le point de non retour : Earth Intruders... à partir de là, le délire fut total… de l’extrait de concentré d’euphorie… les bras se lèvent… Army Of Me, I Miss You, Vökuró, Wanderlust, Hyperballad, pour finir avec un Pluto littéralement hypnotique balancé en pleine poire sous des flots de décibels frénétiques et de très très gros son, … le tout se terminant sous une pluie de serpentins argentés.
Merci bien!» lance-t-elle avant de quitter la scène sous une ovation à faire s’effondrer les pierres. Dix minutes se passent sous les sifflets et hurlement du public qui en redemande… Premier et unique rappel (ptet un peu chiche sur ce coup là…) : Ocenania et Declare Independance.
On sort, on échange quelques mots avec nos coreligionnaires d’un soir… Les superlatifs fusent… dehors des vendeurs écoulent de mauvais posters pirates à 3€, les gens se massent… nous fuyons : on a une grosse grosse fringale… vite un sandwich, que l'on dévore en regardant les photos prises quelques instants plus tôt.
Arrivés à l'hôtel, une bonne douche méritée, j'étends mes fringues dégoulinantes de sueur (me suis pas ménagé...) et me couche... Rise you flag ! Higher Higher !
Un grand merci pour ce concert inoubliable, et une mention spéciale au public qui a été tout simplement fabuleux.
@ Ptee : merci pour les photos.