" Un petit coup au carreau, comme si quelque chose l'avait heurté, suivi d'une ample chute légère comme de grains de sable qu'on eût laissés tomber d'une fenêtre au-dessus, puis la chute s'étendant, se réglant, adoptant un rythme, devenant fluide, sonore, musicale, innombrable, universelle: c'était la pluie. "
[Marcel Proust - Du côté de chez Swann]
Puisque tu es dans les citations, voici sur quoi je travaille aujourd\'hui, ça remonte aussi le moral face au beau temps ;-d
RépondreSupprimerVerlaine, Ariettes oubliées, en hommage au vers de Rimbaud "Il pleut doucement sur la ville"
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville.
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie,
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s\'ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s\'écœure.
Quoi! nulle trahison ?
Ce deuil est sans raison.
C\'est bien la pire peine,
De ne savoir pourquoi,
Sans amour et sans haine,
Mon cœur a tant de peine.
@ l\'inconnu(e) qui a laissé un gentil commentaire : J\'y avais aussi pensé... Cependant, malgré la beauté de ces vers (et leur mise en mélodie par Fauré - Spleen, Op. 51, No.3), j\'ai préféré y renoncer en raison de l\'intense mélancolie qui s\'en dégage, et pour cause ! Or précisémment, tel n\'est pas pour une fois mon état d\'esprit, bien au contraire... La prose proustienne dont j\'ai fait usage est à cet égard d\'une belle neutralité toute enjouée : le narrateur est dérangé par la pluie alors qu\'il lisait dans le jardin. L\'ambiance générale de ce passage de Swann est d\'ailleurs toute doucereuse, dans l\'écrin de la maison de Tante Léonie qui peste contre son eau de vichy ! J\'avais déjà beaucoup aimé ce passage lors d\'une première lecture voici déjà quelques années et le relis toujours avec le même plaisir.
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