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  • 31 août 2010

    Le rêve

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    Régulièrement il revient. Sous diverses formes. Le rêve.  Le même rêve.  Qui hante mes nuits. Je ne sais pas trop comment le décrire. Les scènes n'en sont pas toujours identiques. Seules l'ambiance et la trame en sont communes.

    Des lieux banals, inoffensifs, soudain glauques, malsains, oppressants. Une forte impression de danger imminent dont je ne perçois pas la nature. Souvent un gars que je connais m'accompagne. "On" ne veut pas notre bien. On cherche un moyen de fuir : un vieil ascenseur en panne, des escaliers en béton mal éclairés, une issue dérobée. On fuit, calmement, pour ne pas attirer l'attention.

    Il y a des bois que l'on longe, des arbres à travers lesquels on voit, on nous voit. Et la sensation de laisser l'horreur derrière nous. Un regard furtif par dessus notre épaule : le danger est là, qui nous observe, qui nous convoite, qui nous désire. 

    Il y a des cris. Au loin quelqu'un que l'on torture.  Je le sais. Une évidence. Une violence bestiale qui se déchaîne, à laquelle on veut échapper et tout ignorer.
    Il y a cette femme qui hurle. Mutilée. Les orbites ensanglantées, béantes, les poignets tranchés, elle ne peut plus fuir. Elle nous parle en geignant : "Je n'y vois plus ; on m'a coupé les mains".

    Et je me réveille. Terrorisé.

    Cela fait bientôt deux mois que cela dure. J'avais cru que les vacances signeraient une rémission définitive.
    Il n'en est rien. 

    Le rêve est de retour...

    30 août 2010

    La blagounette du lundi

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    Une dame chez le médecin se lamente :

    - Docteur, j'en peux plus, je suis moche, je me sens trop grosse... Je ne sais plus quoi faire docteur...
    - Mais non madame, vous n'êtes pas si grosse...
    - Mais siiiiii docteur... Je suis grosse. Vraiment trop grosse. Tout le monde me traite de grosse vache.
    - Allons allons madame, je vous assure que vous exagérez.  Allez, asseyez-vous, ouvrez la bouche et faites "Meuh".

      27 août 2010

      Inculture(s) de Franck Lepage

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      L'autre jour un pote m'envoyait un lien vers un extrait du spectacle de Franck Lepage, Inculture(s), joué une centaine de fois lors de « conférences gesticulées » entre 2006 et 2009, et donné ici dans le cadre du Off d'Avignon en 2005. Totalement happé par le bonhomme, j'ai regardé la moitié du spectacle d'une traite !

      Tout part d'un rendez-vous étrange avec la belle soeur d'Albert Camus, Mlle Christiane Faure, chargée en 1945 de mener un grand projet d'éducation populaire. "L'éducation populaire, monsieur, ils n'en ont pas voulu..." lui dira la vieille dame. A cette époque, il exerce les fonctions de Directeur des programmes à la Fédération Française des Maisons des jeunes et de la Culture et chargé de recherche associé à l’Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire. Cette rencontre, point de départ du spectacle, va être à l'origine d'un bouleversement dans sa perception de la culture en France. "A partir de ce moment-là, confie Lepage, j'ai arrêté de raconter la vérité" c'est à dire la vérité officielle, celle que le politique veut transmettre aux gens d'en bas pour les empêcher de penser par eux même... Nous voilà prévenus.

      A priori le spectacle part un peu dans tous les sens. Malgré cela, le fil conducteur  reste aisé à suivre et la démonstration avance bon train, d'exemples cocasses en questions saugrenues posées comme autant de provocations, mais sans gratuité : "Pourquoi est-il plus facile de faire un colloque sur la crise de la démocratie de représentation que de faire pousser un choux ?", "Est on bien certain que le développement culturel développe quoi que ce soit ?".  

      Inculture(s) nous invite à une plongée - souvent vertigineuse, voire nauséeuse - au coeur des entrailles de la culture "académique". Mais il nous préviens malicieusement : tout ce que vous allez entendre durant ce spectacle n'est que mensonge...

      Il est assez compliqué de décrire le spectacle. Il y est question de la culture d'Etat, de la belle soeur de Camus,  du dessein culturel de Malraux et de son fantasme totalement totalitaire, de l'abomination des Maisons de la culture, des affres du kir royal, de l'inutilité des colloques, de la méthode pour faire une allocution  poudre aux yeux en 19 mots... Ce n'est pas un spectacle drôle à la Florence Foresti, ne vous attendez pas à rire à gorge déployée.  Pendant un peu plus d'une heure ce sont les mécanismes de l'éducation en France, les rouages de la culture, le contrôle du vocabulaire par le politique (cela m'a rappelé étrangement quoique très agréablement certains passages des Chroniques Diplomatiques), au service du capitalisme. Un capitalisme caméléon, insidieux, qui se fait désirer là où l'on croit qu'il n'est pas.

      C'est cette démonstration étourdissante que Lepage va réaliser, avec une grande conviction et un sens aigu de la dérision, à grand renfort d'exemples concrets tirés de son expérience personnelle autant que de l'histoire politique. A titre d'info, Lepage est aujourd'hui militant de l'éducation populaire et l'un des huit membres de la coopérative d'éducation populaire Le Pavé.

      On adhère ou pas au discours, certains parti pris crèvent les yeux, mais on ne peut nier le mérite du challenge relevé, un peu à la manière d'un Moore. Un spectacle qui chamboule, qui n'emporte pas nécessairement une adhésion totale sur le fond, qui m'a beaucoup séduit sur la forme, et qui sème des questions plein la tête. Ce qui est certain c'est qu'il ne m'était pas arrivé depuis longtemps de passer un aussi bon moment devant un spectacle.

      Si vous avez une heure et vingt minutes devant vous, c'est ici que cela se passe.
      (NB : on peut tout à fait se contenter du son...)


      Avignon 2005, « Inculture(s) - L'éducation populaire, monsieur, ils n'en ont pas voulu... »

      Pour suivre son actualité : http://www.myspace.com/514272420

      25 août 2010

      Un petit tour sur le Mont Blanc

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      Jeudi matin. La polenta de la veille et la pizza au fromage sont un lointain souvenir pour mon estomac qui crie famine. Damien aussi s'éveillle. Revigo comme à son habitude est déjà levé. Une vraie pile électrique cet homme ! Aujourd'hui est un grand jour : nous gravissons le toit de l'Europe !

      Non, pas à pied. Ni jusqu'en haut non plus. Nous recourrons pour cette petite expédition aux bons et loyaux services du TMB, le Tramway du Mont Blanc, un train à crémaillère construit au début du XX° siècle, toujours en activité et qui transporte chaque année des milliers de voyageurs, simples randonneurs comme nous, ou alpinistes avertis auxquels il ouvre les portes des grandes voies d'ascension.

      Si les premières locomotives fonctionnaient au charbon et à la vapeur, elles fonctionnent aujourd'hui et depuis les années 50 à l'électricité. Le progrès ne connait pas le vertige. Le plus fou dans l'histoire c'est que le projet initial prévoyait de faire parvenir le train jusqu'en haut du Mont Blanc ! Face aux difficultés techniques insurmontables la ligne s'est arrêtée à 2380 mètres, seulement. Pour cette ascension, rendez-vous était pris au Fayet, bourgade assise au pied du Mont Blanc, juste en dessous de Saint Gervais. Mine de rien nous avons une heure et demi de route à parcourir. Mais comme le décors parmi les montagnes est superbe et que discussions et rigolades filent bon train, le temps passe en un éclair.

      Nous voici devant la jolie petite guitoune qui sert de billetterie. Elle n'a pas changée. Je la retrouve telle que je l'avais laissée la dernière fois, il y a une quinzaine d'années, lorsque ma grand mère habitait encore ici. Souvenirs... Le train arrive sur les quais dans un crissement métallique strident. Une foule hétéroclite s'extirpe des wagons, touristes allemands à la peau blanche, randonneurs d'un jour, alpinistes avertis à l'équipement impressionnant de cordages et piolets. J'ai toujours eu l'impression que cette gare était bien plus qu'une gare : un point de départ vers l'aventure, vers des aventures que chacun peut construire à démesure de ses ambitions.

      On embarque, on s'installe tout devant. Le conducteur annonce le départ. Claquement des portes qui se ferment, grondement du moteur, premières secousses du train qui s'ébranle, la ville passe sous nos yeux. On est partis. Au bout de quelques centaines de mètres, l'ascension commence. Solidement agrippés à la crémaillère les wagons rampent à flanc de montagne. Ca grimpe très fort ! Et peu à peu le paysage de la vallée de se dévoile au fur et à mesure que nous nous élevons, plus près des hautes cimes. La vue sur les Alpes est littéralement extraordinaire. Elle l'eut été davantage avec quelques nuages en moins. Hé oui, ma grand mère me le disait souvent : le temps en montagne est parfois capricieux. Bientôt apparaissent les flancs du Mont Blanc et le glacier de Bionnassay (3° photo ci dessous). Que l'on soit petit ou grand, l'émerveillement est général.


      Le Nid d'Aigle, terminus habituel du TMB, étant fermé en raison d'une poche d'eau menaçante (dont les travaux de pompage commencent aujourd'hui) nous descendons au Col de Bellevue - 1794 m -  qui, comme l'indique son nom, offre un panorama étourdissant sur la chaine des Alpes et les vallées adjacentes. L'air frais y est d'une pureté revigorante. Hélas les conditions climatiques défavorables ne me permettent pas de faire les belles photos que j'aurais souhaité. Halala, si j'avais en main l'appareil convoité depuis un petit moment déjà et que je ne me suis pas résolu à acheter... Mine de rien l'ascension a duré près d'une heure.

      Pour nous faciliter la tâche, et parce que cette portion du chemin n'est accessible qu'avec un minimum d''équipement, nous reprenons le train pour descendre au Col de Voza - 1653 m - où une pluie glaciale nous accueille. Hop hop hop on se réfugie dans le restaurant d'altitude tout proche pour nous mettre à l'abri. D'ailleurs ça tombe bien : on commence à avoir faim.


      Après nous être rassasiés, nous entreprenons le retour à pied qui durera quatre bonnes heures. Que dire de plus sinon que  le paysage est somptueux ? Nous croisons quelques jolies meumeuh parées d'élégantes clarines. A la vue de mon objectif elles prennent placidement la pose.


      Un peu plus bas nous croisons la compagnie de trois jolis cheval's auxquels, pas plus qu'au joli bourriquet de l'Ecot, je ne résiste de rendre une petite visite. Je m'approche, ils m'observent. Je leur tends une poignée d'herbe grasse pour les attirer, les voici qui s'approchent. L'un d'eux passe le museau par dessus la clôture, s'empare de la pitance et se met à mâchouiller. J'en profite pour lui faire un petit câlin ce qui provoque instantanément la jalousie des deux autres qui s'approchent à leur tour. Au loin Revigo et Damien, restés sur la route, m'observent, visiblement amusés par cette soudaine régression infantile.


      Je quitte les trois facétieux compères et rejoins mes amis. La route sera encore longue jusqu'à Saint Gervais puis le Fayet où nous arriverons en début de soirée, les pieds endoloris et affamés.

      Avant de rejoindre la voiture, nous passons devant la Maison Doré, là où vécu ma grand mère pendant quelques années, là où j'ai passé une partie de mes vacances d'été aussi. Mais où est le grand escalier ? Où sont les volets rouges ? Où est la maison de mes souvenirs ? Quel est ce bâtiment tout neuf à sa place ? Je ne reconnais pas les lieux... On m'apprend que la maison a brûlé il y a une dizaine d'années, remplacée par l'édifice actuel. Il ne reste rien, sinon quelques vagues souvenirs et peut être des photos perdues au milieu de tant d'autres dans quelque album chez mes parents...

      Un peu plus loin c'est l'entrée du parc thermal qui m'attend. Toujours aussi majestueuse avec ses grandes portes aux volutes de fer forgé au dessus desquelles trône l'enseigne aux lettres d'or. J'en ai passé des heures dans ce parc... Une bouffée de nostalgie monte soudain en moi. Damien et Revigo, qui me devançaient, ne perçoivent pas à quel point je suis ému.

      Le retour jusqu'à Saint Jean de Maurienne se fera dans un relatif silence. Nous sommes fourbus et n'avons qu'une hâte : rentrer à la maison. 


      Cela tombe bien, Revigo nous préparera une croziflette, variante personnelle de la tartiflette dans laquelle les patates sautées sont remplacées par des crozets nappés de crème fraiche et recouverts comme il se doit de reblochon fermier. Du très très light...  Pendant que la croziflette se dore la pilule sous le grill, un copieux apéritif se déroule dans le jardin.


      La croziflette ne sortira pas indemne de nos coups de fourchette. Ca creuse la montagne ! Ca doit sentir le reblochon dans tout le quartier. Un peu de rosé bien frais, un verre de  vin blanc de Savoie pour faire passer le tout et nous voilà requinqués. Nous finirons la soirée par une partie acharnée de bowling sur Wii, ponctuée par une invraisemblable bataille d'oreillers. Il est plus de deux heures du matin lorsque nous regagnons nos chambres, éreintés, les yeux encore rempli des images de cette journée au milieu des montagnes.

      Après une bonne nuit de sommeil et un dernier café je quitte mes amis en début d'après midi, un brin nostalgique de voir les vacances bientôt s'achever mais heureux de tous ces moments passés ensemble. On s'embrasse une dernière fois, on promet de se revoir. Un soleil radieux m'accompagne. La route sera longue jusqu'à Toulouse et je tiens à être rentré avant le grand chassé-croisé du 15 août.

      Je profite de cette grande journée qui s'offre devant moi pour prendre un itinéraire un peu plus long, à la découverte du Puy en Velais où je ferais une brève halte ainsi que de la Lozère d'où j'admirerai un superbe coucher de soleil, postlude mélancolique à cette semaine placée sous le signe de la détente et de l'amitié.

      Une semaine qui fait du bien. Ca va être dur de retrouver la routine Toulousaine !

      24 août 2010

      Tambour Major en Savoie - 2ème Partie

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      Mercredi matin, un rayon de soleil joue à cache cache à travers le volet de bois et m'extirpe tout doucement de la volupté des draps. Tout est calme dans la maison. Il est déjà dix heures. C'est à croire que le grand air m'est bénéfique : je n'ai jamais aussi bien dormi que depuis que j'ai quitté Toulouse. Revigo, déjà levé, est en mode speedy-gonzales alors que je traine en mode grizzly post-hibernation.  D'un côté une pile de linge fraîchement repassé parmi lequel je reconnais l'un de mes shorts victime la veille d'un attentat  perpétré par une boite de calamars à l'encre. De l'autre, des chocolatines toutes chaudes à peine sorties du four me tendent leur corps doré. 

      Odeur vivifiante du café qui s'écoule dans ma tasse. 
      Saveurs exquises du lait frais entier acheté la veille à la coopérative. 
      Caresse du soleil  qui nous accompagne autour de la table du jardin. 
      Que l'on est bien ici !

      En fin de matinée nous prenons la route pour Chambéry où nous récupérons Damien en exil pour quelques jours. Il avait l'air excité comme une puce hier soir au téléphone et l'est tout autant une fois arrivé à bon port. On charge son sac dans la malle de la voiture et partons immédiatement faire un tour dans Chambéry. C'est une ville très agréable, assez belle pour ce que l'on en a vu. Revigo nous sert de guide, prend un malin plaisir à nous faire découvrir le monument aux "catsencu" (phonétiquement). Je me demande ce qu'Agnes Giard vient faire dans cette histoire... En réalité il s'agit des "quatre sans cul", la fameuse fontaines aux éléphants érigée en hommage au Comte Benoit de Boigne, bienfaiteur de la ville.


      Un peu plus loin, la façade de la cathédrale s'invite sur une vaste place ensoleillée. L'exubérance de l'huisserie et du porche contraste avec la sobriété ascétique du reste. Comme si en plein travaux la fabrique s'était trouvée sans denier pour terminer son ouvrage. L'explication est ailleurs : avant d'être cathédrale l'édifice était une chapelle franciscaine. Je ne résiste pas au plaisir d'entrer. Revigo et Damien m'emboitent le pas. Quel choc ! Doté de vaste et belles proportions, entièrement peint en trompe l'oeil, l'intérieur est splendide ! Du haut de la tribune, un orgue superbe à la tuyauterie rutilante domine la nef.


      Nous regagons le parking, quittons Chambéry et faisons halte chez Revigo pour repartir presque aussitôt vers Bardonecchia où nous sortons dîner dans un restaurant que nous ne trouverons jamais. Nous passons par la Vanoise et longeons le lac du Mont Cenis, recouvert d'un épais voile nuageux. Qu'importe, nous prenons notre temps et nous arrêtons le temps de faire quelques pas sur le barrage. Le temps se couvre, se rafraîchit. Une brume épaisse s'abat sur le lac. Un courant ascendant soufflant le long de la paroi de béton, porte avec lui des particules d'eau qui forment des volutes étranges, presque inquiétantes. Je repense à Brumes de Stephen King et me demande quelles créatures se cachent dans l'épaisseur de ce voile impénétrable. Soudain quelque chose traverse devant nous. On se précipite, on scrute parmi les empierrements : une marmotte ! Non, deux ! Et bien dodues les bougresses. Avec tous les campeurs qui profitent des bords du lac, elles doivent avoir de quoi s'empiffrer les garces !


      On les regarde jouer, pas farouches pour un sous, heureux comme des gamins. Mais il commence à faire froid et l'heure tourne. Nous reprenons notre route vers Bardonecchia où nous arrivons après avoir essuyé des trombes d'eau. Et là c'est le drame : où se cache le restaurant que Revigo voulait nous faire découvrir ? Nous ne le saurons jamais. Nous en choisirons un autre, un peu au hasard et nous laisserons tenter par la carte ma foi tout à fait alléchante. A table les verres tintent, remplis d'un vin d'Italie tout à fait goûteux. Je jette mon dévolu sur un plat de polenta servie avec une délicieuse sauce tomates aux cèpes accompagné de saucisse aux herbes et embraye sur une sorte de pizza roulée remplie de fromage fondu. Orgiaque ! Je m'en fous : il nous faut bien faire le plein car demain, on monte sur le toit de l'Europe !

      23 août 2010

      Tambour Major en Savoie - 1ère Partie

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      Après avoir quitté les bords du Lac Leman, me voici en route vers le sud à destination de Saint Jean de Maurienne en Savoie, où m'attend Revigo.
      Contrairement à Olivier, Revigo n'est pas un blogueur. Nous nous sommes connus sur un forum et avons souvent discuté. On s'était promis de se voir et de poursuivre de vive voix toutes les conversations que nous avions pu entreprendre. Vaste programme ! Le hasard faisant souvent très bien les choses, c'est aussi un ami de Damien qui m'avait accueilli chez lui à Paris en juin dernier et qui devait nous rejoindre le surlendemain.
      Après avoir papoté jusque assez tard avec mon hôte à la faveur d'un bon repas et d'une nuit à la douceur fort agréable occupée en grande partie à bavarder dans le jardin, je me lève en pleine forme, entouré de montagnes aux formes familières. J'ai toujours été frappé par la puissance des forces telluriques qui ont sévi ici. Les cimes aux flancs dénudés dévoilent leurs entrailles faites de strates sinueuses pliées et repliées aussi souplement que s'il s'était agit de pâte à tarte. On se sent bien peu de choses lorsque l'on y pense.
      Un petit déjeuné au beurre demi-sel et un café plus tard nous partons faire un tour dans Saint Jean de Maurienne, de sa Cathédrale et son très joli cloître attenant, du Palais Episcopal et des ruelles du centre ville. Où que l'on porte le regard l'horizon est borné par l'immense et majestueuse silhouette des Alpes.


      Nous prenons ensuite la voiture qui nous conduit au départ d'un sentier de randonnée menant à l'Ecot, un charmant petit village dont les maisons de pierres se blottissent aux confins de la vallée, dernière escale avant le bout du monde. Autour de nous les marmottes rieuses sifflent sur notre passage sans se laisser voir. Elles doivent pourtant être nombreuses ! Au village nous croisons un joli petit bourriquet. Je m'arrête pour lui dire bonjour et ne résiste pas au plaisir de lui gratter la tête à travers la palissade. Visiblement il est tout content et se met à hocher du chef pour que je le grattouille encore. Je ne me fais pas prier. Je l'aurais bien ramené avec moi, mais il se serait senti bien malheureux dans mon appartement en centre ville...


      D'ici la vue sur la vallée est superbe, en dépit des nuages qui menacent. Il y a quelques années le village était en ruines. Seule la chapelle restait debout. Depuis quelques temps d'importants travaux de restauration ont été entrepris qui redonnent une seconde vie à ce hameau, perdu au milieu de nulle part. Un coin de paradis pour qui aime le calme, l'isolement et les stridulations des marmottes !


      Au retour nous faisons halte pour saluer la redoute Marie-Thérèse à Avrieux. Il s'agit d'un fort construit sur un promontoire rocheux par  le Royaume de Savoie entre 1817 et 1833,  avant son rattachement à la France. Paradoxalement ce site exceptionnel, défi architectural tant les contraintes topographiques sont impressionnantes,  n'a jamais servi ! Depuis la route qui en fait le tour, les points de vue donnent toute la démesure de ce projet pharaonique.


      J'ai trouvé cette vidéo très intéressante sur Dailymotion qui explique le pourquoi du comment et surtout donne une vision beaucoup plus dynamique des proportions de Marie-Thérèse :


      Dernière halte par la coopérative laitière avant de rentrer. Nous faisons le plein de fromage : Beaufort d'été, tome vieille et autre fromage frais seront à l'honneur ce soir. Fichtre que c'est bon ! Et demain nous irons chercher Damien à la gare de Chambéry. C'est chouette les vacances !

      A suivre...

      21 août 2010

      Prends moi pour un con !

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      Il y a de cela environ un an et demi j'avais fait la connaissance d'un garçon sur un site. Nous avions papoté pendant quelques temps puis décidé de nous voir. On ne peut pas vraiment dire qu'il y eut une relation entre nous. Je l'aimais bien, sans plus. Je crois qu'il m'appréciait aussi, sans qu'il fit ostensiblement preuve d'une quelconque marque d'affection à mon égard. Je me souviens même que, pendant que nous discutions, il recevait régulièrement des textos tant de son ex envahissant que d'un plan cul auquel il semblait tenir. Non, rien de bien sérieux n'était concevable. Disons plutôt qu'on a couché ensemble quelques fois - j'en garde un assez bon souvenir au demeurant - et que nous nous sommes séparés silencieusement au gré d'une réciproque et progressive prise de distance dénuée de toute ambiguïté. Le tout a duré environ deux semaines. C'est vous dire !
      Nous nous sommes revus quelques temps plus tard par l'intercession de fréquentations communes sans que nous ne nous soyons davantage adressé la parole que pour de brèves mais courtoises salutations.

      A la fin du mois de juin dernier je croise à nouveau ce garçon sur le même site. Il m'envoie quelques secondes plus tard un message auquel je réponds. On prend des nouvelles, on papote un peu. Nous préparions tous deux nos vacances et nous nous les sommes souhaitées agréables. Nous n'avions pas parlé depuis un an au moins. J'étais surpris qu'il vienne spontanément vers moi. Mais après tout pourquoi pas ? La preuve que je ne lui ai pas laissé un si mauvais souvenir que cela pensais-je dans un sursaut d'estime personnelle

      L'autre soir je le croise à nouveau et nous reprenons la conversation, discutant un peu plus longuement cette fois, presque comme si nous étions les meilleurs amis du monde. Un doute m'envahit. Au bout d'un moment il lâche cette phrase pour le moins étonnante :
      Lui - Je voulais m'excuser pour mon attitude la dernière fois.
      Moi - Heu...?  Je comprends pas très bien de quoi tu parles...?
      Survint alors une série de propos à la limite du surréalisme. Sur le moment j'ai cru à une blague. Je dus admettre que non : il voulait s'excuser de la façon dont il m'a abandonné on s'est "séparés" (sic !), que je sache que cette "séparation" n'était pas à cause de moi mais la conséquence d'éléments extérieurs.

      Houla houla houla petit bonhomme, doucement ! Je te vois venir avec tes gros sabots. Tu  étais déjà venu me chercher la première fois, tu m'as sauté puis ignoré ; alors crois bien que maintenant que tu viens minauder à ma porte comme le Loup chez Mère Grand je vais me faire un plaisir de te laisser croupir dehors ! (attention je bascule du coté obscur de la Force)

      Je suppose qu'il s'attendait à une réponse de ce genre :
      Hoooo, mais comme c'est gentil de ta part de t'excuser après plus d'un an sans nouvelles. Tu es un brave garçon rongé par le remords et fais acte de repentance. Viens dans mes bras mon ami, faisons comme s'il ne s'était rien passé et raconte moi toutes ces vilaines choses qui m'ont privées de ta présence pendant ces longs mois de solitude que j'ai passé reclus dans ma tour de pierre.
      Sauf que : de une je me contrefous de ses excuses qui sentent l'opportunisme à plein nez ; de deux je n'ai pas oublié la sensation d'étrange malaise dont j'étais empreint en sa compagnie ; de trois je me contrefous complètement de savoir un an et demi plus tard quelles étaient ces raisons extérieures ; de quatre je n'ai aucune envie d'entreprendre quoi que ce soit avec lui, fut-ce simplement de prendre un verre. Du coup ma réponse fut je crois un peu plus cinglante que ce à quoi il devait s'attendre :
      Moi - Ho mais ce n'est pas grave. De toutes façons on n'était pas fait pour vivre ensemble.
      Et paf ! Vu le laps de temps nettement plus long qui sépara nos échanges à cet instant là, je crois bien avoir touché - à dessein - là où ça fait mal. Pour autant il ne s'avoue pas vaincu et tente une riposte dont ma sagacité démontra l'inanité :
      Lui - Ha ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ? A l'époque on commençait à parler des possibilités. [ce qui est totalement faux, NdTM]
      Moi -  Je pourrais pas te dire avec précision. Disons que c'est un ensemble de choses et de conclusions que j'ai tirées avec le recul. A mon avis on aurait pu être potes, mais certainement pas plus. Faut être réalistes.
      Tout d'un coup il se fit nettement moins disert, la conversation s'épuisa d'elle même.  Comme un an et demi auparavant nous nous séparâmes silencieusement au gré d'une réciproque et progressive prise de distance dénuée de toute ambiguïté.

      Non mais, et puis quoi encore.
      Faudrait pas non plus me prendre pour un con !

      20 août 2010

      L'orchestre des singes

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      J'adore les petits jeux rigolos, voire franchement débiles. Il y en a un qui tourne en ce moment  sur la blogosphère (vu d'abord chez Matoo puis un peu partout) et qui m'a bien amusé : il s'agit d'un générateur automatique de couverture de roman. Bien entendu je n'ai pas résisté à la tentation.
      On rentre juste son nom, un clic et hop ! la magie opère. 
      La couverture de mon premier roman aurait cette allure :



      Pas mal non ? Il ne reste plus qu'à savoir ce que l'on va pouvoir raconter dedans... smileys Forum 
      Et vous, ça donnerait quoi ? Pour le savoir, ça se passe par ici.

      Cela me rappelle un autre petit jeu rigolo, toujours vu chez Matoo mais voici beaucoup plus longtemps. Je n'ai pas su retrouver le billet dans lequel il en exposais les règles mais je l'avais noté sur un fichier notepad pour ne pas l'oublier. Le concept : créez votre pochette d'album  !

      Les ingrédients : 4 règles toutes simples, et quelques minutes devant soi...

      Le premier article de la page est le nom de votre groupe ;

      Les 4 derniers mots de la dernière citation seront le titre de votre album ;

      La troisième photo, quelle qu’elle soit, sera votre pochette d’album !

      4. Ouvrez Paint (ou équivalent), collez la photo (la fonction copie d'écran est très utile), ajoutez-y votre nom de groupe et le titre de l’album. Bidouillez un peu les polices et... Tadaaaaam !  Vous avez maintenant votre pochette.
      Voici la mienne après 3 minutes sous Paint


      C'est marrant comme l'esprit peut réussir à trouver un lien logique à cet assemblage hétéroclite. Je trouve ça fascinant. Rien que le titre, le nom et l'image donnent une idée du type de musique que l'on pourrait entendre.
      Et vous votre album, il s'appelle comment ?

      18 août 2010

      Au bord du Lac Léman - 2nde partie

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      Le soleil est levé depuis longtemps déjà lorsque je m'éveille. Ouvrant les volets, c'est un ciel mitigé qui m'accueille. Qu'importe, je suis en agréable compagnie, notre bonne humeur saura braver la velléité des éléments indécis. De toutes façons nous avons le temps et le prenons.  Nous quittons le home-sweet-home en début d'après midi en direction des montagnes cette fois-ci. Les paysages sont toujours aussi ravissants. Décidément qu'est-ce que j'aime la montagne !

      Nous arrivons à La Chapelle d'Abondance où mes acolytes ont leurs habitudes. Il est quinze heure et nos estomacs montrent des signes de faiblesse. Après avoir été honteusement éconduits d'un bouiboui désobligeant dont nous sommes partis la tête haute mais le ventre vide, c'est une souriante et agréable serveuse qui nous offre l'hospitalité à quelques mètres de là. Hervé opte pour une salade composée tandis que les deux morfales gourmands de service jettent leur dévolu sur des assiettes de charcuterie accompagnées de bière fraiche. S'en suivra pour ma part un délicieux fondant aux myrtilles tandis qu'Olivier choisira un dessert aux framboises.

       
      Repus, on se balade au milieu de ce village de carte postale et ses chalets de bois aux noms plus-cliché-que-ça-tu-meurs. Puis après avoir regagné la voiture, nous continuons à grimper le long de la route - bravant au passage les périlleux dangers dont les itinéraires-bis pour cause de patelins en fête étaient jonchés - jusqu'à la frontière Suisse, matérialisée par deux bornes en roche où nous n'avons pas manqués de faire les andouilles. Là nous attendait un très joli lac sur la face duquel se miraient les montagnes. Un charmant endroit qui eut sûrement beaucoup plu à Narcisse.


      Nous continuons ensuite en direction de Aigle où l'imposante citadelle veille sur les plaines et coteaux sillonnés de vignoble. Il doit y avoir du bon vin par ici. Et dire que nous n'y avons même pas goûté ! Ce sera un bon prétexte pour revenir. smileys Forum


      Le coin est agréable. On fait un petit tour du village, ses passages pavés de gros cailloux, son église, son prunier dont nous pouvons attester qu'il produit de très bon fruits et qui laissent la langue bleue... Au péril de ma vie je cueille même quelques délicieuses mûres parfumées à souhait, englouties sur le champ.
      Nous rentrons au crépuscule et comme de coutume profiterons de la clarté de la nuit pour bavarder et refaire le monde, parler littérature, bande dessinée, Stéphen King et de bien d'autres choses encore. Une étoile filante pourfend la nuit. Je fais un voeux. L'avenir nous dira s'il se réalisera.

      Lundi matin, bientôt sonnera l'heure du départ. Nous profitons du temps restant pour aller visiter l'exposition H²O. Bon, heureusement qu'on était trois pour se soutenir moralement car l'expo d'art contemporain était... heu... ben... oué, on va "admettre" (comme le suggérait le catalogue dont je ferai bientôt une sévère critique) que c'était de l'art. Certaines oeuvres étaient carrément capilotractées voire à la limite du foutage de gueule.  Bref, ce n'est pas celle qui me laissera le souvenir le plus impérissable. Néanmoins, j'ai pu profiter des vitraux et mosaïques Art Nouveau qui ornent ici et là l'entrée des anciens termes d'Evian. C'est toujours ça de pris.



      Il est dix huit heures. Mon séjour en compagnie d'Oliver et Hervé s'achève. Non que je ne veuille pas rester plus longtemps, mais je suis attendu chez Revigo à Saint Jean de Maurienne pour la fin de mes vacances. A reculons je charge le coffre de mes quelques affaires. "Je crois que c'est le moment" dit Olivier. Oui, déjà, le moment de se dire au revoir. Le temps passe trop vite ici. Je suis vraiment triste de partir.

      Nous nous embrassons une dernière fois en promettant de nous revoir prochainement, à Toulouse. Un dernier salut à travers la vitre, un ultime coucou aux moutons et je m'engage sur la voie rapide, laissant derrière moi deux amis qui me manquent déjà.

      Les vitres ouvertes aux quatre vents, je fonce sur l'autoroute déserte.
      Mes yeux s'embrument.
      Une larme perle sur ma joue.
      Ce n'est rien. Juste le soleil qui m'éblouit un peu trop fort...

      A suivre...

      A lire également chez Olivier : De l'art ou du cochon ?, En montagne.