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  • 18 juin 2009

    Tiraillements

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    C. −
    Au fig., gén. au plur.
    1. Difficulté(s) due(s) à l'incertitude d'une situation. J'ai encore pour huit jours d'ouvrage avec la Muse du Département (...) Enfin, David Séchard, cette fin d'Illusions perdues, me semble de plus en plus difficile. Quels tiraillements! (Balzac, Lettres Étr., t. 2, 1843, p. 133).
    2. Déchirement moral. Il se disputa lui-même à sa passion et voulut s'en arracher. Il passa par les angoisses, les tiraillements, les efforts suprêmes (...) qui finissent par briser l'énergie d'un caractère (Goncourt, Sœur Philom., 1861, p. 281). Elle semblait perplexe, en proie à des tiraillements de conscience (Aymé, Bœuf cland., 1939, p. 144).
    3. Conflit résultant de volontés ou d'intérêts contradictoires. Mettez le même gouvernement en guerre avec la volonté, les intérêts de tous, et vous verrez aussitôt quel tapage, combien de tiraillements, de troubles, de confusion et surtout quel accroissement de crimes! (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 233). La publication de la revue cessa après quatre ou cinq numéros (...) la susceptibilité de Silbermann, son humeur changeante, avaient amené des tiraillements dans la rédaction (Lacretelle, Silbermann, Le Retour de Silbermann, 1946 [1929], p. 167).

    A l'orée des regains de l'astre du jour revêtu de ses atours Prairialiens, cédant peu à peu la place à un Messidor qui s'annonce resplendissant, le Tambour Major éprouve ces jours derniers d'étranges tiraillements existentiels qui confinent au métaphysique. Encore une fois des questions sans réponses qui me poussent à croire que mes angoisses sont plus profondes qu'elles n'y paraissent et qu'un mal-être dont je subodorait l'existence mais ignorais l'ampleur, s'est peu à peu immiscé dans ma vie.

    D'un côté se trouve le Tambour Major qui désire une vie simple, calme, équilibrée, et qui, à défaut de réussite familiale, mise tout sur ses études et sa carrière, les (quelques très bons) amis aidant à combler les lacunes d'une existence en dissonance avec une société dans laquelle il a l'étrange sentiment de ne pas tout à fait trouver sa juste place. Avoir une activité professionnelle riche dans laquelle on est reconnu pour ses compétences et ses qualités humaines aide à oublier le misérabilisme de mon existence qui confine parfois au pathétique.

    D'un autre coté se trouve le Tambour Major calme et sage en apparence, pourtant intérieurement bouillonnant, qui aspire à une vie un peu plus débridée que celle relativement sage dans laquelle je me suis doucement glissé. Pouvoir brûler la chandelle par les deux bouts, vivre dans l'excès et l'absence de remords, ne pas se poser de questions, se fier totalement à son instinct sont des attitudes que j'admire chez les autres, sans me sentir capable d'en faire autant ; aptitude du prédateur froid qui frappe sa proie avec le fatalisme, l'élégance cinglante et l'agilité extraordinaire que la Nature confère aux grands chasseurs. Un coté obscur de la force en somme, jusqu'alors contenus dans une boite de Pandore désormais largement fissurée, dont les charmes puissants me conduisent vers des choses pas sages, des choses qui dérangent, des choses que la bonne morale rejette, que les bonnes gens honnissent et qui m'auraient choqué il y a encore peu.

    " (...) ne te laisse surtout pas abattre ! Perds toi s'il le faut pour te retrouver mais perds toi bien " m'avait glissé voici quelques temps un ami sur MSN alors que j'étais une fois encore en pleine crise existentielle. Se perdre pour mieux se trouver, se faire violence, oser aller là où personne ne va, prendre des chemins qui n'existent pas et que l'on se construit soi même ; se perdre pour poser des balises, prendre ses marques. dans un monde inconnu. En ce moment j'ai plutôt l'impression d'être un aveugle qui pose des jalons dans le désert. Je vais là où mes pas me guident, le coeur battant, l'esprit ailleurs, les yeux dans le vague, cerné de mirages. Une ombre parmi les ombres. Qu'en restera-t-il à la fin ? Peut-être cet aveugle que je suis trouve-t-il une certaine satisfaction dans ces gesticulations désuètes, la satisfaction illusoire de se sentir vivant, de profiter de l'instant présent sans trop se soucier du lendemain, l'impression de construire ou de se construire, de se rendre utile à quelque chose ou à quelqu'un. Mais le coté sage se dit qu'une fois la vue recouvrée, si l'essentiel n'y est pas, tout ce misérable château de cartes s'effondrera d'un coup d'un seul, la médiocrité cédant la place au néant triomphant...

    Aujourd'hui j'ai 31 ans... et je me sens seul.

    8 juin 2009

    Questions sans réponse...

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    Comment font certaines personnes pour être à nouveau en couple quelques semaines seulement après leur précédente rupture ? Sont-elles guidées par un besoin effréné de sexe ? Ou sont-elles contentées avec une facilité déconcertante ? Font-elles preuve d'une efficacité redoutable dans le choix de partenaires potentiels, ce qui signifie corrolairement une disponibilité maximale pour trier sur le volet la nuée de prétendants qu'offrent les sites de rencontres ?

    Quant je vois à quel point je rame pour retrouver quelqu'un capable de me faire vibrer, je ne peux qu'être dubitatif...
    Suis-je seulement fait pour aimer ou être aimé ? Suis-je fait pour vivre avec quelqu'un ?

    Tant de questions, si peu de réponses...

    3 juin 2009

    Spring is here...

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    Spring is here !

    Why doesn't my heart go dancing ?

    Spring is here ! Why isn't the waltz entrancing ?

    No desire, no ambition leads me,

    Maybe it's because nobody needs me ?

    Spring is here ! Why doesn't the breeze delight me ?

    Stars appear! Why doesn't the night invite me ?

    Maybe it's because nobody loves me,

    Spring is here, I hear !

    Et l'interprétation de Chet Baker...

    1 juin 2009

    Nul n'est sensé ignorer la loi...

    3 commentairess
    Une petite escapade du coté de chez nichevo qui, dans un de ces billets, cite l'adage " Nul n'est sensé ignorer la loi ", m'a fait me souvenir d'une petite anecdote qui m'est arrivée je crois l'été dernier et dont l'adage sus-cité était le sujet principal.

    Un samedi après midi, sortant de la salle de sport située à coté de la place de la Daurade, et devant me rendre rue Alsace Lorraine, j'enfourchai mon vélo et filais tout droit vers la place du capitole. Les toulousains auront saisi l'ironie du propos "tout droit", tant les rues et ruelles qui desservent la place à la Croix Occitane sont biscornues. Outre leur rectitude très approximative, ces rues sont également truffées de sens interdits plus saugrenus les uns que les autres et il n'est pas rare de voir une même voiture faire plusieurs fois le tour de la ville pour parcourir 100 mètres. La limitation du trafic routier intra-urbain par le dégoût des automobilistes, en voilà une idée novatrice.

    Aller de la place de la Daurade à la rue Alsace est en théorie une chose ultra simple pour un piéton. Mais pour celui qui veut scrupuleusement respecter le sacro-saint code de la Route, l'épopée cycliste va le conduire à effectuer des détours improbables qui l'amèneront à traverser des contrées parsemées des embûches les plus éprouvantes : entre les zones à haute densité piétonnières (comprenez une foule noire qu'il faut fendre à coup de lance roquette) et des pavés inégaux qui présentent l'étonnante singularité de transformer votre colonne vertébrale et vos articulations en scoubidou, il ne fait toujours bon être cycliste dans le centre ville de Toulouse...

    Décidant que le trajet le moins long était sans conteste le trajet le plus court, je remontais sans le moindre remors la rue Gambetta, bafouant courageusement le sens interdit qui - tout théoriquement - me barrait le passage.

    Arrivé à hauteur de la place du Capitole, un agent de police me fait signe de m'arrêter et de me placer sur le coté. La conversation s'engage :

    " - Bonjour Monsieur,
    - Bonjour ; que se passe-t-il ? Interrogeais-je empli de mauvaise foi.
    - Vous n'avez rien remarqué ?
    - Heu...? Non... (toujours avec la même mauvaise foi)
    - La rue, elle est en sens interdit monsieur.
    - Ha bon ? Ha, oui... c'est vrai... (fausse humilité nuancée d'un profond mépris)
    Et lui de continuer, jouant la carte paternaliste qui me donne la nausée, commence à me sermonner :
    - Bon aujourd'hui on fait de la prévention, on va pas vous sanctionner. Mais sachez que nul n'est sensé ignorer la loi (blablablabla....)
    Nul n'est sensé ignorer la loi, hein ? Et c'est à Tambour Major que tu dis ça ? Attends un peu mon gaillard, on va rire... Arborant rictus de la vengeance qui mijote, je posais alors une question qui, anodine, devait progressivement mener mon contradicteur dans les limites de ce que son esprit formaté pouvait entendre :
    - Et je risque quoi pour un sens interdit en vélo ?
    - Vous avez le permis ? Me demande alors le flicaillon.
    Question au demeurant surprenante de sa part puisque le régime des infractions routières n'induit pas ce genre de distinction. Entrant dans son jeu et prêt à le titiller un petit peu, je répondis du tac au tac par un superbe mensonge :
    - Non.
    Bien sûr que oui, j'ai le permis de conduire... attendez de voir la suite. L'agent m'annonce alors que j'encours une amende de je ne sais plus exactement quelle somme. Curieux de connaître le fin mot de l'histoire et surtout sa version du droit applicable à l'espèce, je l'entrepris sur le coeur du problème :
    - Et si j'avais eu le permis de conduire, ça aurait changé quoi ?
    - Si vous aviez eu le permis de conduire ? Vous auriez eu l'amende plus un retrait de deux points sur le permis.
    Nous y voilà... Le petit animal qui me fait face ne le sais pas encore, mais il est déjà mort. Faisant durer un peu le plaisir, je le laisser tisser lui même le linceul funèbre dans lequel j'allais tantôt l'ensevelir.
    - Ha bon ? Mais pourquoi une telle différence de traitement entre les usagers qui ont et ceux qui n'ont pas le permis ?
    Décochant par là ma flèche tueuse sur laquelle la victime, qui en ignorait encore les effets secondaires, se jeta de plein fouet, ne voyant pas le danger venir :
    - Hé bien parce qu'on estime que ceux qui ont le permis de conduire connaissent mieux le code de la route que ceux qui ne l'ont pas. La sanction est adaptée.
    Parfait ! M'emparant de cette hérésie contre la logique la plus élémentaire, de cette scandaleuse erreur juridique, et surtout absolument sûr de moi, j'invitais ma proie du moment - avec la plus grande courtoisie - à un petit voyage dans un monde inconnu... celui du raisonnement et de la logique... Bienvenue dans la quatrième dimension !
    - Ha bon ? Mais, réfléchissons ensemble (oui, j'ai osé ^^) : vous m'avez dit tout à l'heure que "nul n'est sensé ignorer la loi". Or, le code de la Route c'est la loi. Par conséquent, tout un chacun doit le connaître, qu'on ait le permis de conduire ou non... Dès lors, un cycliste sans permis de conduire est présumé connaître le code de la route autant qu'un cycliste ayant le permis. Cela ne fait aucune différence. La discrimination est donc juridiquement parfaitement infondée...
    Fort de ce syllogisme imparable et de savoir le droit pénal avec moi, j'attendais triomphalement la chute fracassante de ce Goliath de pacotille et me réjouissais déjà de voir sa mine de petit merdeux se décomposer dans l'incandescente lumière de ce début d'été, vengeant par la même occasion tous les innocents cyclistes injustement bafoués. Une petite victoire pour Tambour Major, une grande victoire pour les amis de la Petite Reine.
    Malheureusement pour moi, l'agent de police qui me tenait le coude depuis quelques minutes se montra totalement hermétique à cette argumentation irréfutable. Sûrement trop subtil pour son esprit sage et discipliné auquel on a désappris le sens critique, surtout lorsqu'il s'agit de remettre en cause la règle de droit qu'il est chargé de faire appliquer, il me ânonna sottement quelques contre-vérités dont je ne me souviens plus exactement le contenu, sagement apprises dans ses cahiers d'école. Totalement borné, visiblement échaudé que l'on puisse lui tenir tête, voire peut être contrarié que l'on ait pu démontrer son tort - une tentative de réflexion argumentée conjointe échoua lamentablement - je commençais à redouter que la prévention annoncée plus tôt ne se commue promptement en une véritable prune pour ma pomme...

    Je décidai donc de battre en retraite et faisant - faussement - profil bas, je feignis le repentir, acquiesçai docilement aux propos de cet esprit étriqué et poursuivai ma route, non mécontent de mon petit coup d'éclat, finalement satisfait d'en être réchappé le portefeuille intact !


    La pire des défaites, celle d'avoir refusé le combat.
    Gérard d'Aboville, extrait de L'Atlantique à bout de bras