Autant mon appartement est toujours globalement bien rangé, autant mon bureau est, de manière récurrente, un vrai petit bordel...
Sans tomber dans l'excès névrotique d'une Bree Vandekamp - la barbe en plus et la rousseur en moins - j'aime et fais en sorte que mon intérieur soit rangé : que la table basse retrouve chaque soir sa place à peu près au milieu du tapis ; que l'évier soit vide et propre tandis que le lave vaisselle s'emplit ; que le linge propre soit plié régulièrement sans traîner des jours et des jours dans le tambour du séchoir ; qu'il n'y ait pas de moutons de poussière sous les meubles ni ailleurs...
Bref, malgré les traces évidentes de vie qui y règnent, mon foyer-doux-foyer est présentable sans me faire honte.
Faire du ménage est généralement une activité du weekend, et plus particulièrement du samedi matin. Il faut dire qu'en semaine, en me levant à 6h30 du matin pour ne rentrer le soir qu'après 20h je n'en ai ni vraiment le temps ni vraiment l'envie. Aspirer, balayer, serpillériser, récurer, éponger, détartrer, il faut que ça brille. Et ensuite, épuisé de tant d'efforts, je m'octroie une bonne petite sieste d'une heure ou deux. Oui, je me sens terriblement détendu une fois la tâche terminée et que tout est joli autour de moi.
S'agissant de mon bureau en revanche, c'est une toute autre histoire...
Je parle bien de la pièce entière, et non pas du seul meuble, ce serait trop facile. Je ne compte plus le nombre de jours que j'ai pu passer rien que pour lui trouver un agencement qui me satisfasse dans un espace aussi peu logeable que neuf petits mètres carrés bariolés de trois ouvertures sur trois faces. Je me souviens d'un après midi suivi d'une soirée entière passés à déplacer toutes les bibliothèques garnies de tonnes de bouquins pour réussir à obtenir, après plusieurs mois d'intense réflexion, la disposition optimale, tenant compte de l'emplacement des prises, de la fenêtre, du sens d'ouverture de la porte-fenêtre et de la réverbération du soleil dans l'immeuble en face certains après-midis, ainsi que de la circulation dans la pièce, si réduite soit-elle. Oui, pouvoir accéder à mon fauteuil pour m'y installer et travailler reste un prérequis... Je crois que cette fois-là fut la bonne car je n'ai rien modifié de substantiel depuis.
J'ajouterai à cela les heures les jours les semaines passées à trier, classer, ranger toute la paperasse administrative, fiscale, universitaire, professionnelle et autre, dont ma boite à lettres s'emplit régulièrement, dans des classeurs et autres porte-documents aux couleurs chatoyantes pour donner un petit semblant de joie à cette monotonie bureaucratique aussi réjouissante qu'un cimetière de la Creuse un samedi après-midi de novembre par temps de pluie (avec option corbeaux qui croassent en haut d'un vieux platane agonisant)...
Et pourtant rien n'y fait. Je ne sais pas comment c'est chez vous mais mon bureau est toujours en bordel. Entre les partitions qui traînent parce que je n'ai pas de place pour les ranger, la paperasse qui s'entasse parce que remise à plus tard, les affaires courantes dont je m'occupe, l'imprimante posée un peu n'importe où parce qu'elle prendrait trop de place sur le bureau et tout un tas de petit bordel qui s'accumule faute de tiroirs pour l'y dissimuler, c'est le boxon. Parfois j'en ai le tournis juste en poussant la porte...
Aussi, demain sera un grand jour puisque, empruntant quelques heures le sémillant Kangoo de papa et maman Tambour Major, j'ai prévu d'aller chez notre ami suédois, le marchand de meubles en sapin pressé, acheter de quoi ENFIN me permettre de donner à chaque chose une place et de conférer à mon bureau la douceur et l'harmonie qui feront de ce lieu un espace de volupté et de quiétude, propice aux bonheurs intellectuels auxquels j'aime à m'adonner en toute impunité lorsque le temps m'en laisse la possibilité.
J'ai donc opté pour un bureau d'angle qui viendra remplacer celui que j'ai depuis maintenant presque dix ans et qui a bien vécu, un meuble à roulettes bas avec tiroirs, de l'éclairage efficace pour ne pas continuer à me ruiner les yeux le soir, ainsi que divers rangements qui prendront place dans le rayonnage bas de mes bibliothèques. Je ne devrais pas trop me ruiner tout en apportant une petite dose de confort non négligeable.
Y penser me réjouit et me terrorise à la fois, devant l'ampleur de la tâche qui s'ensuivra nécessairement : il va falloir ranger...
J'ai donc opté pour un bureau d'angle qui viendra remplacer celui que j'ai depuis maintenant presque dix ans et qui a bien vécu, un meuble à roulettes bas avec tiroirs, de l'éclairage efficace pour ne pas continuer à me ruiner les yeux le soir, ainsi que divers rangements qui prendront place dans le rayonnage bas de mes bibliothèques. Je ne devrais pas trop me ruiner tout en apportant une petite dose de confort non négligeable.
Y penser me réjouit et me terrorise à la fois, devant l'ampleur de la tâche qui s'ensuivra nécessairement : il va falloir ranger...
Idéalement il faudrait aussi pousser un peu les murs pour gagner quelques mètres carrés au sol. A l'usage douze mètre-carrés me paraissent une surface minimale pour un bureau digne de ce nom. Mais ça, ce n'est hélas pas pour tout de suite.
Un généreux donateur dans la salle ?
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