Objet de fantasmes plus ou moins avouables, que l'on soit un simple "lorgneur de paquet" (je ne vise personne) ou tripoteur invétéré en bande organisée, le sexe masculin reste pourtant injustement méconnu. Si la question de la fellation peut effrayer ou semer la discorde dans les couples (plus hétéros qu'homos d'après les statistiques) elle représente pourtant une phase importante des préliminaires voire, dans certains cas, une fin en soi. Car elle est de toute évidence une source de plaisirs (souvent) réciproques, tant pour celui qui la pratique et voit son partenaire prendre son pied, que pour celui qui se fait pomper le dard jusqu'à satiété.
Et pourtant... j'ai parfois envie de m'exclamer : la fellation, cette inconnue !
Encore une fois Tambour Major prend sa plume de guide spirituel pour éclairer les Nations et conduire les béotiens vers la lumière de la connaissance.
Commençons par quelques éléments définition. Je ne vous ferai pas un dessin (non, n'insistez pas) le terme fellation est un dérivé savant du latin
fellatum, supin du verbe
fellare signifiant "sucer, téter". Elle se définit comme la "
pratique sexuelle consistant à lécher et à manœuvrer la verge d'un partenaire à l'aide de la bouche". Voilà qui est clair. Mais je suppose que cela ne vous apprend rien de bien neuf.
En effet cette définition ne saurait être suffisante. Car il ne suffit pas de mettre une bite à la bouche et d'aspirer comme un malade pour réussir. Il convient de prendre quelques précautions, de part et d'autres, avant
(I), pendant
(II) et après
(III).
Trêve de blabla, passons sans plus tarder aux choses sérieuses.
I - Un peu de jardinage
Pour qu'une pipe soit bonne et efficace, il faut que tout le monde y prenne du plaisir en limitant l'inconfort. Les principales sources d'inconfort en matière de fellation peuvent provenir du goût et/ou de l'odeur (1), puis des poils (2).
1/ Le goût et l'odeur
N'y allons pas par quatre chemin,
la bite c'est comme le cul : ça se lave !
Il ne vous viendrait sûrement pas à l'idée de vous aventurer dans les méandres d'une raie douteuse, hein ? Et bien pour une queue, c'est pareil. Hé oui... Alors, pas de chichi, quand vous faites vos ablutions rituelles, n'oubliez pas de frotter partout, soigneusement, en utilisant du savon, devant comme derrière. Vous ferez disparaître tout ce qui peut transformer votre costume trois pièces en un taudis putride et suppurant de bactéries et autres cellules mortes propices au développement d'odeurs méphitique. Rien de pire en effet qu'une tige recouverte de fromage (
dick cheese) fétide et nauséabond. Si certains aiment, grand bien leur en fasse !
Ce fromage là vous ne le trouverez pas chez votre crémier... non. Il s'agit du
smegma, une substance blanchâtre et caséeuse ayant l'aspect de la ricotta, (bon appétit bien sûr !), composée de débris de cellules épithéliales mortes et de sécrétions sébacées lubrifiantes, qui s'accumule souvent sous le prépuce. Bonjour les odeurs de roquefort... Et même si vous avez la stouquette circoncise, pas de chichi : on frotte quand même ! Ha, oui... j'allais oublier : comme pour noël, on n'oublie pas les boules !
Dernier détail : si entre le temps de votre toilette et celui de votre mise en bouche vous allez pisser, rebelote : on passe par la salle de bains pour se laver les mains
et s'en redonner un ptit coup sur le zguègue. On n'est jamais trop prudent. Mâchouiller un machin qui sent la pisse, no way !
Enfin, quelque soit votre rôle dans tout cela, pensez aussi à vous
brosser les dents et à vous rincer la bouche, ça pourra servir.
2/ Les poils
Le débat fait rage entre ceux qui les aiment et ceux qui ne les aiment pas, entre ceux qui laissent leur corps en jachère et ceux qui en font un jardin à la française façon Le Nôtre. Nous ne raviverons ni ne tenterons de mettre un terme à cette sempiternelle querelle, quoique j'ai clairement exprimé ma doctrine sur ce sujet dans un
précédent billet.
Toutefois, il y a peut être une juste mesure entre la forêt vierge et une pelouse taillée comme un green. Dans un paquet façon fougère on n'y voit rien, ca gratte, on en prend plein les yeux et surtout on s'en met plein les dents... Alors
on coupe, peut être pas tout, mais un peu
quand même. Façon jardin à l'anglaise : la nature canalisée. Vous n'êtes pas obligé de vous raser la bite à blanc (attention aux coupures ! Ce n'est pas le moment de faire du carpaccio...) ou de vous passer les couilles à la cire (aouch !). Un bon petit coup de
tondeuse avec (ou sans) un sabot adéquat, histoire de rendre un peu de visibilité à tout ça, ne fait jamais de mal. Votre partenaire de jeu appréciera.
Inutile de tout couper et de retrouver une peau de bébé, vous pouvez parfaitement ne réaliser qu'un simple
élagage qui procurera à votre foufoune un aspect agréable et donnera l'impression que vous être un garçon qui prend soin de lui. En outre des poils courts permettent d'identifier rapidement la présence de nuisibles (les morpions !!) et d'entreprendre un traitement approprié avant que de contaminer toute la région...On n'est jamais trop prudents.
Bien. Faisons le point : vous voilà désormais lavés de près et débroussaillés. Félicitations ! Vous êtes près fin prêt...
Que la fête commence !
II - Jean-Louis aime les sucettes
Par où commencer ? On se désape direct ? On y va progressivement ? On se la joue bestial ou grands romantiques ? Franchement j'en sais rien... c'est une affaire strictement personnelle. Chacun a en la matière ses préférences. Car là n'est peut être pas l'essence de ce qui fait une bonne pipe dont le secret réside certes dans l'action de la bouche (1), mais aussi une efficace collaboration des mains (2).
1/ L'eau à la bouche
Comme indiqué au début de ce billet, le concept de la fellation consiste essentiellement à sucer une verge afin de procurer moult sensations agréables à son propriétaire. Car aussi étrange que cela puisse paraître (en fait non, ça ne l'est pas), la bite est juste l'une des nombreuses zones érogènes du corps masculin. Une zone érogène est une partie du corps particulièrement sensible aux caresses et qui excite l’acuité sexuelle. Mais ça vous le saviez déjà, sinon en théorie, du moins en pratique (si si si... bande de petits canailloux !). Toutefois, si mettre une bite dans la bouche constitue un bon début dans l'art de la fellation, cela ne saurait suffire. Je m'explique.
Par "bouche" il faut entendre la cavité buccale, les lèvres et la langue. C'est la combinaison des trois qui fonctionne. Sucer ne veut pas dire se transformer en débouche évier. Non non non. C'est un peu plus subtil que cela. La
cavité buccale permet de jouer comme un aspirateur et de provoquer un afflux de sang vers le corps caverneux et aide à faire gonfler la bête. C'est à peu près tout.
Car sucer une bite, c'est comme sucer une chupa chups : on y va langoureusement en appliquant bien
ses lèvres - judicieusement humectées - tout du long, de sorte à exercer une pression (dont l'intensité sera fonction des réactions de l'intéressé) destinée à titiller les sens, de haut en bas, de bas en haut, selon un rythme ni trop lent ni trop rapide - afin de vous épargner les cervicales - rythme qui sera là encore fonction des réactions de votre partenaire. Vous l'aurez compris,
la salive joue un rôle important : celui de lubrifiant. Sinon gare à la surchauffe !!
La langue intervient également pour une très grande part. Que ce soit pour lécher le gland sur toute sa surface (attention, c'est sensible cette chose là !!), sur les bords (hyper sensible aussi), la base du pénis et tout ce qui vous tombe sous la main (non, pas les amygdales... là c'est un peu trop zélé), la langue est une redoutable arme de jouissance massive dont il ne faut pas avoir peur de se servir. Laissez là se fourrer un peu partout et trouver son chemin. Laissez là gambader lubriquement à travers les sinuosités de ce corps livré à vous. Votre ingéniosité, votre degré de salopitude et les convulsions de plaisir du bô gosse que vous astiquez seront votre boussole.
Les plus attentifs auront remarqué que pour l'instant pas un mot n'a été prononcé s'agissant des dents. C'est normal :
les dents sont à la pipe que ce les hémorroïdes sont à la sodomie... Il n'y a rien de pire que de se faire raboter le manche ! L'effet en est parfois désastreux : le débandage direct. D'où l'importance de bien garder les lèvres en avant pendant toute la durée de l'action et de prendre garde à ne point montrer les crocs ! C'est très désagréable. En revanche, de très légers mordillements dispensés avec parcimonie peuvent s'avérer du meilleur effet. Il n'y a pas de règle, c'est à vous de voir dans le feu de l'action si cela passe ou non... à vos risques et périls !
2/ Jeux de mains, jeux de vilain ?
Si la fellation repose en grande partie sur l'action combinée de la langue et des lèvres accompagnées de succions, cela ne veut pas dire que tout est gagné. Hé non ! Les mains ont également un rôle à jouer, et pas des moindres.
Qu'il s'agisse de branler pendant qu'on se repose les mâchoires tout en laissant sa langue trainer sur le gland, de caresser les couilles par de légers ou plus virils massages, de titiller les tétons, de caresser l'intérieur des cuisses, ou toute autre surface de la peau de votre partenaire, laissez vos mains se balader ! Même et y compris dans les endroits les plus incongrus. Un doigt qui court le long des fesses, voire qui titille la rondelle délicatement peut provoquer des réactions surprenantes chez votre partenaire, même s'il n'est pas passif. Souvenez vous que seules les voies du Seigneur sont (
a priori) impénétrables
.
La zone géographique de la fellation n'est pas délimitée par la seule longueur de la queue. Il faut savoir aller un tout petit peu plus loin.
A propos du branlage, par pitié, apprenez à tenir une bite proprement : à pleine main !! Pas du bout des doigts !! Allez-y franchement, ça ne pique pas, ça ne mord pas (mesdames, je m'adresse à vous essentiellement). Au pire ça crache un peu comme un lama mais une habile coopération des partenaires saura prévenir l'un et l'autre de l'imminence de l'orgasme.
Faites gaffe également au
prépuce : évitez de tout arracher comme un sauvage. Contrairement à la queue d'un lézard, cela ne repousse pas. Il faut donc éviter de tirer trop vers le haut ou trop vers le bas. Tout dépend de l'équipement du monsieur... Mais une fois le gland décalotté, inutile de tenter de retourner la peau comme on épluche un lapin : ça fait super mal bordel !!
Un mot également
des couilles. Les couilles
sont en effet une partie tout à fait intéressante de l'anatomie masculine qu'il ne faut pas oublier pendant une fellation. J'y ai déjà fait allusion plus haut. N'ayez pas peur d'elles, elles sont vos amies ! En alternance ou concomitamment à une séquence de suçage, vous pouvez à loisir les léchouiller, les faire rouler sous vos doigts ou les prendre en paquet à pleine main (avec la délicatesse requise !) ... votre partenaire vous en sera certainement reconnaissant.
Maintenant à vous de jouer et de faire monter la tension, jusqu'à là...
III - Montée de sève
Ca y est, vous êtes à quatre pattes en train d'avaler le gourdin turgescent d'un étalon monté comme un dieu, il frétille à la moindre de vos sollicitations et vous prenez autant votre pied que lui. Bien ! Mais... une question subsiste :
on va jusque où ?
C'est à vous de voir !
1/ Prélude Fugue & Variation
Comme je l'indiquais au début de ce billet, la fellation peut être comme chez Bach, soit prélude, soit fugue, soit un diptyque composé des deux ! Le bon moment pour s'arrêter est celui que les partenaires estiment le plus opportun, en particulier s'il ne s'agit que d'un jeu préliminaire à une séance de chevauchée acrobatique.
Si vous décidez d'aller jusqu'à l'orgasme, certaines précautions sont à prendre, sinon vous allez en recevoir plein la gueule, ou plein la bouche. Ce qui peut se révéler très plaisant ; tous les goûts sont dans la nature. Libre à vous de faire ce qu'il vous plait. Mais la tournure à donner au feu d'artifice final doit dépendre des possibilités de l'un et de l'autre et de ce que votre degré d'excitation vous permet. Notez que l'excitation a un effet désinhibant important qui conduit souvent à faire bien des choses dont on se sentirait incapables le reste du temps. Laissez-vous surprendre... De grandes lapées, lui sucer les couilles ou un bon bouffage de cul peuvent décupler les effets de l'orgasme. A vous de voir.
Sachez toutefois que
RIEN ne vous impose d'avaler ! Ne le faites que si cela vous fait réellement plaisir. Sinon abstenez-vous.
2/ Tomber du rideau
Ha... si... ! Tout de même... Une fois que la purée est partie et que votre homme s'est transformé en geyser gémissant, calmez les ardeurs de votre poignet :
arrêtez de le branler comme un dingue, ça ne sert plus à rien. Pire, cela peut faire terriblement mal. Je m'adresse surtout au nanas (qui me lisent jusqu'ici ?? Oué, je suis sacrément optimiste...) qui ne savent pas s'y prendre (si si... les mecs branlent mieux que les nanas, c'est scientifiquement prouvé). Messieurs, idem : souvenez-vous de ce que VOUS aimez lorsque vous vous faites une petite gâterie en solitaire devant le porno/site webcam de votre choix. Hé bien sur un autre, c'est pareil... S'il peut être super bon de branler pendant l'éjaculation, une fois que c'est fini, c'est fini !
Accompagnez le débandage par des caresses, tenez-lui la queue dans la main, prenez-lui les couilles dans la main ça fait toujours du bien, une ou deux dernières léchouilles histoire de lui prouver que vous êtes une belle salope et basta ! Mais par pitié cessez de lui torde la bite comme un scoubidou ou de continuer à le pomper comme un vampire : cela peut provoquer d'insoutenables douleurs ! Ménagez-le si vous avez dans l'idée de le revoir. Souvenez-vous que "qui veut voyager loin ménage sa monture" même si c'est vous qui vous êtes fait monter tantôt. Tiens, d'ailleurs, comme un fait exprès... demain, c'est
samedi !
En conclusion...
Je terminerai seulement en attirant votre attention sur quelques remarques de sécurité et de protection : la fellation n'est pas exempte de
risques de contamination par une MST... le VIH notamment. Alors, comme en toute chose, soyez prudents...
Il y aurait encore sûrement beaucoup à dire, beaucoup à préciser... Je n'ai pas la prétention de l'exhaustivité ni le temps d'y consacrer d'avantage. Sans compter que je n'ai pas non plus la prétention du savoir absolu ! Seul le temps et l'expérience feront de chacun nous des suceurs (et des suceuses) avertis.
" L'expérience instruit plus sûrement que le conseil "
A. Gides - Les faux monnayeurs