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  • 30 décembre 2018

    Vivement 2019

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    Nous y sommes. Dans quelques heures, 2018 égrainera ses dernières secondes et, avec les douze coups de minuit que scandera l'horloge demain soir, se tournera la première page encore blanche d'une année toute fraîche.

    Cette année a passé décidément très vite et je me souviens encore de l'ambiance de l'an passé à la même époque, lorsque je me préparais à fêter la Saint Sylvestre avec des amis au milieu des Alpes recouvertes de neige.

    Si je tire un rapide bilan de l'année écoulée, 2018 ne fut pas une année facile. Et pourtant, quelle année ! Riche de belles rencontres, riche de mille expériences nouvelles, de mille projets dont les prolongements se ramifient encore loin devant moi.

    Qu'il s'agisse ou non d'un tournant symbolique, en gardant en mémoire que l'on donne aux symboles d'autre valeur que celle que l'on entend leur accorder, l'année de mes quarante ans fut, je crois, un nouveau point de départ : celui où j'ai pris pleinement possession de ma vie. Celui où je me suis battu pour avancer, où j'ai grandi professionnellement, bien au-delà de ce que je pouvais imaginer l'an dernier à la même période. Une année de construction, durant laquelle je ne me suis pas ménagé, travaillant comme un forcené, me reposant peu, en m'oubliant peut-être au passage.

    Car j'ai beau me présenter comme une grosse feignasse doublée d'un procrastinateur émérite, je n'en suis pas moins un acharné du boulot, voire un bourreau de travail, avec ses vertus mais également tout ce que cela sous-tend de négatif, dont l'épuisement professionnel que je sens poindre de temps à autre. Je ne m'écoute pas assez, c'est certain.

    Travailler, travailler sans relâche. J'ai l'impression d'entendre mon grand-père ! Lui qui voyait le loisir, dont la lecture, comme une perte de temps... 

    Alors elle sera probablement là, ma résolution pour 2019 : prendre davantage de temps pour moi. Apprendre à tout arrêter, à prendre du recul et une grande inspiration d'air frais comme une grande virgule dans cette course folle dans laquelle je me bouscule à moi-même.

    Prendre le temps d'un peu de douceur, comme ce joli après-midi d'avant Noël, passé à la maison avec quelques copains, à préparer et décorer des biscuits, puis à manger des gaufres en buvant du chocolat chaud à la cannelle.

    Prendre le temps d'un peu d'évasion, comme le seront ces quelques jours de vacances (les premiers depuis août dernier) en janvier avec des amis où, pour la toute première fois, j'irai chez Mickey. Comme le seront aussi certainement ces quelques autres en mars et qu'il me faut organiser rapidement, car j'ai très envie d'aller aux Fallas de Valencia, histoire de voir de mes yeux cette fête unique en Espagne dont j'entends parler depuis mon adolescence.

    Prendre le temps de recevoir de l'amour de ceux qui m'entourent, famille, amis, proches, et de tous ceux qui sont toujours là, malgré la distance et le croisement sporadique de nos chemins respectifs. Eux-aussi, ils sont importants, ces amis sans lesquels je ne saurais vivre.

    Prendre le temps de penser à moi, de me reposer plus régulièrement, de me ménager, de prendre soin de moi et, n'en déplaise à Juliette, m'accorder quelques plaisirs superflus.

    Voici 2019 qui s'annonce, et j'ai hâte !



    Et vous ?

    15 décembre 2018

    La photo du mois : Quotidien

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    Nous sommes le 15 Décembre, il est midi, c'est donc l'heure de notre dernier rendez-vous mensuel avec La photo du mois pour cette année 2018 qui aura passé bien vite.

    Chaque mois les blogueurs participants publient une photo en fonction d'un thème donné à l'avance. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants, le 15 de chaque mois, à midi, heure de Paris. 

    Ce mois-ci, Escribouillages nous propose de travailler sur le thème chats-minous Quotidien en nous donnant les indications suivantes :

    Un paysage, un objet, un personnage, un rêve, bref quelque chose de récurrent et qui orne la plupart de vos journées.

    Bon... Le choix n'aura pas été très difficile cette fois-ci. Qu'est-ce qui "orne" (ha, ça... pour orner, ils ornent !) la plupart de mes journées depuis un peu plus de trois mois ? J'en parlais encore dans mon dernier billet.

    Un indice sur vos écrans : huit pattes, deux paires d'oreilles, des miaous et des ronrons parsemés de bêtises...

    Vous ne voyez vraiment pas ?
    Hé oui, mes chats-minous d'amour qui, jour après jour réduisent mon appartement en confettis et qui, sur cette photo prise l'autre soir, ronronnent comme des moissonneuses batteuses. Approchez-vous de l'écran : vous le sentirez vibrer !

    (Et ceux qui disent que j'utilise encore une fois la photo du mois comme prétexte pour montrer mes chats-minous ne sont que de gros vilains aux orteils tordus. Na !)

    La photo du mois continue sur les autres blogs participants : Akaieric, Alexinparis, Amartia, Angélique, Aude, Betty, Blogoth67, Brindille, Bubble gones, Cara, ChristL, Christophe, Cricriyom from Paris, Céline in Paris, Danièle.B, DelphineF, El Padawan, Escribouillages, Eurydice, FerdyPainD'épice, Frédéric, Gilsoub, Gine, Giselle 43, J'habite à Waterford, Jakline, Josette, Josiane, Julia, Krn, La Tribu de Chacha, Lau* des montagnes, Laurent Nicolas, Lavandine, Lilousoleil, magda627, Mamysoren, Marie-Paule, Mirovinben, Morgane Byloos Photography, Nanie, Nanouk, Nicky, Pat, Philisine Cave, Pilisi, Renepaulhenry, Sous mon arbre, Who cares?, Xoliv', écri'turbulente.

    7 décembre 2018

    Vendredi 7 décembre

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    Voilà trois semaines que je n'ai pas écrit ici, essentiellement faute de temps et d'envie, les deux étant étroitement liés. Je pars travailler tôt le matin et rentre tard le soir, généralement pas avant 21h30. Entre les deux, mes journées défilent au grand galop, entre urgences de toutes sortes, sollicitations multiples et rendez-vous divers. 

    C'est un fait que depuis plusieurs mois maintenant je travaille beaucoup. Trop aux dires de certains qui me disent de lever le pied. "Je ne te plaindrai pas en penchant la tête sur le côté" m'écrivait un ami il y a quelques semaines. "Ce boulot c'est toi qui te le cherche". Il a raison, si charge de travail il y a, c'est parce que je le veux bien. Mais c'est surtout que si je ne travaille pas assez, il ne reste rien pour manger à la fin du mois. Je ne vis hélas pas que d'amours et d'eau fraîche.

    Les fêtes de fin d'année approchent. Dans trois semaines, Noël sera déjà derrière nous. Là encore, j'ai tellement de travail d'ici là, que cette échéance me semble totalement abstraite. Je n'ai pas commencé mes achats, ni quoi que ce soit, alors que j'ai envie de faire des milliers de choses. La trêve sera de toute manière de très courte durée, étant donné que je travaille le 25 et le 26 décembre.

    Le repos sera pour un peu plus tard, car j'ai d'ores et déjà prévu une petite escapade dans la capitale le temps d'un weekend prolongé. Si les agendas de tout le monde coïncident, je devrais y retrouver des amis pour aller rendre visite à Mickey, chose qu'à l'instar de la visite de la Tour Eiffel l'été dernier (et qu'il me faudra racontrer) je n'ai encore jamais fait. 

    Il faut un début à tout, paraît-il.

    Avec le temps de l'Avent, celui des Nadalets et des repas de carillonneurs. Je suis invité prochainement à plusieurs d'entre eux dans la région. Bonne chaire et bons vins entre copains, voilà qui donnera de la saveur à ce tumultueux mois de décembre.

    Et au milieu de cette frénésie, chaque soir, deux petites choses mignonnes et turbulentes m'accueillent chaque soir sur le palier de la porte, toutes moustaches dehors et les oreilles pointées comme des antennes à bêtises. Une fois que chacun a mangé de son côté, même si Pistache essaie régulièrement de venir renifler dans mes assiettes, elles ne sont plus que vrombissements et ronrons une fois étendues sur mon ventre. 

    Du haut de ses cinq mois, Caramel devient un gros et lourd pépère tandis que la canaillitude de Pistache s'exacerbe. Ils n'ont pas fini de m'en faire voir ces deux là !

    Et malgré tout cela, une copine m'a affublé d'un "A chaque fois que je te croise, tu es resplendissant" l'autre jour. C'est que j'y mets beaucoup du mien : peu de sorties (par manque de temps et d'envie), alimentation saine et équilibrée, du sport pour éviter les escarres et garder la ligne... Depuis que j'ai perdu du poids ces derniers mois et que j'ai arrêté le suivi avec ma nutritionniste, la balance est demeurée parfaitement stable malgré quelques énormes écarts. Probablement parce que mes journées dignes d'un ministre me demandent beaucoup plus d'énergie que ce que je veux bien croire.

    Il me faudra bien prendre le temps de prendre soin de moi, un jour où l'autre.

    16 novembre 2018

    Journée Mondiale de la Chocolatine

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    Décriée, critiquée, moquée, dénigrée, copiée et jamais égalée, la Chocolatine n'a pas dit son dernier mot.

    Les Toulousains en ont rêvé, ils l'ont fait ! La Chocolatine connaît ce 16 novembre 2018, sa première journée mondiale dans la Ville Rose.

    Toulouse célèbre ainsi, en un jubilatoire pied de nez aux polémiques qui inondent régulièrement les réseaux sociaux, la viennoiserie devenue une sorte de symbole du Sud-Ouest.

    La chocola-quoi ?

    La C.h.o.c.o.l.a.t.i.n.e.!
    Comme le pain au chocolat qui lui emprunte tout et dont le nom est de rigueur dans les trois quart de l'hexagone, la Chocolatine est une viennoiserie constituée de pâte levée feuilletée, généralement de forme rectangulaire, et fourrée avec une barre de chocolat noir.

    Chocolatine, donc.
    C'est pourtant pas compliqué.

    Mais il vient d'où ce nom ridic si joliment exotique ?

    Si l'on en croit certains sites qui se sont longuement penchés sur la question, l’hypothèse la plus probable de l’origine du nom « chocolatine » (la seule, la vraie) viendrait de l'autrichien Schokoladencroissant. Selon cette théorie, par homophonie, les français auraient progressivement transformé ce mot par un glissement de la sonorité Schokoladen vers celle de Chocolatine. Car, en Autriche, si vous demandez un pain au chocolat, un vous servira le Schokoladebrot, c'est à dire une sorte de cake au chocolat.

    En effet, selon l'historien culinaire Jim Chevalier, c'est le boulanger autrichien Auguste Zang qui aurait introduit la viennoiserie en France. Ce viennois né en 1807 et mort en 1888 dans la capitale Autrichienne, a introduit avec grand succès les viennoiseries à Paris. Venu s'installer en France en 1837, il ouvrait dans les années 1838-1839 une boulangerie viennoise au 92 rue de Richelieu dans laquelle le tout-Paris se pressait afin d'y acheter et d'y savourer des Kipferl, l'ancêtre du croissant. 

    D'ailleurs, ce nom, Chocolatine, n'est pas propre aux quelques régions de France que le reste de nos concitoyens jalouse en silence. Ainsi au Canada, et plus particulièrement au Québec, on dit plutôt Chocolatine. Dans les pays germanophone, c'est le terme Schokoladencroissant qui prévaut. Dans les pays anglophones, notamment chez l'Oncle Sam, mais aussi en Australie et semble-t-il en Nouvelle-Zélande, on dit Chocolate croissant. Au pays de Cervantez, la Chocolatine se travestit en Napoletanas. Enfin, il semble que l'on parle également de Chocolatine au Mexique et en Amérique Latine (même si je ne me souviens pas en avoir vu une seule en Argentine).

    Ils sont bizarres ces gens du Sud-Ouest... non ?

    Absolument pas. Ce n'est pas parce que nous sommes minoritaires à avoir raison que nous avons tort face à la majorité.

    Les plus insolents rétorqueront qu'à ce compte-là il faudrait appeler un pain aux raisins une « raisintine ». Je leur demanderai simplement comment les Alsaciens appellent un pain au raisins : Escargot ou Schneck, et on ne les embête pas avec ça, que je sache.

    Même les grands Chefs se mêlent à cette querelle bon-enfant. Ainsi le  7 novembre dernier, Guillaume Gomez, cuisinier en chef de l’Élysée, prenait ouvertement de parti du Pain au Chocolat sur son compte tweeter :



    Mais la riposte de la #TeamChocolatine ne devait pas tarder car, le 13 novembre le chef Michel Sarran (épaulé par Philippe Etchebest et Hélène Darroze, excusez du peu) lui répondait par une vidéo pas piquée des vers, restaurant ainsi la seule vérité vraie, qu'une majorité de la population française feint d'ignorer (la force du déni, que voulez-vous...) :
    Parangon de la résistance face à l'uniformisation des cultures dans un mode globalisé, la Chocolatine s'offre aujourd'hui sa première journée mondiale, et je ne peux très chauvinement que m'en réjouir.

    Mais alors il faut dire comment ? 

    Appelez-là comme vous voudrez mais, ici, dans le Sud-Ouest en général et à Toulouse en particulier, on dit Chocolatine.

    Et puis c'est tout.

    Macarel !

    15 novembre 2018

    La photo du mois : Abécédaire

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    Nous sommes le 15 Novembre, il est midi, c'est donc l'heure de notre rendez-vous mensuel avec La photo du mois.
    Chaque mois les blogueurs participants publient une photo en fonction d'un thème donné à l'avance. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants, le 15 de chaque mois, à midi, heure de Paris. 

    Cette fois-ci, le thème du mois, Abécédaire, a été choisi par écri'turbulente qui nous donnait les indications suivantes : 
    Ni calligraphie, ni broderie au point de croix, mais notre environnement champêtre ou urbain qui naturellement dessine les lettres de l'alphabet. Attention, on n'arrange pas trois brins d'herbe pour qu'ils deviennent un N. On observe autour de soi, on photographie et c'est tout !
    Pour tout dire, j'ai hésité. Beaucoup hésité...

    En effet, en prenant en photo mes chats-minous (dont je vous reparlerai bientôt), les petites oreilles pointues de l'un d'eux formait un très joli M, comme dans Merdeux, ce qui le caractérise parfaitement. Car, oui, je l'ose dire, c'en est un, un fieffé merdeux doublé d'un potentiel câlin qui défie l'entendement et le rend tellement attachiant (non, le i n'est pas de trop).

    Bref, point de chats-minous ce mois-ci (vous ne perdez rien pour attendre).

    Donc, ma photo a été prise il y a environ trois semaines, alors que la volubilis étalait sa constellation de fleurs bleues sur mon balcon.

    Et pour répondre au thème : je vous présente la lettre B, comme la "Belle Bleue".

    13 novembre 2018

    C'est quand qu'on se repose ?

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    Cela fait plus de 15 jours consécutifs que je bosse sans m'arrêter. Je voudrais, m'arrêter et profiter un peu, mais la masse de travail fait que je ne peux pas. J'ai passé le weekend dernier au bureau, et celui d'avant également. Je ne prédis pas un meilleur sort à celui qui vient.

    Aujourd'hui à midi j'étais déjà épuisé et je ne tiens le coup que grâce à du sucre sous forme de  chocolat : presque un paquet de Petits Écoliers engloutis cet après midi, et une tablette de chocolat noir à l'écorce d'orange qui aura duré à peine plus de dix minutes hier après midi. Heureusement que, pour ma ligne, j'ai repris un peu le sport.

    Mauvaise organisation ? Peut-être. Mais aussi un mauvais travail d'équipe avec un boulot qui, alors qu'il est connu de longue date dans son contenu et son ampleur, n'a pas été planifié ni réparti au sein de l'équipe depuis septembre. De fait, je suis conduit à bosser en continu pour me remettre à jour dans des domaines que je ne maitrise pas du tout, sans certitude que ce que je fais est nickel chrome. Chaque semaine je suis sur des œufs et je déteste cela. 

    Le tout devrait être bouclé en fin de semaine prochaine, mais à quel prix ? En tout cas il me tarde de venir à bout de cette masse de travail et de pouvoir un peu relâcher la pression. Avant les fêtes qui approchent, ce ne sera pas si mal, vu que je ne prendrai que quelques jours de vacances autour de Noël et que je bosse le 25 et le 26 décembre. 

    Quant au Nouvel An, j'écrivais il y a 10 jours que je n'avais pas envie de le célébrer d'une quelconque manière  et qu'en "ultime pied-de-nez, je crois que, si je le pouvais, je me débrouillerais pour travailler cette nuit-là..."

    C'est désormais chose faite : je me suis collé une astreinte de nuit le soir de la Saint Sylvestre. 
    Je suis peut-être un peu trop dur avec moi-même...

    7 novembre 2018

    Constantin Brancusi et la stratégie de l'évitement

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    "Les choses ne sont pas difficiles à faire, ce qui est difficile c'est de nous mettre en état de les faire." aurait dit / écrit / soupiré / murmuré / se serait exclamé Constantin Brancusi, sculpteur dont Google m'apprend que je connais certaines de ses œuvres, alors que j'ignorais, il y a encore quelques minutes, son nom. Je suis un Monsieur Jourdain en puissance...

    En cherchant un peu au pif sur internet une jolie citation sur l'art subtil de la procrastination, dans lequel je suis probablement troisième dan, je suis tombé sur cette citation qui représente très exactement mon état du moment : fatigué, avec une motivation globale proche de cette d'une pomme de terre bouillie face au moulin à légume, et une inertie monstrueuse qui me lignifie.

    Beaucoup de fatigue cumulée donc, beaucoup de travail aussi, et une stratégie d'évitement que j'observe insidieusement se mettre en place pour n'en faire pas une. La journée qui s'achève en est une assez bonne démonstration, tant je n'ai pas fait grand chose. Enfin, si, j'ai fait plein de petites choses, des choses insignifiantes ou peu productives et qui ne font pas beaucoup avancer l'immense train des tâches qui pendouillent et débordent le long des pages de mon agenda.

    Alors, si, soyons tout de même honnêtes : je me suis acheté un nouveau téléphone portable pour le boulot. Pas une machine de guerre, mais une bébête suffisamment puissante pour pouvoir y faire toute un tas de choses aussi simples que lire et écrire un courriel sans épuiser la batterie à la moindre pièce jointe téléchargée et lue. Ce n'est pas rien. Et je suis assez content de mon acquisition. Avoir un nouveau joujou est toujours quelque chose d'agréable. J'ai d'ailleurs passé une bonne partie de mon après-midi à le configurer pour me le rendre encore plus agréable.

    Ce qui est difficile, c'est de nous mettre en état de les faire. Certes... Me mettre en état de travailler me demande une énergie considérable que je ne sais plus où puiser pour le moment. Ainsi, alors que j'ai encore tout un tas de copies à corriger et que la journée touche bientôt à sa fin, je préfère venir ici, noircir mon écran d'un nouveau billet pour le blog.

    Vous avez dit évitement ?

    2 novembre 2018

    Cinquante deux jours avant Noël

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    Peu à peu la Ville Rose se pare des décors de fin d'année qui ornent déjà les rues du centre-ville. Un compte à rebours m'apprend que cinquante deux petits jours nous séparent de Noël et de son cortège de festivités obligatoires. Vu la propension du temps à passer comme un éclair en ce moment, ces cinquante deux jours sont en réalité après demain. 

    Il me tarde, à vrai dire, de pouvoir me poser un petit peu, de ralentir mon rythme de travail assez intense. De profiter de ma famille, passer deux ou trois jours au coin du feu, à ne rien faire ou si peu, d'avoir les narines emplies de ces odeurs si caractéristiques de vin chaud, de cannelle, de cardamome et de chocolat. L'odeur de Noël.

    Cela me fait songer à cette recette de biscuit absolument délicieuse que j'avais découverte chez la gourmande @cuipatchocandco. J'avais grâce à elle, pu réaliser l'an passé un très joli sapin de nawouel en biscuits qui avait été dévoré en quelques heures.

    Réaliser des biscuits. en voilà une activité simple, ludique et horriblement régressive qui me rappelle, l'odeur des épices à biscuit en plus, l'atelier pâte à modeler que j'affectionnais tant lorsque, gamin, j'étais en classe de maternelle. C'est fascinant combien notre enfance peut façonner notre vie d'adulte.

    A cet égard, depuis que j'ai passé une après-midi chez les parents de Tarvalanion en début d'année, à confectionner des biscuits pour le thé avec des emporte-pièces rigolos, j'ai acquis à mon tour tout un tas d'emporte-pièces sympas : étoile, licorne, ange, flocon de neige, nounours... Encore l'autre jour, j'ai sauté sur une occasion pour m'en acheter trois de plus, ce qui doit porter ma petite collection à une bonne dizaine de formes différentes. Il faut que je m'accorde un dimanche récréatif pour refaire des biscuits et emplir l'appartement de ces odeurs apaisantes qui donnent aux jours de grisaille un petit air de fête.

    Si je fêterai bel et bien Noël, je ne crois pas en revanche que cette année je fêterai le Nouvel An. Je n'en ai plus véritablement envie. Et ce n'est pas nouveau. Cela fait plusieurs années que je me dis : "cette année tu ne fais rien" et que, malgré moi, je me laisse entraîner dans des soirées plus ou moins conviviales. Et cette année, je n'en ai pas, mais alors pas du tout envie. 

    Ce qui me fatigue par avance avec le Nouvel An, c'est l'obligation d'être heureux sur commande, de festoyer à ce qui ne représente rien à mes yeux, sans aucune valeur symbolique. Ultime pied-de-nez, je crois que, si je le pouvais, je me débrouillerais pour travailler cette nuit-là...

    A propos de festivités, pour mon anniversaire l'été dernier, les copains m'ont offert un joli chèque cadeau chez un célèbre commerçant en ligne, afin de m'acheter une Switch et de jouer au dernier Zelda. Car je suis un gros fan de la licence depuis ses origines. Et que ce jeu est vraiment réussi, aux dires de tous et du haut des toutes petites minutes que j'ai pu y jouer. 

    Mais voilà, j'ai beaucoup de mal à admettre claquer autant d'argent dans une console de jeu à laquelle je n'ai, en réalité, que peu de temps à consacrer. En semaine, je suis beaucoup trop fatigué pour cela en rentrant du boulot tard le soir, et je crois préférer consacrer mes quelques weekends libres à mes amis et à un peu de vie sociale, plutôt qu'à pourfendre du monstre à travers les plaines d'Hyrule. Du coup, je ne sais exactement que faire ce de bon d'achat.

    Et en même temps, puisqu'il m'a été offert pour mes 40 ans, je ne veux pas l'employer à n'importe quoi. Dilemme car je demeure attaché à la force des symboles. A moins que je n'utilise cette somme pour financer l'achat de cette belle montre qui me ferait tant plaisir et que je suis sûr de porter au poignet pendant des années... Oui, ce serait une belle idée. 

    Et cela ferait un très joli paquet sous le sapin.

    22 octobre 2018

    PupPlay : Laisse-toi faire

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    Il y a quelques années, l'ami Tarvalanion avait publié sur son blog une série de billets consacrés à certaines pratiques particulières, puisque c'est ainsi qu'il avait intitulé cette série relative au BDSM.

    L'idée de démystifier certains pans de la sexualité m'avait séduit et j'avais alors beaucoup appris, n'étant pas moi-même adepte ni pratiquant.

    Le temps passant, on interroge tous sa sexualité, ses envies, ses besoins. On découvre de nouvelles choses, on sait que certaines ne sont pas faites pour nous alors que d'autres nous tentent.

    En être curieux et toujours intéressé d'apprendre, j'ai eu l'occasion l'été dernier de faire connaissance de Xavours qui pratique le PupPlay - ou DogTraining -  et qui a accepté de répondre à tout un tas de questions que je me posais sur ce sujet auquel je ne connaissais pas grand chose. S'en est suivi un échange nourri auquel j'ai dû me résigner à mettre un terme - peut-être provisoire - tant les réponses suscitaient de nouvelles interrogations.

    Que Xavours soit ici chaleureusement remercié pour sa disponibilité et la spontanéité de ses réponses qui sont exactement reproduites ici.

    Alors, soyons très clair : l'objet du présent billet n'est pas de faire du prosélytisme en faveur du PupPlay ni de prôner un quelconque attachement au fétichisme quel qu'il soit mais d'apporter un témoignage, un éclairage, sur une pratique que l'on voit se développer et dont les Prides sont le témoin.

    Loin donc l'idée de convaincre ou de convertir, mais de lever le voile sur une autre façon de vivre sa sexualité, de ne plus avoir peur des autres et de ne plus avoir peur de soi-même.

    Car n'oublions pas que la crainte et le rejet naissent, avant tout, ce que l'on ne connaît pas...

    ***

    Peux-tu décrire ce que c'est le trip Puppy ? En quoi cela consiste et, en quelques lignes, quels sont ses codes ?

    Les codes du PupPlay sont assez “larges” car, comme dans beaucoup de Fetish, c'est adapté en fonction des personnes.

    Mais voilà les grandes lignes. En général il y a deux intervenants : le Puppy qui prend le rôle de chiot et agit comme tel, doit être obéissant (ou pas s’il a envie d'être punis ou si sa personnalité est d'être rebelle) et le Handler (maître) qui dresse son Puppy et joue avec…

    Globalement c'est un jeu de domination et de rôles entre deux personnes.


    Quand tu dis que le Handler dresse le Puppy, qu'est-ce que cela implique ? 

    En gros c'est donner des ordres, cela peut être sexuel ou non, le Puppy peut s'exécuter comme il faut ou non, ça reste à la discrétion des participants. Mais c'est vraiment comme un maître qui dresse un chien.


    Quels sont les ordres classiques qu'un Handler peut donner à son Puppy ? 

    C'est vraiment à la discrétion du duo (ou trio, ou plus) ça peut être des ordres sexuels, demander de sucer, lécher, etc...

    Ou des ordres très "classiques" : aboyer, faire le beau, se rouler au sol... Tout dépend de l'imagination ou de l'envie des protagonistes.


    Admettons que je sois dans le rôle du Puppy. Je suis sensé faire quoi ? Je me comporte totalement comme un chiot ou j'ai le droit de parler ? Quel est le degré d'immersion ? 

    (Ça te tente d'essayer ? 😏)

    Comme au dessus c'est aux choix. En général le Puppy prend vraiment le rôle de chiot, ne parle pas mais aboie, couine ou grogne pour se faire comprendre.

    Les premières fois c'est par contre courant de parler, au moins répondre oui ou non, le temps que le lien se fasse entre les protagonistes.

    Le but final reste quand même l'immersion totale.


    Comment le jeu prend-il fin ? Il y a un code ? C'est tacite ? Comment cela se passe ? 

    Dans le cas d'un jeu sexuel cela prend généralement fin à l'orgasme (de l'un ou de l'autre ou des deux). Mais la encore ça dépend de ce qui a été convenu.

    Comme dans tous les jeux sexuels / fetish / SM il y a un mot (safe word) qui permet de tout stopper quand ça va trop loin, que la limite est dépassée (ou sur le point de l'être).

    Mais en général c'est tacite, comme une relation sexuelle classique.


    Tu as déjà essayé les deux rôles ? Quelles sont leurs particularités ? Leurs contraintes, leurs exigences ? Dans lequel te reconnais-tu le plus et pourquoi ?

    Oui j'ai eu les deux rôles, ce que j'aime dans le rôle de Puppy c'est qu'il faut globalement se laisser faire, répondre aux ordres (ou pas ;)) et profiter.

    Le rôle que Handler est plus compliqué car il faut vraiment être à l'écoute de l'autre, ne pas dépasser ses limites, être inventif pour les ordres à donner… 

    Quant auquel je préfère, c'est dur à dire. Ça dépend de mon état d'esprit, du partenaire, avec certains je me sens plutôt dominant et avec d'autres plutôt dominé. Mais le rôle de Puppy est plutôt mon rôle par défaut, je le trouve plus amusant.


    Quand tu dis qu’il ne faut pas dépasser ses limites, qu’entends-tu par-là ?

    Les limites physiques et morales que peut avoir le “soumis” c'est la même chose que dans n'importe quel jeu de soumission. Il faut discuter avant de ce qu'on peut faire ou pas mais aussi être à l'écoute des réactions physiques de l'autre pendant le jeu, être attentif pour ne pas faire de mal physiquement ou moralement à l'autre.


    Et toi, comment y es-tu venu ?

    Via internet, un ami avec qui je discutais beaucoup (MonsterBait) m'en a beaucoup parlé et j'ai décidé d'essayer.


    Tu peux me raconter ta première fois justement ?

    Elle est un peu bizarre ma première fois en Puppy car je l'ai faite avec un inconnu. Je suis arrivé chez lui et tout était prêt, la laisse, le collier (que je n'avais pas à l'époque) et une écuelle.

    J'ai eu assez peur au début car il a pris un air très sévère dès le départ, me donnant des ordres, me manipulant avec force. J'ai décidé de déconnecter, de rentrer dans le rôle et “on verra bien” au final ça s'est bien passé et nous nous sommes revus régulièrement.


    Visiblement tu y trouves une forme d'épanouissement ou du moins une forme de liberté. Est-ce que tu peux m'en parler ?

    Oui, cela vient du fait de deux choses pour moi : porter un masque et prendre un rôle animal. J'ai déjà fait des jeux de rôle dans un cadre sexuel par exemple une relation médecin/patient. Mais le PupPlay est différent le fait de porter un masque aide beaucoup à rentrer dans le rôle et jouer un rôle animal est très intéressant.

    Avec un masque on se permet plus de choses que sans.


    Que peut-on se permettre de plus, par exemple ?

    C'est assez difficile à expliquer, quand on porte un masque au sens large on peut se permettre plus de fantaisie sexuelle ou comportementale car on admet qu'on est plus forcément nous même, dans un rôle… mais c'est assez difficile à transcrire dans des mots. Un peu comme l'alcool fait tomber certaines barrières, le masque a aussi ce pouvoir.


    En quoi est-ce intéressant de jouer un animal, et un chiot en l'occurrence ?

    C'est intéressant car le rôle n'est justement pas humain, on adopte un comportement différent d'un jeu de rôle classique et le masque rend les choses plus faciles.

    Quant au fait que cela soit un chiot plutôt qu'autre chose je ne sais pas trop. Sûrement car c'est mignon et obéissant (contrairement à un chaton).


    Est-ce que tu rattaches cette pratique uniquement à une forme de sexualité ou est-ce que cela relève d'autre chose pour toi ?

    Oui et non.

    Oui car j'ai pratiqué le PupPlay dans un cadre sexuel uniquement au départ. Puis récemment plus dans un cadre festif.

    Avec le masque je danse plus facilement, agis comme un chien fou, cela amuse (et excite sûrement) les hommes au bar et c'est une forme de jeu que j'aime beaucoup.


    En effet, en regardant tes photos on a l'impression que tu sors très facilement un masque que tu portes en soirée ou dans des bars…

    Oui, dans des lieux où je connais les clients ou alors qui sont faits pour ça (comme le bar La Mine à Paris qui est un bar Fetish) je n'hésite pas à sortir le masque pour faire la fête et m'amuser, ça change un peu des soirées “classiques” et j'aime beaucoup ça.

    J'assume tout à fait avoir ce Fetish et ça ne me dérange pas de m'afficher.


    Comment réagissent les gens autour de toi quand ils apprennent que tu pratiques le pup play ? Car je sais que tu en parles assez librement, même au boulot...

    Étrangement bien, j'ai eu du mal à en parler, à poster des photos de moi... J'y suis allé petit à petit sur Twitter. C'est globalement bien passé, mais ma TL étant composée d'homos en grande partie, ce n'était pas une surprise (même si quelques personnes n'ont pas trop aimées, c'est à la marge)

    Ensuite, il y a eu la Pride, ma première, ou j'ai décidé de défiler en Puppy avec des amis eux aussi masqués. J'ai posté les photos sur Facebook et Intragram ou j'ai des collègues et des amis hétéros. Ça s'est bien passé, ils ont trouvé ça amusant et gai.

    Aujourd'hui j'en parle librement sur internet et IRL, je porte le masque régulièrement et poste aussi des photos.

    Mes proches, au sens large, le prennent bien. Les seuls soucis que j'ai pu avoir sont par des inconnus sur Twitter, qui disent en gros que s'habiller en chien est et s'afficher est mal, mais leur avis m'importe peu.


    Une critique que l'on entend souvent c'est de dire que les personnes qui pratiquent le puppy se rabaissent à devenir un animal et que cela comporte une forme d'humiliation. Qu'en penses-tu et qu'y réponds-tu ?

    On n’a pas attendu le Pup Play pour avoir des relations dominants/dominés dans les Fetish sexuels, hétéro ou homo peu importe.
    Oui il peut y avoir une forme d'humiliation, mais elle est maîtrisée, cadrée entre deux personnes consentantes.

    Le PupPlay gagne en popularité et s'affiche facilement car le côté chiot est mignon. Mais ça reste un Fetish comme beaucoup d'autres déjà présents bien avant.


    Et dans une relation de couple, comment ça se gère, si l’autre n’est pas du tout branché par le Fetish en général ou le PupPlay en particulier ?

    De la même façon que les couples ouverts fonctionnent. Il faut en parler, s'expliquer, faire comprendre à l'autre que c'est quelque-chose que l'on aime et qu'on a besoin ou envie de faire.

    Il n'est pas rare que certains Puppy aient un compagnon de vie et un maître qui soit une personne différente (mais là aussi c'est courant dans les jeux de domination sexuelle ou Fetish en général).


    Par rapport aux autres Fetish, comment le PupPlay se singularise-t-il ? Car au fond, il est toujours question de jeu, de consentement entre personnes libres, d’écoute et de respect mutuel et de plaisir partagé, non ?

    Oui la base reste la même. Ce qui différencie le PupPlay des autres Fetish ou jeux c'est simplement le fait que ça soit du PupPlay. Mais ça marcherait tout aussi bien avec un masque de chat (ce qui existe) ou de cheval etc… 

    Le PupPlay a juste un peu plus de popularité, une communauté plus importante donc c'est plus visible et ça se détache un peu du reste.


    Tu as déjà constaté du PupPlay chez des hétéros ?

    Oui, cela existe. Sur Twitter j'ai été suivi par des femmes Puppy quand j'avais un compte dédié à ça. Mais je ne me suis pas vraiment penché sur la question. 


    Est-ce que tu utilises d'autres accessoires que le masque ? Laisse, plug, collier ?

    Oui, collier, laisse, j'ai essayé le plug mais je n'en ai pas trouvé un qui me plaise. 😅
    J'ai aussi des bracelets en néoprène qui peuvent servir de menottes. 


    Financièrement cela a quel coût ?

    Ce n'est pas donné, de mémoire le masque que j'ai m'a coûté 200€. Pour les autres accessoires, les prix varient. Si on achète cela dans les sex-shop c'est très cher. Mais en animalerie un peu moins. 😉


    Tu as une idée du budget annuel que tu y consacres ?

    Pas vraiment car une fois les accessoires achetés, il n'y a plus grand chose à ajouter de façon régulière. C'est un investissement de base, après le reste c'est des dépenses courantes (capotes, lubrifiant).


    Sur une photo j'ai vu qu'il y avait un code couleur : rouge, orange, jaune, vert, bleu. En quoi cela consiste ? C'est obligatoire ?

    Ce n'est pas obligatoire et le code couleur peut varier en fonction de certaines soirées, événements, communautés. Mais en général il est admis que :
    Rouge : ouvert au fist-fucking
    Jaune : ouvert à l'uro
    Bleu foncé : ouvert au sexe anal
    Bleu clair : ouvert au sexe oral
    Blanc : pas vraiment de sexe
    Orange : ouvert à tout
    Etc... Il y en a beaucoup.

    Perso je ne connaissais pas ce code couleur quand j'ai acheté mon masque, je l'ai pris car le orange est ma couleur préférée.

    Dans le sein privé donc aucune incidence, avant d'aller dans une soirée ou un événement c'est quand même mieux de se renseigner (ou d'en parler avec les gens qu'on rencontre) pour éviter les quiproquos.


    Pour terminer, quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui voudrait essayer le PupPlay pour la première fois ? Les choses à faire, et celles à déconseiller ?

    Tout d'abord, pour le matériel, il ne faut pas se précipiter. Comme c'est devenu populaire tout le monde vend de tout à tous les prix. 

    Ensuite, le mieux est de commencer par beaucoup en parler, se renseigner.

    Quand on trouve un maître, il vaut mieux que ça soit quelqu'un de confiance avec qui on a beaucoup discuté ou déjà couché ensemble dans une relation “classique”, pour déjà avoir une idée des goûts et attentes de l'autre. 

    Comme souvent, communiquer au maximum est la meilleure des choses pour éviter les surprises et profiter un maximum.

    Et ne jamais dire oui à contre cœur pour faire plaisir.


    Merci beaucoup Xavours !

    15 octobre 2018

    La photo du mois : Les formes géométriques

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    Nous sommes le 15 octobre, il est midi, c'est donc l'heure de notre rendez-vous mensuel avec la photo du mois.

    Chaque mois les blogueurs participants publient une photo en fonction d'un thème donné à l'avance. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants, le 15 de chaque mois, à midi, heure de Paris. 

    Ce mois-ci Danièle B. nous a proposé de travailler sur le thème Les formes géométriques en nous donnant les indications suivantes : 
    Que ce soit à la ville ou à la campagne, elles sont partout , à nous de les débusquer.
     Ma photo a été prise fin septembre, sous les voûtes de l'église des Jacobins à Toulouse, où l'on peut admirer, outre les reliques de Saint Thomas d'Aquin, le célèbre palmier des Jacobins, construit selon une extraordinaire organisation géométrique, et qui figure dans tous les manuels d'architecture.

     

    13 octobre 2018

    Chats-minous

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    Je vous présente mes deux têtes de fripouille : Pistache et Caramel. Deux pitichats de tout juste trois mois qui habitent chez moi qui ont pris possession de mon appartement depuis dimanche dernier. 

    Ca fait un moment que j'hésitais à reprendre un chat-mimou et l'occasion a fait le larron : une portée de quatre chats-minous à donner... Je suis allé les voir et ce qui devait arriver arriva : j'ai craqué. Et pas qu'un peu puisque après réflexion je me suis décidé à en prendre deux, pour leur bien être et éviter qu'un seul ne s'ennuie toute la journée alors que je suis au boulot. Et pour l'instant, je ne regrette pas mon choix.



    Pistache, c'est la miss du groupe. Toujours volontaire pour faire un câlin, elle ronronne comme un tracteur. Mais c'est aussi une chipie toujours prête à faire une bêtise.


    Caramel, lui, c'est un petit con faussement prétentieux car trouillard et câlin malgré lui. Il adore se cacher dans la bibliothèque et partage avec sa sœur une sainte horreur de l'aspirateur. C'est bien simple, chaque fois que l'engin est de sortie, ils se volatilisent...


    Les deux s'entendent super bien et passent leur journée à jouer ensemble ou à dormir blottis l'un contre l'autre. C'est vraiment très cool. Mais épuisant. Ne vous fiez pas à leur petit air angélique : ce sont de véritables tornades sur pattes !

    Deux chats-minous donc. Quand j'ai dit à ma mère que je passerai récupérer l'arbre à chat que Gaudi boude depuis des années, elle n'a pas pu s’empêcher de me faire comprendre qu'elle n'approuvait que moyennement cette décision, huhuhu...


    J'attends de voir sa tête lorsque je lui révélerai qu'en réalité, j'en ai pris deux. ^__^


    29 septembre 2018

    Le beau garçon de la poste

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    Je n'avais pas recroisé ce garçon depuis plusieurs années. Au moins quatre, peut-être cinq voire six ans. Je ne crois pas avoir jamais su son prénom quoique nous côtoyions alors la même salle de sport entre les murs de laquelle transpiraient des gens d'un peu toutes les classes sociales : employés municipaux, médecins, chômeurs et étudiants de toutes sortes. Hormis la satisfaction de l'effort c'est aussi cela qui m'a plu dans le sport : rassembler sous une même bannière des gens qui, en temps normal, n'auraient pas forcément grand-chose en commun.

    Parfaitement fidèle à mes goûts en la matière, j'avais immédiatement repéré ce très beau garçon parmi les autres. Il était alors relativement jeune, une vingtaine d'années à peine. Athlétique, puissamment bâti, la peau mate cuivrée, le regard vif et un peu fou. Ses yeux noirs, rehaussés par un immense sourire qui ne le quittait jamais, perçaient au milieu d'une chevelure d'ébène coupée court, souplement coiffée à la manière d'un enfant faussement sage. Splendide. 

    Même les soirs où la salle de musculation était pleine à craquer, on ne voyait que lui et ses airs de canaille, ses grands gestes faussement gauches et ses éclats de rire qui éclaboussaient d'échos joyeux la rudesse de l'effort collectif baigné de fonte et de sueur.

    Lorsque, ayant terminé d'affranchir un courrier recommandé hier à la poste, je me retournai pour l'adresser au guichet correspondant, je l'ai immédiatement reconnu, à quelques pas de moi. Un peu plus mature, un peu moins foufou peut-être, mais tout aussi beau et séduisant que naguère. Étrangement, j'avais oublié son existence, alors pourtant qu'il faisait partie des très beaux garçons dont je savais tout particulièrement apprécier la présence.

    Certaines personnes possèdent inconsciemment cette force naïve qui leur confère un irrésistible charme solaire. Ce garçon fait incontestablement partie de ceux-là. Et je retrouvais en lui, sous les néons froids de ce bureau de poste, la même incandescence magnétique qui, comme par le passé, m'absorbait à présent tout entier.

    Voyant que je l'observais, son regard a croisé le mien à plusieurs reprises. Je ne crois pas qu'il m'ait reconnu. Je ne suis pas non plus allé vers lui pour le saluer. J'ai hésité et j'aurais peut-être dû car nous nous connaissions. Mais pour lui dire quoi ? "Hey salut, on était dans la même salle de sport il y a six ans" ? Pour lui avouer qu'il est toujours aussi beau et que j'avais toujours autant de plaisir à le regarder ? Je n'ai pas franchi le pas, peut-être pour ne pas être pris en flagrant délit de matage éhonté ni n'avoir à affronter, lors de ce corps à corps verbal, un quelconque trouble qui m'aurait envahi à coup sûr.

    Reprenant momentanément mes esprits, je me retournai vers la guichetière et lui tendis mon pli. D'un geste ferme et assuré, elle asséna deux coups de tampon à mon enveloppe désormais cerclée de noir,  et me rendit le récépissé que je glissais méticuleusement dans mon portefeuille. 

    Tournant alors les talons après l'avoir remerciée, je me dirigeai lentement vers la sortie tout en auscultant la salle, à la recherche de ce très beau garçon que je n'avais pas revu depuis longtemps et qui, quelques instants auparavant, se trouvait à ma gauche.

    En vain. Il était parti, sans que j'eusse le temps de lui adresser un dernier regard.

    Traversant la foule affairée, je fis brièvement halte devant la porte automatique qui s'ouvrit instantanément et continuai, plus loin, ma vie presque ordinaire.

    26 septembre 2018

    Bloguerie du 26 septembre

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    Encore une fois, je m'étonne de n'avoir rien vu de ce mois finissant. Déjà octobre s'annonce alors que j'ai à peine eu le temps de laisser septembre s'installer. Et le vertige m'a pris hier en constatant que dans trois mois à peine, Noël sera derrière nous...

    A cette course effrénée du temps, sur laquelle je pourrais me lamenter, je réponds au contraire en souriant qu'elle est le signe qu'au moins, je ne m'ennuie pas. Les choix professionnels, que j'ai pu faire il y a un an ont été les bons. Je me sens de mieux en mieux dans ce que je fais et j'y trouve même une certaine forme de satisfaction. 

    Parallèlement, recevoir à nouveau des manifestations concrètes de confiance de la part d'une vieille et vénérable institution qui croit en mes compétences, a tout pour me réjouir. De fait, je travaille beaucoup, trop peut-être pour pouvoir me consacrer à une forme de vie privée, même si je crois savoir ménager ma vie sociale.

    Les plus cigales de mes amis me trouveront certainement trop fourmi, mon rythme m'imposant une certaine rigueur, sans parler d'ascèse. Peu de sorties, par manque de temps, d'envie et parce que je n'ai pas le temps de passer une journée à résorber les conséquences d'une nuit de débauche. Je n'ai - hélas, mais certainement tant mieux - plus vingt ans, ni même trente...

    Envie de voyager, également. Probablement en novembre, ou début décembre. Une petite dizaine de jours, vers une destination qui n'est pas encore très déterminée mais, après en avoir discuté, le Monténégro pourrait présenter une piste intéressante. Peu d'heures de vol, un climat agréable même en hiver, un passé riche, une nature luxuriante, une bonne dose de dépaysement. J'aimerais beaucoup à la vérité repartir trois semaines en Argentine et aller à l'île de la Réunion où j'ai de la famille à visiter. Ce sera pour un autre moment. Chaque chose en son temps. 

    C'est comme cette envie de pitichat qui me taraude à nouveau et dont je ne sais si c'est le bon moment pour franchir le cap. Suis-je assez disponible pour m'occuper d'un p'tit minou ? Il y en a justement quatre à donner dans mon immeuble. Peut-être que je passerai les voir un soir prochain.

    Mais pour l'heure je dois clore ce court billet. Ma journée n'est pas encore terminée.
     

    24 septembre 2018

    Ainsi commence l'automne

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    Quelques photos en souvenir d'un excellent weekend de septembre. Deux jours pleins de douceur, parés d'un ciel d'azur impeccable et couronnés par un soleil impérial, comme un prélude à l'automne naissant qui, depuis plusieurs jours déjà, installe sa lumière et ses couleurs.

    Les deux premières font suite à une très belle randonnée à l'étang de la Frèche, samedi, à deux petites heures de Toulouse et à peine plus de temps de marche. Un havre de paix au pied de la frontière espagnole, entouré de montagnes, d'eau qui bruisse entre les pierres, et d'un calme parfait.

    Depuis l'Hospice de France, le chemin serpente d'abord en sous-bois avant de s'épanouir parmi les moutons, en contrebas d'une barrière rocheuse qui dissimule de vastes estives situées un peu plus haut et dont les flancs verdoyants s'étirent tout en rondeur jusqu'au crénelage des crètes. Puis, le végétal cédant la place au minéral, le chemin s'élance en zigwaguant plein sud, contournant le port de Venasque tout proche.

    Peu à peu, la vallée s'étend à nos pieds, constellée de moutons blancs. Et bientôt le roucoulement des eaux vives à fleur de roches annonce les étangs dans lesquels, entre deux morceaux de ciel, valsent les truites sauvages.
    Le dimanche s'est poursuivi en ville, sous un soleil invariablement délicieux. Quelques pas dans le jardin japonnais, remonter par la rue Valade jusqu'à la place du Capitole, déjeuner en terrasse à l'heure espagnole dans un établissement où j'ai quelques habitudes - leurs pommes sautées à la graisse de canard en ont converti plus d'un.

    Admirer depuis le pont Saint Pierre la vue sur le Pont Neuf, filer ensuite le long de la Garonne par les très animés quais de la Daurade, avant de rejoindre, derrière le musée des Abattoirs, ce parvis où l'on danse tango et salsa à l'ombre des platanes. Savourer le bonheur des gens...
    Regagner le centre-ville et faire un détour par le Couvent des Jacobins, chef-d'oeuvre de l'art gothique qui déploie ses voûtes nervurées par-dessus la nef baignée de la lumière extraordinaire des vitraux que le le soleil déclinant abreuve d'ors et d'argent.

    Dans ce lieu hors du temps, se laisser porter par l'oeuvre de Sarkis - notamment constituée de néons de couleurs, suspendus entre les piliers de la double nef. S'arrêter, encore un peu, en laissant passer le temps qui passe malgré nous.
    C'est simple, le bonheur.

    15 septembre 2018

    La photo du mois de septembre : Ajour(s)

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    Bonjour bonjour, nous sommes le 15 septembre, il est midi et c'est l'heure de notre rendez-vous mensuel avec la photo du mois

    Je vous rappelle le principe du jeu : chaque mois les blogueurs participants publient une photo en fonction d'un thème donné à l'avance. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants, le 15 de chaque mois, à midi, heure de Paris. 

    Le thème de ce mois-ci nous est proposé par Gine qui nous a proposé le thème : Ajour(s) "comme vous l'entendrez", nous était-il précisé.

    Selon mon dictionnaire, un ajour est tout d'abord une "petite ouverture laissant passer le jour". Mais c'est aussi un "jour à l'intérieur d'un motif de broderie ou de dentelle".

    En lisant cette deuxième définition, ma photo du mois c'est imposée comme une évidence...

    Un souvenir d'une très agréable visite en août dernier, de l'un des plus célèbres monuments de notre douce France. Il faudra d'ailleurs que je termine le billet que j'ai commencé d'écrire à ce sujet et qui végète, faute de temps.

    Saurez-vous reconnaitre dans les jupes de quelle vielle dame ont été brodés ces ajours-ci ?

    Spoiler : Non, ce n'est pas le Mont Saint-Michel...

    9 septembre 2018

    Le problème (nouvelle)

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    - I - Prologue

    Installé dans sa modeste couche, il n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Le petit rouleau de papier que lui avait remis la veille l'un de ses conseillers, et qu'il faisait nerveusement rouler entre ses doigts depuis des heures, lui inspirait les plus vives inquiétudes que puisse connaître un Grand Chambellan.

    N'y tenant plus, et quoique terrassé par un sommeil qui refusait de venir, il se leva, se fit apporter du thé brûlant par le premier servant venu, et se cloîtra à double tour dans son bureau.

    C'est qu'il lui semblait bien qu'il y avait un problème...


    - II - Chez le Grand Chambellan

    Jamais avant la naissance du prince cinq ans auparavant, le palais n'avait connu pareille agitation. Depuis maintenant trois heures que le Grand Chambellan s'était enfermé dans son bureau, toute l'aile sud bruissait d'un vrombissement incessant d'allées et venues à pas pressés, scandées par le claquement sec des talons retentissant dans le grand escalier.

    Dans ce vaste ballet qui avait commencé au petit matin, l'on avait vu tour à tour défiler maintes figures d'importance, toutes accourues au pas de charge. Le Surintendant des finances avait succédé à l'Archichapelain et au Grand Chancelier. Puis ce fut au tour de l'Échevin, du Grand Muezzin et du Connétable, du Bailli et de l'Intendant, jusqu'au Camériste et au Hâteur... Bref, tout l’aréopage de ce que les lieux comptaient de têtes pensantes se pressait en conciliabule privé avec le Grand Chambellan, derrière l'imposante porte de bois clair incrustée de lapis-lazuli et de nacre.

    Deux gardes immenses se tenaient en cerbères, caparaçonnés dans leur cotte de maille rutilante. La tête engoncée dans un casque muni de cornes de taureau tout en bronze qui ne laissait entrevoir qu'une paire d'yeux et un bout de leur nez, armés d'une hallebarde gigantesque capable d'abattre un veau d'un coup d'un seul, les deux colosses avaient une allure  absolument grandiose.

    Bien que l'on distingua ici et là, étouffée dans le lointain, telle ou telle intonation de voix plus sonore que la précédente, rien de clairement audible ne perçait au dehors des quartiers du Grand Chambellan. L'on y entrait en silence et l’on en repartait précipitamment, tout en discutant à voix basse, les yeux vaguement rivés sur ses pieds, pour ne point croiser de regard extérieur qui eût pu percer le mystère de la conversation.

    Il se murmurait ici et là que la situation était critique et qu'un Conseil royal était sur le point d'être convoqué. Les hypothèses les plus folles circulaient, sans qu'aucune ne reçoive l'assentiment général. Du plus petit Valet de pied au doyen des Majordomes, du moindre Caporal au plus gradé des Amiraux, chacun y allait de son commentaire, sûr de connaître son petit bout de l'histoire, de sorte qu'un courant d'air de murmures brassait le palais d'étage en étage.

    Au milieu de l'après-midi, un sourd claquement de porte fit sursauter tout ce petit monde, perdu en conjectures. Accompagné de son secrétaire particulier, le grand Chambellan sortit de son bureau, laissant dans son sillage un silence glacial, et se dirigea sans dire un mot vers la Chambre du Roy. L’œil était vif mais le sourcil grave.

    Aussitôt, du tréfonds des caves jusqu'aux cuisines, se propageant du grand salon jusqu'au plus infime escalier de service, une rumeur torrentielle parcourut instantanément les moindres recoins du palais.

    C'était désormais chose sûre : il y avait un problème...


    - III - La Chambre du Roy

    Une allée de double-colonnes de cinquante pieds conduisait à la Chambre du Roy. D'un diamètre étrangement faible étant donné leur hauteur, chacune d'elles s'élançait vers un extraordinaire plafond de voûtes octopartites à liernes doubles et à tiercerons, retombant sur un pilier central à huit colonnettes en marbre noir. Il avait fallu, selon ce que rapportait la légende, le travail d'une vie à sept familles d'ouvriers pour parvenir à ce prodige de perfection unique au monde. L'allée centrale était pavée de mosaïques polychromes raffinées qui narraient l'histoire du royaume depuis sa fondation, au VIIIe siècle, par le premier roi Ibn Al Razuhl le Magnifique.

    Tout ici clamait la grandeur et la magnificence d'un peuple de marchands, riche et prospère.

    Idéalement situés au premier étage du palais, les quartiers du Roy offraient une vue imprenable sur le fleuve qui, caressé par le vent d'Ouest, apportait en été une fraîcheur salutaire. De hautes fenêtres de marbre blanc, judicieusement munies de moucharabieh mobiles sculptés dans des bois précieux, procuraient toute la lumière nécessaire aux vastes cinquante-et-une pièces dévolues aux seuls plaisirs royaux.

    Précédé par les deux gardes qui lui servaient d'escorte, et suivi de loin en loin par tous les gens de la cour affairés à comprendre ce qui, depuis l'aube, se tramait en sourdine, le Grand Chambellan s'avança à grands pas vers la Chambre du Roy. Seuls les plus hauts dignitaires pouvaient en approcher sans y avoir préalablement été invités, encore que l'usage fut de prévenir l'avant-veille. Mais le temps était compté.

    Déboulant sans même s'annoncer, le Grand Chambellan accourut aux pieds de son souverain, hautement affairé à jouer d'un luth qu'il venait de recevoir. D'abord visiblement contrarié qu'un intrus ose l'interrompre alors qu'il convoquait les muses, le Roy sembla comprendre, à la pâle mine du Grand Chambellan, que quelque chose en son palais ne tournait pas rond. S'ensuivit alors entre le monarque et l'homme d’État, un échange interminable que personne ne put réellement entendre si ce n'est une série de chuintements indistincts entrecoupés d'une curieuse chorégraphie de bras en l'air, de cris d’orfraie et de regards perdus quelque part dans le néant.

    Au bout d'un moment qui sembla fort long, relevant les manches de sa chemise de soie, et après avoir fait négligemment sonner un dernier accord sur son instrument, le Roy, vaguement pensif, se leva, chaussa sa couronne, fronça les sourcils en signe d'autorité, et fit convoquer sur le champ un Conseil royal.

    C'est que l'affaire était très sérieuse : il y avait un problème.


    - IV - Où l'on s'empoigne

    Sitôt l'ordre donné, alarmés depuis avant l'aurore, le Surintendant des finances, l'Archichapelain, le Grand Chancelier, le Grand Muezzin, l'Échevin et le Connétable, le Bailli et l'Intendant, le Camériste et le Hâteur, en présence du Grand Chambellan et de Sa Majesté le Roy, accoururent comme un seul homme dans la vaste et austère pièce du Conseil. Ici, on décidait de choses sérieuses. Rien ne devait laisser d'emprise aux divagations du regard ni inviter l'esprit à la moindre rêverie.

    Après un discours très applaudi et fédérateur sur la gravité de la menace, le Roy donna la parole au Grand Chambellan. Ce dernier, de la voix grave et morne qui sied particulièrement aux instants de crise, exposa les données du problème ainsi que les différentes options qui s'offraient au Conseil.  Il y avait en effet un problème et à ce problème il convenait de trouver une solution. Trêve de tergiversations, le temps était à la décision et à l'action !

    L'Échevin posa ensuite une question qui fit rire l'assemblée malgré lui, ce qui le contraria lourdement au point que l'on ne l'entendit plus par la suite. S'ensuivit un débat fort complexe qui opposa l'Archichapelin et le Camériste. Il fut pêle-mêle question de la position de la lune dans le ciel, de la date du prochain équinoxe d'été, du chant des grenouilles dans les douves du palais et du cours du prix du mouton au marché de Boun El Razat.

    Certains invoquèrent une simple erreur, d'autres la fin du monde. On fit appel à des équations et à moult théorèmes complexes qui s'étalèrent sur toute la largeur d'immenses rouleaux de papiers jaunis dégoulinant jusqu'au sol. On parla très fort et confusément. On s'empoigna violemment par le col en se traitant de fripon, de maraud, de charlatant, de panier à cornichons, et de bien d'autre choses encore dont les pierres gardent le secret. Des sandales volèrent d'un bout à l'autre de la pièce et un encrier de porcelaine vint s'écraser sur le mur.

    Esquivant d'un mouvement leste du buste le pichet de vin qui traversait les airs en sa direction, le Roy claqua des mains afin de rétablir le calme. L'auguste personnage se leva dans un silence religieux puis fit quelques pas en direction d'une fenêtre. Il en releva le moucharabieh et se pencha au dehors, inspira profondément et soupira. Déjà le soleil du soir allongeait progressivement les ombres.

    Les membres du Conseil ayant enfin recouvré leur raison et un semblant de dignité, nos grands esprits furent contraints d'admettre leur échec et leur incapacité cuisante à résoudre ce qui était, en l'état actuel, un inextricable problème.

    C'est alors que le Bailli, que l'on avait peu entendu jusqu'alors, une paire de chaussettes appartenant au Connétable lui ayant malencontreusement obstrué l'orifice buccal durant la cohue, leva timidement la main et émit une suggestion : et si l'on faisait appel au grand Bab El Rajoul El Mostefa ?

    Cette proposition frappa le Conseil de stupeur. Le Grand Bab El Rajoul El Mostefa ? Celui qui, trois ans auparavant avait résolu l'épineuse affaire des bergers de Soun'tra sur lequel les tribunaux du royaume piétinaient depuis des lustres ? Ce vieillard dont la sagesse légendaire était reconnue au-delà des vastes plaines du Sud ? Ce vénérable géronte que les princes de tout l'Orient venaient consulter en secret avant de prendre épouse ? En voilà une très brillante idée. Que diable personne ne l'avait eue avant ?

    Instantanément tout le Conseil et le Roy avec lui, tomba d'accord. S'il y avait bien une seule personne au monde capable de sortir le royaume de l'impasse et de trouver une solution à ce délicat problème, c'était bien le Grand Bab El Rajoul El Mostefa.

    Et l'on convoqua donc, sur le champ, le Grand Bab El Rajoul El Mostefa.


    - V - La sagesse à dos d'éléphant

    Trois jours plus tard, deux cavaliers tout de vert vêtus, accoururent dans un nuage de poussière aux portes du palais. Rapide comme l'éclair, un frêle messager survola les deux cent cinquante marches de l'escalier d'honneur et apporta aussitôt la nouvelle au Roy : le Grand Bab El Rajoul El Mostefa était en chemin. Il arriverait d'un instant à l'autre. 

    Depuis la plus haute tour de vigie, le Roy put en effet apercevoir, au loin, le long et lent sillage du cortège en tête duquel devait se trouver le vieux sage. C'en serait bientôt fini du problème et des tourments dans lequel le royaume était empêtré, se réjoui-t-il.

    Il ne fallut en effet pas plus que quelques courtes heures pour que, du bas de la ville, montent vers les appartements royaux, les échos de la clameur populaire et des cris des liesse qui se répandaient de loin en loin.

    Précédant la foule qui s'était spontanément jointe à la procession informelle, le Grand Bab El Rajoul El Mostefa était flanqué tout en haut d'un gigantesque éléphant, grand et beau comme personne en cette contrée n'en avait jamais vu encore.

    Chacun des flancs du majestueux animal était harnaché de tapis de soie, finement tissés. Tout n'était que broderies, perles argentées, saphirs étincelants et grenats profonds. De la pointe de chacune des colossales défenses de la bête, deux guirlandes de piécettes d'or se déroulaient jusqu'au sommet de ses énormes oreilles et leurs tintements cristallins rythmaient le pas leste du pachyderme. Juché au zénith de cette montagne mouvante, dans un baldaquin fait de bois de cèdre peint de couleurs vives, le vieux Bab El Rajoul El Mostefa semblait parfaitement étranger à ce spectacle prodigieux. D'ocre vêtu et l'air vaguement absent, son corps dodelinait mollement à chaque enjambée de la formidable monture, donnant l'étrange impression qu'il allait choir par-dessus bord l'instant d'après.

    Aussitôt l'abondant protocole d'accueil expédié, le Roy réunit dans la cour d'honneur le Conseil royal au grand complet, les grands souverains voisins venus en  amis ainsi que tout le bon peuple avide d'un peu d'animation dans ce royaume habituellement si calme, afin d'y entendre s'exprimer la sage parole. Après s'être agenouillé en signe de soumission aux pieds du révérend vieillard, confortablement installé au milieu d'un océan de coussins à l'ombre d'un baldaquin, le Roy lui exposa avec une infinie déférence, la teneur du problème pour la résolution duquel on l'avait fait mander.

    Le Grand Bab El Rajoul El Mostefa écouta très attentivement les doléances royales en hochant régulièrement la tête. Puis il fronça les sourcils, prit un air ostensiblement contrarié et compta sur ses doigts qu'il plongea ensuite dans sa longue barbe blanche. Le sage resta ainsi pensif d'interminables minutes, figé dans sa réflexion sous un soleil vitrifiant.

    Passés quelques longs instants d'incertitude, il se leva ; but une gorgée du vin qu'on lui avait servi ; fit quelques pas en s'appuyant sur son grand bâton de bois ; compta à nouveau sur ses doigts ; traça des motifs énigmatiques du bout de sa sandale ; s'étira vigoureusement en faisant craquer ses épaules osseuses ; puis il se rassit ; ferma les yeux et se terra à nouveau dans un insondable silence qui dura des heures.

    On crut même à un moment qu'il était mort...

    Mais soudain, sortant de sa léthargie méditative, le Grand Bab El Rajoul El Mostefa rouvrit les yeux, se leva et, d'un geste de la main, fit signe au Roy d'approcher.


    - VI - Épilogue


    Conscient que des centaines de paire d'yeux, rivées sur lui, scrutaient le moindre de ses mouvement et que tout autant de paires d'oreilles étaient à l'écoute plus infime bruissement, le Roy s'avança vers le patriarche comme l'on s'avance vers son Destin, d'un pas hésitant, certain de vivre l'une des plus graves crises de son court règne.


    Un silence de marbre écrasait la cour d'honneur pleine à craquer, assommée de soleil.

    Le vieux sage, dont le visage s'était illuminé, prit alors la parole. Au même moment, Assis au premier rang, un chien errant se gratta bruyamment l'oreille droite puis éternua à deux reprises, suscitant opprobre générale. On chassa la pauvre bête d'un vigoureux coup de pied au derrière qui lui valut un dernier glapissement, soulevant une nouvelle vague d'exaspération.

    Reprenant son discours d'un filet de voix étonnamment flûté vu son âge, le Grand Bab El Rajoul El Mostefa annonça, pour toute conclusion, et à la stupéfaction générale, qu'il n'y avait pas de problème...

    Il n'y avait donc pas de problème, reprit le Roy du bout des lèvres, étourdi par la nouvelle.

    Aussitôt, le Surintendant des finances, l'Archichapelain, le Grand Chancelier, l'Échevin et le Connétable, le Grand Muezzin, le Bailli et l'Intendant, le Camériste et le Hâteur, en présence du Grand Chambellan, des grands souverains voisins venus en amis, et tout le bon peuple du royaume, furent rassurés.

    L'esprit libre et le cœur léger, tout ce petit monde s'en retourna vaquer à ses occupations

    Car il n'y avait plus de problème.

    Fin