J'ai commencé à discuter avec ce garçon il y a environ deux ans. C'est lui qui a fait le premier pas et m'a demandé comme ami sur Facebook. Un ami d'ami que je n'ai à ce jour pas encore rencontré.
Je l'ai tout de suite trouvé très mignon, très à mon goût. Il m'avouera plus tard que je suis également du sien et que c'était l'une des motivations de sa demande. Pourtant, ses premiers pas étaient dénués d'un quelconque enjeu immédiat, un océan nous tenant durablement à distance l'un de l'autre. Mais après tout, ce n'était pas tellement grave, internet permet de discuter sans que l'espace soit une contrainte.
Je l'ai tout de suite trouvé très mignon, très à mon goût. Il m'avouera plus tard que je suis également du sien et que c'était l'une des motivations de sa demande. Pourtant, ses premiers pas étaient dénués d'un quelconque enjeu immédiat, un océan nous tenant durablement à distance l'un de l'autre. Mais après tout, ce n'était pas tellement grave, internet permet de discuter sans que l'espace soit une contrainte.
Notre rencontre dans le cybermonde eut donc lieu sans qu'elle fût animée par une quelconque arrière pensée, sans objectif de séduction, quand bien même ce garçon serait exactement dans mes canons, à tout point de vue. Sauf que, pour la raison que j'ai évoquée, il n'était pas une proie potentielle pas plus que je n'en étais une pour lui. Encore une fois la géographie rendait cette option inenvisageable. En outre, ayant déjà souffert les affres de la relation à distance, je sais que cette voie ne m'est pas une option viable. J'envie sincèrement ceux qui en sont capables. Le joli billet de Laurent m'avait à cet égard beaucoup touché...
Ne s'offrait à nous que le seul plaisir de discuter, pour ma part avec quelqu'un d'agréable, doté d'une jolie personnalité, de cultivé ce qu'il faut, et qui sait si bien faire preuve de cet esprit un peu foufou par lequel je me laisse bien volontiers séduire.
Ne s'offrait à nous que le seul plaisir de discuter, pour ma part avec quelqu'un d'agréable, doté d'une jolie personnalité, de cultivé ce qu'il faut, et qui sait si bien faire preuve de cet esprit un peu foufou par lequel je me laisse bien volontiers séduire.
Aujourd'hui cela fait donc deux ans que nous échangeons, de façon plus ou moins régulière, mais avec une véritable constance. Lorsque j'étais en Argentine, il prenait régulièrement des nouvelles. Et réciproquement je lui demandais des siennes lorsque ses publications montraient qu'il n'allait pas très bien. Au fil du temps, nos propos ont pris un peu plus de consistance. Progressivement nous sommes parvenus à une certaine forme d'intimité que je partage avec très peu de personnes. Et je sais, il sait - nous savons, que nous nous plaisons, beaucoup. Sans être amoureux de ce garçon, je lui porte néanmoins une grande tendresse.
L'autre jour, après que nous avons papoté toute une journée entière, il écrivait cette phrase :
"La vie est bizarrement faite quelques fois. Avec certains ça ne fonctionne pas mais ils sont à 10 minutes chez soi, et dans d'autres cas il y a des garçons charmant dont on pourrait fort probablement tomber très amoureux mais qui sont sur un autre continent..."
Dans quelques semaines il doit venir en France pour son boulot. Nous avons prévus de nous rencontrer évidemment. Cela sera assurément un moment formidable, l'apogée de longs mois de conversations et de rires échangés par pixels interposés. Et je sais déjà qu'il me sera fort difficile de ne pas le prendre dans mes bras et le serrer tout fort contre moi. Je sais aussi que ce moment me laissera une atroce amertume lorsque viendra l'heure des au revoir.
Si je ne veux pas risquer de pleurer amèrement ce garçon avec qui rien ne sera jamais possible, il me suffit de ne jamais le rencontrer et de laisser les choses dans une éternelle expectative virtuelle. Aucune chance de perdre en ne jouant pas. Ce n'est pas cette option que j'ai choisie. Je sais aussi que cette option n'est évidemment pas la sienne. Nous allons nous voir.
Mais là n'est pas tellement la question que je voulais aborder dans ce billet, car au-delà de ce premier aspect, qui n'en est pas moins important, je retire deux observations de cette histoire.
La première observation est que je retombe toujours dans le même travers : je vois les gens qui se trouvent à des centaines, voire des milliers de kilomètres de chez moi alors que je suis incapable de voir ceux qui, certainement tout aussi charmants et intéressants, doivent habiter à trois rues de ma porte ou ses environs. Cette situation m'exaspère vraiment. Pourquoi ne suis-je pas foutu de voir ce que j'ai certainement sous les yeux ? Est-ce parce qu'inconsciemment la distance met à l'abri d'un éventuel engagement ? Est-ce une attitude de fuite involontaire ? Qu'en serait-il de ce garçon s'il vivait à deux rues de chez moi ? L'aurais-je seulement regardé ?
La seconde observation, et je pourrais la faire à propos de ma toute première histoire avec un garçon, celle qui fut sans l'ombre d'un doute la plus intense à ce jour, est que j'ai besoin de temps. Oui, du temps. Du temps pour apprendre à se connaître, du temps pour laisser faire les choses, du temps pour se parler vraiment.
Ce que je trouve beau dans cette histoire, qui pourrait prendre une toute autre tournure si la distance venait à disparaître, c'est sa désexualisation presque totale. Je dis bien "presque" totale, car le fait est que ce garçon me plait beaucoup physiquement. C'est la seule interférence qu'il y ait eu entre nous. Tout le reste s'est uniquement construit sur un quotidien plus ou moins distendu, sans enjeu particulier, sans bon point à marquer, sans effort particulier à faire pour tenter de remporter l'autre. Non, juste être nous-mêmes, dans la simplicité la plus totale. A bien y regarder, je crois que c'est vraiment important.
En serions-nous là, à nous parler encore et à faire joyeusement les pitres si nous avions déjà couché ensemble ?
Ce que je trouve beau dans cette histoire, qui pourrait prendre une toute autre tournure si la distance venait à disparaître, c'est sa désexualisation presque totale. Je dis bien "presque" totale, car le fait est que ce garçon me plait beaucoup physiquement. C'est la seule interférence qu'il y ait eu entre nous. Tout le reste s'est uniquement construit sur un quotidien plus ou moins distendu, sans enjeu particulier, sans bon point à marquer, sans effort particulier à faire pour tenter de remporter l'autre. Non, juste être nous-mêmes, dans la simplicité la plus totale. A bien y regarder, je crois que c'est vraiment important.
En serions-nous là, à nous parler encore et à faire joyeusement les pitres si nous avions déjà couché ensemble ?
Et c'est peut-être une triste conclusion à laquelle je parviens, sans savoir quel crédit il convient de lui donner : sûrement la prégnance du sexe et des pulsions, qui conduisent à l'instantanéité et à une certaine forme d'immédiateté dans les relations interpersonnelles, gâchent-elles beaucoup de choses...
La vie est bizarrement faite quelques fois...
La vie est bizarrement faite quelques fois...