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  • 29 mai 2020

    Vendredi 29 Mai

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    Le confinement me donne l'impression qu'on nous a volé un morceau de l'année, qu'une saison a été amputée. De fait, nous n'avons pas senti le printemps s'installer, ni su nous adapter aux jours qui rallongent et repousser imperceptiblement l'heure du coucher afin de profiter du soir languissant. Nous voici presque en été, alors que notre corps sortait à peine de l'hiver.

    N'en déplaise aux impérieux motifs de relance économique, j'aime les ponts et les jours fériés que nous offre le mois de mai. Ce mois qui est si doux à mon cœur. Même si je ne fais pas tout à fait le pont et qu'il m'arrive régulièrement de travailler les weekends, j'aime le calme des jours fériés. J'aime le silence du téléphone qui se tait et j'aime la quiétude de mon bureau imprégné de cette ambiance si particulière d'une ville en somnolence. 

    Pendant ce temps, au dehors, la nature exulte. Ça tombe bien, demain j'ai rendez-vous avec elle. Elle m'a tellement manqué...

    21 mai 2020

    Tonton 2 - Baby strikes back

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    Et voilà, la cigogne a encore frappé : je suis tonton pour la seconde fois depuis maintenant deux jour. Un fille pour respecter la parité. Je sais que depuis la naissance de mon neveu, qui remonte à huit ans déjà, cela fait un petit moment mon frangin et sa compagne essaient d'avoir leur second et que Mère Nature s'est montrée un peu garce à leur égard. Alors oui, c'est une très bonne nouvelle et je suis vraiment content pour eux.

    Fidèles à leur manière de faire, nous n'avons eu connaissance du prénom du gnome qu'une fois la cigogne rentrée chez elle. Pour ma part, je me suis refusé au moindre pronostic, respectant le secret. Ce qui ne m'a pas pour autant empêché d'émettre quelques hypothèses, rien de très affûté car si je connais bien mon frère, je connais beaucoup moins l'univers de ma belle sœur. Et encore une fois, l'imagination et la créativité parentale ont balayé mes maigres projections. Un prénom qui m'a surpris au premier abord, car il me rappelle celui d'un personnage de dessin animé de mon enfance ; un prénom rare dont l'existence est attestée de longue lune. On échappe donc, grâce leur en soit rendue, au effets douteux de la mode. Je n'avais que peu de doutes à ce propos  

    En rédigeant ce billet, je relis celui écrit il y a huit ans sur ce même sujet. Rétrospectivement, je me rends compte que je n'ai pas noué de relation particulièrement intense avec mon neveu. Je le vois assez peu en réalité et nous n'avons jamais l'occasion de faire quoi que ce soit ensemble. C'est un solitaire qui aime vivre à l'extérieur et à qui un râteau offre des heures de jeu... L'arrivée d'une petite sœur toute neuve risque de lui changer un peu la vie. Est-ce un regret de ma part ? Je ne saurais le dire. Mais je crois que j'espère secrètement avoir mon petit rôle à jouer le moment venu. 

    Surtout, je remarque que le malaise dont je faisais état huit ans plus tôt, s'est aujourd'hui apaisé. J'y vois une excellente nouvelle sur mon cheminement personnel. Être en paix avec soi-même est certainement la clé pour être en paix avec les autres.

    15 mai 2020

    La photo du mois : En avril, ne te découvre pas d'un fil ; en mai fais ce qu'il te plaît.

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    Bonjour les déconfinés ! Nous sommes le 15 Mai, date qui sonne le rendez-vous mensuel avec La photo du mois.

    Le principe de la photo du mois demeure inchangé : chaque mois les blogueurs participants publient une photo en fonction d'un thème donné à l'avance. Toutes les photos sont publiées en même temps sur les blogs respectifs des participants, le 15 de chaque mois, à midi, heure de Paris.

    Ce mois-ci le sujet  a été choisi par Lavandine qui nous propose : En avril, ne te découvre pas d'un fil ; en mai fais ce qu'il te plaît.

    Elle nous donne pour ce-faire les indications suivantes :

    "Et vous que vous plairait-il de faire les jours, le mois qui suivront le déconfinement progressif du 11 mai ? Tout est envisageable, y compris les idées les plus loufoques. Seule condition, c’est que cela reflète une réelle envie ! Mais… on n’ira pas vérifier… hein..."
    Une chose qui m'a terriblement manqué durant ces deux derniers, outre revoir les copaings et faire du sport, c'est de pouvoir m'évader dans les montagnes.

    Le mois de mai marque habituellement le déconfinement des chaussures de randonnée. Avec le retour des belles journées, c'est un réel plaisir que d'aller gambader au milieu des estives où les meuh et les béééh paissent dans un joyeux tintinnabulement de clarines, de respirer à pleins poumons le grand air des cimes et de rentrer chez soi le soir les yeux remplis d'étoiles avec l'envie furieuse d'y retourner le weekend suivant.

    Manque de bol, la météo de cette semaine est à la pluie. Ni meuh ni béééh pour le moment. Alors en attendant, je rêvasse en regardant les photos prises lors de précédentes escapades, notamment ce très joli souvenir de randonnée à l'étang de la Frèche, dans les Pyrénées. 

    Que plairait-il de faire aux autres participants à La photo du mois ? La réponse est par ici : 
    Akaieric, Amartia, Betty, Blogoth67, Brindille, Chris M, Christophe, Cynthia, Danièle.B, El Padawan, Escribouillages, Eurydice, FerdyPainD'épice, Frédéric, Gilsoub, Gine, Giselle 43, J'habite à Waterford, Jakline, Josette, Julia, La Tribu de Chacha, Laurent Nicolas, Lavandine, Lilousoleil, magda627, Marie-Paule, Marlabis, Morgane Byloos Photography, Nicky, Philisine Cave, Pilisi, Pink Turtle, Renepaulhenry, Sous mon arbre, USofParis, Who cares?, Xoliv', écri'turbulente.

    10 mai 2020

    Collage(s)

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    Marcher nu
    Les pieds dans le sable d'or
    Au loin les dunes lascives
    Sous le soleil brûlant

    Le grondement des vagues
    Rythmique du temps
    Mille écailles d'argent scintillent
    Dragon de mes désirs

    Horizon ardent
    Appel du large
    Les pieds dans le sable

    Marcher nu
    Sous le soleil
    D'or

    En amical hommage à Nicolas Brunet.

    6 mai 2020

    Bilan partiel

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    Nous sommes à quelques jours de la levée du confinement. Et je dois dire que ces dernières semaines ont été plus difficiles que je ne l'aurais cru.

    J'ai pourtant de la chance : j'habite seul avec maman dans un très vieil bel appartement Rue Sarasate lumineux et spacieux ; j'ai deux chats-minous adorables (sauf quand ils font pipi sur le canapé !!!) ; j'ai deux petits balcons avec des fleurs et un joli citronnier qui sent très bon en ce moment ; les magasins ne manquent de rien et j'ai pu faire mes courses sans aucune difficulté ; j'ai pu prendre du temps pour refaire des choses que je n'avais pas faites depuis trop longtemps, à commencer par retravailler mon instrument, ce qui m'a fait prendre conscience qu'il fallait que je reprenne des cours à partir de désormais et que pratiquer à nouveau sérieusement la musique est un réel manque dans ma vie.

    J'ai également eu l'occasion de travailler un peu, dans des conditions sanitaire perfectibles mais j'ai pu ne pas rester enfermé chez moi à longueur de semaine ni tourner en rond. Quelques live-apéro ont agréablement ponctué certaines soirées avec des amis disséminés un peu partout sur l'hexagone. Et les réseaux sociaux permettent fort heureusement de tromper l'isolement.

    Tout va bien alors ? Pourquoi me plaindre ? Hé bien parce qu'en dépit de tout ces rayons de soleil, le confinement demeure pour moi une expérience terriblement anxiogène. Au premier rang des causes de tracas, le travail, évidemment. Mon activité s'est effondrée. Mes rentrées pour les mois à venir sont obérées. Je ne me suis pas payé en mars, par sécurité, ni en avril, cette fois par impossibilité. Je ne crois pas que je pourrai me verser un salaire avant plusieurs mois. J'espère pouvoir le faire d'ici la fin de l'été. En attendant je pays mes charges avec mes économies qui s'amenuisent progressivement. Mais jusqu'où ? Et quelle sera l'intensité de la reprise dans quelques jours ? Est-ce que je vais pouvoir remettre rapidement ma boîte à flots ? Beaucoup de questions sans réponse. Je n'ai heureusement aucun salarié ni d'emprunt à rembourser sur le dos. C'est déjà ça. Alors oui, on est tous dans le même bateau. On se rassure comme on peut.

    Pour temporiser et limiter les montées inutiles de stress, je me suis débarrassé de quelques clients toxiques. Le bénéfice en termes de tranquillité fut immédiat. Ça aussi c'est une décision qu'il me faut prolonger une fois cet épisode passé. Je ne suis pas un belliqueux. Je n'aime pas le conflit. Je ne supporte pas les empoisonneurs, ceux qui s'alimentent justement de ces situations et qui répandent partout autour d'eux leurs effluves nocives. J'ai cette liberté de pouvoir choisir avec qui je travaille. Ma tranquillité n'a pas de prix et ma santé mentale non plus.

    Autre point positif, j'ai pu mettre un sérieux coup de collier à un projet, une publication, qui traîne depuis bien trop longtemps et qu'il me faut rendre depuis des mois. La diminution dramatique de mon activité professionnelle aura au moins eu le mérite de dégager du temps pour que je puisse m'atteler à cette tâche avec constance sans être constamment dérangé. Et cela m'a fait du bien de m'évader, de construire un raisonnement, de faire des recherches, de me heurter à des problèmes purement théoriques et d'éprouver cette joie si spéciale de voir les morceaux d'un puzzle mental s'agencer jusqu'à former ce tout cohérent.

    Autre cause de difficulté liée au confinement, elle peut paraître éperdument superficielle mais ne l'est pas : j'ai vécu la fermeture de la salle de sport à laquelle j'ai mes habitudes comme un drame. Hé oui... Le sport, c'est d'abord une question de santé physique. Ayant une activité professionnelle relativement sédentaire, pratiquer une activité physique régulièrement est une nécessité absolue. En temps normal je m'y rends deux à trois fois par semaine. Alors pensez-donc, réduire tout ça à... zéro. Au-delà de l'aspect forme physique, essentielle quand on a tendance à l'embonpoint, le sport a aussi, mais peut-être surtout, une vertu thérapeutique en ce qu'il est mon moyen d'éliminer le stress. Or voyez-vous, même si cela n'est pas forcément perceptible, je suis quelqu'un de relativement angoissé. J'ai le stress facile en temps normal, et mon métier n'aide pas. Aussi, pouvoir faire du sport comme une grosse brute, cramer mille calories trois fois par semaine en transpirant comme un âne, c'est important. Et en ce moment peut-être davantage encore.

    On me rétorquera que j'ai tout à fait la possibilité de faire du sport chez moi. Certes. Mais non. Ce n'est vraiment pas pareil. D'une part je n'ai aucun matériel pour cela. D'autre part, l'argument pourra encore une fois paraître futile mais il ne l'est pas : mon chez-moi n'est pas fait pour ça. Chez moi, c'est ma bulle de zénitude, un havre de paix totale, une zone de rupture avec l'extérieur où tout n'est que calme et douceur. De par les fonctions que je lui attribue, le sport est incompatible avec cet espace. De même que travailler. Je ne travaille pas depuis chez moi. Impossible... 

    Dès lors, faute de cette puissante soupape de sécurité, et privé des mille et un petits plaisirs du quotidien d'avant qui permettent habituellement de relâcher le stress grimpant, ça finit pas ne pas aller super bien. Je compense avec l'alcool, dont j'ai fait un sevrage pendant quinze jours, interrompu pour honorer la mémoire d'un ami disparu abruptement. L'alcool, c'est génial. Quelques verres et on a la tête qui tourne. Peu à peu on se détend, on se relâche, on est bien. Alors on boit un peu plus. Et progressivement les bouteilles s'accumulent. Beaucoup trop. Je me connais, je sais très bien comment je me comporte à ce niveau-là. Du coup j'essaie de tromper ma soif en buvant du gaspacho. L'effet n'est pas le même mais au moins ça coupe l'envie. On boit, donc, et on mange. La bouffe comme refuge à émotions, c'est aussi un grand moment. Je ne me suis pas pesé mais l'image dans le miroir est dégueulasse... Déjà que je suis en déficit d'image, le confinement a des conséquence dommageables à ce niveau également. Il va falloir se reprendre !

    L'autre conséquence de la quantité de stress accumulée se retrouve sur mon sommeil qui, en un mot, est pourri. Je fais des rêves très étranges, dérangeants, qui pullulent de détails et qui recèlent une forme de violence sourde aux effets particulièrement délétères. L'autre nuit le rêve était tellement dérangeant que je me suis réveillé à 4h30 du matin et mis un temps fou à me rendormir. J'ai même cru que j'allais devoir me lever et aller bosser pour penser à autre chose. Mes nuits sont le miroir de mes angoisses du moment, défigurées par cette alchimie de l'étrange qui n'appartient qu'aux songes. Alors qu'initialement je me réveillais sans problème vers 7h30 tous les matins, depuis environ quinze jours émerger avant 9h relève de l'exploit. Et j'ai cette impression de n'avoir pas dormi.

    J'essaie pourtant de faire face, de me détendre. J'essaie de profiter des matins que je sais improductifs pour faire des choses qui me plaisent. Retrouver des petites sources de plaisir immédiat qui font cruellement défaut. Ranger chez moi. Faire de la musique. Jouer avec les chats. Cuisiner. Jouer à la console. Écouter la radio. Depuis lundi, j'ai installé une application smartphone pour méditer. J'ai fait les deux premières séances et je suis satisfait du résultat. Dix minutes de tranquillité et d'auto-bienveillance. Dix minutes vraiment pour moi. Je vais aller au bout des séances d'essai mais je crois que c'est quelque chose à pérenniser. Cela fait longtemps que des amis plus ou moins proches qui me connaissent assez me l'avaient conseillé. Jusqu'à présent ils avaient raison. Ça aussi, c'est une chose que cette période étrange m'aura permis de découvrir et qui me servira à travailler sur moi pour l'avenir.

    Nous sommes le 6 mai et dans quelques jours nous essaierons de reprendre progressivement une activité normale au niveau national. L'international attendra. Là aussi, les inconnues et les sources d'inquiétudes sont innombrables à tous points de vue. Le bazar que va être la reprise des classes et les questions autour de l'autodiscipline dont nous devrons collectivement faire preuve, annoncent déjà de belle heures où nous allons rire jaune.

    Que sera demain ? Comme je l'écrivais il y a deux mois, je n'ai aucun espoir que le monde d'après soit différent de celui d'avant. Les débats autour de la nécessité de "rattraper le retard" et ceux portant sur les vacances d'été démontrent que tout sera identique, peut-être en pire. Je fais certainement outrage à mon optimisme habituel mais je sais aussi être lucide. Je ne crois pas aux bouleversements spontanés. Il y faut de la volonté. Une volonté collectivement chevillée au corps.

    A cet égard néanmoins je partage l'avis de cet ami qui écrivait sur Twitter qu'à défaut de pouvoir changer les autres, nous pouvons nous changer nous-mêmes. Non pas un changement radical, là n'est pas le sujet. Mais en tirant des leçon de ces deux mois et en travaillant notamment dans le sens d'un mieux être et d'un mieux vivre avec soi-même. Pour être en harmonie et davantage en écoute des autres. Si nous tenons ce pari, alors ces deux mois auront peut-être servi à quelque chose.

    Un grand philosophe à perruque à dit un jour  : If you don't love yourself, how the hell are you gonna love somebody else ?
    Plus que jamais, sachons l'entendre.