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  • 26 juin 2014

    Au bord du Canal de Lachine

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    Montréal est connue pour être une grande ville particulièrement verdoyante. Loin d'usurper cette réputation, la métropole regorge d'espaces verts qui sont autant d'aires de promenades et de détente, que de terrains de jeux pour les légions d'écureuils (eux non-plus, ne sont pas légendaires) qui peuplent la ville.

    Lundi, profitant d'une belle journée de soleil, des amis m'avaient proposé une balade en vélo le long du canal de Lachine, l'un des grands axes verts de Montréal, au sud de l'île. 

    Le canal de Lachine s'étend sur 14,5 kilomètres entre le Vieux-Port et le lac Saint-Louis. Voie navigable intérieure richement industrialisée au XIXe siècle puis laissé à l'abandon dans les années 1970, le canal fut judicieusement transformé en parc urbain accessible à pied (et oui, on peut arriver à pied par Lachine) comme à vélo, et même en rollers. 


    Les vestiges de ce passé sont encore largement visibles ici et là, notamment par les immenses silos et autres bâtiments laissés en sommeil dans l'attente d'une réhabilitation, ou d'autres qui on pris un second souffle. En fait, ce canal m'a beaucoup rappelé un mélagne entre le canal du Midi et le quartier de Puerto Madero de Buenos Aires (d'ailleurs en fouillant dans mes archives je me rends compte que je n'avais même pas consacré une ligne à ce quartier emblématique de Buenos Aires... bigre !), ou encore Bilbao au Pays Basque espagnol. C'est  étonnant comme, aux quatre coins du monde, les mêmes causes produisent les mêmes effets.


    Le long du canal, à proximité du marché Atwater, havre de paix entrecoupé du passage de quelques gigantesques - et fort laids - ponts routiers, se construisent de beaux grands appartements hors de prix, ménageant une architecture de style québécoise traditionnelle avec un environnement exceptionnel. C'est très joli. 


    Le canal est aussi ouvert à la plaisance. Il est révolu le temps des péniches et des bateaux commerciaux arpentant les eaux désormais bien tranquilles. À tel point que nous y avons croisé des outardes et leurs petits en train de brouter de l'herbe, à l'ombre des peupliers. 


    Celle de droite était particulièrement agressive. Si je n'avais pas été en short je n'aurais pas hésité à m'approcher davantage. Mais là l'opération était trop risquée pour mes jambes et mes poils ! 

    Bien moins dangereuse - et tout aussi agréable - était  l'observation de quelques jolis garçons torse nu venus faire bronzette le long des berges du canal. Et je dois dire que le chromosome "bûcheron" fait des merveilles en la matière... Hé oui, c'est aussi cela les plaisirs de la nature ! 


    L'extrémité sud du canal se termine par un grand parc et un port de plaisance. Il doit faire bon y venir picniquer puis s'adonner à une petite sieste, bercé par le murmure des feuilles bruissant aux vent. Mais attention aux coups de soleil ! En effet, si le Québec est réputé pour ses hivers polaires, l'été en revanche y est chaud, humide et particulièrement ensoleillé. N'ayant pas mis de crème solaire (oui, c'est idiot), je ne suis retrouvé avec les bras couleur homard... 

    Oui, décidemment il fait bon vivre à Montréal.

    17 juin 2014

    Le monde merveilleux des z'animals : La Moufette

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    Tout au long des immenses territoires du Canada en général et du Québec en particulier, abonde une faune sauvage aussi foisonnante que joviale. Parmi la multiplicité des bébêtes rigolotes trop kawaï que compte le pays, je vais aujourd'hui vous parler d'un animal typiquement nord-Américain : la moufette

    Aussi connue sous son autre nom de sconse, ou encore de putois, la moufette rayée  est à peu près de la taille d’un chat, mais plus corpulente, avec une tête plutôt petite, des pattes courtes et une queue fournie.  

    Mais attention : derrière son allure placide, cet animal, à qui l'on ferait bien de prime abord un rô rô câlin tellement c'est kro kro meugnon tout plein (j'en vois déjâ tomber en pamoison au fond de la salle), doit cependant susciter la plus vive méfiance. Oubliez Bambi et la jolie Fleur aux yeux doux qui papillonnent : préparez-vous rencontrer une créature du diable !

    Les moufettes sont en effet classifées dans la catégorie des "Mephitis mephitis". Et rien que cela devrait commencer à vous titiller un peu le questionnomètre.

    Rappelons-nous ensemble la définition de méphitique
    Vieilli ou littér.A. − Dont l'exhalaison est malfaisante, toxique, parfois puante, désagréable. Synon. délétère, infect, fétide, vicié, malodorant, nauséabond.Gaz, vapeur méphitique; odeur méphitique. L'air méphitique m'en a chassé [du palais de justice de Valence].
    [source]
    Le mot moufette, d'origine italienne, remonte au XVIIIe siècle et vient du napolitain mufeta qui a donné mofetta en italien, ce qui désigne littéralement une exhalaison pestilentielle puis, par métonymie, les fumeroles de gaz sulfureux qui s'échappent des volcans en éruption...

    Pendant longtemps, les moufettes ont été classées parmi les mustélidés (avec les putois, les loutres, les belettes, les blaireaux…), mais, depuis la fin des années 1990, elles sont considérées comme constituant une famille à part entière : les méphitidés.

    La moufette possède une technique de défense qui n'appartient qu'à elle : lorsqu'elle se sent menacée, la moufette projette un liquide très malodorant par les canaux de ses glandes anales, et en asperge ceux qui l’ennuient. Ce liquide est un alcool sulfuré (3-Méthylbutane-1-thiol, C5H12S, pour les spécialistes) qui, sur les yeux, provoque une brûlure intense. Il peut aussi provoquer des nausées et une cécité passagère.

    Projeté avec une assez grande précision sur environ cinq mètres, ce liquide vous imbibera d'une délicate odeur particulièrement tenace qui tiendra au moins deux semaines.

    Sachez, à titre de comparaison, que la seule odeur d'une moufette qui se promène le nez  au vent peut se répandre sur plus d’un kilomètre, ce qui laisse largement le temps de changer de trottoir ou de direction bien avant la rencontre fatale.

    Mais, vous demandez-vous, est-ce que ça pue vraiment autant que ce qu'on en dit ? Comment une si petite bébête tellement si adorablissime pourraît être un monstre de puanteur ? Seriously ?

    La réponse est : oui !Et même bien plus que ce que vous pouvez imaginer. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que, au Québec, la moufette est aussi appelée "bête puante".

    A ce sujet, dès 1929, le naturaliste canadien Ernest Thompson Seton cherchait à décrire l'odeur des moufettes. Voici le fruit de ses conclusions : 
    « Réunissez de l'ammoniac fort, de l'essence d'ail et du soufre en combustion, ajoutez une partie de gaz d'égouts, un jet de vitriol et un soupçon d'essence de musc, mélangez le tout et concentrez-le mille fois. »
    Toujours envie d'en voir une en vrai ?

    12 juin 2014

    Prendre racine

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    Déjà plus d'un mois que je n'ai rien écrit du tout ici. À plusieurs reprises pourtant je me suis dit que telle anecdote pourrait susciter l'intérêt ou que tel état d'âme ferait un joli billet qu'il me ferait du bien de relire dans quelques temps. Mais je n'ai rien écrit, du tout, ni même consigné la moindre bribe d'idée dans un quelconque brouillon. Engranger, c'est prévoir, anticiper. Et pour l'instant, il m'est assez difficile de me projeter. Je vis surtout au jour le jour, ma ligne de mire ne franchissant pas le seuil de la semaine.

    La cause de cet état est à rechercher dans l'inconfort de ma situation actuelle qui me sappe les éléments indispensables à un degré minimal de stabilité. Je parle de certaines incertitudes quant à ma situation professionnelle ici. En arrivant au Québec, j'ai dû repasser des examens professionnels pour obtenir certaines équivalences, et je les ai obtenues. Maintenant, et depuis de longues semaines, je suis dans l'attente d'un courrier l'officialisant. Pour ma malchance, des élections récentes ont occasionné un changement de gouvernement, et donc de ministres, ce qui ralentit davantage une machine administrative peu réactive. C'est pénible, et long. Pendant ce temps il m'est bien entendu impossible de travailler, ce qui rajoute une couche d'inconfort à ce magma de nébulosité. 

    Niveau boulot, le milieu semble encore plus hermétique qu'en France. Chaque jour fait s'accroître en moi la désagréable certitude qu'il est difficile de trouver du travail sans être préalablement recommandé. J'ai un peu l'impression de me débattre dans une piscine remplie de chewing-gum : cela ne fait pas mal, c'est doux et moelleux, presque agréable, mais garre à qui ne touche pas rapidement le bord.

    Et pendant que je cherche à prendre racine ici, je vois mon filleul grandir sur les photos que ma mère m'envoie tous les mercredis. Il a bien poussé. Il a une bonne bouille. 

    L'autre jour j'ai planté quelques fleurs dans le bout de jardin qui donne sur la ruelle arrière. C'est joli, cela met un peu de couleur et de gaité au bout de la pelouse. Une manière d'essayer de m'approprier cet endroit, de le faire mien, et, par une forme de métonymie, d'y prendre un peu, moi aussi, mes racines.