Tout au long des immenses territoires du Canada en général et du Québec en particulier, abonde une faune sauvage aussi foisonnante que joviale. Parmi la multiplicité des bébêtes rigolotes trop kawaï que compte le pays, je vais aujourd'hui vous parler d'un animal typiquement nord-Américain : la moufette.
Aussi connue sous son autre nom de sconse, ou encore de putois, la moufette rayée est à peu près de la taille d’un chat, mais plus corpulente, avec une tête plutôt petite, des pattes courtes et une queue fournie.
Mais attention : derrière son allure placide, cet animal, à qui l'on ferait bien de prime abord un rô rô câlin tellement c'est kro kro meugnon tout plein (j'en vois déjâ tomber en pamoison au fond de la salle), doit cependant susciter la plus vive méfiance. Oubliez Bambi et la jolie Fleur aux yeux doux qui papillonnent : préparez-vous rencontrer une créature du diable !
Les moufettes sont en effet classifées dans la catégorie des "Mephitis mephitis". Et rien que cela devrait commencer à vous titiller un peu le questionnomètre.
Rappelons-nous ensemble la définition de méphitique :
Rappelons-nous ensemble la définition de méphitique :
Vieilli ou littér.A. − Dont l'exhalaison est malfaisante, toxique, parfois puante, désagréable. Synon. délétère, infect, fétide, vicié, malodorant, nauséabond.Gaz, vapeur méphitique; odeur méphitique. L'air méphitique m'en a chassé [du palais de justice de Valence].
[source]
Le mot moufette, d'origine italienne, remonte au XVIIIe siècle et vient du napolitain mufeta qui a donné mofetta en italien, ce qui désigne littéralement une exhalaison pestilentielle puis, par métonymie, les fumeroles de gaz sulfureux qui s'échappent des volcans en éruption...
Pendant longtemps, les moufettes ont été classées parmi les mustélidés (avec les putois, les loutres, les belettes, les blaireaux…), mais, depuis la fin des années 1990, elles sont considérées comme constituant une famille à part entière : les méphitidés.
La moufette possède une technique de défense qui n'appartient qu'à elle : lorsqu'elle se sent menacée, la moufette projette un liquide très malodorant par les canaux de ses glandes anales, et en asperge ceux qui l’ennuient. Ce liquide est un alcool sulfuré (3-Méthylbutane-1-thiol, C5H12S, pour les spécialistes) qui, sur les yeux, provoque une brûlure intense. Il peut aussi provoquer des nausées et une cécité passagère.
Projeté avec une assez grande précision sur environ cinq mètres, ce liquide vous imbibera d'une délicate odeur particulièrement tenace qui tiendra au moins deux semaines.
Sachez, à titre de comparaison, que la seule odeur d'une moufette qui se promène le nez au vent peut se répandre sur plus d’un kilomètre, ce qui laisse largement le temps de changer de trottoir ou de direction bien avant la rencontre fatale.
Projeté avec une assez grande précision sur environ cinq mètres, ce liquide vous imbibera d'une délicate odeur particulièrement tenace qui tiendra au moins deux semaines.
Sachez, à titre de comparaison, que la seule odeur d'une moufette qui se promène le nez au vent peut se répandre sur plus d’un kilomètre, ce qui laisse largement le temps de changer de trottoir ou de direction bien avant la rencontre fatale.
Mais, vous demandez-vous, est-ce que ça pue vraiment autant que ce qu'on en dit ? Comment une si petite bébête tellement si adorablissime pourraît être un monstre de puanteur ? Seriously ?
La réponse est : oui !Et même bien plus que ce que vous pouvez imaginer. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que, au Québec, la moufette est aussi appelée "bête puante".
La réponse est : oui !Et même bien plus que ce que vous pouvez imaginer. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que, au Québec, la moufette est aussi appelée "bête puante".
A ce sujet, dès 1929, le naturaliste canadien Ernest Thompson Seton cherchait à décrire l'odeur des moufettes. Voici le fruit de ses conclusions :
« Réunissez de l'ammoniac fort, de l'essence d'ail et du soufre en combustion, ajoutez une partie de gaz d'égouts, un jet de vitriol et un soupçon d'essence de musc, mélangez le tout et concentrez-le mille fois. »
Toujours envie d'en voir une en vrai ?
En cas de jet de moufette (par exemple quand la bête est cachée sous une voiture et prend peur quand on monte), il faut se badigeonner de sauce tomate... dit-on.
RépondreSupprimerMoi, je préfère prendre la fuite.
Oui, le jus de tomate est un truc assez connu pour enlever l'odeur de moufette. Je ne sais pas si ça fonctionne vraiment et, pour être franc, je ne tiens pas particulièrement à vérifier ! :D
SupprimerJe te les laisse, on a déjà assez de "bêtes puantes" chez nous! Il s'en trouve même qui font de la politique! :) ... Rien à voir... Bon anniversaire Petit Ourson! :)
RépondreSupprimerMerci ! :)
SupprimerJe me souviens en avoir croisé une, au fonds d'un crépuscule entre Midland et Penetanguishene. Le vent était favorable à ce que je ne hume rien de la créature qui devait soudain débouler à une grosse dizaine de mètres. Surprise mutuelle, incertitude de quelques secondes. La moufette jugea sans doute que j'étais trop loin pour une neutralisation chimique et se carapata sans hésiter. Moi de même, par précaution.
RépondreSupprimerTu n'as donc pas eu l'occasion d'essayer le truc du jus de tomate... zut...! un volontaire dans la salle ?
SupprimerEt oui, hélas, le Canada a d'autres spécialités que le sirop d'érable. Je te souhaite d'éviter les mauvaises rencontres... et les odeurs qui vont avec.
RépondreSupprimerRencontrer une moufette ne doit pas être en soi une mauvaise expérience. Ce n'est que si elle passe à l'action que cela tourne au vinaigre. Enfin, je crois.
SupprimerLe kawaï a parfois un prix... donc voir, oui. Sentir, non :-)
RépondreSupprimerTu veux pas que je t'en ramène une dans mes valises ?
SupprimerCela me rappelle le premier tome de La Petite Maison dans la Prairie quand des Indiens entrent sans s'annoncer dans la cabane en rondins construite par la famille Ingalls et que l'auteur signale l'odeur nauséabonde qui se dégage de leur pagne en peau de moufette.
RépondreSupprimerHa ha ha ! Faut que je regarde cet épisode ! :D
SupprimerOn pourrait ajouter qu'on en trouve partout dans les villes. À Sherbrooke ma voisine en avait apprivoisée une qui passait tout les soirs par mon patio pour aller quêter ses croquettes, mais disons que je n'ai jamais vérifié si on pouvait la flatter. Elle a aussi l'utilité de manger les larves de hannetons ou de scarabées japonais qu'elle déterre dans les pelouses. Faut juste combler les trous après.
RépondreSupprimerPour les trous, il y a les écureuils et, dans une moindre mesure, les ratons laveurs. C'est nettement plus sympa comme bestioles.
SupprimerJeune, j'ai fait partie d'un club de naturalistes (non, pas de naturistes), qui avait sa moufette désodorisée (on lui avait retiré les glandes odorifères) et apprivoisées. Elle était adorable et s'appelait «Snappy». Ceci dit, je ne voudrais pas en croiser une sauvage et lui tomber sur les nerfs...
RépondreSupprimerJ'ai entendu dire, oui, qu'on pouvait apprivoiser une moufette et la faire opérer. C'est une idée à creuser :)
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