Pour faire court, cette semaine a été horrible.
Hé bien oui, cela arrive aussi aux plus grands, chacun a droit à son moment de faiblesse.
Moi, ce fut cette semaine.
Jours de déclin nauséeux où tout perd sens, où plus grand chose n'a d'intérêt, perte de repères, perte de confiance, perte de soi ... Même l'appétit me faisait faux bon, ce qui est chez moi le plus mauvais des signes.
Donc, pas un petit cafard que l'on chasse à coup de carrés de chocolat. Cette fois ci toute la colonie a rappliqué !!
Pour résumer mon état d'esprit, je vous renvoie à ces quelques vers : Avril est de retour,
La première des roses,
De ses lèvres mi-closes,
Rit au premier beau jour,
La terre bienheureuse
S'ouvre et s'épanouït,
Tout aime, tout jouit,
Hélas! J'ai dans le coeur une tristesse affreuse!
Les buveurs en gaité,
Dans leurs chansons vermeilles,
Célèbrent sous les treilles
Le vin et la beauté,
La musique joyeuse
Avec leur rire clair,
S'éparpille dans l'air,
Hélas! J'ai dans le coeur une tristesse affreuse!
En déshabillé blanc
Les jeunes demoiselles
S'en vont sous les tonnelles
Au bras de leur galant,
La lune langoureuse
Argente leurs baisers
Longuement appuyés,
Hélas! J'ai dans le coeur une tristesse affreuse!
Moi je n'aime plus rien,
Ni l'homme ni la femme,
Ni mon corps, ni mon âme,
Pas même mon vieux chien;
Allez dire qu'on creuse
Sous le pâle gazon
Une fosse sans nom,
Hélas! J'ai dans le coeur une tristesse affreuse!
(Théophile Gautier)
Si en plus vous y rajoutez la magnifique mélodie que G. Fauré a composé, interprétée par Gérard Souzay, il y a carrément de quoi s'ouvrir les veines... (âmes sensibles s'abstenir, cette mélodie est fortement lacrymogène).
Bref, joie et gaieté régnaient en maître sur mon esprit malade (si si, je vous assure... si vous en doutez c'est que vous ne me connaissez pas) et malgré quelques heures de rémission, une opaque et inexpugnable noirceur revenait danser la lambada de plus belle.
Il me fallait réagir, prendre le taureau par les cornes (ou tout autre appendice susceptible de le mater) et ME SORTIR LES DOIGTS DU CUL, pour être vulgaire.
Heureusement, ce soir, 21 juin, premier jour de l'été, c'est aussi le fête de la musique.
Certes, de la musique j'en consomme des quantités difficilement admissibles pour un être normalement constitué, dans les styles les plus variables et les plus opposés qu'il soit (en ce moment par exemple j'écoute l'Ad Nos de Liszt par Robilliard à St Sernin). Je ne suis donc pas particulièrement sensible à ce genre de manifestation flasque et sans saveur particulière à mes yeux.
Néanmoins la proposition m'avait été faite la semaine dernière (oui, celle pendant laquelle je menais une guerre sans pitié contre des envahisseurs verts), à un moment où tout allait encore très bien (ce que j'ignorais), par des amis que j'avais envie de revoir. J'avais alors accepté sans réserve et dans le plus grand enthousiasme, ne me doutant pas que cette invitation serait ma planche de salut.
Malgré eux, les initiateurs de cette balade dans la faune Toulousaine afin d'aller écouter "Maya", le groupe de Yoann (un des mecs les plus barrés que j'ai jamais rencontré, au moins aussi fou que moi, c'est dire...) furent les artisans inespérés d'un regain d'humeur plus-que-vital.
Un grand merci à Anouck, Alex et Céline grâce à qui le spleen qui s'appesantissait sur mon quotidien s'est enfin envolé. J'ai vraiment passé une très bonne soirée en votre compagnie. Mieux : je me suis ECLATE, ça m'a fait un bien fou !!
Maintenant c'est davantage :
Je rêvais d'un autre monde
Où la terre serait ronde
Où la lune serait blonde
Et la vie serait féconde
Je dormais à poings fermés
Je ne voyais plus en pieds
Je rêvais réalité
Ma réalité
Je rêvais d'une autre terre
Qui resterait un mystère
Une terre moins terre à terre
Oui je voulais tout foutre en l'air
Je marchais les yeux fermés
Je ne voyais plus mais pieds
Je rêvais réalité
Ma réalité m'a alité
Oui je rêvais de notre monde
Et la terre est bien ronde
Et la lune est si blonde
Ce soir dansent les ombres du monde
A la rêver immobile
Elle m'a trouvé bien futile
Mais quand bouger l'a faite tourner
Ma réalité m'a pardonné
D'autant que demain c'est à moi à jouer à "SOS Amitié" et tendre la main à un pote à qui il arrive une bien triste histoire... Chacun son tour d'aider son prochain.
Enfin, un merci spécial à ceux - et quelqu'un en particulier qui se reconnaîtra - qui m'ont apporté leur soutien pendant ces quelques jours.
Et comme le chantait Dorothée (oui, je sais, la référence est nulle à chier....) :
"Tant qu'on a des amis,
Ca peut changer la vie
Ca peut repeindre en bleu
Tous tes jours malheureux
Tant qu'on a des copains
Pour nous tenir la main
On n'a jamais peur de rien."