Ce sont toujours les mêmes démons qui reviennent, les mêmes questions qui me hantent, le même sentiment qui me tourmente jusqu'à l'épuisement. La même impression de piétinement, de stagnation, voire certains jours de régression. En tout cas de n'être pas aujourd'hui à ma place.
Et ce questionnement se fait chaque jour plus prégnant surtout lorsque je regarde le calendrier. Dans moins de deux mois j'aurais 35 ans.
Où en suis-je de ma vie ?
Où en suis-je de ma vie ?
A bientôt 35 ans je n'ai toujours pas de situation professionnelle bien établie. De plus fort, ce que je fais actuellement ne me satisfait pas.
Le sentiment de perdre mon temps - évoqué en tête de ce billet - s'est encore accru aujourd'hui lorsque je me suis entendu dire, par quelqu'un que j'apprécie beaucoup et respecte infiniment, que je ne devrais pas me satisfaire d'une "petite carrière provinciale" et que j'aurais tout à gagner à aller à Paris. Je sais que cette personne dit cela pour mon bien, en contemplation de ses propres erreurs et qu'il n'y a aucune méchanceté dans ces paroles.
J'avais déjà évoqué la possibilité de monter m'installer pour quelques temps à l'ombre de la Dame de Fer suite à une proposition inattendue. Pourtant, si l'opportunité semble belle, est-ce bien ce dont j'ai envie au fond de moi ?
Cette question prend toute son acuité lorsque l'on considère que, voici quelques semaines j'ai décidé d'opérer un réajustement de cap en préparant un concours qui, si tout se passe bien, prendra effet au début de l'année 2015. Autrement dit, ce n'est ni certain, ni pour tout de suite. Je n'ai pas fini de m'interroger...
Corrélativement à ce premier volet, à bientôt 35 ans, je n'ai pas des revenus stables qui me permettent d'envisager sereinement mon avenir sans trop me poser de questions niveau portefeuille. C'est d'ailleurs une préoccupation régulière qui commence à me pourrir un peu la vie. Normalement cela devrait s'améliorer sensiblement dans les mois à venir. Certes, l'argent n'a jamais été mon moteur dans la vie. Gagner beaucoup d'argent ne m’intéresse pas directement. Être heureux, me sentir utile et m'épanouir dans ce que je fais m'importe beaucoup plus. Cela fait partie de mes rares certitudes. Toutefois, si l'argent ne fait pas le bonheur, force est d'admettre qu'il y contribue pour une petite partie. Être insouciant, c'est aussi être heureux.
Enfin, à bientôt 35 ans, je qualifierais ma vie sentimentale de désastre, quoique cela soit peut-être un poil excessif. Il est vrai que certaines étapes de mon existence n'ont pas aidé à construire grand chose de durable de côté là. Malgré une sortie du placard excessivement tardive, j'ai tout de même eu la chance - le bonheur ! - de tomber par deux fois vraiment amoureux et de vivre à chaque fois des instants inoubliables qui resteront pour toujours gravés dans mon cœur et ma mémoire. Aussi, lorsque je vois ici et là des couples heureux et beaux dans cet amour partagé, cela me rend tout à la fois heureux et profondément triste. Heureux pour eux. Triste pour moi.
Alors, il faut bien voir une chose : bouger à Paris, cela signifie - jolie lapalissade - quitter Toulouse et ce(ux) qui s'y trouve(nt). Quitter Toulouse pour Paris, cela voudrait aussi dire remettre en cause une hypothétique relation, si par extraordinaire il venait, d'ici là, à se passer quoi que ce soit à ce niveau. Et pour l'avoir déjà vécu, je sais qu'une relation à distance ne me correspond pas. Moi qui suis à la recherche d'un peu de stabilité, vous comprenez mon désarroi.
Voilà l'état de ma vie à bientôt 35 ans. Un vaste chantier dans lequel tout reste à finir.
Lorsque je pense que la plus part des gens de mon âge que je connais ont un boulot fixe depuis presque dix ans, sont mariés pour certains, ont des gosses pour d'autres... Par contraste, ça me file un peu la nausée.
Lorsque je pense que la plus part des gens de mon âge que je connais ont un boulot fixe depuis presque dix ans, sont mariés pour certains, ont des gosses pour d'autres... Par contraste, ça me file un peu la nausée.
« La question n'est pas que va-t-il se passer ? mais : que feras-tu pour que cela arrive ? ».
Encore une fois, toutes ces questions se résument en une seule. Et chaque fois me revient cette phrase que j'avais posée en conclusion du billet ouvrant l'année 2013.
"Après quoi cours-tu ?" m'avait même demandé un ami, suite à un de mes derniers billets.
"Après quoi cours-tu ?" m'avait même demandé un ami, suite à un de mes derniers billets.
La réponse est assez simple : je cours après moi-même et cherche ma place dans une société où je ne me repère pas.
Et par élimination, je me trouve, peu à peu...
Et par élimination, je me trouve, peu à peu...