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  • 20 juin 2018

    40 ans et (presque) toutes mes dents

    6 commentairess
    Cette semaine j'ai eu 40 ans. Rien que le fait de l'écrire me donne le vertige. Quarante ans. Et dire que je célébrais avant hier (ou était-ce la semaine d'avant ?) mes trente printemps... voilà que d'un coup d'un seul je me trouve affublé d'une décennie de plus.

    Le temps passe décidément très vite. 

    Et à bien y regarder, cette dernière décennie fut d'une richesse proprement inouïe, ce qui est encore plus vertigineux : j'ai soutenu une thèse de doctorat, j'ai vécu six mois en Argentine, j'ai vécu presque un an au Québec, j'ai traversé les Andes en bus, j'ai vu des baleines, je suis allé deux fois à Iguazu, j'ai randonné à cheval au clair de lune au Canada, je suis devenu papa-chat à temps partiel, j'ai travaillé dans plein d'endroits, j'ai beaucoup grandi professionnellement et créé ma propre boîte, j'ai publié dans articles dans des revues très sérieuses, j'ai rencontré plein de gens incroyables, j'ai vu des opéras magnifiques, j'ai vu des cromlech, j'ai renoué avec l'enseignement à la fac, je suis tombé plusieurs fois amoureux, j'ai fait mon coming-out à mes parents, j'ai assisté à des couchés de soleil fabuleux, j'ai dansé torse-nu sur un char à la Gay-Pride, j'ai des parents toujours aussi formidables qui prennent enfin soin d'eux... et j'en passe.

    Quarante années. 
    Deux fois vingt printemps.

    Sur le coup, je reconnais que ça pique un peu. On sent l'âge charnière, celui du passage d'une phase de vie à une autre. Peut-être le temps des moissons et d'être un peu plus adulte. A cet égard je crois que les jours à venir s'inscriront pleinement dans cette mouvance, à plus d'un titre.

    Professionnellement, je commence enfin à me sentir légitime dans ce que je fais. Cela peut paraître étrange mais j'ai longtemps été hanté par le syndrome de l'imposteur, celui qui fait qu'on ne se sent pas à sa place, que l'on n'est pas assez compétent, pas assez bon, pas assez ceci ou trop cela. Celui qui pousse à bout à force d'efforts vains pour dépasser une limite qui n'existe pas. Usant. Épuisant. Et puis, à force de pratiquer les autres, je me rends compte que je ne suis pas pire qu'eux, voire meilleurs dans certaines choses et qu'en tout état de cause, on me considère en égal. C'est un peu étrange. Il m'a fallu du temps pour m'en rendre compte. Le moral ainsi que mon estime personnelle, chroniquement atrophiée, s'en portent nécessairement mieux. Je ne saurais m'en plaindre.

    Sur un tout autre tableau, depuis quelques temps on me faisait du pied pour prendre part à certaines responsabilités associatives que je n'avais pas envisagées il y a un an. Mais alors pas du tout...  Mettre un petit doigt dans l'engrenage et m'investir davantage dans le fonctionnement d'une association militante en laquelle je crois, apporter ma petite pierre à l'édifice, aider, témoigner, me sentir utile à une cause qui me tient à cœur, est une chose qui me titille depuis un moment. Toutefois, étant arrivé fraîchement dans la structure, je ne me sentais (là non-plus...) pas légitime. Pas autant que pourraient l'être d'autres qui sont là depuis bien plus longtemps que moi et qui ont une connaissance plus approfondie des choses, mais qui ne semblent pas tentés par l'expérience. 

    J'ai énormément hésité, réfléchi, pris la question sous tous les angles... Est-ce une bonne idée ? Serai-je à la hauteur ? Suis-je conscient de l'engagement que cela représente ? J'ai finalement accepté. Non pas par dépit mais par choix. Un choix que je veux assumer. Je n'avais vraiment pas envisagé que cela puisse se produire si vite. Et j'en suis très (très) honoré.
     
    Je viens d'avoir quarante ans, j'ai presque toutes mes dents (on m'a posé récemment ma première couronne...) et ma vie est enfin en train de s'épanouir. Progressivement. 

    C'est le bon moment de prendre un envol de plus, et m'affirmer davantage encore.

    15 juin 2018

    La Photo du Mois : Parfait (ou presque)

    10 commentairess
    Bonjour bonjour, nous sommes le 15 juin (et dans trois jours c'est mon anniversaire, soit dit en passant), il est midi et c'est l'heure de notre rendez-vous mensuel avec la photo du mois.

    Je vous rappelle le principe du jeu : chaque mois les blogueurs participants publient une photo en fonction d'un thème donné à l'avance. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants, le 15 de chaque mois, à midi, heure de Paris.

    Le thème de ce mois-ci a été choisi par Nanouk qui nous propose de plancher sur : Parfait (ou presque).

    Note de l’auteur-e :

     À prendre littéralement ou avec une certaine ironie, à votre bon plaisir. 

    Alors, alors alors...

    Alors j'avoue avoir pas mal séché sur ce sujet qui ne m'a pas inspiré du tout. Entre la masse de boulot que je déblaie comme un forcené depuis un mois et tout un tas d'autres choses, je n'ai pas vraiment eu le temps de véritablement réfléchir à ce thème ni de songer à prendre une photo qui soit en parfaite adéquation avec le sujet proposé.

    Que faire ? Renoncer ? Hors de question. 

    J'étais sur le point de jeter l'éponge lorsque soudain... le chat ! (Vous l'aviez vu venir ?)

    Me penchant sur la donzelle nonchalamment alanguie sur un plaid moelleux, j'eus cette vision de quasi-perfection mathématique...



    Incroyable non ?
    Le Chat m'avait déjà permis de démontrer l'effet gyroscopique mais, là, j'avoue que j'en suis resté bouche bée...

    La photo du mois continue chez les autres blogs participants : Akaieric, Albane, Alexinparis, Amartia, Angélique, Betty, Blogoth67, Brindille, Bubble gones, Chiffons and Co, Christophe, Cricriyom from Paris, Céline in Paris, DelphineF, El Padawan, Escribouillages, Eurydice, FerdyPainD'épice, Frédéric, Gilsoub, Giselle 43, J'habite à Waterford, Jakline, Josette, Josiane, Julia, Krn, La Fille de l'Air, La Tribu de Chacha, Lau* des montagnes, Laurent Nicolas, Lavandine, Lilousoleil, magda627, Mamysoren, Marie-Paule, Mirovinben, Morgane Byloos Photography, Nanouk, Nicky, Pat, Philisine Cave, Pilisi, Pink Turtle, Renepaulhenry, Rythme Indigo, Sandrin, Sous mon arbre, Tambour Major, The Beauty is in the Walking, Ventsetvoyages, Who cares?, Xoliv', écri'turbulente.

    10 juin 2018

    I fuckin' did it !

    14 commentairess

    https://www.instagram.com/p/Bj295MVFdsl/
    Quelle journée mes aïeux, quelle journée !

    Comment dire autrement que cette Pride 2018 fait partie de ces moments qui vous changent un Tambour Major ? Lorsque l'insurmontable est terrassé et que l'impossible est accompli.

    Car oui, je l'ai fait.

    Je. L'ai. Putain. De. Fait...!! 


    J'ai dansé torse-poil hier après-midi sur un char de la GayPride de Toulouse. J'en suis encore tout étourdi, mais tellement fier.

    Et crevé aussi, parce que, mine de rien, organiser une Pride c'est un sacré boulot niveau logistique. Mais là n'est pas le plus important.

    Oui, fier.

    Fier de l'avoir fait. 
    Fier d'avoir pu affronter le regard des autres.
    Fier d'avoir surmonté mes peurs.
    Fier d'avoir pu me dire "Je m'en fous".
    Fier d'avoir pu hurler avec tous les autres notre rage d'exister.
    Fier de ces centaines de rires avec les copains.
    Fier de ces milliers de sourires qui m'ont inondé le cœur.
    Fier de ce que nous avons fait tous ensemble.


    Fier...


    Fier !
    Fier. 
     
    Hier, j'ai grandi.
    Un peu.
    Naturellement je prélève 55% sur toute transaction...



    Crédit photos : @DonDiegoDeLaVerga  et @Wolkmann 

    7 juin 2018

    Les uns avec les autres

    1 commentaires
    Avec le mois de juin s'ouvre la période des Marches des Fiertés qui auront lieu un peu partout en France et dans le monde. Dans deux jours aura lieu celle de Toulouse et l'édition de cette année sera pour moi un peu particulière car, pour la première fois, je ne défilerai pas à pied parmi la foule, mais sur l'un des chars.

    C'est une remarque que je me suis faite tout à l'heure avec une petite pointe de vertige. Non pas qu'il s'agisse d'un accomplissement mais je confesse une pointe de fierté personnelle, en regard du chemin parcouru depuis ces dix dernières années. Depuis que je tiens ce blog et que ma vie arc-en-ciel a commencé...

    Le char en question sera celui des Tou'Win, l'équipe de rugby Gay-Friendly de Toulouse. Des hétéros qui jouent au rugby avec des homos. Une équipe de rugby loisir comme les autres qui s'entraine et se bat avec pugnacité et succès. Comme le dit son président, le respect, l'équipe le gagne sur le terrain, à la sueur du maillot et au nombre d'essais marqués à la fin du match. Et une fois balayés les préjugés, nous sommes une équipe comme n'importe quelle autre équipe, qu'importe nos individualités. 
     
    C'est peut-être une chose que l'on oublie parfois un peu vite lorsque l'on milite : avant de convaincre il faut d'abord apprivoiser. L'art de la conviction procède nécessairement d'une part de séduction.

    Au fond c'est, mutatis mutandis, comme cela que je comprends et que j'ai reçu l'exposition d'Olivier Ciappa "Les couples de la République", régulièrement vandalisée par des groupuscules extrémistes. Tout récemment encore elle était qualifiée d'homophobe car elle serait invisibilisante en ce qu'elle montre des personnes hétérosexuelles singeant l'homosexualité, gommant de ce fait les personnes homosexuelles du paysage.

    Cette critique tient, à mon sens, à l'ignorance de la différence entre signifiant et signifié, entre le signe et le symbole, qui n'est pas que rhétorique. Or c'est justement là, dans ce jeu de la transposition, que se trouve l'habileté de la démarche.

    Si la critique est ridicule, l'idée de l'exposition est en effet, au contraire, excellente : montrer des couples imaginaires composés de visages connus du grand public. Des personnalités ancrées dans le paysage médiatique et appréciées pour ce qu'elles sont, ce qu'elles véhiculent de positif. Des visages familiers qui font un peu partie de la famille. Apprivoiser, donc.

    Transposées dans un contexte LGBT l'image qui s'adresse en premier lieu à l'intelligence, interroge : Et si cette photo c'était vraiment eux, qu'est-ce que cela changerait ?

    Et au second plan cette deuxième flèche qui accentue encore la mise en perspective, laissant ouverte la porte des possibles : Et d'ailleurs toi qui regarde cette photo, qu'en sais-tu vraiment de leur orientation sexuelle ? Rien, évidemment...

    Contrairement à ce que l'on peut lire ici et là - notamment sur Twitter - venant de groupuscules d'excités de l'acronyme et du micro-repli sur soi, les revendications LGBT ont et auront toujours besoin des autres et des hétérosexuels en particulier, pour avancer. Parce que l'union fait la force, parce que les hétéros ne sont pas des homophobes oppresseurs privilégiés par nature. Parce que diviser n'a jamais permis de mieux régner et que l'exclusion, au motif d'un entre-soi que l'on prétend protecteur, est l'antithèse même de toutes les luttes LGBT menées avec opiniâtreté depuis des décennies.

    Au contraire. Montrer au commun des mortels qui en douterait encore que les personnes LGBT sont des personnes comme les autres. Les amener à comprendre que le danger relève du fantasme et que les craintes sont infondées. Les conduire vers la tolérance. 

    Cela s'appelle l'éducation.

    Alors marchons. 
    Les uns avec les autres.