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  • 25 juillet 2017

    Je reviendrai à Montréal...

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    Nous ne nous étions pas revus depuis mon départ de Montréal en novembre 2014. Le temps passant, nous avons repris contact, à son initiative. Et quoique nous discutions de temps à autre soit par textos soit via Facebook, le voir à nouveau, lui parler pour de vrai, avait quelque chose d'effrayant. 

    La peur de l'affronter ? La crainte de voir remonter le goût amer de l'inachèvement ? Raviver des souvenirs auxquels j'ignorais si j'étais prêt à faire face ? Peut-être un peu de tout cela à la fois. 

    Toujours est-il que cela fait onze jours que nous nous sommes revus et que je me dis que je dois écrire ces retrouvailles. Pourtant j'ai bien du mal à les raconter et c'est à reculons que je ne suis mis au clavier, écrivant tout dabord aux forceps.

    Probablement parce qu'au-delà des apparences, elles n'étaient pas parfaitement anodines, ces retrouvailles. 

    Pourtant tout s'est très bien passé, malgré mon appréhension initiale et des contre-temps - actes manqués ! - qui en ont retardé l'heure. Je l'ai retrouvé, lui et son mari (ils se sont mariés en avril dernier) devant le Musée des Augustins, par une belle journée ensoleillée. Le premier contact fut excellent, franc, direct, même si peut-être un tout petit peu forcé, probablement pour ne laisser aucune chance à une éventuelle distance de s'installer, ou pour mieux volatiliser immédiatement la glace. Ensuite tout s'est fait spontannément.

    Marchant dans la ville en ce jour de fête nationale, nous avons je crois retrouvé cette belle complicité mutuelle jusque dans nos conneries respectives. Cela m'a fait du bien, et à lui aussi. La soirée devait se passer autour d'un bon repas sur la terrasse d'un ami commun dominant la ville, à évoquer les souvenirs du Québec, prenant des nouvelles des uns et des autres, riant... Une belle soirée.

    "Ca ferait plaisir à beaucoup de monde que tu reviennes au Québec" m'a lancé son mari avant que je ne les dépose plus tard devant leur hôtel. Cela m'a fait plaisir. Vraiment. Encore une fois, comme je l'écrivais il n'y a pas longtemps à propos de quelqu'un d'autre, il y a quelque chose de rassurant de savoir que dans leur regard et dans l'affection qu'ils me portent, je ne suis pas un si mauvais type.

    Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement - Et les mots pour le dire arrivent aisément écrivait Boileau. Force est donc d'admettre que je ne parviens pas à mettre en perspective ni à donner une signification exacte à cette journée. Même s'il ne raconte rien de bien palpitant, il me fallait écrire ce billet, au moins pour moi. Pour laisser une trace. Comme un marche-pied dont j'avais besoin pour avancer.

    À bien y réfléchir, au-delà de lui et moi, ces retrouvailles sont probablement une clé, l'amorce d'une réconciliation de moi-même avec un passé sur lequel j'avais plus ou moins inconsciemment mis une chappe de  granit, pour mieux avancer en ne regardant pas trop derrière moi. Je garde en effet des souvenir fabuleux de Montréal et du Québec : le parc Maisonneuve, les rues de Little Italie, les répétitions de chant le jeudi soir avec le Choeur d'Été de Montréal, les randonnées à vélo le long du Canal de Lachine, la pout(z)ine, le Lac Bouchette et les moines Capucins, le langage fleuri de la Belle Province, les soirées entre amis avec lesquels j'ai gardé contact... 

    Laissant le temps faire son oeuvre et polir les pierres encore anguleuses il est temps de raviver tout cela, d'intégrer ce passé vivant dans mon présent et non plus de le reléguer dans une petite boîte dont je ne m'autorisais pas à soulever le couvercle. La boîte de Pandore n'est pas celle-ci qui est, au contraire, vertueuse. Je suis ce que j'ai vécu, aussi.

    On récolte ce que l'on sème, commentait un jour un courageux anonyme sous l'un de mes billets. Je dois admettre que jusqu'à présent la moisson est loin d'être mauvaise.

    Une chose est désormais sûre : je reviendrai à Montréal..
    Sur un Boing bleu de mer...

    15 juillet 2017

    La photo du mois : Provocation

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    Bonjour à tous, nous sommes déjà le 15 Juillet et c'est l'heure de notre rendez-vous mensuel avec la photo du mois.

    Je vous rappelle le principe du jeu : chaque mois les blogueurs participants publient une photo en fonction d'un thème donné à l'avance. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants, le 15 de chaque mois, à midi, heure de Paris.

    Ce mois-ci Morgane nous propose le thème "Provocation", dans tous les sens du terme.

    Ce thème un peu ardu a causé pas mal de défections dans les rangs de la photo du mois et je reconnais avoir séché un bon moment. C'est finalement ma mère qui, sans le vouloir, m'a fourni la photo de ce mois-ci.

    Remettons-nous dans le contexte : par une dure journée de labeur avec ma conn mon hystérique de patronne, mon téléphone vibre au beau milieu de l'après-midi : ma mère vient de m'envoyer un message. Oué, elle est super moderne ma maman.

    Je l'ouvre (le message, pas ma maman ! suivez un peu...) et découvre une photo de le chat en train de n'en foutre pas une, assortie de cette légende :

    "la vie est dure..."

    Décryptons ensemble cette photo anodine :


    Voilà... elle est vachement dure la vie ! Pendant que certains s'escriment au boulot pour payer les croquettes, d'autres se la coulent douce en faisant bronzette sur le balcon.

    Si ça c'est pas de la provocation ...!?

    Vous constaterez au passage que Gaudi, alias Miss Fluffy qui règne en despote éclairé sur une maisonnée composée de deux humains corvéables à merci et d'un labrador un peu idiot martyrisable à la demande, se porte à merveille...

    La photo du mois continue sur les autres blogs participants : Akaieric, Alban, Alexinparis, Amartia, Aude, Autour de Cia, BiGBuGS, Blogoth67, Brindille, Cara, Carole en Australie, Chat bleu, Chiffons and Co, Christophe, CécileP, Céline in Paris, Danièle.B, DelphineF, El Padawan, Escribouillages, Eurydice, Evasion Conseil, François le Niçois, Frédéric, Gilsoub, Gine, Giselle 43, J'habite à Waterford, Jess_TravelPicsAndTips, Josiane, Kellya, Krn, La Fille de l'Air, La Tribu de Chacha, Laurent Nicolas, Lavandine, Lavandine83, Lilousoleil, Lyonelk, magda627, Magouille, Mamysoren, Mirovinben, Morgane Byloos Photography, Natpiment, Nicky, Philae, Philisine Cave, Renepaulhenry, Shandara, Sous mon arbre, Ventsetvoyages, Xoliv', écri'turbulente.

    10 juillet 2017

    Visages Villages

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    L'idée de départ était bonne : partir à la rencontre des gens et leur proposer de participer à une œuvre collective, de créer du beau ensemble, d'être partie prenante d'une œuvre dont ils seraient tout autant l'objet que les acteurs, mettre tout cela en images et en effectuer des collages géants offerts au regard de tous. 

    Oui, faire s'entrechoquer la vision du petit rat des villes (JR) avec celle la petite souris des champs (Agnes Varda) partait d'une très bonne idée qui aurait pu donner un résultat réjouissant et vivifiant, tonique et coloré. 

    Mais comme souvent, une bonne idée ne suffit pas pour faire un bon film, ce que Visages Villages démontre, hélas, à ses dépens. Malgré sa durée très raisonnable, je me suis vite ennuyé, par manque de rythme et par manque d'intérêt.

    La toute première chose qui dérange fortement provient de la diction  très scolaire des deux protagonistes. Ainsi JR qui donne l'impression de lire son prompteur avec application, sans comprendre le sens des phrases prononcées, selon une intonation complètement hors cadre et particulièrement dérangeante pour un film plutôt descriptif. Ce n'est qu'un détail mais il est suffisamment important pour m'avoir un peu bloqué et fait régulièrement décrocher : on n'y croit pas. Et cela commence mal.

    Hormis ce défaut de forme, Visages Villages pèche surtout par un manque cruel de fond. Parce que malgré quelques jolies saynètes, le film effleure à peine la surface des choses pour au final ne rien raconter qui ne prenne aux tripes.

    Alors que la ligne conductrice du film est la rencontre, force est de constater que des rencontres, certes on nous en propose un certain nombre mais tout cela reste éperdument artificiel, comme si au fond il y avait là un prétexte et non pas une fin.

    Je demeure en effet songeur sur le regard porté par JR et Varda sur le monde qui les entoure. "Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur, Et ton dernier regard m’est allé jusqu'au cœur !" écrivait Alfred de Vigny dans La Mort du loup. Or, si la seconde voit flou, du premier nous ne croiserons jamais directement le regard, continuellement masqué par ses lunettes noires, nous privant ainsi d'une rencontre essentielle au film : celle du public avec celui qui lui parle...

    De tous ces gens croisés au long de la petite heure trente que dure le film, nous n'apprendrons au final pas grand-chose. De la dernière habitante du coron, nous ne retiendrons tout juste que le prénom. Son âge ? Sa vie ? Ses enfant ? Ses espoirs ? Ses rêves ? Rien... hormis le fait qu'elle est la dernière habitante de la rue et qu'il est probable "qu'ils" rasent sa maison. L'art est politique, nous dit-on à plusieurs reprises. On aurait alors aimé un brin plus d'engagement. 

    Et c'est là le défaut, certainement majeur, de Visages Villages. Pour formuler exactement ma critique, qui fonde ma déception, Visages Villages n'est pas un film de Agnes Varda et JR à  propos de collages de photos géantes réalisées avec gens des quatre coins de la France, mais un film SUR Agnes Varda et JR qui partent faire des collages avec des gens. C'est cela qui m'a dérangé. Le centrage sur les gens n'est à mon avis que très accessoire, ou alors largement insuffisant. A peine est-il une caution morale...

    Par ailleurs, je goûte assez peu la mascarade consistant à faire croire que tout ce qui se passe sous nos yeux serait joyeusement spontané, alors que l'arrivée du camion photographique dans les différents patelins a été préparée en amont par des équipes techniques, ne serait-ce que pour obtenir les autorisations administratives d'utiliser l'espace public (ou pas...), ou encore pour le jour J mobiliser la population... Et c'est probablement là qu'avait lieu la rencontre, la première, celle par laquelle tout se noue. Mais de cela, nous ne verrons rien. Dommage, c'était je crois, un aspect important du sujet.

    Il y a tout de même de jolis moments, avec les dockers du Havre, notamment. D'autres petites scènes sont belles comme le sont des vidéos Instagram mais sentent le rapiéçage mal ficelé car trop scénarisées et par conséquent complètement artificielles. Certaines sont un peu plus gênantes, dont cette courte séquence où une quidam s'étant prêté au jeu, avoue près coup face caméra, avec force embarras, toute sa gêne d'avoir été exposée par six mètres de haut à la vue de milliers de touristes tout un été entier, et d'avoir vu son image répandue des millions de fois à travers les voies infinies des réseaux sociaux. Le malaise est réel.

    Malaise encore lorsque les deux compères se font enquêteurs et mettent à jour cette conspiration terrible de l'écornement des chèvres pour éviter qu'elles ne se blessent en se battant. Voyez un peu le scandale : les cornes des biquettes seraient sacrifiées sur l'autel du grand capitalisme. Non, sincèrement, laissez le journalisme d'investigation à ceux dont c'est le métier, par pitié. Heureusement il existe des opposants à l'asservissement chevrier, qui font "comme avant", dans l'authentique, sans trayeuse automatique mais avec des mouches et un atelier de fabrication du fromage qui m'a un peu fait tiquer au niveau respect des normes sanitaires. Un moment je me suis cru dans Autobio de Cédric Pédrosa et que j'avais chroniqué en 2008. Caution morale, encore une fois...

    Même s'il offre de jolis moments, donnant plus à voir qu'à regarder, Visages Villages, hymne à la boboïtude, demeure au final profondément creux, comme le sont les conversations de soir de fête où tout le monde est ami avec tout le monde et où l'on se fait la bise en riant très fort, une coupe de champagne à la main.  

    Dommage. 

    6 juillet 2017

    Jusqu'au bout

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    Jeudi 06 juillet...

    Voici bientôt trois semaines que j'ai posé ma démission. Trois semaines de moins à rester ici, sous la coupe de ma boss qui m'insupporte depuis quasiment le début et dont le comportement à mon égard ne cesse de m'insupporter chaque jour d'avantage. 

    La date du départ est inscrite en lettres de sang dans mon agenda. Et je crois qu'elle me fera chier jusqu'au bout. Tenir, et ne rien lâcher...

    Chaque heure qui passe est une petite victoire, chaque jour de gagné me rapproche de la sortie, chaque semaine qui s'écoule est un espoir de lendemains meilleurs. Prendre son mal en patience, faire le dos rond, ne pas trop se ronger les sangs parce qu'elle n'en vaut pas la peine, même si au final c'est moi qui m'expose en présentant son travail et que je ne tiens pas à avoir l'air ridicule. Bosser pour elle est parfois déjà largement assez infamant...  

    Qu'elle ne se réjouisse pas trop vite. Je lui prépare un joli mot d'adieu, bien vénéneux.

    Face à cela, mon épuisement s'accroît de jour en jour. Mon sommeil est dégueulasse, mes nuits peu réparatrices. Cette nuit j'ai rêvé que je devais partir avec un ami, loin, pour une tâche importante.  Je ne me souviens plus des détails mais il y était question d'un véhicule qui ne démarre pas, d'un train qu'on ne trouve pas puis d'un bateau cassé. On avait beau ramer, le canot n'avançait pas, ou de travers. Le rêve merdique qui sent l'échec et l'angoisse... Je me suis réveillé vers quatre heures du matin, pas tout à fait dans mon assiette, avec une soif terrible.

    Heureusement il y a des petits bonheurs qui permettent de s'agripper à cette corde invisible de l'espoir : savoir que mon temps ici est compté ; savoir qu'un ailleurs m'attend pour la rentrée et préparer ce temps de demain qui se rapproche d'heure en heure ; rigoler sur les réseaux sociaux avec des amis que j'espère revoir bientôt ; penser aux weekends que je vais pouvoir consacrer à aller marcher en montagne au calme et au grand air. 

    Toujours à propos d'un demain plus lointain, avait lieu aujourd'hui la troisième étape d'un processus de reconversion professionnelle que j'ai mis en oeuvre en décembre dernier. Je crois que cela s'est bien passé. Le verdict tombera en fin d'année, en espérant qu'il soit positif. C'est long. Très long... Jusqu'au bout il faut tenir et ne rien lâcher. Et y croire. 

    Jusqu'au bout.