Si je devais cartographier la constellation des personnes gravitent dans mes cercles amicaux, je placerais au cœur du système solaire les amis, les vrais, les fidèles. Quelques uns tout au plus. Les imperturbables. Les arcanes majeures. Ceux à qui l'on peut tout dire, sans crainte du jugement. Ceux qui seront toujours présents. Ceux à qui l'on peut tout demander et à qui l'on peut tout donner. Ceux à qui l'on confie nos chats et nos plantes le temps des vacances. C'est dire...
Un peu plus loin, dans un deuxième cercle, se trouvent les potes. Les arcanes mineures. Les indispensables. Ceux que l'on a plaisir à retrouver pour forger des quantités d'anecdotes et de souvenirs. Ceux avec qui l'on boit des pintes jusqu'à pas d'heure en refaisant le monde tout en riant aux éclats. Ceux qui font que le paysage n'est jamais terne. Ceux qui donnent du relief à vie et la rendent parfois tolérable quand la grisaille du quotidien s'installe.
En prenant encore un peu plus de distance, dans un troisième cercle, se trouveraient les connaissances avec lesquelles le lien est un peu plus lâche. Des conversations souvent plus futiles, mais le plaisir de la rencontre est rarement factice. Tels le renard et un fameux Petit Prince, il nous faudra tisser des liens et nous apprivoiser.. En avons-nous réellement envie ? Mais la superficialité d'un bon mot et le souvenir d'un trait d'esprit suffisent à notre bonheur de l'instant.
Encore, encore plus loin, hors de portée des rayons du soleil, je placerais les étoiles filantes. Des gens que l'on ne croisera qu'une fois, peut-être deux, et qui parfois changeront à jamais notre perception du monde. Plan cul d'un soir, anonyme croisé sur un sentier de montagne, compagnon de beuverie collective, peu importe. Les atomes seront suffisamment crochus pour que nos trajectoires respectives se trouvent à jamais modifiées. Pour le meilleur. Parfois pour le pire.
Et puis, quelque part dans l'immensité des interstices de ce cosmos, des corps célestes, des anges gardiens. Souvent invisibles, ils sont là, toujours à l'affut, lisant entre les lignes, décryptant l'insondable. On ne leur demande rien mais savent se manifester au moindre soubresaut de morosité ambiante. Des petits grains de sel bienfaiteurs. Des filins de sécurité dans le saut sans filet de la vie. Ils sont infiniment précieux. Et je les en remercie.
City of stars
Are you shining just for me ?
City of stars
There's so much that I can't see
Who knows?
Is this the start of something…
Une vie presque ordinaire.