Figure emblématique de la cuisine québécoise, la poutine est, sans conteste possible, le plat le plus populaire de la Belle-Province.
Apparue semble-t-il dans les années 1970, le succès de la poutine (prononcez "poutzine" avec l'accent local) peut probablement s'expliquer en ce qu'elle incarne une certaine forme de quintessence de l'art de vivre à la québécoise : des ingrédients simples, un plat calorique et robuste, agrémenté d'un soupçon de culture anglaise (même si l'on s'en défend).
Qu'est-ce exactement que la poutine ? On peut, je crois, résumer la poutine en trois mots : simplicité, rusticité, efficacité.
Simplicité car il suffit de trois ingrédients seulement pour faire une poutine : des frites, du cheddar frais, de la sauce poutine.
Simplicité également car il se vend de la poutine à peu près n'importe où au Québec, que ce soit dans les restaurants spécialisés ou non, chez McDo et autres néfastes-food, ou dans l'une quelconque des innombrables barraques à frites que vous trouverez le long de n'importe quelle route du Québec. Manger une poutine, c'est à la portée de tous, tout le temps, et partout.
Qu'est-ce exactement que la poutine ? On peut, je crois, résumer la poutine en trois mots : simplicité, rusticité, efficacité.
Fig. 1 "La poutine classique". Si si, je vous assure que c'est bon.
Simplicité car il suffit de trois ingrédients seulement pour faire une poutine : des frites, du cheddar frais, de la sauce poutine.
Simplicité également car il se vend de la poutine à peu près n'importe où au Québec, que ce soit dans les restaurants spécialisés ou non, chez McDo et autres néfastes-food, ou dans l'une quelconque des innombrables barraques à frites que vous trouverez le long de n'importe quelle route du Québec. Manger une poutine, c'est à la portée de tous, tout le temps, et partout.
Rusticitié : frites, fromage, sauce. Faut-il réellement en dire plus ?
Efficacité, redoutable, et à tous les niveaux. Outre son faible prix - quelques dollars à peine - une portion de poutine vous remplit l'estomac et vous donne assez d'énergie pour aller fendre du bois par -35°C toute une journée sans discontinuer.
Pour réaliser une bonne poutine, prenez deux ou trois bonnes poignée de grosses frites bien grasses dorées et croustillantes, saupoudrez d'une poignée de cheddar frais en grain, puis nappez d'une ou deux louches de sauce poutine brûlante. Voià, c'est prêt ! Déguster avec une bière bien fraîche.
Fig. 2 : "Dites A".
Attention toutefois, le choix des ingrédients détermine toute la réussite d'un bonne poutine. Ainsi, le fromage a toute son importance. Il ne s'agit pas de n'importe quel fromage mais bien de cheddar frais et en grains, dont le Québec est un gros producteur. Il en exporte même en Angleterre. Dépourvu de toute saveur réllement notable, sinon celle de la saumure dans laquelle il est conservé, le cheddar frais possède une texture bien particulière - quelque part entre le babybel, la mozarella et un joint en caoutchouc - qui fait "scouik scouik" sous la dent.
La recette de la sauce poutine, sur laquelle certaines maisons ont bâti toute leur réputation, et sa consistance, ni trop épaisse ni trop fluide, est excessivement simple. Il s'agit ni plus ni moins d'un roux monté avec du fond de boeuf ou de volaille, et des épices.
Une des versions les plus populaires est celle-ci :
Dans une casserole, faire fondre du beurre. Ajouter de la farine et cuire, en remuant sans arrêt, pendant 1 minute. Verser du bouillon de poulet et de boeuf en brassant sans arrêt à l'aide d'un fouet.
Incorporer de la cassonade, du ketchup, de la moutarde, du paprika, du piment de Cayenne et de la sauce Worcestershire. Porter à ébullition.
Réduire le feu et cuire, en brassant de temps à autre, pendant environ 5 minutes ou jusqu'à ce que la sauce ait épaissi, mais pas trop. C'est tout.
Vous dresserez votre poutine dans un bol en disposant d'abord les frites chaudes, un peu de cheddar, puis que vous napperez de sauce.
Bien-sûr, ceci est une base à partir de laquelle il est possible d'inventer mille variations, chacun étant libre d'agrémenter sa sauce selon son inspiration, en remplaçant tout ou partie du bouillon par du vin rouge par exemple. Il est également permis d'ajouter de la viande, du poisson, des légumes, tant que les frites et la sauce restent les ingrédients prédominants de la recette.
La poutine se décline à l'infini. Parmi les plus notables, je citerai la poutine italienne, dans laquelle la sauce poutine est remplacée par de la sauce bolognaise (c'est délicieux).
Certains chefs tentent, avec un certain succès, d'endimancher la poutine en proposant des recettes à l'éfilochée de canard sauce poivre vert, ou encore au homard (de Gaspésie !) et bisque de homard. Pour les avoir essayées, je puis dire que c'est très bon. Un établissement a même bâti sa réputation sur sa recette de poutine au foie gras. Je n'y ai pas encore goûté, mes racines du Sud-Ouest étant pour le moment rétives à certaines hérésies gastronomiques.
Fig. 3 : "La poutine italienne". Qui a dit "Euuurk ?"
Certains chefs tentent, avec un certain succès, d'endimancher la poutine en proposant des recettes à l'éfilochée de canard sauce poivre vert, ou encore au homard (de Gaspésie !) et bisque de homard. Pour les avoir essayées, je puis dire que c'est très bon. Un établissement a même bâti sa réputation sur sa recette de poutine au foie gras. Je n'y ai pas encore goûté, mes racines du Sud-Ouest étant pour le moment rétives à certaines hérésies gastronomiques.
Vous l'aurez donc compris, très loin de s'enlyser dans un dédalle de raffinements aristocratiques, la poutine est, au risque de me répéter, avant tout un plat éminemment simple, rustique, efficace, sans chichi, et qui met tout le monde d'accord.
Au fond, manger une bonne poutine, bien chaude et grasse, c'est un peu comme mater un bon porno : on sait que c'est pas l'idéal mais, sur le moment, ça fait du bien par où ca passe. Et c'est tout ce qui compte.