Deux jours après avoir vu TITANE, le dernier film de Julia Ducournau, palmedorisé lors du Festival de Cannes de cette année, je suis bien en peine de dire ce que j'ai pensé exactement.
L'histoire en elle-même tient en trois lignes et ce n'est pas tellement là que se noue l'intérêt du film. La gazette du cinéma indépendant où je suis allé, indiquait que TITANE est un film dont il ne faut pas chercher à savoir grand chose avant de le voir. Et je crois que c'est un excellent conseil.
Cela tombait d'autant mieux que, hormis son prix cannois, je n'avais aucune idée du scénario ni n'avais lu aucune critique sur le film. C'est donc drapé dans une virginité totale que je m'asseyais au dernier rang de la petite salle toute en velours.
J'avoue que j'ai mis quelques minutes avant de réellement me laisser faire par le film et à rentrer dans l'histoire dont on ne comprend pas vraiment bien les premières minutes. Images fortes, couleurs vives, violence parfois extrême, personnages mis dans des situations à la limite de la rationalité... La salle devient un immense shaker à sensations fortes dont le spectateur est autant les olives que les glaçons.
Et puis, sans m'en rendre compte, j'ai glissé. Je me suis laissé happer. Par les images. Par la narration. Une narration toujours en tension, qui avance sans relâche, en vous tenant très fort par la main. Une main que vous tenez tout aussi fermement, jusqu'à la dernière seconde, de peur de tomber. De tomber dans la folie des personnages ?
Une heure quarante plus tard, je me suis extirpé de mon fauteuil, un peu abasourdi de ce que je venais de voir, de ce que je venais de vivre.
Une expérience de cinéma.
Certainement, le poids du titane l'a sauvé du sort du Titanic. Hi! Hi! Hi!
RépondreSupprimer