De même, je fais ce constat sans comprendre ce qui, objectivement, m'a conduit à ce résultat. La fatigue ? L'expérience ? La drogue lassitude ? Ou peut-être deux neurones se sont-ils soudain rebellés pour dire halte au stress inutile et permettre à mon cerveau malade de mieux le gérer ? Car c'est bien de cela dont il s'agit.
Et cette chose qui commence à modifier ma relation au travail, je crois qu'on appelle ça : le recul.
Le recul, c'est ce truc qui permet de ne pas prendre en pleine figure les reproches que d'autres font à ton client, et de ne pas rentrer le soir avec un boulet à canon logé dans les tripes.
Le recul, c'est pouvoir rire d'un dossier avec un collègue qui va pourtant te massacrer dans son prochain courrier, façon broyeur à poussins, avant d'avoir envie de disparaître à l'autre bout de la galaxie au moment où ton téléphone sonnera, dans pas longtemps, sitôt que ton client aura reçu et pris connaissance dudit courrier incendiaire à son endroit.
Le recul c'est ne plus voir en tout propos une attaque ouverte, ou à peine masquée, qui serait vilement dirigée à l'encontre de ton travail - que tu fais avec le maximum de sérieux possible.
Le recul c'est peut-être, tout simplement pouvoir, s'en foutre, malgré l'implication que l'on peut mettre dans son boulot, et ne pas être affecté outre mesure par le premier mot à peine ou très clairement équivoque.
Voilà, je crois que c'est un peu tout ça, prendre du recul.
Hé ben ça va probablement vous étonner : ça fait vachement de bien !