Lorsque voici quelques mois les salles obscures diffusaient les premières images de cet animé, un vieillard qui transforme sa maison en montgolfière, et resté (à l'époque) sur ma faim par un Wall-E que je trouvais alors décevant (j'ai changé d'avis entre temps), j'avais estimé que Là-Haut ne mériterait pas que mon attention s'y attarde longuement ni que je ne gaspille quelques deniers pour le voir. Pourtant, l'avis unanime des critiques officielles et ceux plus proches de mes amis cinéphiles criant d'une seule voix au chef-d'oeuvre, je me laissais peu à peu convaincre : après tout, pourquoi pas ? Lundi soir donc, j'étais confortablement installé dans la salle n°2, mes lunettes 3D préalablement astiquées avec tout le soin qu'il se doit, chaussées sur le bout de mon nez. Un coup de langue qui s'allonge pour véfirier que tout fonctionne et hop nous voilà partis pour un tour.
Encore une fois, la magie Pixar opère dès les première images. C'est du léché, très propre, les textures sont soignées, la dynamique des mouvements parfaitement fluide et cohérente, sans pour autant tomber dans une carricature du réel : nous sommes dans un film de genre "dessin-animé", les personnages sont stylisés sans recherche d'un quelconque effet réaliste, porte ouverte à tout un tas de loufoqueries propices à des salves de délire cartonnesques comme je les aime. Dès les premières secondes le tableau est dressé et les premiers traits d'humour sont lachés, fins comme il se doit, qui font mouche à tous les coups. Les deux protagonistes sont plantés dans leur décors : Carl, un vieux grincheux aigri de n'avoir pas accomplis ses rêves d'aventure, reclu dans sa mâsure où le temps s'est arrêté depuis le décès de sa femme, coincé entre deux immenses gratte-ciel en construction, et Russell le petit scout intrépide, toujours prêt à rendre service, collant comme un chewing-gum mou, prêt à tout pour obtenir la disctinction suprême de sa troupe.
L'histoire aurait pu être d'une banalité affligeante et d'une incommensurable molesse parée de subtils relents de guimauve tiède si les sénaristes de Pixar n'étaient pas aussi déjantés... Car rapidement l'aventure de nos deux comparses dérive sévèrement, quoiqu'avec douceur, vers de magnifiques instants de comédie burlesque, agrémentés de nouveaux personnages hauts en couleurs. Ainsi notre duo tout en chocolat et déambulateur va d'abord faire la rencontre de l'improbable et drolissime "Kévin", qui pour certains aspects a pu me faire penser au Dodo surréaliste que l'on peut croiser dans certains cartoons mettant en vedette Daffy-Duck. Ensuite c'est Dough, un gentil toutou à son pépère, brave, un peu pataud et passablement bêbête, qui va les accompagner dans leur périple riche en rebondissements. Car jouer aux aventuriers n'est pas une mince affaire, surtout pour nos Indiana Jones amateurs ! Surtout que de vilains méchants ne sont pas très loin... Néanmoins, Là-Haut ne se réduit pas à la seule palette d'un humour bariolé, car le registre du bon sentiment est également abondament visité pour constituer des personnages qui frisent le manichéisme sans pour autant y tomber à pieds joints. Rhalalala, qu'ils sont forts chez Pixar !
Allez, juste pour pinailler un peu, le détail qui tue et que j'avais cru remarquer dès la bande annonce du film : lorsque la maison a pris son envol et qu'elle vogue au dessus de la ville, la tranquilité de Carl est rompue par l'arrivée inopportune de Russell, pris au piège sur le perron. Certes. Mais, lorsque juste avant, on nous montre la maison prendre son envol quelques secondes après que des employés de la maison de retraite aient franchi le seuil de la porte, êtes vous bien certain d'avoir vu le petit scout là où il est sensé s'être cramponné pour ce décollage improbable ? Hummmmmm ?
Enfin, encore une fois je ne trouve pas que les lunettes 3D soient d'un apport considérable, sauf pour les caisses du cinéma qui se goinfre au passage d'une coquette majoration du prix pour finalement pas grand chose, les films n'étant pas à l'heure actuelle majoritairement conçus pour exploiter la technologie de rendu tridimentionnel. Le conseil de Tambour Major si vous n'êtes pas encore allés voir ce film tout à fait ravissant : investissez plutôt vos 3 ou 4 Euros dans un gros pack de pop corn ou une orgie de glace... Vous y serez réellement gagnants. Vous l'aurez compris : Là-Haut c'est chouette, pour les petits comme pour les grands !
(Oui c'est un peu lapidaire comme conclusion mais il est 12h45 et je meurs de faim ^^)