Le week-end dernier chérinou et moi même avions élu domicile au Pays Basque, non loin de Saint-Jean-De-Luz, abrités dans la confortable demeure des parents de Laurent, dont le sens de l'accueil n'a pas faibli d'un millimètre.
Se promener dans l'arrière pays au gré de nos humeurs, flâner ça et là en toute quiétude sans se soucier de savoir où l'on va ni comment on rentrera au bercail, voilà un souffle de liberté qui a du bon ! Surtout si l'on est muni d'un G.P.S. qui, d'une délicate voix féminine robotisée, vous enjoint tantôt de tenir votre droite, de tourner à gauche puis de prendre la deuxième sortie du rond point et vous ramène chez vous en toute sérénité : "Vous êtes arrivés"... Le bonheur est une chose simple en définitive.
Donc ce week-end j'avais emprunté le G.P.S de mon père afin de nous éviter les tracas inhérents à l'automobiliste qui circule en territoire inconnu et qui n'a pas envie s'encombrer d'un copilote (plus ou moins efficace) chargé de plonger son nez dans une carte routière plutôt que de profiter du paysage, activité autrement plus distrayante lorsque la balade a une vocation touristique.
Je ne reviendrai pas sur les mérites du G.P.S., le confort de conduite qu'il confère et le stress qu'il ôte lorsqu'il s'agit de se rendre là où on ne sait pas aller. Car cet enchantement du guidage satellite qui transforme la moindre carriole en tapis volant ne se produit que lorsque la bête daigne fonctionner de façon rationnelle, voire fonctionner tout court... En effet, il peut arriver que le bidule se mette à bugger assez sévèrement et propose des itinéraires pour le moins déroutants. Petit échantillon de ce qui nous est arrivé ces jours derniers, dans le désordre.
Cas numéro 1 : le G.P.S ne capte aucun satellite.
Oui oui, c'est possible... malgré toutes les essoreuses à salade électroniques qui gesticulent dans la stratosphère en envoyant des signaux comme des dingues à tout ce que la Terre compte comme bidules nécessitant un guidage à distance (entre autre tous les avions...) hé bien lui, non, il n'en détecte aucun... Rien à faire, monsieur fait la sourde oreille. "Hein ? Des satellites ? Non, non... y'en a pas... c'est quoi un satellite...?" nargue-t-il de son écran désespérément gris et inerte. Vous avez beau l'éteindre et le rallumer alternativement en pensant que cela suffira à résoudre le problème, mais... non... rien n'y fait.
La tentation : l'arracher du pare-brise et lui sauter dessus à pieds joints pour le réduire en confettis.
La solution : on sort la bonne vieille carte IGN de la boite à gant, et on fait comme au temps de papi et mamie... et on reste zen !
Cas numéro 2 : Il s'agit en fait d'une légère variante du cas précédent.
Ici tout a bien commencé, c'est à dire que vous avez programmé votre itinéraire, tout fonctionne normalement, il a bien compris que vous sortiez de l'autoroute dans 2 km, et vous êtes maintenant au coeur du patelin inconnu, en route pour allez dîner chez des amis quand tout à coup, à quelques minutes de l'arrivée, au coeur de la tourmente, hop, môssieur pète un câble et perd tout contact avec les satellites émetteurs : "il n'y a pas d'abonné au numéro demandé, démerde toi tout seul pour trouver le reste du chemin dans le dédale de rues et de sens interdits. Tuuuuuuuuuut, tuuuuuuuuuuut, tuuuuuuuuuuuuuuut"...
La tentation : lui exploser sa race à coup de pioche. Un peu radical mais ça soulage !
La solution : s'arrêter quelques instants, reprendre son calme en écoutant un peu de musique douce sur Radio Présence, et attendre que la liaison satellite soit renouée. Si vraiment rien ne se passe soit vous tentez la carte papier et sauvez la face devant vos amis "ho oué, une rigolade pour venir chez vous !" ; soit vous mettez votre fierté dans votre poche, vous saisissez de votre téléphone et décidez de leur lancer un SOS "Help, I need somebody..."
Cas numéro 3 : le G.P.S. tente de vous perdre...
je m'explique : Vous êtes sur le chemin du retour et vous vous dirigez vers l'autoroute par laquelle vous êtes arrivés quelques heures plus tôt, ce qui en soi relève de la logique la plus élémentaire. Vous apercevez même le rond-point et le panneau bleu indiquant la première sortie à droite. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. C'est du moins ce que vous pensez...
A quelques mètres de tourner à droite, la voix robotisée vous annonce une nouvelle étonnante : "au rond point tournez à gauche, deuxième sortie"... Heu... ?? Ha bon ?? Faudrait pas aller à droite plutôt ? Ha... ben OK, s'il le dit... il doit savoir ce qu'il fait. Et au lieu de suivre ce que votre instinct vous dicte et de tourner à droite, vous tournez étrangement à gauche comme vous le dicte votre G.P.S. Après avoir suivi les instructions durant plusieurs kilomètres et vous être éloignés sensiblement de toute trace de civilisation, vous vous retrouvez maintenant en rase campagne au milieu des vaches qui feignent de vous regarder passer. Soudain, un petit quelque chose vous dit que, non, l'autoroute ne doit pas être tout à fait dans ce coin là... Las de cette escapade bucolique qui vous a déjà fait perdre 20 minutes (et donc bientôt le double puisque vous allez sûrement être conduits à faire marche arrière), vous êtes sur le point de faire demi-tour lorsque la charmante dame vous demande "tournez à droite" là où il n'y a pas de route à droite sinon un verger en friche dans lequel vous ne distinguez pas l'ombre d'un échangeur autoroutier... Vous faites donc demi tour mais, rien à faire, le foutu appareil persiste et signe : "tourner à gauche", "faites demi-tour dès que possible"... Il SAIT que son stratagème diabolique a été découvert, que désormais vous ne vous laisserez plus abuser, et tente en vain de vous entraîner dans sa folie...
La tentation : le frapper violamment contre le sol puis lui rouler dessus jusqu'à ce qu'il ne dépasse pas une épaisseur de quelques millimètres...
La solution : se détendre en lui explosant sa race à coups de pioche...
Cas numéro 4 : la distorsion spatiale.
Vous allez du point A au point B, distance parcourue normalement en moins de dix minutes et qui doit représenter à tout casser une petit poignée de kilomètres, 4 ou 5 maximum. Comme vous ne savez pas exactement comment repartir, vous demandez à votre G.P.S. de vous indiquer gentiment le chemin du retour. Après avoir vérifié les 1343849 voies possibles, la première surprise est de nous demander si l'on veut ou non éviter les autoroutes. Très surprenant en effet car il n'y a AUCUNE raison de prendre l'autoroute pour ce trajet...Hum... Bon, on lui demande d'éviter les autoroutes, lui se remet à calculer un peu et nous annonce un trajet de presque 40 km.... Non, non et non... c'est juste pas possible il n'y a PAS 40 Km pour aller de ici à là-bas... A moins que la géographie ait changé en quelques heures, ça me paraît un peu louche.
Nous avons alors essayé de retrouver nous même notre route (chérinou est un as en la matière), sous les invectives colériques de Miss Bison Futé qui nous harrangait d'une voie que l'on devinait de plus en plus menaçante : "faites demi-tour" et qui, comble du pompon, une fois devant la maison, nous a asséné un très drôle "Vous êtes arrivés" qui nous a littéralement fait éclater de rire...
Bien entendu - et cela devient alors encore plus drôle, croyez moi sur parole - on peut combiner toutes ces possibilités entre elles, dans n'importe quel ordre et à l'infini. Pour que la route soit toujours un plaisir !
Merci qui ?
Je crois que le plus pervers, c'est quand ton GPS essaie de te perdre ! Merci pour cette bonne tranche de rire.
RépondreSupprimerUne nouvelle illustration qu'il ne faut pas toujours faire confiance à l'électronique ;-)
Alors, les solutions (elles existent) :
RépondreSupprimercas n°1 : surtout ne pas redémarrer son GPS ! Le poser bien à l'avant de la voiture, contre la vitre, il capte mieux ainsi, dégagé de tout toit métallique pouvant faire cage de Faraday.
cas n°2 : voir cas 1, et effectivement, ne pas être pressé.
cas n°3 : faire preuve de bon sens même face à la machine. Mais j'avoue que pour avoir vécu aussi la même chose, il y a une part d'improbable qui peux te pousser à continuer au moins sur 42 kilomètres pour voir... au cas où...
J'ai aussi rencontré aux Etats-Unis le cas de mon GPS me précisant que pour rallier l'arrivée de moon itinéraire, il allait me falloir faire... 1 millliard de kilomètres et des poussières... et je ne sais combien de fois le tour de la terre, donc.
cas n°4 : ton point de départ n'est pas celui de l'endroit où tu branches ton GPS, mais la dernière position satellite à laquelle tu as éteint ton GPS. Si tu l'as coupé à Brest et que tu veux aller à Lourdes, il te dira que tu as 800 bornes à faire...
Mais ça reste pratique, surtout qund les autochtones baragouinent une langue que tu ne peux comprendre...
J'adore faire tourner Tom(-Tom) en bourrique. Je vais là où j'ai envie d'y aller et lui, cet idiot, il recalcule le tout.
RépondreSupprimerEn plus, quand il me demande de faire demi-tour dès que possible, je l'insulte et ça défoule.
Bonne route pour demain !
@ Olivier : Je viens de faire une grosse mise à jour du bidule et de vérifier son fonctionnement. Ca va, il situe bien Hauterives, Evian et Saint-Jean-de-Maurienne à leur place. A priori pas de mauvaise surprise. On croise les doigts. J'ai quand même pris une pioche dans la malle, sait-on jamais ^^
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