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  • 28 novembre 2012

    Puerto Madryn (première partie)

    5 commentairess
    Comme promis je vais vous raconter un peu mon expédition en Patagonie.

    Pour mémoire, voici la carte avec, à peu, près notre itinéraire :

    Les étapes : 1- Passage éclair à Mar de la Plata ; 2 - Puerto Madrin et Peninsula Valdez ; 
    3 - Esquel ; 4 Retour à Buenos Aires.

    Donc nous sommes partis le vendredi dans un énorme 4x4, pour 18 heures de trajet en roulant comme des malades (arrêts compris). 18 heures et pas moins de 2500 Km. Oui, 2500 Km en 18 heures, cela fait une moyenne de  presque 139 Km/heure... Je vous laisse relire le Code Abrégé de la Route à l'usage des non-initiés afin que vous comprenez bien ce que j'ai voulu dire par "rouler comme des malades"...

    La route traverse d'abord une partie de pampa, c'est à dire de l'herbe et des vaches à perte de vue. Au début c'est jolie mais très vite (au bout d'une heure), la monotonie s'installe car il n'y a rien à voir pendant des centaines de kilomètres...

    La pampa, c'est ça...

    Une fois passé Mar de la Plata où nous ne ferons qu'un arrêt express pour raisons logistiques, peu peu se dévoile un tout autre genre de paysage, nettement plus aride, assez caractéristique typique des paysages de patagonie. Là non plus il n'y a pas grand chose à voir, sinon la route qui s'étire sur des kilomètres et des kilomètres, et de la steppe à perte de vue.

    Fond musical : Horse with no name

    Les stations service ne sont pas nombreuses, alors dès qu'on en trouve une, et quel que soit le niveau d'essence dans le réservoir, on fait le plein. La prochaine est peut-être dans 500 Km, mieux-vaut être prudent.
    Le trajet est épuisant. 18 heures de route presque d'une traite, c'est horrible. J'ai mal à la tête et la clim a fond dans la voiture est en train de me jouer un mauvais tour.
    La route n'en finit pas, monotone. Les secousses du 4x4 qui avale le bitume irrégulierement irrégulier finissent par devenir assomantes. Peu à peu la nuit tombe. A bord tout le monde est épuisé.


    On arrive à Puerto Madryn un peu après 22 heures. On file au restaurant manger un bout, puis direction l'auberge où nous logerons pendant 3 nuits. Le confort est un peu spartiate, mais il y a tout ce qu'il faut et surtout c'est au calme. Une bonne nuit de sommeil ne sera pas superflue. Surtout que j'ai le nez qui commence à me gratouiller un peu, très mauvais signe sur l'échelle signalométrique tambourmajoresque. 

    Le lendemain - samedi - nous nous rendons sur la Peninsule Valdés qui est, comme son nom l'indique une péninsule, mais surtout un immense parc naturel de plusieurs kilomètres carrés, classé patrimoine mondial de l'UNESCO.
    Sur cette péninsule il n'y a rien, rien du tout, sauf de la végétation basse à perte de vue et des bestioles en tout genre. 

     Pour vos donner une idée des distances et des dimensions, les chiffres en vert indiquent la distance entre deux points matérialisés par une étoile. Remettez ensuite tout ceci en perspective avec la carte au début de ce billet... C'est grand l'Argentine !

    Carte de la Peninsula Valdes

    A Puerto Piramides, on peut observer au large les baleines qui viennent se reproduire. Lorsque nous y sommes allés, c'était plutôt la fin de la saison, car les petits sont déjà nés et tout le monde regagne le grand large. Des bateaux, permettent d'aller en mer, à quelques petits kilomètres des rives, à la recherche des baleines, si elles se montrent...  Vous pensez bien qu'à y être et malgré le prix du billet (environ 400 pesos), pareille excursion ne se refuse pas.

    Maman les p'tits bateaux...

    Avons-nous vu des baleines ?
    Ou autre chose ?

    La suite au prochain épisode.

    25 novembre 2012

    Ce jour-là...

    18 commentairess
    Papa, Maman,

    J'ai beaucoup hésité à vous écrire cette lettre que peut-être vous ne lirez jamais. 

    Cette lettre je l'avais d'abord écrite pour moi, parce qu'écrire est un besoin qui m'anime depuis mon enfance et que j'y éprouve du plaisir tout autant que j'y trouve un moyen d'ordonner mes idées. Je m'écoute moi-même, d'abord, pour mieux parler aux autres, ensuite. C'est une sorte de monologue interne qui ne s'arrête jamais, un fleuve d'idées, de sons, d'images merveilleuses et d'harmonies extraordinaires qu'il m'est impossible de communiquer. Alors je les exprime autrement, en me mettant au piano et en jouant pendant des heures, mes doigts courant sur l'ivoire en tentant de donner vie à cet univers que je suis le seul à connaître. Ou bien j'écris, en essayant d'instiller dans mes textes ce souffle interne qui m'habite. 

    Oui, il est parfois difficile de mettre des mots sur les choses sans les avoir préalablement pensées, mûrement intériorisées, jusqu'à ce que nous fassions corps avec elles et que nous en soyons intimement imprégnés.

    Sans doute par excès de pudeur, on ne parle pas beaucoup à la maison. Je veux dire que, si, on parle, de tout, de rien, de la tapisserie du salon, du mal à l'épaule de papa, des nouvelles de la famille en Espagne, de la dernière blague entendue à la radio. Mais on ne parle pas de nous, on ne parle pas de soi, de ces choses souvent difficiles mais pourtant essentielles. On évite certains sujets, ou alors en en parle mal, avec une maladresse vertigineuse qui produit l'effet exactement inverse du but recherché : chacun se replie un peu plus dans sa carapace et l'on reparle de la tapisserie du salon. Maman rigole un peu bêtement, et papa fait mine de changer de chaîne à la télévision pour mieux ignorer ce trouble qui nous met tous profondément mal à l'aise.
      
    Pourtant, depuis que vous êtes grands-parents, j'ai l'impression que certaines angoisses se sont dissipées, que certaines tensions inavouées se sont résolues, que certaines questions que personne n'avait osé poser ne se posent plus de la même façon. Oui, ça y est, la famille continue dans la "normalité". De l'extérieur tout parait conforme à ce que l'on attend de vous et de nous. Tout est bien dans le meilleur des mondes. Les apparences sont sauves.

    Papa, maman, je sais que vous êtes fiers de moi, du fils que je suis, de l'homme que je suis devenu, du prestige de mes études et de ma réussite professionnelle. Je sais que vous m'aimez dans des proportions dont seuls des parents sont capables, et je mesure chaque jour la chance qui est la mienne de vous avoir, pour votre soutien infaillible dans tout ce que j'entreprends et l'amour que vous me portez.

    Je sais aussi que, même si nous n'en avons jamais parlé, vous n'avez guère plus de doutes sur certains aspects de ma vie. Non, je suis pas exactement ce que vous attendiez de moi. Mais je n'y peux rien et vous n'avez rien à vous reprocher. Les choses sont ainsi et j'ai pleinement conscience que, dans certaines circonstances, cela peut s'avérer pesant, car le poids du regard social est énorme, parce qu'aux yeux de certaines personnes de votre entourage il vaut mieux avoir un fils trisomique qu'un fils homosexuel. Et je sais que cela vous attriste, pour vous, pour moi.

    Dans quelques semaines le Gouvernement de François Hollande va faire adopter une Loi qui ouvrira aux couples de même sexe la possibilité de se marier. Depuis Buenos Aires je suis avec beaucoup d'attention tout ce qu'il se dit de l'autre côté de l'Atlantique, chez nous en France. Je suis parfaitement au courant des manifestations, des torrents de fiel déversés, des absurdités des uns, de la bêtise rétrograde des autres. Je sais tout cela. Lorsque je vois certaines réactions j'ai envie de pleurer, parce que pour la première fois de ma vie je ressens un vent de haine à l'encontre de ce que je suis. C'est assez violent. Souvent j'aurais envie d´être en France et de marcher à côté de ceux qui luttent pour que, enfin, se produise ce changement historique qui le sera à plus d'un titre.

    En effet, au delà de la simple question du mariage et de l'adoption, les couples de même sexe pourront désormais vivre dans la lumière, sous la bienveillance de la République qui leur reconnaitra une pleine légitimité, à l'égal de tous les autres couples mariés. Ce jour-là vous n'aurez plus à avoir peur du qu'en dira-t-on, ni à craindre pour moi.

    Car à partir de ce jour-là, ce qu'en dira la Loi sera très simple : on s'en fout... Et le regard des autres ne pourra plus avoir cette amère saveur accusatrice. Oui, ce jour-là vous pourrez être encore plus heureux pour moi que vous ne l'êtes aujourd'hui car se lèvera le voile étouffant de cette "faute sociale" que vous n'avez pas commise et dont ni vous ni moi ne sommes responsables. Ce jour-là vous pourrez vous réjouir en songeant que, lorsque je rencontrerai le bon garçon - celui que j'aimerai, celui avec qui je partagerai l'envie de construire quelque chose et de fonder une famille - je pourrai le faire aussi librement que vous l'avez fait voici trente cinq ans, et que nous pourrons nous aimer dans le confort et l'insouciance duveteuse d'un cadre juridique solide.

    Oui, ce jour-là vous pourrez être vraiment heureux pour moi. Et ce jour-là, je serai à mon tour heureux de vous voir enfin heureux et pleinement sereins pour moi.

    Papa, maman, je vous aime.
    Votre fils...

    ***
    Ce billet est une contribution à C'est la lutte nuptiale, initiée par Orphéus.

    19 novembre 2012

    Code Abrégé de la Route à l'usage des non-initiés

    11 commentairess
    Après quelques mois de présence en Argentine, s'il y a bien une chose dont je suis convaincu, c'est que conduire ici est un sport de combat. Du Mario Kart à échelle réelle,  les carapaces de tortue à balancer en moins... Le nombre impressionnant de dossiers d'accidents de la circulation dont sont saturés les tribunaux en est une triste preuve.

    Les Argentins sont, de leur propre aveu, les rois pour ne pas respecter les règles. Ceci permet notamment de comprendre comment, au cours de notre périple patagoniesque, nous avons réussi à parcourir 2600 Km en 18 heures sur des routes limitées à 120 pour les plus rapides (je vous laisse faire la moyenne horaire). Le Code de la route est plus une recommandation qu'une norme impérative sanctionnée comme telle. Sur le champ de bataille, difficile pour le novice de trouver ses marques...   

    Pour ceux et celles qui désireraient se rendre en Argentine et seraient assez téméraires pour prendre le volant, voici un vrai-faux Code Abrégé de la Route à l'usage des non-initiés, fruit de mes propres observations.


    " Code Abrégé de la Route "
     Applicable à peu près sur tout le territoire de la République d'Argentine



    Chapitre I : Champ d'application du présent Code

    Article 1 : Applicabilité territoriale et matérielle
    Le présent Code est applicable à l'ensemble du territoire terrestre de la République d'Argentine, en ce inclues les Islas Malvinas.
    Le présent Code régit les conditions d'utilisation de la route par les différents usagers.

    Article 2 : De la notion de route
    La notion route recouvre toute portion du territoire terrestre national, si inaccessible soit-elle, sur laquelle sont susceptibles de se déplacer les usagers tels que ci-après définis par l'article 3 du présent Code.
    La notion de route est indépendante de la notion de goudron ainsi que de toute autre forme de parement.
    Les voies de chemin de fer, les lignes de métro, les cours d'eau naturels et artificiels normalement alimentés ainsi que les océans sont exclus de cette définition.

    Article 3 : De la notion d'usager
    La notion d'usager englobe tous les véhicules, qu'ils soient motorisés auto-portés ou à traction animale, ainsi que les animaux.
    Un animal sellé est un véhicule usager.
    Un animal errant, parqué ou non, est un usager non véhicule.

    Chapitre I : De la signalisation routière

    Article 4 : Des panneaux de signalisation
    Les panneaux de signalisation se répartissent en trois groupes : le premier, le deuxième et le troisième. 

    Article 5 : Des panneaux du premier groupe
    Appartiennent au premier groupe les panneaux avec des trucs écrits en toutes lettres dedans, ainsi que, dans une moindre proportion, des nombres et des flèches.
    Les panneaux du premier groupe donnent des informations importantes telles que des indications de lieux et de direction. 

    Article 6 : Des panneaux du deuxième groupe
    Appartiennent au second groupe les panneaux contenant uniquement des chiffres.
    Les panneaux du second groupe, également appelés panneaux de limitation de vitesse, suggèrent une vitesse maximale idéale de conduite. 

    Article 7 : Des panneaux du troisième groupe
    Appartiennent au troisième groupe les panneaux qui ne sont ni du premier ni du deuxième groupe. 
    Les panneaux du troisième groupe donnent des informations importantes, telles que la présence de dangers imminents, grâce à des symboles sibyllins. Les usagers sont tenus d'en déchiffrer le sens avant que de se trouver confrontés à l'obstacle préalablement visé par le sus-dit panneau.

    Article 8 : Du marquage au sol
    Le marquage au sol, lorsqu'il existe, délimite autant qu'il se peut les bords de la route. La ligne centrale, continue ou discontinue, marque le centre de la route.
    Le marquage au sol peut également représenter des formes diverses, géométriques ou non, afin de distraire les passagers durant le voyage.
    Les voies tracées sur les routes ne lient en aucun cas le conduteur qui peut, à sa guise, rouler où il le souhaite.
    Le marquage au sol n'a aucune incidence sur les règles du dépassement telles que visées à l'article 13 du présent Code.

    Chapitre III : De quelques règles diverses

    Article 9 : Des priorités entre les différents usagers
    Les priorités entre usagers s'exercent selon l'ordre décroissant suivant :
    1/ Les trains en marche ;
    2/ Les vaches, les chevaux, les moutons ;
    3/ Les lamas, les vigognes, les guanacos, les autruches ;
    4/ Les pingouins ;
    5/ Les camions ;
    6/ Les tatous, les lièvres, les lapins ;
    7/ Les perdrix ;
    8/ Les chiens ;
    9/ Les voitures et autres véhicules motorisés ;
    10/ Les piétons.

    Article 10 : De l'obligation de s'arrêter
    Les usagers, à l'exception des animaux non-sellés, sont tenus de s'arrêter sur sommation des forces de l'ordre.
    Le feu rouge et le stop incitent les véhicules à s'arrêter en raison d'un danger actuel ou imminent. Sauf impossibilité manifeste d'avancer, ou la présence d'un péril grave, actuel ou imminent, les véhicules conservent en toute circonstance la possibilité de respecter ou non cette incitation.
    Contrairement à la présence d'une vache, d'un mouton ou de l'une quelconque des neuf premières catégories d'usagers visés à l'article 9 du présent Code, la présence d'un piéton sur la route n'est en aucun cas constitutive d'un danger grave, actuel ou imminent.

    Article 11 : Des intersections et des rond-points
    Dans les intersections, en l'absence d'indications données sur place par la signalisation adéquate, la priorité sera soit à droite, soit à gauche, et réciproquement.
    Dans les rond-points, en l'absence d'indications données sur place par la signalisation adéquate, la priorité appartiendra tantôt au véhicule qui entre dans le rond-point, tantôt à celui qui y circule pour en sortir, et inversement.
    En cas de doute, on appliquera les règles de priorités entre usagers telles que décrites à l'article 9 du présent Code.

    Article 12 : Des limitations de vitesse
    Les indications de limitation de vitesse sont données par les panneaux du deuxième groupe, tels que définis par l'article 6 du présent Code. 
    La vitesse maximale est celle indiquée sur le panneau. 
    Cette vitesse maximale reçoit une marge de tolérance de plus ou moins cent pour cent (100%). 

    Article 13 : Du dépassement
    Le dépassement est possible en toute circonstance, même mortelle pour autrui.

    Article 14 : Du piéton
    Le piéton n'a aucun droit.
    Le piéton doit se tenir sur le trottoir, à une distance d'au moins un mètre du bord de la route. 
    Le piéton ne pourra traverser la route qu'après avoir attentivement vérifié qu'aucun véhicule ne fasse marche en sa direction à une distance d'au moins cinq cent mètres.
    Les bandes parallèles blanches tracées sur le sol, ou "passage piéton", indiquent les zones où la présence du piéton est tolérée. Elles ne donnent pas priorité à ce dernier, même en cas de feu tricolore rouge ou de stop. 
    En cas d'accident, le piéton est frappé d'une présomption quasi absolue de faute.

    Article 15 : Sanctions
    Toute infraction aux dispositions du présent Code sera discrétionnairement constatée puis éventuellement sanctionnée, selon le bon vouloir des Force de l'Ordre qui sont libres de ne rien voir.

    15 novembre 2012

    La photo du mois : "Mon blog en une photo"

    44 commentairess
    Bonjour bonjour, c'est l'heure de notre rendez-vous habituel avec La photo du mois.

    Cette fois le sujet proposé est : "Mon blog en une photo". Pas fastoche, surtout lorsque l'on ne suit aucune ligne éditoriale particulière sinon celle, totalement libre, de son inspiration du moment. Car ce blog est avant tout un espace de liberté sur lequel j'écris et publie ce que je veux, selon mon humeur et mes envies.

    Par exemple, si pour la photo du mois je décide de publier une photo qui représente une vigogne en train de dévorer goulument un buisson sous le nez d'un pingouin impassible, ben je le fais. Même pas peur...
    Hop !

    Punto Tombo, Patagonie, dimanche 11 novembre vers 17 heures,
    une vigogne dévore goulument un buisson 
    sous le nez d'un pingouin impassible.

    Et chez les autres, c'est comment ? 100driiine, A&G, Agrippine, Akaieric, Alban, Alexanne, Alexinparis, Alice, Alice Wonderland, Angélique, Anne, Anne Laure T, Annick, Arwen, Ava, Batilou, Bestofava, Blogoth67, Caprices de filles, Cara, Carnets d'images, Caro, Carole In Australia, Caterine, Cathy, Cekoline, Céliano, Céline in Paris, Cessna, oui !, Champagne, Cherrybee, Chris et Nanou, Christeav, Cindy Chou, Clara, Coco, Cocosophie, Cricriyom from Paris, Cynthia, Dame Skarlette, David et Mélanie, DelphineF, Djoul, Dorydee, Dr CaSo, Dreamteam, E, El Padawan, Eloclemence, Emma, Escapade en Tunisie, Fanfan Raccoon, Filamots, Flo, François le Niçois, Frédéric, Galinette, Gilsoub, Gizeh, Guillaume, Happy Us, Hibiscus, Isabelle et Gilles, Isaquarel, J'adore j'adhère, Jean Wilmotte, Josiane, Juriste-in-the-city , Justine, Karrijini, Kob, Krn, Kyoko, La Fille de l'Air, La Flaneuse, La Messine, La Nantaise, La Papote, La Parigina, LaFamilleD , LaGodiche, Laure, Laurent Nicolas, Lauriane, Lavandine, Le Mag à lire, Les petits supplices !, Les voyages de Lucy, Les voyages de Seth et Lise, Les zinzins, Leviacarmina, Lhise, Lo, Louiki, Louisianne, Lucile et Rod, Lyonelk, M, M.C.O, magda627, Maïder, Mamysoren, Manola, Marion, Marmotte, Melting Pot, Mgie les bons tuyaux, Mistinguett, N, Narayan, Nataru, Natderueil, Nathalie, Nicky, Nora, Olivier, Ori, Pat Québec, Petite Marie, Pilisi, Renepaulhenry, Sébastien, Sephiraph, Shandara, Sinuaisons, Skipi, Solveig, Sophie Rififi, Stephane08, Tambour Major, Thalie, The Mouse, Thilily, Un jour une rencontre, Une niçoise, Valentine, Vanilla, Violette, Virginie, Viviane, Xavier Mohr, Xoliv', Zaza.

    6 novembre 2012

    En route pour la Patagonie !

    17 commentairess
    Aujourd'hui je vais être Grand Seigneur - encore plus que d'habitude, c'est dire ! Si vous avez envie de haïr quelqu'un de toutes vos forces, de lui péter les dents à coups de pioche, de l’éviscérer avec un tournevis ou de lui titiller la rate avec une agrafeuse, je suis là... car vous allez avoir une excellente raison de me détester.

    Un indice sur vos écrans, regardez donc la carte ci dessous :


    Vous aurez certainement reconnu la carte de l'Amérique du Sud, encadrée à gauche par l'océan pacifique et à droite par l'océan atlantique. Plus particulièrement vous aurez repéré l'Argentine et ses 23 provinces
    Quelques esprits attentifs auront également situé Colonia del Sacramento, en Uruguay, où je me suis rendu dernièrement.

    Mais seuls les plus perspicaces auront détecté la présence de (très) discrètes flèches vertes formant comme une sorte d'itinéraire géant à travers le Sud du pays. C'est bon, vous les avez vues ? Oui je sais, c'était assez subtil, je ne peux pas vous en vouloir d´être sottement passé à côté.

    Pour ceux - et celles - qui chercheraient encore (si si, je sais qu'il y en a...), les dites flèches partent de Buenos Aires et descendent d'abord un peu sur le littoral Sud, à Mar del Plata. 
    Ensuite, elles continuent beaucoup plus au Sud vers Puerto Madrin et la Peninsula Valdés, au large de laquelle on peut en ce moment observer les baleines. 
    Dans un troisième temps, elles coupent tout net d'Est en Ouest jusqu'à Esquiel, au pied de la Cordillère des Andes, dans une zone réputée pour ses lacs que l'on dit sublimes... 
    Enfin, remontant tout d'abord par la mythique Route Nationale 40 qui parcourt l'Argentine de Nord en Sud, le parcours s'achève dans une dernière traversé Ouest-Est pour revenir à Buenos Aires.

    C'est bon, tout le monde suit ?

    Hé bien chers amis, c'est précisément ce fantastique itinéraire que je m'apprête à parcourir dès mercredi et pendant 12 jours, à travers les provinces qui forment cette célébrissime région de la Patagonie. Douze jours à arpenter la Patagonie, cet immense non-mans-land dont j'entends parler depuis des années, sans trop bien savoir à quoi cela correspond concrètement, cette vaste étendue de terres sauvages pendant longtemps et encore largement aujourd'hui coupées de la civilisation sur des centaines de kilomètres à la ronde. Je n'avais même pas osé en rêver, et voilà que cela me tombe dessus, tout cuit. Quand je vous disais que c'était bien parti pour que ces six mois soient exceptionnels !  

    Comme tout road-trip digne de ce nom, le trajet s'effectuera en 4x4, ce qui permettra de savourer les interminables étendues désertiques qui font la réputation de la Patagonie et, surtout, de prendre conscience d'une réalité géographique dont on a du mal à se rendre compte tant que l'on ne l'a pas éprouvée soi-même : que la notion de distance revêt ici des proportions inimaginables pour un européen (voyez un peu l'échelle en bas à droite de la carte). Il paraît que l'on peut rouler pendant des heures voire des jours sans jamais croiser la moindre âme qui vive... Flippant, mais terriblement excitant aussi. Néanmoins je ne me fais aucun souci, l'équipage qui m'accueille a ses habitudes dans la région, que ce soit le jour sur les routes, ou le soir autour d'un asado, dans la plus pure tradition des plus belles épopées gauchos !

    Bien entendu, personne ne mettra en doute le bien-fondé de ce déplacement, strictement lié à d'impérieux motifs professionnels...

    4 novembre 2012

    Un petit tour en Uruguay

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    Quelques jours de congés improvisés ont été l'occasion de me rendre en Uruguay, juste de l'autre côté du Rio de la Plata, dans la très jolie ville de Colonia del Sacramento. Fondée en 1680 par les Portugais, ce qui en fait la ville la plus ancienne d'Uruguay, Colonia del Sacramento possède un quartier historique classé Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'UNESCO depuis 1995. Joignant l'utile à l'agréable cette excursion hors d'Argentine était également un excellent moyen de renouveler mon visa pour trois mois supplémentaires...

    Avant l'embarquement les formalités douanières se passent dans la décontraction la plus totale. Je crois même que le portique de détection de métaux n'est pas branché alors que la seule boucle de ma ceinture aurait dû le faire clignoter vigoureusement. Idem pour les officiers affectés au scanner à bagages : on pourrait cacher un éléphant dans une valise qu'ils ne s'en rendraient même pas compte. Et mine de rien, ça fait du bien de ne plus être confronté à la paranoïa habituelle qui sévit dans ce genre d'endroit.

    La traversée se fait en bateau et dure à peine plus d'une heure, dans l'immense delta du Rio de la Plata, le plus large fleuve du monde qui, à cet endroit, mesure 80 Km ! Bientôt les rives de l'Uruguay se dessinent, le bateau accoste, ça y est, on est arrivés. Bienvenus en Uruguay !

    Le drapeau de l'Uruguay.

    La première chose qui frappe lorsque l'on arrive à Colonia del Sacramento, c'est le calme total qui règne ici. Exit le stress de Buenos Aires, exit le bruit des moteurs, le tintamarre des klaxons et les gens qui courent partout. Ici tout n'est que soleil, calme, couleurs et chants d'oiseaux. D'ailleurs à propos d'oiseaux, si l'on rencontre ici aussi des pigeons - sacrément robustes - et des moineaux, on rencontre surtout un autre genre de bestioles hautement plus exotique pour un petit européen : des perruches ! Il y en a partout. En ce moment c'est la période de nidification, et je peux vous dire que ça bavarde pas mal d'arbre en arbre ! On les entend plus qu'on ne les voit car leur plumage vert et jaune est un excellent camouflage, une fois perchées, parmi le feuillage.

    Les très bavardes perruches de Colonia del Sacramento.

    A quelques minutes de marche du port se trouve le quartier historique fortifié, auquel on accède par la vieille porte. En effet, Colonia del Sacramento fut un point stratégique du contrôle militaire et commercial de toute la zone que se disputèrent longuement les Portugais, les Espagnols et les Brésiliens. De ce passé ne reste qu'une partie du mur d'enceinte et quelques canons réduit au mutisme.  

    La porte d'entrée du quartier historique.

    Les rues pavées de vieilles pierres serpentent parmi les maisons anciennes. La lumière est très belle, les couleurs s'expriment. L'endroit est vraiment plein de charme, bordé par le fleuve. 

     Plaza del gobernador, où se trouvait jadis le palais du Gouverneur.

    En réalité on en fait assez vite le tour si l'on presse le pas. Mais je ne sais pourquoi j'aime passer et repasser dans ces ruelles, lentement, très lentement, comme pour mieux retenir le temps. 

    Rue des Soupirs et ses maisons datant de la fondation de la ville..

    Reconstruit au XIXe siècle, le grand phare blanc domine la ville. Moyennant quelques pesos on peut monter tout en haut. La vue y est spectaculaire et la sensation de calme décuplée. On y resterait des heures s'il fallait ne pas redescendre pour laisser la place aux suivants.

    Le phare.

    Dotée de vastes rues souvent pavées, bordées de hauts arbres, la partie plus récente de la ville ne manque pas non plus de charme. Un chemin très bien aménagé longe la route de la côte ouest sur laquelle se trouvent différentes petites plages. Une fois passées les heures les plus chaudes de la journées, jeunes et anciens se retrouvent sur un coin d'herbe pour partager le maté, boisson ici encore plus populaire qu'en Argentine.

    L'heure du maté.

    La fin de la journée offre un spectacle grandiose : celui d'un splendide couché de soleil. Les gens se massent le long du Rio, appareil photo à la main, on ne parle plus qu'à demie voix devant ce tableau incroyable. Peu à peu le ciel rougeoie, le fleuve se pare d'or, tandis qu'au loin se dessine, en ombres chinoises, la silhouette imposante des bâtiments de Puerto Madero, le quartier portuaire de Buneos Aires situé 80 Km plus loin sur l'autre rive.

    Au loin, Puerto Madero.

    C'était la première fois que je me rendais en Uruguay et je crois bien que ce ne sera pas la dernière tellement je suis tombé sous le charme de ce pays et de ses habitants. Car au-delà du côté carte postale de ce petit morceau de pays - qui n'est certainement pas représentatif - j'ai été ravi par la gentillesse des gens et leur facilité à entamer la conversation. Jamais auparavant je n'avais bavardé aussi spontanément avec autant de personnes et en aussi peu de temps, que ce soit avec cette dame en faisant la queue devant le distributeur automatique à la banque, ou avec ces deux vieux messieurs venus s'asseoir à côté de moi alors que je lisais tranquillement sur un banc et qui se sont mis à me raconter tout un tas d'histoire sur l'Uruguay, ou encore avec ce commerçant à qui j'achetais une simple bouteille d'eau. Vraiment, ce pays vient de s'ajouter à la liste - longue - de ceux que j'ai envie de connaître davantage. Ça tombe bien : Montevideo n'est pas loin non plus de Buenos Aires...

    1 novembre 2012

    Deux mois en Argentine !

    7 commentairess
    Cela fait maintenant deux mois que je suis en Argentine, déjà. Fichtre, que le temps passe vite ! Je me revois encore à l'aéroport de Toulouse, faussement calme, partagé entre une trouille fabuleuse et une excitation incroyable, dans la file d'attente avant l'embarquement. Je ressens encore la brûlure de mon souffle dans mes poumons après cette course effrénée dans les couloirs de Madrid, et ces premières minutes alors que le taxi me conduisait de Ezeiza à Buenos Aires dans la douceur d'une très belle et douce nuit... C'était hier, c'était il y a deux mois, et ces instants resteront gravés à jamais dans ma mémoire.  

    Mais voyons le verre du côté plein, car ces deux mois ne sont qu'un tiers du chemin. Il me reste encore du temps pour voir, pour apprendre, pour découvrir encore et encore ce beau pays aux richesses infinies et surtout nettement plus complexe que les apparences le laissent supposer. Oui, l'Argentine est un pays qui se gagne pour en découvrir le coeur. Il faut gratter, un peu, beaucoup. Il faut hésiter, revenir sur ses pas, rebrousser chemin et parfois faire preuve d'une déconcertante audace pour que se dessinent des chemins dont on ignorait jusqu'alors l'existence. Ainsi sont les choses, il faut savoir se plier à elles pour mieux les laisser venir à soi et s'oublier un peu pour mieux s'ouvrir à elles.

    Ce soir en contemplant du haut de mon nid d'aigle, le sommet des immeubles qui jalonnent l'avenue 9 de Julio encore bouillonnante d'énergie, je me dis que j'ai de la chance d'être ici et qu'il m'en faut savourer chaque jour, chaque minute, chaque seconde.

    Et croyez-moi, c'est plutôt bien parti !