Quelques jours de congés improvisés ont été l'occasion de me rendre en Uruguay, juste de l'autre côté du Rio de la Plata, dans la très jolie ville de Colonia del Sacramento. Fondée en 1680 par les Portugais, ce qui en fait la ville la plus ancienne d'Uruguay, Colonia del Sacramento possède un quartier historique classé Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'UNESCO depuis 1995. Joignant l'utile à l'agréable cette excursion hors d'Argentine était également un excellent moyen de renouveler mon visa pour trois mois supplémentaires...
Avant l'embarquement les formalités douanières se passent dans la décontraction la plus totale. Je crois même que le portique de détection de métaux n'est pas branché alors que la seule boucle de ma ceinture aurait dû le faire clignoter vigoureusement. Idem pour les officiers affectés au scanner à bagages : on pourrait cacher un éléphant dans une valise qu'ils ne s'en rendraient même pas compte. Et mine de rien, ça fait du bien de ne plus être confronté à la paranoïa habituelle qui sévit dans ce genre d'endroit.
La traversée se fait en bateau et dure à peine plus d'une heure, dans l'immense delta du Rio de la Plata, le plus large fleuve du monde qui, à cet endroit, mesure 80 Km ! Bientôt les rives de l'Uruguay se dessinent, le bateau accoste, ça y est, on est arrivés. Bienvenus en Uruguay !
Le drapeau de l'Uruguay.
La première chose qui frappe lorsque l'on arrive à Colonia del Sacramento, c'est le calme total qui règne ici. Exit le stress de Buenos Aires, exit le bruit des moteurs, le tintamarre des klaxons et les gens qui courent partout. Ici tout n'est que soleil, calme, couleurs et chants d'oiseaux. D'ailleurs à propos d'oiseaux, si l'on rencontre ici aussi des pigeons - sacrément robustes - et des moineaux, on rencontre surtout un autre genre de bestioles hautement plus exotique pour un petit européen : des perruches ! Il y en a partout. En ce moment c'est la période de nidification, et je peux vous dire que ça bavarde pas mal d'arbre en arbre ! On les entend plus qu'on ne les voit car leur plumage vert et jaune est un excellent camouflage, une fois perchées, parmi le feuillage.
Les très bavardes perruches de Colonia del Sacramento.
A quelques minutes de marche du port se trouve le quartier historique fortifié, auquel on accède par la vieille porte. En effet, Colonia del Sacramento fut un point stratégique du contrôle militaire et commercial de toute la zone que se disputèrent longuement les Portugais, les Espagnols et les Brésiliens. De ce passé ne reste qu'une partie du mur d'enceinte et quelques canons réduit au mutisme.
La porte d'entrée du quartier historique.
Les rues pavées de vieilles pierres serpentent parmi les maisons anciennes. La lumière est très belle, les couleurs s'expriment. L'endroit est vraiment plein de charme, bordé par le fleuve.
Plaza del gobernador, où se trouvait jadis le palais du Gouverneur.
En réalité on en fait assez vite le tour si l'on presse le pas. Mais je ne sais pourquoi j'aime passer et repasser dans ces ruelles, lentement, très lentement, comme pour mieux retenir le temps.
Rue des Soupirs et ses maisons datant de la fondation de la ville..
Reconstruit au XIXe siècle, le grand phare blanc domine la ville. Moyennant quelques pesos on peut monter tout en haut. La vue y est spectaculaire et la sensation de calme décuplée. On y resterait des heures s'il fallait ne pas redescendre pour laisser la place aux suivants.
Le phare.
Dotée de vastes rues souvent pavées, bordées de hauts arbres, la partie plus récente de la ville ne manque pas non plus de charme. Un chemin très bien aménagé longe la route de la côte ouest sur laquelle se trouvent différentes petites plages. Une fois passées les heures les plus chaudes de la journées, jeunes et anciens se retrouvent sur un coin d'herbe pour partager le maté, boisson ici encore plus populaire qu'en Argentine.
L'heure du maté.
La fin de la journée offre un spectacle grandiose : celui d'un splendide couché de soleil. Les gens se massent le long du Rio, appareil photo à la main, on ne parle plus qu'à demie voix devant ce tableau incroyable. Peu à peu le ciel rougeoie, le fleuve se pare d'or, tandis qu'au loin se dessine, en ombres chinoises, la silhouette imposante des bâtiments de Puerto Madero, le quartier portuaire de Buneos Aires situé 80 Km plus loin sur l'autre rive.
Au loin, Puerto Madero.
C'était la première fois que je me rendais en Uruguay et je crois bien que ce ne sera pas la dernière tellement je suis tombé sous le charme de ce pays et de ses habitants. Car au-delà du côté carte postale de ce petit morceau de pays - qui n'est certainement pas représentatif - j'ai été ravi par la gentillesse des gens et leur facilité à entamer la conversation. Jamais auparavant je n'avais bavardé aussi spontanément avec autant de personnes et en aussi peu de temps, que ce soit avec cette dame en faisant la queue devant le distributeur automatique à la banque, ou avec ces deux vieux messieurs venus s'asseoir à côté de moi alors que je lisais tranquillement sur un banc et qui se sont mis à me raconter tout un tas d'histoire sur l'Uruguay, ou encore avec ce commerçant à qui j'achetais une simple bouteille d'eau.
Vraiment, ce pays vient de s'ajouter à la liste - longue - de ceux que j'ai envie de connaître davantage. Ça tombe bien : Montevideo n'est pas loin non plus de Buenos Aires...
rien que pour le coucher de soleil, j'irais!!:)Et les perruches aussi bien sûr!!
RépondreSupprimerChanceux :)
RépondreSupprimerSuperbe coucher de soleil!! et quelle chance tu as de visiter de tels endroits!!! J'adore tes photos et ton récit!!
RépondreSupprimerEncore merci de nous faire partager tes émotions à travers tes rencontres...Je me régale...
RépondreSupprimermagnifique ! c'est un vrai bonheur cette balade, je comprends que tu sois sous le charme, continue à nous faire partager tes découvertes, bisous
RépondreSupprimerTu m'as vraiment donné envie d'aller faire un tour en Urugay!
RépondreSupprimerC'est un régal de te lire..je sens que je vais faire l'économie d'un guide de voyage pour aller en Am sud... rue des Soupirs ? un rapport avec le Pont du même nom à Venise ??
RépondreSupprimeren tout cas maintenant je sais que si on met un éléphant dans sa valise ça ne sonne pas à la douane.... chic alors
J'ai très envie de découvrir ce pays, moi aussi !
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