Inadapté. C'est une impression qui revient souvent chez moi. L'impression de ne pas trouver exactement ma place, de ne pas être là où je devrais être, que ce que je fais ne correspond pas à ce dont j'ai envie. Professionnellement parlant j'entends.
Car choisir mon "métier" a toujours été et continue d'être une question sans réponse. Ce que je veux faire comme métier dans la vie ? Je n'en ai jamais rien su et n'en sais toujours rien. J'en avais déjà parlé dans un précédent billet au détour d'une chaîne que m'avait refilé FalconHill. C'est drôle d'ailleurs, sans m'en être rendu compte je viens de réécrire exactement la même phrase à ce sujet :
3. Dans la vie idéale, quel serait ton métier ? Cette question c'est le drame de ma vie. Quel métier je voudrais faire ? Je n'en ai jamais rien su et je n'en sais toujours rien. Un "métier"... quel drôle d'idée ! Toutefois, pour répondre à la question, je verrais un métier qui implique une relation avec des gens, c'est à dire un métier qui ne s'exerce pas au fond d'un placard, un métier intellectuellement stimulant, qui fasse appel à une certaine créativité, un métier dans lequel on ne s'ennuie pas car il n'y aurait pas de routine, un métier qui soit valorisant, qui me laisse une grande marge d'autonomie dans l'organisation de mon travail et qui me permette de vivre confortablement. Celui que je tends à exercer en ce moment semble réunir pas mal de ces critères. On verra s'il est pour moi le métier idéal, à défaut d'avoir une vie idéale.
Depuis une semaine j'ai (re)commencé à bosser. Il y a du boulot à la pelle et je sors tous les soirs vers 21 heures, avec toutefois une bonne pause pour déjeuner. Ce boulot je le connais, il correspond à plein de trucs que j'aime intellectuellement. Mais je ne suis pas sûr de me plaire là où je suis.
En réalité ce qui m'exaspère c'est cet art consommé de mes tauliers à manier la carotte et le bâton, cette façon si subtile de me faire sentir nul comme le ferait un prof face à un élève de sixième - souvent pour dissimuler leurs propres turpitudes ou pour affirmer leur supériorité hiérarchique, je ne suis pas dupe - puis, tour à tour, de me hisser aux nues comme si j'étais le Messie. Ces gesticulations inutiles, ces leçons de morale qui me passent totalement au dessus et qui font perdre plus de temps qu'autre chose, me fatiguent vraiment beaucoup.
Etant quelqu'un de plutôt hyper-affectif (même si cela ne se voit pas du premier coup d'œil) et de très impliqué dans ce que je fais, le moindre soubresaut me heurte, même s'il n'y paraît pas. Au collège puis surtout au lycée je me souviens parfaitement m'être fâché avec les maths parce que je ne supportais pas le prof, alors même que la matière me plaisait. Plus ou moins inconsciemment il y avait un blocage qui conduisait à des notes catastrophiques. J'avais beau fournir tous les efforts du monde, rien à faire, je restais totalement hermétique aux dérivées puis dérivées seconde. Et le pire c'était les cauchemars la nuit...
En réalité ce qui m'exaspère c'est cet art consommé de mes tauliers à manier la carotte et le bâton, cette façon si subtile de me faire sentir nul comme le ferait un prof face à un élève de sixième - souvent pour dissimuler leurs propres turpitudes ou pour affirmer leur supériorité hiérarchique, je ne suis pas dupe - puis, tour à tour, de me hisser aux nues comme si j'étais le Messie. Ces gesticulations inutiles, ces leçons de morale qui me passent totalement au dessus et qui font perdre plus de temps qu'autre chose, me fatiguent vraiment beaucoup.
Etant quelqu'un de plutôt hyper-affectif (même si cela ne se voit pas du premier coup d'œil) et de très impliqué dans ce que je fais, le moindre soubresaut me heurte, même s'il n'y paraît pas. Au collège puis surtout au lycée je me souviens parfaitement m'être fâché avec les maths parce que je ne supportais pas le prof, alors même que la matière me plaisait. Plus ou moins inconsciemment il y avait un blocage qui conduisait à des notes catastrophiques. J'avais beau fournir tous les efforts du monde, rien à faire, je restais totalement hermétique aux dérivées puis dérivées seconde. Et le pire c'était les cauchemars la nuit...
Depuis quelques jours mes rêves la nuit sont souvent tourmentés, voire parfois ultra-violents, tendance gore, glauque et ultra-malsains. La dernière fois que cela m'était arrivé c'était après que l'un de mes amis a fait une grosse bêtise et que je l'aie accompagné aux urgences psychiatriques. C'était il y a trois ans... J'avais mis deux mois à me remettre du choc émotionnel, et deux mois avant que ne cessent ces visions horribles venues hanter mes nuits.
Bref, pour reprendre le fil de mon billet, qui au final est bien décousu, je me sens un peu paumé en ce moment. Apprendre et me faire les dents, certes, mais je ne sais pas si le bonheur sera au bout. En ce moment c'est le doute tout autant que le flou. Suis-je vraiment fait pour cela ? Le bonheur est-il au bout du chemin ?
Parfois je me dis que je serais peut-être plus heureux en faisant autre chose, avoir une petite vie tranquille et bien rangée, des horaires stables, mes RTT... Devenir apiculteur dans le Vercors, boulanger en Ariège, ouvrir une maison d'hôtes dans les Landes, j'en sais trop rien. De façon générale revenir à une vie plus saine, moins valorisée socialement, mais peut-être plus en phase avec ce que je suis vraiment.
Parfois je me dis que je serais peut-être plus heureux en faisant autre chose, avoir une petite vie tranquille et bien rangée, des horaires stables, mes RTT... Devenir apiculteur dans le Vercors, boulanger en Ariège, ouvrir une maison d'hôtes dans les Landes, j'en sais trop rien. De façon générale revenir à une vie plus saine, moins valorisée socialement, mais peut-être plus en phase avec ce que je suis vraiment.
Je sais que ça ne va rien t'apporter, mais tu es loin d'être le seul dans ce cas...
RépondreSupprimerEt tu ne trouves pas ça inquiétant que ni le système éducatif ni la structure sociale dans son ensemble n'aient réussi à nous donner envie de quelque chose ?
SupprimerPeut-être. Mais pourquoi chercher l'erreur chez l'autre ? Savoir ce qu'on veut faire dans la vie doit venir de nous-même, je pense.
SupprimerSuper beau sur la photo ! :)))
RépondreSupprimerBon, je veux bien faire la marchande à la boulangerie, du miel, sans trop d'abeilles, quoique on doit s'y habituer !
Et alors : faire les lits ... je suis un champion de la mise de housse de couettes pour la maison d’hôtes !!!
:)
Ben si je cherche un homme de chambre, je penserai à toi :) La mise de housse de couette, quelle horreur !
SupprimerCa n'a rien à voir avec le pâté, mais je serai sur Narbonne à partir du 11 ou 12 avril (pour une 10zaine de jours), alors si tu as envie de te changer les idées, fais-moi signe :)
RépondreSupprimerJe te promets rien. Mais merci pour la proposition.
SupprimerEst-ce que cela à un rapport avec ta proposition d'aller vivre à Paris?
RépondreSupprimerPas exactement. C'est un tout.
SupprimerÇa fait 13 ans que j'ai commencé à bosser et je ne sais toujours pas ce que j'aimerais faire... Je ne suis pas sûr de le savoir un jour d'ailleurs.
RépondreSupprimerEn ce qui me concerne je me laisse un peu de temps pour voir et juger. Mais je ne supporterai pas très longtemps, si tel est le cas, de vivre ma vie par défaut. J'ai de rares exemples - fructueux - autour de moi de personnes qui ont chamboulé leur vie suite à une profonde remise en cause, et le comparatif avant/après est sans appel.
SupprimerLa question est peut-être mal posée : ne pas se demander ce qu'on veut faire comme métier, mais plutôt se demander quel type d'activité quotidienne serait gérable, quels apports (directs ou non) ça pourrait avoir pour toi, et qu'est-ce qui est prioritaire dans tout ce que tu aimes faire ? A partir de là, tu mènes ta barque comme tu peux, mais même les marins confirmés la mènent rarement dans la bonne direction du premier coup : il faut souvent adapter le cap. C'est ce que j'ai toujours fait personnellement : je me suis lancé dans la seule activité dont j'étais capable, et j'essaie de changer quand ce que je fais ne me plait plus ou quand je vois quelqu'un dont le boulot est assez proche mais semblerait mieux me convenir. Il faut juste ne pas trop se tromper dans le cap de départ, car ce sont les virages à 180° qui sont les plus difficiles à négocier si on ne veut pas chavirer...
RépondreSupprimerDevant mes doutes, je t'ai entendu défendre ton métier. Ce n'était pas les sentiments de quelqu'un qui ne l'aimait pas.
RépondreSupprimerA toi peut-être de bien sélectionner tout ce qui va autour pour ne garder que ce qui t'enthousiasme vraiment même si tu y perds de l'énergie et du temps..
J'ai fait un métier que j'aimais, découvert peu à peu ses multiples facettes, réalisé des taches dont je reste fier... mais il y a toujours eu un moment où cela coinçait, le plus souvent sur des questions de relations hiérarchiques.
RépondreSupprimerMais il y a une chose dont je suis sûr et certain : arrêter de travailler, c'est le pied ! Vive la retraite.
En attendant cela, fais-toi plaisir quand c'est possible et fais de beaux rêves le plus souvent possible.
il a fallu que j'atteigne 50 ans avant de faire un métier auquel je n'aurai jamais pensé auparavant et qui me convenait vraiment, je ne l'ai fait que 15 ans pour cause de retraite, dans le fond je crois que je n' ai jamais réellement su ce que je voulais faire, le hasard a beaucoup décidé pour moi et même ne plus rien faire à la retraite ne me convient pas non plus !
RépondreSupprimerJ'apporte mon petit grain de sel, histoire de... Je te verrai bien psychanalyste: " un métier qui implique une relation avec des gens, c'est à dire un métier qui ne s'exerce pas au fond d'un placard, un métier intellectuellement stimulant, qui fasse appel à une certaine créativité, un métier dans lequel on ne s'ennuie pas car il n'y aurait pas de routine, un métier qui soit valorisant, qui me laisse une grande marge d'autonomie dans l'organisation de mon travail et qui me permette de vivre confortablement."
RépondreSupprimerCeci dit, si c'est toi le beau garçon qu'on voit sur la photo, je veux bien devenir ton homme de chambre...
J'ai connu cette situation, ne pas savoir ou est sa place et se sentiment de décalage complet par rapport aux autres. C'est lencinant, et puis un jour le ras bol est là,on pète les plombs. Après chacun sa façon de gérer, moi j'ai démissionné et retrouver un environnement qui me correspond davantage (un coup de bol, ça fait parti de la vie) et je ne regrette pas . Tu vas trouver ton chemin, un jour, demain, ça te paraîtra évident.
RépondreSupprimerPS:ne fait pas comme moi n'attend pas 23ans....
c'est toi sur la photo ? et celle d'avant ?
RépondreSupprimerUne chambre d'hôte dans les Landes ? Pourquoi pas ! Non sans blague je crois que nous passons tous par cette forme de doute...même moi qui ai choisi mon métier depuis la plus tendre enfance, je suis saisi par ces interrogations qui disparraissent et qui reviennent de temps en temps.
RépondreSupprimerTu as peut-être un problème avec la hiérarchie...tu serais peut-être plus heureux si tu étais ton propre meneur de jeu.
Le bonheur n'est pas au bout du chemin. Le bonheur c'est le chemin.
RépondreSupprimerPas d'avis ni de conseil à donner,si c'était moi,je n'écouterais personne! :) Bon,en ce qui concerne le beau Loulou que tu nous montres ces temps dernier (mon petit fils dirait:"le même"!!),il est trop mimi!!!:)
RépondreSupprimerEric-> Très belle réponse. Je partage...
RépondreSupprimerInadapté ? Je ne sais pas. Peu importe...
RépondreSupprimerCe qui compte c'est d'être cohérent. Non ?
Difficile cette question. Savoir ce que l'on veut, ce que l'on sera, aimera encore ou pas dans quelques années...Pour ma part, j'exerce le métier que je voulais faire étant jeune. Malgré tout, des doutes, des remises en cause, des questions surviennent régulièrement à certains moments. Fort heureusement d'ailleurs.
RépondreSupprimerAh, des chambres d'hôtes, ça me plairait bien moi...
C'est pas tant le métier qui est à chercher, c'est le contexte dans lequel l'exercer. trouver un truc en parfait accord avec nos convictions, ce que l'on est, ce que l'on veut pour soi et pour les autres, c'est ça le vrai challenge. J'ai fait un pas vers il y a 18mois, mais le chemin est rude...
RépondreSupprimerBonjour, j'avais l'impression, en te lisant, que j'aurais pu écrire cela moi-même.
RépondreSupprimerBon, je suis plus âgé que toi (50 ans, à la fin de l'année, je traverse une période difficile, professionnellement parlant (je me débat contre du harcèlement moral d'où une remise en question de mes priorités)
Eh, oui, à divers moments de sa vie, on a tous, en tout cas les gens sains, équilibrés, le sentiment qu'on pourrait faire autre chose de notre vie.
Ce n'est pas pour autant que nous sommes inadapté.
C'est juste que dans notre société, l'individualisme est exacerbé et qu'un grand nombre ne s'y retrouve pas.
Mais se taisent en vivant ce sentiment dans son coin, le plus souvent.
Claude
Merci pour ton commentaire, et bienvenue ici.
SupprimerOui, le sentiment d'inadaptation est terrible. Il l'est d'autant plus qu'il paraît, me semble-t-il, anormal. Et la France, pays de "tradition" n'admet pas facilement la remise en question et encore moins le changement des habitudes. Aujourd'hui quelqu'un qui ose changer de mode de vie ou de métier est regardé comme une bête curieuse qui suscite souvent le commérage, mais peut-être surtout, l'envie...
Bonjour,
SupprimerJe pense que face à ce sentiment d'inadaptation, qu'on peut aussi qualifier de mal-être, temporaire peut-être mais mal-être tout de même, il ne faut surtout pas rester seul.
Ne pas rester seul face à ses doutes. En parler, toujours, encore.
Partager auprès de personnes, proches ou non.
Ces personnes vont permettre de verbaliser, à haute voix, ces doutes.
Je suis convaincu que seule la parole, le fait de verbaliser, donc à haute voix, permet de passer de la phase de doute, de sentiment d'inadaptation, à la phase d'un changement ou d'un renforcement de la situation présente, c'est à dire à éliminer cette conviction d'être inadapté.
Cela peut être long mais garder ses doutes pour soi, garder en tête la pseudo-conviction d'être inadapté ne mène à rien.
Claude
Bonjour, je me retrouve dans tout ce que tu dis. Je voulais être pharmacien pour égaler mon père...je suis infirmier et je ne m'en porte pas plus mal. Avec le recul, je me rends compte qu'il y a des métiers tout à fait honorables que j'aurais bien voulu faire comme Cordonnier, Menuisier, Charpentier..
RépondreSupprimerJ'adore l'apiculture, c'est une passion plus qu'un métier.
Ne cherchez pas à égaler qui que ce soit ou à paraître comme quelqu'un ayant réussi socialement..le travail est avant tout là pour nourrir, vêtir, si vous trouvez de la satisfaction dans ce que vous faites c'est encore mieux. Mais ne vous focalisez pas sur la réussite sociale. L'important c'est d'être soi-même pour être heureux. Amicalement
PS : si c'est vous sur la photo, vous êtes magnifique.
Bonjour Thomas, bienvenue ici.
SupprimerDepuis que j'ai écrit ce billet, la situation se décante peu à peu et le mal-être décrit commence à s'appaiser car je crois en percevoir les causes et d'en dessiner les réponses... Mais beaucoup de questions demeurent en suspens.
Et, non, ce n'est pas moi sur la photo. Mais merci pour lui :)
PS 2 : j'ai 27 ans, et je suppose que tu es jeune aussi vu ta photo, tu as le temps de te trouver mais sois toi-même. Les gens et l'homme qui partagera ta vie (je te le souhaite) n'en seront que plus heureux de te voir épanoui.
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