Lorsque ce garçon est entré dans la pièce comme une tornade dans un verger, le premier mot qui me vint à l'esprit fut " Woof ...! ".
Un woof puissant, rauque et viscéral, comme une réaction à un violent coup de poing dans l'estomac.
Un woof pour signifier une expression autrement inexprimable et contenir, tant bien que mal, une effusion hormonale qui irriguait alors instantanément chaque parcelle de mon corps.
Un woof puissant, rauque et viscéral, comme une réaction à un violent coup de poing dans l'estomac.
Un woof pour signifier une expression autrement inexprimable et contenir, tant bien que mal, une effusion hormonale qui irriguait alors instantanément chaque parcelle de mon corps.
Woof ...!
Il faut dire que c'était là un sacré morceau de beau jeune homme. Plutôt petit, admirablement bâti, charpenté tout ce qu'il faut, le geste vif, le regard étincelant, parlant d'un ton enjoué, le visage rehaussé d'une jolie barbe frisée dont je pus dans l'instant éprouver avec délices la douceur lorsqu'il vint me faire la bise en guise de salutation.
Un véritable ourson, dans son archétype masculin le plus parfait.
Un véritable ourson, dans son archétype masculin le plus parfait.
J'étais loin de m'imaginer que cette très forte impression qu'il fit sur moi avait été totalement réciproque et dans des proportions identiques. C'est pourtant ce que vint prouver à mon grand bonheur la suite des événements.
Aussi nous commençâmes à discuter, de beaucoup de choses. Le garçon est intéressant, à tous les niveaux. J'aime l'écouter parler, son énergie, son brin de folie vitalisant. Au fil des heures, nous nous rapprochons peu à peu, laissant nos corps s'effleurer, nos barrières de sécurité tombant les unes après les autres afin de réduire la distance que nous sentions inutile tant l'attraction était forte. Nous finirons d'ailleurs, quelques jours plus tard, enlacés l'un dans les bras de l'autre, pour une longue sieste entrecoupée d'une délicieuse pause crapuleuse.
Nous nous sommes endormis profondément, sa tête toute soyeuse appuyée dans le creux de mon épaule, ses bras enroulés autour de mon torse, son souffle berçant le mien. Un doux moment de plénitude. J'ignore combien de temps nous sommes restés dans cette position mais toujours est-il que lorsque nous avons rouvert les yeux, le soir était déjà tombé.
Nous nous sommes endormis profondément, sa tête toute soyeuse appuyée dans le creux de mon épaule, ses bras enroulés autour de mon torse, son souffle berçant le mien. Un doux moment de plénitude. J'ignore combien de temps nous sommes restés dans cette position mais toujours est-il que lorsque nous avons rouvert les yeux, le soir était déjà tombé.
Je passais la soirée et le lendemain dans un état quasi euphorique. J'étais tellement bien, lui et moi continuant à apprendre à nous connaître en conversant à loisir, le plus naturellement du monde.
Après avoir échangé nos profils facebook, nos deux solitudes qui se sont croisées au hasard de la vie ont ensuite repris chacune leur chemin, l'un vers le Nord, l'autre vers le Sud.
Puis, progressivement, vinrent les nuages. Ceux de l'angoisse, de l'inquiétude. C'était tellement prévisible...
Cela s'appelle l'abandonnisme. Comme un vague à l’âme qui vous prend tout d'abord au tripes avant de remonter hanter votre cerveau. Une main invisible et froide qui vous opprime. Votre horizon se rétrécit et des questions sans réponse tourbillonnent inlassablement dans votre tête. Des graines d'angoisse.
Résister est impossible... Ne pas lutter vous conduit à la folie pure.
Pensera-t-il encore à moi ? M'aura-t-il oublié demain ?
Résister est impossible... Ne pas lutter vous conduit à la folie pure.
Certains diront que je me prends la tête pour rien et ils auront en partie raison, tellement toute cette souffrance est vaine et inutile. Je le sais pertinemment. Mais en partie raison seulement, disais-je, car je ne maîtrise rien. Rien du tout. J'ai beau essayer de me raisonner et débrancher le cerveau, il y a toujours une petite lucarne par laquelle le blizzard s'engouffre pour venir tout geler sur son passage.
J'ai compris que je souffrais d'une forme relativement mineure d'abandonnisme assez récemment. Plus exactement, ce n'est qu'assez récemment que j'ai réussi à rassembler tous ces symptômes derrière un mot qui les décrivait.
Abandonnisme. Cela vient comme un bouffée de nostalgie, mais en pire. Car si la nostalgie est tournée vers le passé, l'abadonnisme interroge l'avenir. Et la crise est d'autant plus forte que la rencontre a été émotionnellement intense. Inutile de dire que cette fois-ci mes tourments confinèrent au supplicial.
Abandonnisme. Cela vient comme un bouffée de nostalgie, mais en pire. Car si la nostalgie est tournée vers le passé, l'abadonnisme interroge l'avenir. Et la crise est d'autant plus forte que la rencontre a été émotionnellement intense. Inutile de dire que cette fois-ci mes tourments confinèrent au supplicial.
M'aura-t-il oublié demain ?
C'est aussi l'une des raison qui fait qu'aujourd'hui je refuse catégoriquement toute relation à distance. Parce qu'elle est nécessairement synonyme pour moi d'une inextricable souffrance que je ne veux plus m'infliger. Et que la distance prive en outre la relation d'éléments qui sont pour moi indispensables : la trivialité du quotidien, doublée de la possibilité de voir l'autre sans avoir à planifier ses déplacement six semaines à l'avance.
Dans le cas de ce garçon, il n'est donc pas question d'une relation sentimentale. D'une amitié naissante, sans trop de doute. Entre lui et moi, un fil est noué. A voir s'il cassera ou s'il nous permettra de nous retrouver le long de nos chemins respectifs.
J'ai à cet égard une théorie toute personnelle. Plutôt que d'une théorie, il s'agit d'un schéma, d'une comparaison : celle du fil d'Ariane.
Lorsque deux personnes se rencontrent, un fil se noue entre elles. Fin. Fragile. Invisible. Lorsqu'elles se séparent ce fil peut disparaître, si personne ne tire dessus. Il s'use. Puis un beau jour vient la première saccade du premier qui tire sur le fil, pour dire à l'autre : "Hey, il y a toujours quelqu'un ?". Le fil commence à vivre. De sollicitation en réponse, le fil se fortifie, grandit, devient une corde sur laquelle on peut tirer de plus en plus fort. Jusqu'au jour où l'on n'a plus besoin de tirer sur le fil.
"Ne t'inquiète pas je serai toujours là".
Cela vaut ce que cela vaut... Il est des amis que je peux ne pas voir pendant des mois, voire des années mais avec qui la connivence est telle qu'il suffit d'une fraction de seconde pour que tout reparte comme si ne nous étions jamais quittés. Parce que le fil est là, solide et que certaines personnes seront toujours là pour moi, comme je serai toujours là pour elles.
Car contrairement à Thésée, je n'abandonne jamais Ariane.
A sa relecture, ce billet n'est pas aussi rigoureux que je l'aurais voulu. Le fil de mes idées s'est un peu emmêlé. Il est difficile de parler simplement de choses qui ne le sont pas toujours.
Toujours les mêmes tourments si bien écrits. Ton fil reste bien tendu et je n'y vois aucun noeud.
RépondreSupprimerTu es riche de tes émotions et je reste persuadé qu'une perle de mec scintillera le jour où tu ne t'y attendras pas
Disons que le billet écrit n'est pas exactement tel que j'aurais voulu qu'il soit. En particulier j'aurais préféré m'épargner le long prologue sur la rencontre. De même, je ne suis pas totalement satisfait de ma conclusion. Ce sont les aléas de l'écriture...
SupprimerJ'ai les mêmes fils .
RépondreSupprimerQui sont la depuis des années ou mois.
Les conversations qui reprennent comme si de rien n'était
Étrangement je garde plutôt un bon souvenir des amours à distance . Cette pression . Ces questions .
C'est d'ailleurs étonnant comme le fil peut se nouer instantannément avec certaines personnes alors qu'avec d'autres, rien n'y fait... jamais.
SupprimerCommençons par dire "ce qui vaut pour moi, ne vaut pas forcement pour autrui", je parle juste d'expérience perso, je ne généralise pas pour autrui. Les relations à distance ne fonctionnent pour moi uniquement quand le fil d'Arianne est déjà bien épais. Ce que je vis entre Paris et le Tarn n'a pu être possible qu'après 6 ans de vie quasi commune à Paris. Je n'ai jamais su/pu faire ça d'emblée. Je me pose maintenant la question d'un rapport (très) amical à distance. En fait je ne sais pas. L'occasion ne s'est jamais vraiment présentée. Bon courage, hein ! Avec cet abandonnisme, tu risques de déguster un chouïa, bonhomme ! ;-) bisou
RépondreSupprimerDéguster, oui... Nous avions déjà eu cette conversation sur un autre billet je crois. J'essaie de me raisonner. Parfois cela marche, un peu.
SupprimerElle est jolie cette idée du fil d'Ariane.
RépondreSupprimerDans le dédale des sentiments et des émotions, il faut essayer de ne pas trop se perdre :)
SupprimerJe connais ce sentiment aussi. Il n'est pas facile à gérer. Faut faire avec. Au fond, il fait partie de nous, bon gré, mal gré.
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