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  • 26 août 2020

    Quand Morphée se drogue

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    Les rêves bizarres sont de retour. J'en ai déjà raconté quelques uns ici. Je voudrais garder la trace de ces deux là. 

    Le premier de cette nuit se passe à Toulouse, dans le quartier Saint-Pierre. Il fait nuit et je roule en voiture. Je suis très fatigué au volant et je sens que ma vue se trouble, qu'il me faut donc m'arrêter sinon je vais finir dans le décors. D'ailleurs je viens de prendre un grand virage un peut n'importe comment, en roulant complètement au milieu de la route. 

    Soudain je me rends compte que je ne suis pas du tout sur le bon chemin. Dans mon esprit, tout flotte. Je m'arrête donc sur une sorte de parking qui n'existe pas tout à fait dans cette configuration dans la réalité mais qui pourrait être vraisemblable. Le canal de Brienne passe juste à côté de cet endroit. 

    Autour de moi, sous le ciel noir, la brique rouge baigne dans la lumière jaunâtre des lampadaires. Étrangement je suis assis sur le siège du passager avant mais cela ne semble pas anormal. Je sens physiquement le poids d'un incommensurable épuisement s'abattre sur moi. Je me sens vulnérable. Deux gars d'une trentaine d'années passent dans la rue en chantant très fort et je devine aussitôt leur intention belliqueuse. Aussitôt retentit un choc terrible sur le pare-brise. Je réalise qu'on vient de lancer une pierre sur ma voiture. Les deux gars s'approchent mais je suis totalement avachi et incapable de bouger. L'un des deux ouvre brutalement la porte avant-gauche et rentre dans la voiture. Juste avant de me réveiller en sursaut, je vois très distinctement son visage déformé par la pénombre et la lumière orangée dans laquelle baigne cet instant étrange. Je crois même qu'il portait un bonnet de couleur claire sur la tête.

     Un peu plus tard dans la nuit, c'est un autre genre de farce que me livreront mes songes. Je me trouve dans une salle blanche plutôt lumineuse. Le mur en face est tapissé d'une vaste bibliothèque blanche elle aussi qui s'érige jusqu'au plafond. Divers livres et classeurs y sont rangés. J'ignore comment je le sais dans mon rêve, mais c'est le moment d'aller se coucher. Du premier rayon de la bibliothèque, qui se situe au niveau du sol, sortent des... comment dire ? des sortes de chaussures assez plates, vraisemblablement en caoutchouc et en tout cas de couleurs. Elles se mettent en rang deux par deux puis sortent de la pièce selon une chorégraphie simple mais visiblement étudiée. Un monsieur brun et barbu, accroupi sur le sol, et que je n'avais pas remarqué jusqu'alors, semble s'émouvoir positivement de ce petit spectacle. Je comprends que ce sont ses enfants qui sont en réalités cachés sous les fameux souliers, qu'il en a eu huit (mais on comprend qu'il en a en réalité eu bien davantage) et qu'il leur a appris à aller au lit de la sorte. Une dame, que je n'avais pas remarquée et que mon réveil soudain ne me permettra pas de voir, lui dit qu'il doit être très fier, ce à quoi il acquiesce.

    Si quelqu'un a des explications, je suis preneur...

    24 août 2020

    Vivre pour soi

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    La vie nous donne parfois des leçons bien cruelles. A sa manière à elle. C'est à dire frontalement. Comme un trente-trois tonnes lancé à pleine vitesse qui percuterait la vitrine d'un magasin de porcelaine. Il n'existe à mon sens que deux façons de réagir : recommencer comme avant, en espérant qu'un autre camion ne subisse pas la même avarie au même endroit ; ou changer de crèmerie. Ces derniers mois m'invitent à choisir la second issue.

    J'avais assisté au même phénomène avec mes parents voici quelques années. Confrontés de plein fouet aux drames de l'existence par la disparition brutale de certains de leurs proches, la vie s'était rappelée à eux. Elle leur envoyait un signal d'alerte et les sommait de vivre à pleines dents, tant qu'ils en avaient encore l'énergie. Le résultat fut spectaculaire et je suis très heureux pour eux qu'ils aient enfin appris à vivre pour eux, même s'ils demeurent des parents-poules par excellence. Voyager, profiter de leurs amis, se faire plaisir en vivant à la hauteur de leurs moyens et arrêter de se priver au-delà du raisonnable par simple peur du qu'en dira-t-on... Vivre pour soi.

    Il faut croire que, l'âge aidant, la roue tourne et que c'est à mon tour de vivre ces premières expériences. Cette année 2020 m'a pris tour à tour deux amis. L'un en plein confinement et que nous savions condamné. L'autre il y a quelques jours, fauché net en pleine force de l'âge. Les Parques ne connaissent hélas aucune pitié. De lui ne restent désormais que des photos de canyoning en Espagne, des souvenirs épiques de soirées mémorables passées à rire, celui d'avoir chanté à tue-tête dans une église désaffectée sur les bord d'un lac en Aragon, le souvenir désormais comique d'un tsunami de poussière sorti d'un vieil aspirateur tombé malencontreusement dans les entrailles d'une machine infernale, le son inimitable de sa voix... et beaucoup d'amertume. Le jour des obsèques, dans une très belle église du Tarn remplie de ses amis éplorés, je n'ai pas pu retenir mes larmes lorsque, du haut de la tribune, la voix suave du hautbois a commencé à déclamer sa mélopée sur une partition célèbre de César Frank. Tout s'est effondré autour de moi. Une sorte de vide immense, que je n'avais jamais ressenti auparavant m'envahit soudainement. De longues minutes s'écouleront avant que je ne puisse reprendre une contenance.

    De retour chez moi, et bien que rentrant à peine de congés, je cédais à l'anéantissement et sombrais dans un profond sommeil. J'étais terrassé par une insurmontable fatigue. Je m'endormais profondément, les chats-minous venus se blottir contre moi. Le surlendemain, je coupais le téléphone, faisais mes valises et partais rejoindre des amis lyonnais venus en rejoindre d'autres en Ariège. Bosser alors qu'il n'y a aucune urgence et que rien à part ma bonne conscience ne m'y oblige ? Et puis quoi encore...  Je partis donc les rejoindre. 

    Et ce fut une excellente décision. 

    Je passais avec eux deux jours formidables à faire le plein d'ondes positives dans une forme de complicité assez unique, à l'ombre bienveillante d'une vaste maison où vit un chat dont on m'a désigné tonton. Deux jours à me jouer du temps. Deux jours à me jouer de la bienséance de la Start'up Nation qui voudrait que l'on soit de bonnes petites fourmis ouvrières laborieuses et corvéables jusqu'à l'épuisement. Deux jours formidables comme le sont chacune de mes visites, tant les maîtres des lieux sont passés experts dans l'art de recevoir leurs hôtes comme des rois. 

    Se fit alors une forme d'évidence : il me fallait vraiment penser davantage à moi, profiter de la vie et des petites facilités matérielle dont je dispose, infiniment plus que je ne le faisais jusqu'alors. Arrêter de remettre au calendes grecques ou de me refuser ces mille petites choses qui me feraient plaisir au motif que ce ne serait pas convenable (convenable à qui  ? à quoi ?).  Que l'on soit cigale ou fourmis, l'issue est, au bout du compte, toujours la même. Professionnellement, cela veut dire me délester des pénibles, lâcher du leste, dégager les toxiques à coups de bulldozer, assainir mes relations aux autres, apprendre à travailler moins que ce que je ne devrais, et prendre beaucoup - beaucoup - de recul avec certaines choses dont je ne suis pas responsable.

    Samedi, de retour à la civilisation, j'ai franchi un cap. Je me suis enfin acheté cette cafetière automatique que je désirais tant depuis des mois et des mois. Des mois et des mois que j'hésitais faussement en essayant de me convaincre que je n'en avais pas besoin. Des mois et des mois que j'attendais à me décider sans franchir le seuil du premier magasin d'électroménager. Oh, certes non, ce n'est pas un besoin fondamental. Mais putain que c'est cool de sentir l'odeur du café fraîchement moulu le matin sans avoir douze manipulations à faire ! putain que c'est agréable de boire du très bon café chez soi à toute heure de la journée sans mettre de la mouture partout dans l'évier ou à côté de la poubelle. Ça aussi, ce fut une excellente décision.

    C'est ça, aussi, vivre pour soi. Savourer les petits plaisirs du quotidien et se bouger un peu le cul pour se donner les moyens d'accéder à ceux qui sont à portée de notre main. Profiter de chaque instant, se faire plaisir en vivant à la hauteur de ses moyens et arrêter de se priver au-delà du raisonnable par simple peur du qu'en dira-t-on... 

    Vivre pour soi. Tout simplement.

    15 août 2020

    La photo du mois : Solidarité

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    Bonjour à tous, nous sommes le 15 Août,  fête de l'assomption (Aaaavéééééé, Aaaavééééé....) mais aussi date qui sonne le rendez-vous mensuel avec La photo du mois.

    Pour ceux qui l'auraient oublié, chaque mois les blogueurs participants publient une photo en fonction d'un thème donné à l'avance. Toutes les photos sont publiées en même temps sur les blogs respectifs des participants, le 15 de chaque mois, à midi, heure de Paris (hé oui, parcequ'il y a des participants d'un peu partout dans le monde).

    Le thème de ce mois-ci nous a été donné par El Padawan qui nous a proposé : Solidarité en nous donnant les indications suivantes : 

    "Parce que ces derniers mois, on a eu plein de raisons d'en faire preuve, partout dans le monde..."

    Cépafo.

    Bon.... Le sujet ne ma pas du tout inspiré. Mais alors vraiment pas. J'ai donc procédé par association d'idées. Z'allez voir, faut suivre.

    On parle souvent de la solidarité en faisant référence à une "chaîne" de solidarité. Hé bien figurez-vous qu'une chaîne, j'en ai visité une voici pas plus tard qu'il n'y a pas longtemps, à l'occasion de quelques jours de vacances en Auvergne. Je vous le donne dans le mile Émile, je fais bien évidemment référence à la chaîne des volcans d'Auvergne.

    Oui, c'est totalement capillotracté, mais je ne ferai pas mieux ce mois-ci ! C'est à prendre ou à laisser... Et puis, on pourra toujours dire que c'est une photo gracieusement offerte en solidarité avec ceux qui sont coincés chez eux à cause du chat qui tousse ou de l'angine du poisson rouge, hein ? 

    Pour ceux que ça intéresse, la photo a été prise à la descente du Pariou, l'un des volcans emblématiques du coin. Au second plan se dresse fièrement le Puy-de-Dôme, vaillamment gravi  deux jours auparavant.  

    Hop, la chaîne des photos du mois continue chez les autres blogs participants : Akaieric, Amartia, Blogoth67, Chris M, Christophe, El Padawan, Frédéric, Gilsoub, Gine, J'habite à Waterford, Jakline, Julia, La Tribu de Chacha, Laurent Nicolas, Lavandine, magda627, Marie-Paule, Marlabis, Morgane Byloos Photography, Nicky, Philisine Cave, Pilisi, Renepaulhenry, Shandara, Sous mon arbre, USofParis, Xoliv', écri'turbulente.

    12 août 2020

    Les vacances sont toujours trop courtes

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    Oui, les vacances sont toujours bien trop courtes. A peine a-t-on le temps de commencer à respirer un peu qu'il faut déjà tout ranger dans les valises et s'en retourner sur le chemin de l'école. Rentré lundi après-midi, ma productivité de ces deux premiers jours est cataclysmiquement faible. Heureusement la période brille par un certain calme consécutive à une baisse calendaire d'activité.

    Les vacances sont souvent l'occasion de faire le vide, de se recentrer sur les choses essentielles et de mieux percevoir tout ce dont on voudrait se délester, comme autant de fardeaux inutiles que l'on s'épuise à porter alors qu'ils ne nous apportent rien. Un travail d'épure, vers davantage de simplicité ou d'efficacité. J'arrive à un âge où je n'ai plus envie de m'emmerder. Surtout, j'avais un immense besoin de prendre du recul sur tout, tant la moindre aspérité du quotidien se muait en un océan de contrariété, me touchant très personnellement et me mettant dans des état de stress absolument insoutenable. 

    La solution fut drastique : une coupure totale avec le monde professionnel par la désactivation du téléphone et des courriels pro, et une mise sur répondeur quasi permanente du téléphone personnel. Rien, absolument rien, je ne voulais rien savoir du monde extérieur. Je ne voulais rien laisser entrer dans ma petite bulle de bonheur personnel qui puisse altérer mon plaisir quotidien fait de volcans, de soleil et de randonnées en montagne. 

    Je garderai un joli souvenir de cet été 2020 passé au grand air. Quelques jours en Auvergne que je découvrais, une grosse semaine dans mes Pyrénées chéries, quelques amis. Si j'apprécie la solitude je m'interroge toutefois sur son bienfondé en vacances. Être avec d'autres personnes aide à sortir de son quotidien, à ne pas replonger dans ses petites habitudes un poil pépère. Ce n'est pas toujours facile d'être toujours sur le même rythme ni la même longueur d'ondes. Mais on ose d'avantage, on ri à plusieurs, on se change peut-être un peu plus les idées. 

    Après quinze jours de repos, je reviens relativement serein et apaisé. J'ai pu cerner un ou deux points qui m'empoisonnent réellement l'existence et dont je veux me débarrasser à tout prix. J'ai pu me conforter dans certains choix et projets tant personnels que professionnels - aspects qui sont trop étroitement imbriqués pour être parfaitement dissociables -  et que je sais désormais vouloir mener à bien. Maintenant j'espère bien pouvoir prolonger cet état aussi longtemps que possible et parvenir à cet état d'épure où ne reste que l'essentiel, ce qui compte, en limitant au maximum les sources de perturbation, quitte à faire quelques sacrifices.

    Oui, c'était bien les vacances.