Le premier de cette nuit se passe à Toulouse, dans le quartier Saint-Pierre. Il fait nuit et je roule en voiture. Je suis très fatigué au volant et je sens que ma vue se trouble, qu'il me faut donc m'arrêter sinon je vais finir dans le décors. D'ailleurs je viens de prendre un grand virage un peut n'importe comment, en roulant complètement au milieu de la route.
Soudain je me rends compte que je ne suis pas du tout sur le bon chemin. Dans mon esprit, tout flotte. Je m'arrête donc sur une sorte de parking qui n'existe pas tout à fait dans cette configuration dans la réalité mais qui pourrait être vraisemblable. Le canal de Brienne passe juste à côté de cet endroit.
Autour de moi, sous le ciel noir, la brique rouge baigne dans la lumière jaunâtre des lampadaires. Étrangement je suis assis sur le siège du passager avant mais cela ne semble pas anormal. Je sens physiquement le poids d'un incommensurable épuisement s'abattre sur moi. Je me sens vulnérable. Deux gars d'une trentaine d'années passent dans la rue en chantant très fort et je devine aussitôt leur intention belliqueuse. Aussitôt retentit un choc terrible sur le pare-brise. Je réalise qu'on vient de lancer une pierre sur ma voiture. Les deux gars s'approchent mais je suis totalement avachi et incapable de bouger. L'un des deux ouvre brutalement la porte avant-gauche et rentre dans la voiture. Juste avant de me réveiller en sursaut, je vois très distinctement son visage déformé par la pénombre et la lumière orangée dans laquelle baigne cet instant étrange. Je crois même qu'il portait un bonnet de couleur claire sur la tête.
Un peu plus tard dans la nuit, c'est un autre genre de farce que me livreront mes songes. Je me trouve dans une salle blanche plutôt lumineuse. Le mur en face est tapissé d'une vaste bibliothèque blanche elle aussi qui s'érige jusqu'au plafond. Divers livres et classeurs y sont rangés. J'ignore comment je le sais dans mon rêve, mais c'est le moment d'aller se coucher. Du premier rayon de la bibliothèque, qui se situe au niveau du sol, sortent des... comment dire ? des sortes de chaussures assez plates, vraisemblablement en caoutchouc et en tout cas de couleurs. Elles se mettent en rang deux par deux puis sortent de la pièce selon une chorégraphie simple mais visiblement étudiée. Un monsieur brun et barbu, accroupi sur le sol, et que je n'avais pas remarqué jusqu'alors, semble s'émouvoir positivement de ce petit spectacle. Je comprends que ce sont ses enfants qui sont en réalités cachés sous les fameux souliers, qu'il en a eu huit (mais on comprend qu'il en a en réalité eu bien davantage) et qu'il leur a appris à aller au lit de la sorte. Une dame, que je n'avais pas remarquée et que mon réveil soudain ne me permettra pas de voir, lui dit qu'il doit être très fier, ce à quoi il acquiesce.
Si quelqu'un a des explications, je suis preneur...