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  • 28 août 2021

    Tambour Major en Bretagnie #1

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    Cela fait longtemps que je voulais venir en Bretagnie, ce pays lointain de mon Toulouse natal, dont j'entends parler depuis ma plus tendre enfance. Quand j'étais gamin j'avais un copain breton à l'école primaire qui s'appelait Erwan. Plus âgée que moi de 2 ou 3 ans, je me rappelle qu'il ne cessait de nous répéter "mais c'est bien la Bretagne" sans que je sache vraiment pourquoi ce ne serait pas bien...


    Voici donc une semaine que j'arpente la côte sud de ce Grand Ouest français. J'ai d'abord fait escale à Vannes qui m'avait été conseillée pour être une très jolie ville située, qui plus est, à quelques encablures de Carnac et de ses très célèbres alignements protohistoriques. Vannes est réellement une très jolie ville, avec un centre historique digne d'intérêt. J'ai beaucoup aimé me balader à toute heure du jour et de la nuit dans les rues sinueuses bordées de maisons à colombage, m'arrêter dans cette boulangerie pour acheter un savoureux kouign-amann ou encore me régaler d'une délicieuse crêpe a l'andouille de Guémené. Et puis au détour d'une vaste porte de pierre, s'ouvre la zone portuaire et, avec elle, le souffle vers l'océan. 

    Parmi mes visites, je me suis d'abord rendu à Quiberon en abandonnant ma voiture à Erdeven, le reste du trajet se faisant à vélo (54 Km tout de même !). Je l'ignorais mais c'est un fait certain : la Bretagnie est le paradis du cycliste. Il y a des pistes cyclables partout et même qu'elles sont souvent rudement bien aménagées. Même au bord d'une départementale, rouler est un plaisir et je n'ai jamais craint de me faire renverser, contrairement à ce qu'il se passe habituellement en Haute-Garonne où emprunter une départementale à vélo relève du suicide pur et simple. 


    À Quiberon j'ai beaucoup aimé la côte sauvage justement pour son aspect nature. J'ai aimé cette immensité de végétation encore laissée à son état d'abandon relatif, jalonnée de criques où les touristes viennent passer un peu de temps au soleil, dans un calme qui fait du bien aux oreilles et à l'esprit. J'ai aimé parcourir ces routes sinueuses au long desquelles se déploie un paysage immense bordé par la mer. L'autre partie de la presqu'île m'a un peu déçu car trop urbanisée, trop malmenée par l'homme.

    J'ai beaucoup aimé mardi cette journée sur l'île d'Arz. Après une petite demi-heure de bateau nous voici débarquant sur ce petit bout de terre au milieu du Golfe du Morbihan, à quelques brassées de la côte en réalité. Une île sur laquelle il n'y a pas grand-chose à faire si ce n'est se balader, profitez du paysage, écouter le vent chanter entre les branches des ifs immenses, faire quelques pas dans l'eau claire et jouer avec les crabes, ou encore se prélasser à l'ombre d'un arbre en savourant le temps qui passe.


    Et puis il y eut Carnac. J'attendais Carnac depuis longtemps sans savoir exactement ce à quoi je devais m'attendre. Alors, oui, c'est vertigineux de se dire qu'il y a plusieurs milliers d'années, des êtres humains ont décidé d'ériger des pierres parfois gigantesques sur des kilomètres et des kilomètres, pour des raisons qui nous sont encore inconnues, et que ce travail qui dépasse la raison soit encore face à nous aujourd'hui. Et je trouve encore plus vertigineux de se rendre compte qu'avec toute notre technologie, tout notre savoir et notre sentiment de supériorité d'homo sapiens du 21e siècle, nous sommes toujours dans l'incompréhension de cet acte simple, mais probablement très riche de sens pour ses auteurs, qui a consisté à dresser des pierres en pleine nature. 


    Pourtant je garde une pointe de regret que le site ait été massacré dans les années 70-80 par la création de routes qui sillonnent tout autour de cet immense édifice qui aurait mérité de demeurer vierge. J'ose imaginer le grandiose qu'aurait le lieu si l'ensemble pouvait être contemplé d'un seul regard, sans avoir à traverser constamment ici une route, là un carrefour ou un rond-point. 

    Comparaison n'est pas raison mais mon esprit chauvin garde quand même ce pincement de vertige que jai pu ressentir là-bas et que je n'ai pas ressenti ici, lorsque je m'étais rendu il y a quelques années tout en haut d'une montagne pour découvrir les cromlechs d'Espiau. Bien que ces derniers soient beaucoup moins ostentatoires que ceux de Carnac, tant pas leurs dimensions que par leurs proportions, je leur conserve une affection particulière. Probablement en raison de leur côté  "beauté cachée", inaccessible au premier regard et qu'il faut aller rencontrer au milieu de cet écrin hors du commun de l'immensité des montagnes, dans un face-à-face silencieux ponctué du seul tintement des cloches des villages d'en-bas.

    Depuis hier, je suis à Concarneau à une centaine de kilomètres un peu plus à l'Ouest. J'ai loué un vaste appartement avec vue sur la mer. Je m'y sens très bien et je crois que, pour la première fois depuis une semaine, je me sens apaisé dans ce lieu qui a tout pour me plaire. Baigné de lumière, calme, un panorama magnifique dont il doit être difficile de se lasser. Un cocon. Je ne saurais trop comment décrire mon ressenti mais j'ai l'impression de retrouver un peu ici ce que j'aime tellement dans la montagne. Le calme, la beauté de la nature relativement preservée, l'invitation à la contemplation, une présence humaine qui ne confine pas au blingbling. 

    Cette semaine je prévois notamment de me rendre la Pointe du Raz, l'extrémité Ouest du continent. Je compte y rester assez longtemps pour y admirer le coucher du soleil. Voir s'éteindre peu à peu les feux du jour parmi les vagues qui s'étendent à l'infini. Écouter s'installer le silence de la nuit merveilleuse, ponctuée par le rythme imperturbable des flots. 

    Un morceau d'éternité. 


    11 août 2021

    Je ne sais plus écrire

    4 commentairess

    Je me rends compte que je ne sais plus écrire. Que les phrases ne viennent plus. Que les idées meurent dans mes doigts et s'évanouissent à la surface des touches.

    Je ne sais plus coucher sur les pixels ce que je ressens vraiment, cette foultitude de choses que j'aimerais pouvoir exprimer et que je mets un temps infini à analyser, comprendre, déconstruire. Tout ce qui, avant, me permettait de rédiger des billets denses et introspectifs. 

    Peut-être avais-je alors davantage de temps pour ce-faire ? Le temps de polir mes phrases, de choisir mes mots, de me lire et me relire en lissant les syllabes.... Ou est-ce la conséquence d'une déformation professionnelle qui m'oblige à écrire de manière droite et anguleuse ?

    Il me manque, ce temps d'avant, où je prenais le temps d'écrire.

    10 août 2021

    Revoir les priorités

    1 commentaires

    Le constat est difficile mais il s'impose.

    Depuis le mois d'avril dernier et un événement particulièrement désagréable qui m'a pas mal chamboulé, je me pose (encore) beaucoup de questions sur mon boulot et ma légitimé à l'exercer. Je ne sais pas encore quelles décisions je prendrai dans un avenir plus ou moins lointain mais une chose au moins est certaine : je travaille trop. 

    Trop par éparpillement. Un éparpillement choisi, certes. Mais, que je le veuille ou non, cet éparpillement est générateur d'un surcroît de travail très important dont la rentabilité réelle reste à mesurer. Et, surtout, d'un stress que je ne veux plus subir dans les proportions qui ont été celles de ces derniers mois, voire ne plus subir du tout (douce illusion).

    Il me faut donc travailler mieux, c'est à dire dans de meilleures conditions, pour aller mieux. Et ce mieux passe nécessairement par certains renoncements. Me délester de certaines activités qui, bien que plaisantes, sont en réalité parasitaires quand je regarde le temps que j'y passe réellement, en plus de mes journées de travail ordinaires.

    Ce temps qui me manque et après lequel je cours en permanence, ne serait-ce que pour me reposer le weekend, déconnecter et me ressourcer, comme tout un chacun devrait le faire. Ce temps qui me permettrait de voir d'avantage mes amis, de faire du sport plus régulièrement, de travailler mon instrument bien davantage, bref de profiter un peu de la vie.