Lorsque la ville revêt son manteau d'obscurité, et que les bruits noctambules habitent les rues, il sort. Dans la nuit.
Il marche à grandes enjambées alternées petits pas serrés, vivement marqués au sol d'un claquement sonore. Clac, cloc, clac, cloc....
Les mains rivées au fond des poches, il traverse dédaigneux les places encombrées de foules braillardes. Ses doigts s'amusent à parcourir les sinuosités de chacune des clés de son trousseau et jouent à les reconnaitre l'une après l'autre.
Son coeur palpitant se serre un peu lorsqu'il aperçoit au loin les néons bleus et rouges qui reflètent leur clignotement maladif sur la chaussée ruisselante. Baissant vaguement la tête, il passe le porche tandis qu'un oeil de verre le regarde froidement. Il sonne. Bzzzzz
Derrière la porte le videur prend connaissance de l'identité du nouvel hôte à qui il ouvre aussitôt. C'est un habitué.
Musique étouffée
Clameur lointaine
Ambiance festive
Il avance
Montée d'adrénaline
Lorsque le bruit le submerge.
Il y a du monde ce soir.
Des paires d'yeux se retournent, pesants, et le déshabillent, le dévisagent, le convoitent déjà. Ôtant ostensiblement sa veste, il a l'impression d'exister dans le désir des autres. Son visage arbore la figure altière des conquérants.
Des regards qui se croisent, des sourires esquissés, des mains qui se posent avec fausse pudeur sur les hanches pour se frayer un passage jusqu'au bar. Un demi donnera un semblant de contenance.
Les yeux s'expriment, l'intensité des regards insistants n'ont aucun secret pour lui. Pierre, Mathieu, Paul ou Christophe, qu'importe son prénom. Anonyme, il est ici chez lui. Faune parmi les Aegipans.
S'accoudant à une table il aborde ce beau petit blond qui a déjà enlevé son T-shirt. Quelques mots échangés. A travers l'ambre de son verre il repère les va et vient d'une pièce l'autre, d'un lieu de perdition à l'autre. Les visages satisfaits de ceux qui viennent de tirer leur coup, ceux gorgés d'envie qui sont sur le point de se livrer à des jeux interdits, et ceux prêts à se donner en pâture pour quelques instants de jouissance.
Verre après verre, l'ivresse le gagne, desinhibante, libératrice.
On s'approche... Qui va là ? Quelques mots susurrés à l'oreille et l'on rit d'un grand sourire, les yeux malicieux, pétillants. A ce petit jeu de la séduction il est sans rival dans cette cour des fantasmes.
On le prend par la main, ivre d'envie. Des lèvres inconnues se collent aux siennes. Une main court le long de son épaule. Un grand frisson lui fend le dos. Il bande. Une nouvelle gorgée de bière, pétillante, amère et fraîche, le fait redescendre quelques secondes, le temps d'acquiescer à l'invitation provoquée de celui qui depuis un moment déjà lui titille les tétons, une paume discrètement lovée dans la poche arrière de son jean.
Obscurité
Frôlements
Désir
Murmures
Un dernier verre avant de partir. On se perd de vue...
Il est bientôt six heures du matin.
Les lumières jaunes de la rue lui font froncer les yeux tandis qu'une fine pluie d'hiver lui pique doucement le visage. Le cliquetis d'un rapide coup de la main atteste que les clés sont toujours présentes dans sa poche droite. Le nez dans ses souliers il rentre chez lui, satisfait, son forfait accompli. Son torse exhale le foutre. Dans sa tête l'ivresse des sens et la chaleur d'un corps au sien abandonné.
Incognito
Il marche à grandes enjambées alternées petits pas serrés, vivement marqués au sol d'un claquement sonore. Clac, cloc, clac, cloc....
Les mains rivées au fond des poches, il traverse dédaigneux les places encombrées de foules braillardes. Ses doigts s'amusent à parcourir les sinuosités de chacune des clés de son trousseau et jouent à les reconnaitre l'une après l'autre.
Son coeur palpitant se serre un peu lorsqu'il aperçoit au loin les néons bleus et rouges qui reflètent leur clignotement maladif sur la chaussée ruisselante. Baissant vaguement la tête, il passe le porche tandis qu'un oeil de verre le regarde froidement. Il sonne. Bzzzzz
Derrière la porte le videur prend connaissance de l'identité du nouvel hôte à qui il ouvre aussitôt. C'est un habitué.
Musique étouffée
Clameur lointaine
Ambiance festive
Il avance
Montée d'adrénaline
Lorsque le bruit le submerge.
Il y a du monde ce soir.
Des paires d'yeux se retournent, pesants, et le déshabillent, le dévisagent, le convoitent déjà. Ôtant ostensiblement sa veste, il a l'impression d'exister dans le désir des autres. Son visage arbore la figure altière des conquérants.
Des regards qui se croisent, des sourires esquissés, des mains qui se posent avec fausse pudeur sur les hanches pour se frayer un passage jusqu'au bar. Un demi donnera un semblant de contenance.
Les yeux s'expriment, l'intensité des regards insistants n'ont aucun secret pour lui. Pierre, Mathieu, Paul ou Christophe, qu'importe son prénom. Anonyme, il est ici chez lui. Faune parmi les Aegipans.
S'accoudant à une table il aborde ce beau petit blond qui a déjà enlevé son T-shirt. Quelques mots échangés. A travers l'ambre de son verre il repère les va et vient d'une pièce l'autre, d'un lieu de perdition à l'autre. Les visages satisfaits de ceux qui viennent de tirer leur coup, ceux gorgés d'envie qui sont sur le point de se livrer à des jeux interdits, et ceux prêts à se donner en pâture pour quelques instants de jouissance.
Verre après verre, l'ivresse le gagne, desinhibante, libératrice.
On s'approche... Qui va là ? Quelques mots susurrés à l'oreille et l'on rit d'un grand sourire, les yeux malicieux, pétillants. A ce petit jeu de la séduction il est sans rival dans cette cour des fantasmes.
On le prend par la main, ivre d'envie. Des lèvres inconnues se collent aux siennes. Une main court le long de son épaule. Un grand frisson lui fend le dos. Il bande. Une nouvelle gorgée de bière, pétillante, amère et fraîche, le fait redescendre quelques secondes, le temps d'acquiescer à l'invitation provoquée de celui qui depuis un moment déjà lui titille les tétons, une paume discrètement lovée dans la poche arrière de son jean.
Obscurité
Frôlements
Désir
Murmures
Extase
Un dernier verre avant de partir. On se perd de vue...
Il est bientôt six heures du matin.
Les lumières jaunes de la rue lui font froncer les yeux tandis qu'une fine pluie d'hiver lui pique doucement le visage. Le cliquetis d'un rapide coup de la main atteste que les clés sont toujours présentes dans sa poche droite. Le nez dans ses souliers il rentre chez lui, satisfait, son forfait accompli. Son torse exhale le foutre. Dans sa tête l'ivresse des sens et la chaleur d'un corps au sien abandonné.
Incognito
Sa silhouette s'évanouit
Dans la nuit mourante.
Du joliment conté qui sent le vécu...
RépondreSupprimerOuvrez la cage au Faune...
RépondreSupprimerLe faune ?
RépondreSupprimerdivinité champêtre mythologique,Et si Pan errait cette même nuit dans ce club aux corps mêlés.
Trop obscur pour l'après-midi d'un faune,il restait près de moi blotti, transi de sa nuit d'errance.
Recueillir les corps repus est ma funeste peine.