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  • 3 février 2016

    Chienlit

    Certaines situations paraissent tellement extravagantes que l'on ose à peine imaginer que cela soit possible lorsqu'on les observe de loin, à la télévision ou dans les journaux. Mais lorsque cela se déroule sous vos yeux et que tombent les derniers apparats de bonnes paroles qui jusqu'alors drapaient la trame d'une filouterie vertigineuse, c'est un peu de votre quotidien qui s'effondre aussi.

    En un mot comme en cent : c'est la chienlit en ce moment au boulot. Une bonne grosse chienlit de derrière les fagots, la débandade,  la pagaille, le bordel, le bousin, le chaos... Un truc de dingue.

    Parler de perspectives cataclysmiques serait bien en deçà de la réalité. Et bien entendu, le principal intéressé joue aux abonnés absents, alors que se trame le denier acte d'une pièce surjouée depuis bien trop longtemps.

    Effroyable désastre,
    La ville heureuse va périr.
    L’ouragan, soudain, surgit des montagnes,
    Et la mort jaillit du fond de la mer.
    Effroyable désastre,
    Ô jour infortuné !
    Où trouver un mur pour me protéger ?
    Où est la caverne qui m’abrite ?
    Effroyable désastre,
    Ô jour infortuné ! 
    Faites face, ne tremblez pas,
    Frères, si la lumière du jour s’éteint.
    Ne perdez pas courage,
    Qui lutte contre l’ouragan,
    Que lui sert de geindre et de pleurer ? 
    Grandeur et décadence de la ville de Mahagonni
    Kurt Weill (1900-1950) sur un livret de Bertold Brecht, 
    Acte I - n°10 et n°11.

    Ambiance électrique, grises mines, aucune envie de bosser, évidemment. La démotivation est générale, et à tous les étages.

    La chienlit donc...

    Moi, je suis comme le moussaillon sur le pont et qui, voyant au loin la tempête arriver de front, s'agrippe à ce qu'il peut en attendant la déferlante.

    Entre nous, on en rit, pour mieux faire face à cette situation sordide. Au point où on en est - chaque heure apporte son lot de découvertes fracassantes - rire est à peu près tout ce qu'il nous reste. J'en connais un qui ne rira pas, lui, lorsqu'il rentrera lundi. Ho ça non. De toute façon nous n'avons plus aucune pitié pour lui. Aucune.

    Dire que les semaines à venir vont être éprouvantes est un faible mot.

    Fort heureusement, si mon boulot actuel sera probablement remis en cause, mon avenir professionnel, lui n'est pas directement compromis, n'étant en rien impliqué dans ce qui va être bientôt mis à jour dans tout son terne éclat. Et d'ailleurs, vu que je songeais à partir d'ici, voilà qui devrait m'en donner l'occasion bien plus tôt que prévu. En toute chose, malheur est bon, dit l'adage populaire.

    Et fort heureusement encore il y a, par à côté de cet étrange début d'année, d'autres perspectives plus réjouissantes qui mettent un peu de soleil et de piquant, au milieu de cette grisaille ambiante.

    La chienlit... 

    8 commentairess:

    1. Voilà, toujours essayer de voir l'aspect positif des choses :)

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      1. En ce moment, oui, il faut. Lundi on a mangé des crêpes, demain on va tirer les rois, à retardement. Autant mettre à profit la situation pour se détendre un peu.

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    2. Bon bah je ne sais plus ce que je voulais dire en commentaire :-)

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    3. Bien fait pour celui qui n'aimait que lui et s'en fichait des autres

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      1. Il va tomber de très haut, lui qui se sent intouchable... Et vu que tout le monde se la fait mettre depuis longtemps, personne ne sera là ni pour le soutenir, ni pour le relever.

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    4. Quelque part ça doit être jouissif de voir arriver la chienlit et se savoir relativement en sécurité :-)

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      1. Jouissif, oui et non. J'ai un peu l'impression d'être dans une cage de Faraday et de regarder de puissants éclairs autour de moi que je sais pouvoir être mortels. Sensations garanties...

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