Je ne crois pas avoir été aussi stressé pour prendre un rendez-vous que la semaine dernière. Alors pourtant que je suis un grand gaillard en apparence sûr de lui, je me trouvais face à cette immense porte capitonnée de cuir vert aussi angoissé que je l'avais pu être jadis lorsque je m'en allais frapper à la porte du CPE...
Après avoir cogné avec force conviction, j'entendis un "Oui ?" ferme et plein fidèle à l'autorité naturelle que dégage habituellement la personne qui, de l'autre côté de cette porte, était assise à son bureau.
Mon immixtion dans ce lieu de travail habituellement fermé avait tout de cavalier, j'en conviens. Aussi, c'est avec une infinie prudence que je m'avançais à solliciter une entrevue au moment que mon interlocuteur jugerait le plus idoine au vu de son emploi du temps. "A titre strictement personnel, afin de discuter de perspectives professionnelles" précisai-je. Vendredi prochain à 15 heures ? Voilà qui était parfait.
Aujourd'hui j'avais donc un rendez vous important. Beaucoup plus que je ne pouvais l'imaginer de prime abord. Un rendez-vous qui jalonne ce chemin des premiers choix, ainsi que j'en parlais il y a trois semaines.
Jamais je ne remercierai assez celui qui, un soir de janvier autour d'un verre de vin et de quelques tapas, me conseilla de prendre ce rendez-vous, tant il fut riche. Je rencontrais donc cet après midi une personne qui sût m'écouter, me conseiller, discuter, me comprendre, dans le silence des vieux bois que lustrait la lumière molle d'un vendredi d'hiver, et qui sût par dessus tout, au vu du dossier que je m'apprête à instruire et que je lui présentais de vive voix afin de recueillir son sentiment, me donner confiance dans mon projet. Un beau projet, me rassura-t-elle, et dont je tairai pour le moment la teneur exacte, plus par superstition qu'autre chose.
"On se revoit et on fait le point régulièrement", me dit mon interlocuteur avant de refermer la porte, le visage illuminé d'un vaste sourire rehaussé par les yeux qu'elle avait plus que d'habitude si beaux. Je ne pouvais pas m'attendre à un meilleur soutien...
Je regagnais mon bureau le cœur léger. Très léger. Bien sûr mon premier réflexe fut d'appeler ma mère pour lui raconter mais, trop affairée à autre chose, je n'ai pas pu la joindre malgré cinq tentatives étalées sur trois heures... Allez comprendre !
Alors, en bon Tambour Major qui se respecte, j'en avertissais tous les petits animaux de la Forêt Magique : Neunoeuil l'Ecureil, Bridou le Caribou, Paillasson le Hérisson, et même Juliette la Moufette et qui tous se réjouirent de ce premier rendez-vous et de tout ce qu'il avait pu avoir de positif.
Certes rien n'est joué, rien n'est fait. Mais c'est un premier pas et un premier signal que la route m'est bel et bien grande ouverte.
Et depuis tout à l'heure, je souris un peu bêtement.
Qu'il est bon de se sentir soutenu et encouragé
RépondreSupprimerPetit pas par petit pas
Oui, ça fait du bien d'être soutenu par et pour son travail et de manière désintéressée. Je n'ai plus l'habitude...
SupprimerJ'ignorais le mot immixtion :p
RépondreSupprimerBonne chance ^^ se lancer dans un projet est toujours difficile, se sentir soutenu est indispensable. N'oublie pas de tenir informés Bridou le caribou et tes lecteurs. Mais quand la superstition ne sera plus de mise. Re-bonne chance !!!
Oui, avoir un peu de soutien de la part d'une personne neutre et impartiale fait beaucoup de bien, surtout quand ses propos sont encourageants.
SupprimerImmixtion est un joli mot mais assez difficile à placer au Scrabble ! :)
Et promis, j'en dirai davantage dans quelques mois, si tout roule.