S'il fallait ne garder qu'une photo de ces vacances, parmi la dizaine qui mériterait d'être imprimée sur la centaine de clichés pris, ce serait certainement celle-ci qui marie tous les éléments qui me sont nécessaires à de bonnes vacances et qui témoigne également d'une très belle randonnée dans le cirque de Gavarnie où je n'avais encore jamais été : du soleil à foison, et beaucoup de plaisirs.
Trente-six heures à peine après avoir repris le chemin de l'école, elles me semblent déjà loin ces vacances. Courtes mais intenses j'ai du mal à croire qu'elles n'ont duré que deux fois une semaine. Et la dernière fut, de loin, la plus riche des deux, tout particulièrement en raison d'un temps exceptionnel qui m'a permis de mettre chaque jour le nez dehors.
Trente-six heures à peine après avoir repris le chemin de l'école, elles me semblent déjà loin ces vacances. Courtes mais intenses j'ai du mal à croire qu'elles n'ont duré que deux fois une semaine. Et la dernière fut, de loin, la plus riche des deux, tout particulièrement en raison d'un temps exceptionnel qui m'a permis de mettre chaque jour le nez dehors.
Les jours de mauvais temps sont pourtant tout aussi propices à l'aventure et à prendre de jolies photos. En témoigne cette balade dans la Vallée du Lys, alors que le ciel grisâtre s'abattait progressivement en un brouillard dégoulinant parmi les arbres et que le soleil perçant à travers conférait à l'ensemble une ambiance magique de décors de film fantastique japonnais.
C'est cela qui me plait tant dans la montagne. Il suffit parfois de faire quelques pas et de s'aventurer dans un sous-bois ou sur les pentes d'une estive pour être aussitôt dépaysé, coupé de la civilisation, en prise directe avec la nature sauvage. Ouvrir les yeux et s'émerveiller de mille choses anodines : une salamandre qui se fait la malle entre deux pierres, un papillon qui virevolte parmi les fleurs, deux chevaux qui se frottent le museau crinières au vent, une vache qui se gratte le flan à un arbre en y prenant manifestement un plaisir fou, le dégradé violacé fantomatique des montagnes voilées au loin dans la brume, le son perdu d'une cloche esseulée sonnant les heures quelque part dans la vallée.
Je suis un contemplatif. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître c'est dans l'action que cette contemplation s'exerce le mieux. L'action dans le silence et dans le mouvement d'un décors qui se renouvelle sans cesse, donnant perpétuellement prise au regard et à l'imagination. La montagne, mille fois plus que la plage qui m'ennuie profondément, alors pourtant que le bruit des vagues me fascine.
Parfois je me dis, à l'occasion de mes rêveries estivales, que l'on va chercher fort loin un dépaysement qui pourtant est à côté de nous, qu'il suffit d'enfiler ses chaussures de randonnées et de partir à l'assaut du premier chemin pour, en quelques instants, perdre ses repères et déconnecter réellement de son quotidien. Un quotidien de bruits, d'images et de surinformation qui se dissout dans le dépouillement d'un essentiel fait de chants d'oiseaux, de chevaux qui se grattent de le museau crinières au vent et d'une part de tarte aux myrtilles mangée à la petite cuillère devant le cirque de Gavarnie.
"Vous avez visité peut- être les Alpes, les Andes, les Cordillères, vous avez depuis quelques semaines les Pyrénées sous les yeux ; quoi que vous ayez pu voir, ce que vous apercevrez maintenant ne ressemble à rien de ce que vous avez rencontré ailleurs.
(...)
Qu’est-ce donc que cet objet inexplicable qui ne peut pas être une montagne et qui a la hauteur des montagnes, qui ne peut pas être une muraille et a la forme des murailles ? C’est une montagne et une muraille tout à la fois ; c’est l’édifice le plus mystérieux du plus mystérieux des architectes ; c’est le Colosseum de la nature ; c’est Gavarnie."
[Victor Hugo - Dieu - 1855]
Je te comprends tellement et je me suis fait la même réflexion cet été en passant une trop courte semaine autour du mont Ventoux.
RépondreSupprimerC'est si beau la montagne...
Pourtant, que la Montagne est belle !
SupprimerComment peut-on s'imaginer,
en voyant un vol d'hirondelles,
que l'automne vient d'arriver ?
:)
Ô combien je partage, et pourtant nous n'avons de cesse de chercher l'exotisme alors que chaque vallée, chaque sommet est un nouvel émerveillement... a fortiori sur les traces d'Hugo ou de quelqu'autre romantique.
RépondreSupprimerC'est une théorie personnelle, mais chercher l'exotisme loin est facile : il suffit de voyager, ce qui est aujourd'hui à la portée de n'importe qui. Trouver l'exotisme dans son quotidien ou autour de soi demande peut-être un investissement personnel plus intense et, en tout cas, socialement moins prestigieux.
SupprimerTa théorie se tient bien...
SupprimerJe dis cela mais pourtant... qu'est-ce que j'aime voyager !
SupprimerJe veux bien croire que tu es un contemplatif mais à mon avis, la tarte et la crème fouettée n'ont pas seulement été contemplées. Bon courage pour la reprise. Bises
RépondreSupprimerEt si je te dis que je l'ai longuement contemplée avant de la dévorer, c'est crédible ? :D
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