Décidément l'année 2017 sera placée sous le signe des cromlechs, ces alignements mégalithiques protohistoriques, généralement disposés en cercle, datés d'entre 2000 et 3000 avant notre ère, et dont ignore encore aujourd'hui la fonction exacte. Après avoir découvert en avril dernier ceux de la montagne d'Espiau, voici que mes pas m'ont tout récemment conduit au cromlech du col de Pierrefite, aux confins de la Haute Garonne et des Hautes-Pyrénnées.
Situé à 1855 mètres d'altitude, l'accès à ce cromlech se fait de diverses manières. Soit en montant au Mont Né en arrivant du Bourg-d'Oueil (compter une bonne heure et demi de grimpette), soit en suivant sur 2 Km la piste qui part depuis le col de Balès - que les plus courageux grimpent à vélo.
Pour par part, j'y suis parvenu au terme d'une très jolie randonnée sous forme de boucle partant du Bourg-d'Oueil, évoluant peu à peu dans les estives rythmées par le joyeux tintinabulement des vaches en villégiature en cette saison. Au fur et à mesure que l'on s'élève au milieu des odorantes prairies de bruyère, le paysage se dévoile et avec lui une vue incroyable sur une vaste portion des Pyrénnées.
Au bout de quelques trois heures et demi de marche, la stature du cromlech apparaît au loin. Celui-ci est très beau, doté d'un mégalithe central d'environ un mètre quatrevingt. Là encore, c'est assez intrigant de se dire qu'il y a plusieurs millénaires des hommes se réunissaient ici, au milieu de pas grand chose...
Vaguement anthropomorphique, l'allure de la pierre centrale évoquerait, selon les croyances locales, une bergère pétrifiée avec son chien et ses moutons. Les fées (les hadas, en patois) et leurs enfants (les hadeths) y viendraient la nuit, dit-on, danser autour...
Ce cromlech est, en effet, au coeur de croyances locales encore vivaces. Il paraît que jusque dans les années 1950, les filles en quête d'un amoureux ou les femmes en mal d'enfant, allaient l'embrasser en chantant une chanson que rapporte Isaure Gratacos, fine connaisseuse des contes et légendes populaires des Pyrénnées :
"Peira Hita, bailha me 'ra pica hita"
Pierre dressée, donne-moi une pine dressée.
ou cette variante plus policée :
"Peira hita, peira bendita, balha me un peiro aireter"
Pierre dressée, pierre bénie, donne-moi un bel héritier.
Cela devait avoir quelque chose d'assez folklorique - et de transgressif au regard de la religion dominante - que de venir ici faire une ronde magique autour de ces pierres muettes pour leur demander un coup de bite fécond. Était-ce déjà ce que leur demandaient nos ancêtres il y a 2000 ans ? Peut-être faut-il le demander aux fées.
Oh dis-donc mais il est magnifique celui-ci !!! Je suis fanatique des mégalithes, alors je pourrais bien faire quelques bornes pour en voir de si impressionnants au beau milieu de nul part. Tu es déjà allé à Carnac pour les alignements ? C'est "Rhaa lovely!!" garanti pour moi. :DDD
RépondreSupprimerOui, il est très beau. Et en plus il est très facilement accessible à pied.
SupprimerMon drame est ne de pas encore connaître Carnac ainsi que toute la région... Depuis Toulouse c'est à 7h de route mine de rien. Mais un jour, j'irai !