Pourquoi ?
Pourquoi ai-je un sentiment mitigé de cette soirée qui avait tout pour être agréable mais durant laquelle je me suis contenté de faire bonne figure ? Pourquoi n'ai-je pas réussi à être moi même ?
Invité par deux amis que j'apprécie assez pour accepter leur invitation et leur faire l'honneur de ma présence à leurs cotés, je devais également à cette occasion revoir Julien et Claire que j'avais perdu de vue depuis de trop longs mois. Pour vous situer le personnage, Julien et moi nous sommes croisés longtemps à la fac sans jamais nous rencontrer et puis un beau jour, par l'entremise de fréquentations communes, nous avons été amenés à nous côtoyer quelques jours. Le contact a tout de suite été bon et 3 mois plus tard il me demandait d'être témoin à son mariage.
En fait, c'est la présence d'un sixième larron qui est la cause de ce malaise métaphysique. Je ne l'ai jamais vraiment apprécié, pour partie en raison de son coté pathétiquement paternaliste, pour partie en raison de son hermétisme à se dévoiler le plus simplement du monde et à cacher derrière une emphase inappropriée les vicissitudes de son existence au demeurant aussi peu rebondissante que celle de nous tous. Quelqu'un d'une étanchéité telle qu'il m'est rigoureusement impossible de dresser un simple portrait robot de ce qu'il aime et de ce qu'il n'aime pas...
Guillaume, puisque tel est son nom, je ne l'avais pas revu depuis assez longtemps pour me dire que ce n'avait été qu'une rencontre parmi d'autres et que la page était tournée ; que lui et son groupe d'amis, avec lesquels je n'ai jamais vraiment pu avoir d'accroche intellectuelle intéressante, faisaient partie du passé, et que jamais plus je ne serai convié à une des ces soirées insipides durant lesquelles on est contraint de discuter avec tout le monde et de faire le gentil alors qu'on n'en a rien à cirer et que l'on sent pertinemment que cela est réciproque. Un univers dans lequel on ne se sent pas à sa place malgré quelques bon moments.
Mais à présent j'ai vraiment envie de n'être qu'avec des gens auprès desquels je me sens bien, sans fioriture, en toute simplicité, sans prise de tête (il y en a, rassurez vous). Parce qu'il y a certaines personnes avec lesquelles on n'a pas envie de parler de soi ouvertement, de raconter sa vie, de partager certaines choses, tout simplement parce qu'on n'a pas envie, sans chercher plus loin. Les gens avec qui le feeling est bon ne posent pas ce genre de difficulté.
En revoyant Guillaume ce soir, inchangé, si ce n'est quelques kilos de plus, et égal à lui même, c'est, symétriquement, tout cet arrière plan que j'ai volontairement et méticuleusement fuit - ce qui m'avait effectivement permis de me dépêtrer de ce lisier à force de silences ou de refus systématiques des sollicitations qui m’étaient adressées - qui a rejailli et refait surface. D'ailleurs il veut déjà que l'on se revoit à l'occasion du retour d'un autre ami, actuellement émigré en chine et qui doit faire halte à Toulouse en décembre.
Je sais déjà que je n'irai pas.
Rien ne m'oblige à donner une suite à cet épisode. Non, rien. Il n'y a pire sourd qui ne veut pas entendre...
Alors que le feu menace de renaître de ses cendres, il pas besoin d'y apporter du bois pour qu'il se ravive.
Peut être me trouverez vous dur, méchant, cynique, et m'adresserez quelques vifs reproches sur la méthode ou la démarche.
Peut être...
De toutes façons, peu importe...
Quelqu\'un m\'a conseillé récemment que l\'honnêteté finalement est la meilleure solution et qu\'il fallait faire les choses comme on le sentait quand on le pouvait...je te fais donc juste suivre ce bon conseil...
RépondreSupprimerSoit le bienvenu à la maison, c\'est ouvert... pour le reste, tu sais très bien que j\'ai trop souvent tendance à dire ce que je pense (et même ce que je pense pas) quand il faudrait fermer sa gueule... donc c\'est pas moi qui vais te reprocher une quelconque méthode ou une démarche fusse-t-elle cynique...
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