Bien chers lecteurs et amis qui me faites l'honneur de lire ce ramassis de billevesées oisives et vaseuses,
l'heure est grave...
car j'ai une très mauvaise nouvelle à vous annoncer.
Ayant prévenu mes secrétaires le matin, Valérie m'appelle et je lui raconte mes déboires. Elle me dit qu'il existe une procédure particulière pour obtenir un passeport dit "de secours". Aussitôt dit, me voici sur le Net : effectivement cette procédure existe. Elle nécessite d'effectuer une déclaration de perte ou de vol de passeport puis de faire une demande spéciale à la Préfecture qui me délivre le sésame sous 48h.
Vendredi matin 6h, réveil ! J'engloutis un petit-déjeûner, embarque ma paperasse et fonce à la Fac.
(jubilation parocistique proche de l'orgasme)
Nous sommes vendredi 28 avril, il est 10h10 et je n'ai toujours pas de passeport...
9h10 : occupé
9h12 : occupé
9h17 : occupé
9h19 : occupé
9h21 : occupé
9H23 : occupé
9h27 : Service des Passeports bonjour ?
J'eus soudain l'impression que les lois de la gravité n'avaient plus cours. Aussitôt je prévenais Laurent, mes parents et un ami de cette nouvelle qui signifie une chose désormais certaine :
Mais je vous en conjure, soyez forts !
Je reviendrai !
l'heure est grave...
car j'ai une très mauvaise nouvelle à vous annoncer.
Oui, je sens déjà monter en vous les larmes chaudes d'une émotion troublante qui envahit vos sens, une de celles que l'on ressent à la perte d'un parent proche ou de son meilleur ami, une de celles qui vous fait chavirer pendant quelques instants vers des horizons abrupts où les lois de la rationalité n'ont plus guère cours, de celles qui manquent de peu à vous faire irrémédiablement basculer dans la plus noire des folies et en ont poussé plus d'un à s'arracher les yeux, à se bouffer la jambe, voire pire... écouter l'intégrale de Francis Lalanne.
Mais non, non, NON, toi, lectorat adoré, garde ta dignité et ton calme, je t'en conjure...
Pour ménager davantage le suspens, accordez moi le temps de vous narrer plus en détails ce qu'il m'est arrivé ces derniers temps.
Tout remonte à septembre dernier. Des amis communs, une sortie en boite au bout de la nuit, des présentations avec un certain Laurent, une amitié naissante qui allait peu à peu grandir même si à l'époque je n'en savais rien, des "au revoir", "avec plaisir", "à bientôt", "on s'appelle"...
Quelques semaines plus tard Une rupture douloureuse qui me fait recroiser son chemin par le besoin d'exorciser ma douleur. Puis une nouvelle soirée qui sera suivie de beaucoup d'autres, des discussions... une proposition de vacances communes, j'ai dit oui sur-le-champ.
Bref, depuis début janvier j'ai en ma possession un billet aller-retour pour le Mexique et assister en VIP au Festival Français d'Acapulco qui a lieu cette semaine. Pourquoi VIP ? Tout simplement parce que Laurent, avec qui je suis censé m'exiler, est ni plus ni moins qu'un ami des directeurs dudit Festival et que nous logeons chez eux...
Et qui dit voyage à l'autre bout du monde dit nécessairement... passeport.
Voici presque une semaine, je me suis inquiété de mon passeport.
Celui-ci avait ses habitudes (me semble-t-il) sur une des étagères de ma bibliothèque, entre un vieil appareil photo et des chéquiers usagés.
Mercredi dernier donc, avant de partir au boulot, je regarde furtivement sur l'étagère afin de m'assurer qu'il est bien toujours là à m'attendre sagement. Ô stupeur... l'étagère comporte bien tout le petit bordel habituel, mais rien qui ressemble de près ou de loin à un passeport en cours de validité. Un coup d'œil rapide sur mon bureautrès très bien rangé laissé à l'abandon, je remue un livre ou deux, regarde sous quelques piles de documents... rien. Etant donné que je suis déjà en retard, je remets mes investigations à plus tard et prend le chemin du bureau, prenant soin au passage d'alerter mes parents et de leur demander de regarder chez eux également. "Le premier qui le trouve prévient l'autre" me dit ma mère.
De retour le soir, après plusieurs heures à avoir méticuleusement inspecté chaque cm² de mon bureau, vidé chaque étagère une à une, bouquin après bouquin, l'angoisse monte d'un cran : RIEN ! Chez mes parents, la chasse n'a pas été meilleure... et ma mère (jeminquiètedoncjesuis.com) commence à se faire un sang d'encre.
Pour me moquer et décompresser un tout petit peu, j'appelle Laurent et lui lance :
Mais non, non, NON, toi, lectorat adoré, garde ta dignité et ton calme, je t'en conjure...
Pour ménager davantage le suspens, accordez moi le temps de vous narrer plus en détails ce qu'il m'est arrivé ces derniers temps.
Tout remonte à septembre dernier. Des amis communs, une sortie en boite au bout de la nuit, des présentations avec un certain Laurent, une amitié naissante qui allait peu à peu grandir même si à l'époque je n'en savais rien, des "au revoir", "avec plaisir", "à bientôt", "on s'appelle"...
Quelques semaines plus tard Une rupture douloureuse qui me fait recroiser son chemin par le besoin d'exorciser ma douleur. Puis une nouvelle soirée qui sera suivie de beaucoup d'autres, des discussions... une proposition de vacances communes, j'ai dit oui sur-le-champ.
Bref, depuis début janvier j'ai en ma possession un billet aller-retour pour le Mexique et assister en VIP au Festival Français d'Acapulco qui a lieu cette semaine. Pourquoi VIP ? Tout simplement parce que Laurent, avec qui je suis censé m'exiler, est ni plus ni moins qu'un ami des directeurs dudit Festival et que nous logeons chez eux...
Et qui dit voyage à l'autre bout du monde dit nécessairement... passeport.
Voici presque une semaine, je me suis inquiété de mon passeport.
Celui-ci avait ses habitudes (me semble-t-il) sur une des étagères de ma bibliothèque, entre un vieil appareil photo et des chéquiers usagés.
Mercredi dernier donc, avant de partir au boulot, je regarde furtivement sur l'étagère afin de m'assurer qu'il est bien toujours là à m'attendre sagement. Ô stupeur... l'étagère comporte bien tout le petit bordel habituel, mais rien qui ressemble de près ou de loin à un passeport en cours de validité. Un coup d'œil rapide sur mon bureau
De retour le soir, après plusieurs heures à avoir méticuleusement inspecté chaque cm² de mon bureau, vidé chaque étagère une à une, bouquin après bouquin, l'angoisse monte d'un cran : RIEN ! Chez mes parents, la chasse n'a pas été meilleure... et ma mère (jeminquiètedoncjesuis.com) commence à se faire un sang d'encre.
Pour me moquer et décompresser un tout petit peu, j'appelle Laurent et lui lance :
"Salut, j'ai une bonne nouvelle : je trouve plus mon passeport !".
Après quelques secondes de silence étourdi il me répond :
"Bien !"... visiblement déstabilisé par l'info.
Le lendemain, jeudi, je demande à Christophe - qui, outre la profonde amitié que je lui voue ainsi qu'à son amie Madeline, a le bon goût de pratiquer entre autres exoticités, l'art de la radiesthésie à ses heures - de me donner un coup de main avec son pendule... sans succès.
Selon lui :
1/ Le passeport n'est pas dans l'appartement
2/ il n'est pas perdu mais égaré
3/ on peut le retrouver.
Moué... rassurant mais pas satisfaisant. Quand je vous parlais de moyens d'investigation de haute technicité, je ne vous mentais pas !!
De son coté, ma mère - transformée pour le coup en enquêteur hyper spécialisé que même chez NCIS ils n'en ont pas - passait la maison et ma chambre au microscope à balayage électronique, infrarouges, détecteurs de rayons gamma, spectrométrie artificielle, bref tout ce qui peut débusquer un passeport dans un rayon de 25 Km à la ronde avec une précision d'un quart de nanomètre. Bredouille. Ayant un peu voyagé par-ci par-là en début d'année, je prends même le soin de recontacter les divers hôtels dans lesquels j'ai séjourné, okazou ... Ils ne m'apporteront aucune réponse.
Nous sommes jeudi 27 mars, il est 17h45... je suis supposé décoller mercredi 2 avril à 7h du matin pour le Mexique et je n'ai pas de passeport.
L'angoisse totale.
Ayant prévenu mes secrétaires le matin, Valérie m'appelle et je lui raconte mes déboires. Elle me dit qu'il existe une procédure particulière pour obtenir un passeport dit "de secours". Aussitôt dit, me voici sur le Net : effectivement cette procédure existe. Elle nécessite d'effectuer une déclaration de perte ou de vol de passeport puis de faire une demande spéciale à la Préfecture qui me délivre le sésame sous 48h.
Il est 18h15, je file au Commissariat de l'Embouchure, situé à deux pas de chez moi, m'attendant à y passer une bonne partie de ma soirée. De toute façon, je n'avais pas le choix.
Chance ! 20 minutes plus tard c'est à mon tour.
La fliquette qui me reçoit me demande de quoi il s'agit et je lui expose ma situation : j'ai perdu mon passeport et dois être à Acapulco dans 5 jours. Elle écarquille des yeux, au bord de l'évanouissement visiblement émue par le tragique de la situation, reléguant les femmes battues au rang des vulgaire tapages nocturnes. Je m'entends néanmoins répondre : "Ha oui, mais nous on prend pas les déclarations de perte, on ne prend que les déclarations de vol... il vous faut aller à la Mairie pour ça".
Je m'y attendais... Cette phrase terrible qui annonce bien des difficultés insurmontables : "Nan c'est pas moi, c'est l'autre..." Évidemment, à presque 19h les mairies sont fermées depuis longtemps... Sachant néanmoins que la réalisation d'un nouveau passeport - fut il de secours - nécessitait un certain nombre de documents dont des photos d'identité, je me rendais au photomaton le plus proche pour me faire tirer le portrait.
De retour à la maison, je répertoriais tous les papiers nécessaires, le rangeais soigneusement dans une pochette, me préparant à la folle journée qu'allait être mon vendredi.
Au programme : aller à la Fac faire mes photocopies et imprimer mes billets d'avions à titre de justificatif de l'urgence, aller à la mairie pour procéder à la déclaration de perte et obtenir une copie intégrale de mon acte de naissance, acheter un timbre fiscal à 30 €, puis me rendre à la préfecture avant que le guichet ne ferme (13h) pour constituer mon dossier.
Après avoir souhaité une bonne nuit à mes contacts MSN, je me couchais pétri d'inquiétude.
Au programme : aller à la Fac faire mes photocopies et imprimer mes billets d'avions à titre de justificatif de l'urgence, aller à la mairie pour procéder à la déclaration de perte et obtenir une copie intégrale de mon acte de naissance, acheter un timbre fiscal à 30 €, puis me rendre à la préfecture avant que le guichet ne ferme (13h) pour constituer mon dossier.
Après avoir souhaité une bonne nuit à mes contacts MSN, je me couchais pétri d'inquiétude.
Vendredi matin 6h, réveil ! J'engloutis un petit-déjeûner, embarque ma paperasse et fonce à la Fac.
7h57 : Arrivé sur place, je me rends compte que j'ai bien entendu pris le mauvais trousseau de clés... retour à la case départ, rentre à la maison.
20 minutes plus tard, le photocopieur photocopie et l'imprimante imprime à tout-va.
8h30 : je suis à la mairie. Ma mission : obtenir une copie intégrale de mon acte de naissance (heureusement que je suis né à Toulouse !!) et procéder à ma déclaration de perte. Si l'obtention de la copie intégrale n'a soulevé aucune difficulté, la déclaration de perte fut une
autre paire de manches.
autre paire de manches.
"Ha mais non hein... Nous on peut pas vous la faire votre déclaration de perte... Il vous faut aller au Commissariat.
- Mais j'en viens du Commissariat ! Ils m'ont soutenu que c'est à la mairie de le faire...
- Haaaa méééé noon hein... nous on n'a pas le droit de le faire, je suis désolée."
Vous avez déjà vu les 12 travaux d'Astérix ? Oui ? Ben moi je l'ai même vécu. Sur le coup j'ai cru revivre certains passages Kafkayens du "Château"... Bon, allez, je prends ma copie d'acte de naissance et file tout droit au Commissariat le plus proche qui, par un heureux hasard, se trouve exactement sur le trajet me conduisant à la Préfecture.
Il est 8h50...
"Ha mais non hein... Nous on peut pas vous la faire votre déclaration de perte... Il vous faut aller à la Mairie !
- Mais j'en viens de la Mairie ! Ils m'ont soutenu que c'est au Commissariat de le faire...
- Haaaa méééé noon hein... nous on n'a pas le droit de le faire, je suis désolé " me répond un gentil jeune homme en uniforme (toute ressemblance avec un dialogue ayant déjà été relaté dans ces lignes ne serait pas fortuite).
J'ai l'impression d'être pris d'étourdissements... S'ils s'y mettent tous, jamais je l'aurai ma déclaration de perte ! Bouhouhouhou....
Je pleure un peu de ma voix la plus mielleuse, minaude ce qu'il faut et au bout de quelques minutes.
Il craque...
Il craque...
"Bon, je vais vous le faire, mais c'est pas à nous normalement de faire ce genre de chose" grommelle-t-il l'air faussement bougon (pour faire plus vrai je pense), me tendant un formulaire jaune portant la mention suivante en haut : "Perte - Vol"...
Bref, qu'il s'agisse d'une perte ou d'un vol, vous l'aurez compris, c'est EXACTEMENT le même formulaire !! Alors pourquoi ils nous font chier bordel ?!
Je remplis consciencieusement le document que mon interlocuteur tamponne avec application.
J'en repasse une couche :
"Merci beaucoup, vous êtes bien aimable... blablablabla..." mais j'étais tellement content que je lui aurais presque fait des bisous ^^.
9h12 !! Il me reste encore à me procurer un timbre fiscal à 30€ puis à affronter la Préfecture
9h18, j'ai enfin trouvé un Tabac qui vend des timbres fiscaux.
9h27 j'entre dans la Préfecture. Et là... du monde du monde du monde... des centaines de personnes qui attendent et une file interminable pour l'accueil. Je m'en sortirai jamais ! La machine adminstrative infernale à assomer les gens est en pleine action : de sa lenteur hypnotique elle broie les esprits comme la meule broie le grain.
Soyons malins : lisons les panneaux ! Et hop, direction le 1 étage 1/2... (si si... je n'invente rien).
9h30 : je suis au service des passeports. Devant moi un monsieur fait une demande. La dame du guichet lui explique plusieurs choses auxquelles je ne comprends rien, mais prêtant l'oreille je l'entends dire "Les passeports d'urgence ? Non, c'est uniquement pour les personnes qui partent sous 48h... vous, vous partez dans 3 semaines, on va faire un passeport normal". Et là intérieurement je pousse un énorme
YEEEEEEESSSSSSSSSSSSS !!
Soulagé : je suis bien dans l'hypothèse prévue !!
oui ouiii ouiiiii ouiiiiiii ouiiiiiiiiiiiiii !!!!!
Mon tour arrive. J'expose mon cas, lui donne tous mes papiers, remplis le formulaire et le lui remets.
"Parfait, tout est en ordre" répond-elle. "La commission se réunit cet après midi, et si elle valide votre dossier, vous aurez votre passeport lundi matin. Appelez ce numéro avant pour savoir ce qu'il en est".
Je lui demande :
- Et vous pensez que j'ai une chance de l'obtenir ?
- Ca je ne sais pas monsieur.
- Mais objectivement, les chances pour que j'obtienne mon passeport...?
- Je ne sais pas monsieur. Tout va dépendre de ce que décide la Commission"
- ...
Comme elle a vraiment été très gentille et on ne peut plus agréable, je ne lui en veux pas pour cette non-réponse et m'en vais dignement en la remerciant.
Nous sommes vendredi 28 avril, il est 10h10 et je n'ai toujours pas de passeport...
Mais j'ai réussi à boucler en quelques heures seulement - au pas de charge - ce qui aurait du me prendre une matinée entière. Je suis épuisé, d'autant que mes nuits sont très courtes en ce moment. Aussitôt j'appelle notamment Laurent et mes parents pour les prévenir de mes démarches. Sauf que... tout était suspendu à la décision d'une obscure Commission.
Ce matin, lundi 31 Mars 2007, il est 9h.
J'embarque pour le Mexique dans moins de 48 heures
et je ne sais toujours pas si je peux partir.
Je me décide à appeler le numéro magique du service Passeports de la Préfecture.
9h10 : occupé
9h12 : occupé
9h17 : occupé
9h19 : occupé
9h21 : occupé
9H23 : occupé
9h27 : Service des Passeports bonjour ?
C'est à ce moment précis que le drame s'est noué...
Partira ?
Partira ?
Partira pas ...?
- Oui bonjour, je vous appelle pour mon passeport, j'ai fait une demande d'urgence vendredi.
- Attendez je regarde...
- Attendez je regarde...
Suspendu à mon téléphone, j'espérais que la réponse fut celle à laquelle je m'attendais.
Et c'est là que l'annonce fut terrible :
- Oui c'est bon vous l'avez."
J'eus soudain l'impression que les lois de la gravité n'avaient plus cours. Aussitôt je prévenais Laurent, mes parents et un ami de cette nouvelle qui signifie une chose désormais certaine :
JE PARS AU MEXIQUE !!
Yoooooooooooooooouuuuuuhooooooou !
Yoooooooooooooooouuuuuuhooooooou !
La mauvaise nouvelle, puisqu'il y en a une, c'est que pendant 15 jours, vous serez privés de nouveau billet d'humeur de votre Tambour Major préféré. 15 Jours qui vous sembleront les plus ternes de votre existence. Certains d'entre vous se poseront des questions existentielles, oubliant leur tristesse dans l'alcool ou la drogue...
Mais je vous en conjure, soyez forts !
Je reviendrai !
Plus Tambour-Majoresque que jamais !
Allez, plus qu'une journée à tenir !
Youtoutou... toutoutoulou...
Mince alors, avec quoi s\'agiter les baguettes dans le rantanplan alors ??
RépondreSupprimerBon, on trouvera bien d\'autres dérivés hallucinogènes et psychotropes pour remplacer les traditionnels billets...
Tu l'as retrouvé, depuis?
RépondreSupprimerLe mien, que je cherchais depuis des semaines, était resté dans le scanner...
Non, il n'a jamais redonné signe de vie. Du coup je garde l'actuel en évidence dans une vitrine où je vérifie régulièrement qu'il se trouve toujours !
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