Hier soir au resto (que je vous recommande : African Queen - 14 Rue Paradoux - 31000 Toulouse) alors que nous discutions de choses et d'autres de notre coté de table, ma voisine d'en face nous lâche :
C'est vrai qu'il est très confortable dans les esprits un brin cartésiens (et pas forcément très ouverts) de classer les personnes derrière une étiquette bien définie ou dans un tiroir hermétique : blond/brune, grand/petit, gros/maigre, de gauche/de droite, homo/hétéro. Mais pour peu que l'on sorte du rang, que l'on ait le malheur de ne pas faire exactement comme tout le monde ou que l'on ne se plie pas aux canons rigides qui découpent le monde façon jardin à la française, tout de suite ça dérange, ça pique, on sait plus quoi faire... Le désordre et le chaos menacent le Monde qui plongera bientôt dans la Géhenne. "Il y aura des pleurs et des grincements de dents !". Cachez ce bi que je ne saurais voir ! semblent-ils s'exclamer dans un silence qui cache leur étourdissement.
Hé bien non, ce n'est pas si simple... tout n'est pas réductible à une vision binaire, manichéenne et profondément stéréotypée. Certes il y a des gros et des maigres, mais il y a aussi des très gros et des très maigres. Certains sont plutôt maigres tandis que d'autres sont plutôt grassouillets sans pour autant être gros... Dés lors peut être faudrait-il arrêter de vouloir attribuer à chacun son petit bocal et admettre que la réalité de l'espèce humaine est à l'image de la Nature : multiple, diverse, colorée... la vie sexuelle n'y fait pas exception. Être bi n'est pas une hérésie en soi, ni un choix, ni même la marque d'une indécision de la part de celui/celle qui ne sait pas encore de quel coté de la Force trouver refuge.
Alfred Kinsey l'avait déjà démontré en induisant que la sexualité n'est pas réductible à la seule alternative Gay/Not Gay mais au contraire s'oriente vers trois grands pôles : exclusivement hétéro - bisexuel - exclusivement homo, pôles entre lesquels se trouvent diverses gradations dont le découpage est plus ou moins subjectif mais qui permet déjà d'offrir un panorama bien plus dynamique et détaillé en dégradé de la vie sexuelle non pas telle qu'elle se conçoit mais telle qu'elle est pratiquée :
- " Vous savez avec qui j'ai fini la nuit vendredi dernier après le Kléo ?L'étonnement suscité par la découverte de la bisexualité de D de la part de ma voisine de droite et de son acolyte de copain /futur mari m'a un peu désarçonné. Ils se mirent à rouler des yeux et à se regarder l'air totalement ahuris comme si le fait qu'un mec puisse prendre son pied tant chez les filles que chez d'autres garçons relève du plus extrême exotisme dont l'espèce humaine se soit parée.
- Heu... avec C ? (on lui cite le nom d'une nana)
- Méééééé non, chuis pas gouine !
- Heu... Avec... L ? (on lui cite le nom d'un mec)
- Non. Un indice : il est à table.
- Avec P ?? (P est tout sauf hétéro... mais il est assez joueur et la belle a de sérieux arguments, sait-on jamais, l'alcool aidant !)
- Non plus... J'ai passé la nuit avec D.
- Hein ? Avec D ? Mais il est pas gay ???
- Il est bi...
- ........................................"
C'est vrai qu'il est très confortable dans les esprits un brin cartésiens (et pas forcément très ouverts) de classer les personnes derrière une étiquette bien définie ou dans un tiroir hermétique : blond/brune, grand/petit, gros/maigre, de gauche/de droite, homo/hétéro. Mais pour peu que l'on sorte du rang, que l'on ait le malheur de ne pas faire exactement comme tout le monde ou que l'on ne se plie pas aux canons rigides qui découpent le monde façon jardin à la française, tout de suite ça dérange, ça pique, on sait plus quoi faire... Le désordre et le chaos menacent le Monde qui plongera bientôt dans la Géhenne. "Il y aura des pleurs et des grincements de dents !". Cachez ce bi que je ne saurais voir ! semblent-ils s'exclamer dans un silence qui cache leur étourdissement.
Hé bien non, ce n'est pas si simple... tout n'est pas réductible à une vision binaire, manichéenne et profondément stéréotypée. Certes il y a des gros et des maigres, mais il y a aussi des très gros et des très maigres. Certains sont plutôt maigres tandis que d'autres sont plutôt grassouillets sans pour autant être gros... Dés lors peut être faudrait-il arrêter de vouloir attribuer à chacun son petit bocal et admettre que la réalité de l'espèce humaine est à l'image de la Nature : multiple, diverse, colorée... la vie sexuelle n'y fait pas exception. Être bi n'est pas une hérésie en soi, ni un choix, ni même la marque d'une indécision de la part de celui/celle qui ne sait pas encore de quel coté de la Force trouver refuge.
Alfred Kinsey l'avait déjà démontré en induisant que la sexualité n'est pas réductible à la seule alternative Gay/Not Gay mais au contraire s'oriente vers trois grands pôles : exclusivement hétéro - bisexuel - exclusivement homo, pôles entre lesquels se trouvent diverses gradations dont le découpage est plus ou moins subjectif mais qui permet déjà d'offrir un panorama bien plus dynamique et détaillé en dégradé de la vie sexuelle non pas telle qu'elle se conçoit mais telle qu'elle est pratiquée :
0 Exclusivement hétérosexuel(le)Je vous laisse apprécier à quel degré vous vous trouvez les uns et les autres... pour ma part j'atteins le niveau le plus élevé. Vous noterez en revanche que selon cette échelle l'hétérosexualité représente le degré zéro de la sexualité huhuhu...
1 Prédominance hétérosexuelle, expérience homosexuel(le)
2 Prédominance hétérosexuelle, occasionnellement homosexuel(le)
3 Bisexuel sans préférence
4 Prédominance homosexuelle, occasionnellement hétérosexuel(le)
5 Prédominance homosexuelle, expérience hétérosexuel(le)
6 Exclusivement homosexuel(le)
"I'm a perfect 6 !"
RépondreSupprimerMichael "Mouse" Tolliver,
in Tales of the City, Armistead Maupin.
Hi hi hi
RépondreSupprimerTu attends le niveau le plus élevé ?
ou tu l' atteinds?
@ Fleursdeschamps : ni l'un, ni l'autre... Le verbe "atteindre" conjugué à la 1ère personne du singulier, présent de l'indicatif, fait "j'atteins". Coquille corrigée !
RépondreSupprimerJe suis tout à fait d'accord avec ces niveaux d'attirance sexuel.
RépondreSupprimerPar contre, j'aurai plutôt imaginé la part de chaque "sexualité" comme un pourcentage d'un tout plutôt qu'en terme de niveaux. Donc une vision plutôt continue des préférences qu'une conception par "quantum".
Intéressant, mais cette échelle se réduit aux seules expériences, tandis que la grille de Klein, plus étayée, prend en compte plusieurs variables comme les attirances et les fantasmes qu'il différencie bien du comportement sexuel. Il utilise également comme paramètre l'évolution de l'orientation sexuelle au cours de la vie.
RépondreSupprimerhttp://www.algi.qc.ca/asso/bum/pages/def_echelles.html
Le reproche que l'on peut faire à cette étude est d'être uniquement comportementale. Or réduire l'homosexualité à un comportement en faisant abstraction des dimensions sociales et affectives n'est pas satisfaisant. En outre tous les fantasmeurs, quelle que soit leur orientation, sont laissés hors du champ de l'étude par design, puisque le seul paramètre observé est l'acte sexuel. Ce qui est encore plus gênant, mais il faut se souvenir que ça date des années 1950, c'est que l'assimilation à un comportement suppose qu'il puisse être rééduqué, vous je ne sais pas, mais moi ça me gêne un peu aux entournures.
RépondreSupprimerMais à part ça d'accord avec le degré zéro ;-P (ironie inside of course)
C'est vrai Eric que réduire l'homosexualité à une stricte analyse comportementaliste élude du champ d'investigation toute la question du fantasme, ce que soulignait anonyme dans son commentaire. Par ailleurs, la possibilité sous-entendue d'une rééducation des Gays rappelle furieusement de sombres théories "médicales" dont on préfère penser qu'elle font désormais partie de l'Histoire et non plus du présent dont on peut lire quelques exemples - pour certains pas si vieux que ça ! - dans le lien ci dessus.
RépondreSupprimerRavi d'apprendre que je suis nul !!
RépondreSupprimer@ Tambour Major : je pensais aussi à ce genre de choses, à ces associations franchement teintées de bigoterie du genre Exodus International apparues dans les années 70, et inspirées en partie par ces travaux, ravies de nous accepter dans la communauté des hommes à condition que nous renoncions à nos pratiques contre-nature puisque c'est écrit dans le Lévitique. Des machines à laver le cerveau et à fabriquer des refoulés malheureux à la pelle, confits dans cette saloperie de culpabilité judéo-chrétienne. J'aimerais croire que ça fait partie de l'Histoire, mais un retour de balancier est toujours possible... Ah, en finir avec dieu, enfin...
RépondreSupprimer@ Kingluther : Pourquoi "Ravi" ? Tu aurais honte de faire partie de la "caste" des perfect six ?
RépondreSupprimer@ Eric : Je crois que ceux-là sont les pires... Si j'avais un marteau, lalalalalala....