Décidément je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à raconter mes quelques jours à Paris. J'ai beau essayer et m'y être repris plusieurs fois, rien ne me satisfait. Au bout de quelques lignes mon récit devient lourd, épais, d'une fastidieuse linéarité et surtout d'une longueur décourageante. Je ne suis pas doué pour coucher en quelques mots par écrit le récit de mon voyage.
Comment d'ailleurs reconstituer l'enchaînement de toutes les rencontres, la multitude des lieux que j'ai vus, la variété des conversations que j'ai pu avoir parfois jusqu'à des heures quasi-matinales, la richesse d'instants rares et précieux en un seul billet ? Chacun de ces instants mériterait à lui seul un billet entier, il en faudrait donc beaucoup. Et à la précision d'une cartographie précise je préfère les grandes fresques impressionnistes qui en quelques traits savent retranscrire toute l'émotion d'une scène qu'un seul regard circulaire peut embrasser totalement.
Tout a débuté lundi après midi avec Jonathan D., tout aussi charmant que son blog le laisse transparaître. Nous n'avions pas de programme bien établi, aussi en quelques pas nous gagnons l'exposition Andrée Putman dont j'ignorais tout autant l'oeuvre que l'existence. Au bout de quelques petites minutes d'attente en plein blizzard nous nous réfugions au chaud à la découverte de cette "impératrice du style à la française". Quelques éléments biographiques nous apprennent tout du pedigree de la dame, génétiquement et socialement programmée pour réussir (être la pote à Lagerfeld, Klein, Giacometti et consorts n'est pas donné à tout le monde...). On s'extasie sur du très beau mobillier, on bave ici sur un fort beau piano Pleyel "Voie lactée" designé pour les 200 ans de la manufacture, on hallucine un peu plus loin sur les plans de la nouvelle résidence construite au Maroc.
Un petit tour par la librairie histoire de me procurer le catalogue de l'exposition et il est bientôt quatre heures lorsqu'un petit creux s'invite dans nos estomacs. Un snack salé pour Jonathan qui n'avait pas déjeuné, un irish-coffee pour moi et nous voici chez Pierre Hermé : un "deux-mille feuilles", un "plaisir sucré" et quelques macarons (à 2 Euros la pièce, on choisit méticuleusement les parfums !) seront notre festin de gourmets, festin or-gas-mi-que englouti - excusez du peu - sur le parvis de Saint Sulpice (oui, il y a un coté un peu sacrilège là dedans).
Les papilles encore engourdies par tant de bonheur, nous arpentons une dernière galerie d'art avant de nous rendre au Bon Marché où nous nous extasions sur des pots de Nutella de 5Kg ainsi que de superbes livres. Dur dur de ne pas céder à la tentation et de ne rien acheter ! Voici que 19h30 sonnent : il est déjà l'heure pour moi de me rendre chez Fabisounours et Will qui m'avaient invité à dîner chez eux.
Je les avais croisé en juin dernier mais nous n'avions pas vraiment eu l'occasion de bavarder. Accueilli par les glapissements de Coupine qui deviendra très vite ma meilleure amie, la conversation va bon train tandis que dans l'air flottent les odeurs alléchantes du repas que Will nous a concocté. La soirée passera en un éclair, le plus joyeusement du monde, dans une bonne humeur typiquement Fabisounoursienne et il est plus de deux heures du matin lorsque j'enfourche mon vélib pour regagner mes pénates.
Le lendemain une longue journée m'attend que je dois passer avec Olivier qui m'attend sous un énorme sapin de noël face à Notre Dame. Un solide repas et un ptit dessert dans l'estomac, nous décidons d'aller visiter le Musée du Quai Branly.
Comme nous sommes de grands gaillards nous nous y rendons à pied, profitant du trajet pour papoter comme si l'on s'était quittés la veille ainsi que pour faire quelques photos avec le nouvel appareil que le papa nawouel lui avait apporté. On attend un peu avant de pouvoir entrer et nous voici bientôt dans les lieux. Ce fut à vrai dire assez déstabilisant car l'histoire des peuplades d'Afrique Noire, d'Océanie ou d'Asie me sont aussi peu familières que les notions élémentaires de thermodynamique...
L'organisation interne est assez joliment faite, un peu sombre peut être (par souci de protection des oeuvres je suppose) et l'on navigue d'une région à l'autre du globe, admirant tantôt un masque de guerre giganteste, tantôt des tambours verticaux réellement major (oui à partir de 3 mètres de haut, ça en jette tout de même !). Une véritable plongée dans l'inconnu !
En sortant nous passons par la librairie où je me chargerai de quelques kilos de livres et d'un joli petit éléphant en pierre savon du Kenya qui veillera sur mon bureau. Il fait déjà nuit lorsque nous sortons ; quelle déprime ! Et en plus il tombe quelques gouttes... Nous grimpons au sommet du Trocadéro d'où nous admirerons la dame de fer illuminée avant de filer dîner dans un resto chinois. Mine de rien, ça creuse la culture ! Nous nous séparons encore une fois des souvenirs et des projets plein la tête.
Le lendemain je m'éveille un peu plus tôt que prévu et termine ma nuit devant Avatar bien au chaud blotti dans une couverture, une tasse de café velouté à la main. Au loin un étrange gadget geekissime dénommé Nabaztag prophétise seul dans son coin, agitant des oreilles comme une girouette. S'il se met à cracher de la bouillie verte je l'inonde d'ail et de fines herbes !
Une fois bien éveillé je file en ville rejoindre Bashô, visiblement très stressé, qui me propose d'aller visiter le Musée du Judaïsme ainsi que l'exposition Felix Nussbaum. Très bonne idée, je suis nul en Judaïsme et ne connais pas davantage Felix Nussbaum que je ne connaissais Andrée Putman ou les civilisations Guinéennes ! Décidément cela aura été un séjour riche en découvertes ! D'ailleurs l'expo Nussbaum est vraiment intéressante, si vous avez le temps allez y faire un tour elle en vaut le coup.
Les même causes produisant souvent les mêmes effets, après nous être sustenté de nourritures spirituelles nous nous rendons à la Maison de Thé Mariage Fères où nous papotons un bon moment en savourant de fort bonnes pâtisseries agréablement accompagnées d'une tasse de thé bien chaud. Mon guide m'emmène ensuite de l'autre coté de la rive à la découverte de quelques coins agréables et de l'insolite Shakespeare and Company, sorte de paradis du livre anglophone dont l'organisation intérieure ne laisse aucun doute sur l'anglicitude du maître des lieux ! Et déjà vingt heures sonnent à Notre Dame. Il est temps pour moi de continuer ma route et de rejoindre non loin de là Waquete déguisé en mammouth laineux pour l'occasion (je cherche encore ^^).
S'agissant de Waquete, j'ai beau croire qu'il s'agisse d'un animal aquatique nocture - qui évolue aussi très bien dans le vin blanc soit dit en passant - je ne m'explique toujours pas le vortex spatio-temporel qui nous a fait passer de huit heures du soir à presque quatre heures du matin en l'espace de quelques minutes. La facilité la plus triviale inviterait à rechercher une tentative d'explication dans la personne de mon interlocuteur et l'heureuse rencontre de deux personnes sur la même longueur d'ondes mais... non il doit y avoir autre chose.
Le Waquete doit disposer de pouvoir psychiques exceptionnels, ceux-là même qui font encore aujourd'hui l'objet de recherches par des laboratoires secrets dont même les gouvernements ignorent l'existence... Car oui, le temps a - de mon coté du moins - filé avec une vitesse qui défie l'entendement et c'est presque à l'aube que je me suis endormi dans mon lit coiffé d'un épais édredon.
Oui, le temps s'est écoulé avec une célérité déconcertante. Hier encore je me trouvais au coeur de la Capitale, partageant mes dernières heures de vacances avec Jonathan D. et Cédric Darval de Bayen pour un repas fort sympathique chez Prosper (Youp la boum ! voilà, ça c'est fait) autour d'un excellent tartare et de desserts qui ne le furent pas moins (le tiramisu au Nutella est démoniaque !).
Remontant le Boulevard deMenilmatoo Menilmontant le nez au vent, préparant déjà le rétro-planning du retour je me disais que vraiment j'avais passé des journées géniales ici et commençais mentalement à préparer l'esquisse de ce qui pourrait être un billet.
Ce matin après m'être installé devant mon écran d'ordinateur et mis un disque interprété à Saint Etienne du Mont par les doigts virtuoses des Duruflé, je dus me rendre à l'évidence : jamais je ne pourrai transcrire tout cela fidèlement sans recourir à des ellipses fulgurantes.
Il est 16h20 à l'instant où je couche cette phrase. Cela fait plus de cinq heures que je m'évertue à pondre ce billet qui ne veut pas s'écrire tant les images fusent dans ma tête et les souvenirs abondent. Lorsque j'ouvrai mon premier blog je n'imaginais pas qu'écrire me permettrait bien plus que de noircir des pixels, mais aussi de faire de très belles rencontres. Ce fut le cas de ce dernier passage à Paris, trois jours et demi qui ont magistralement clôturé une année 2010 déjà bien riche.
Et j'ose croire que 2011 qui approche maintenant à grands pas, le sera au moins tout autant !
Comment d'ailleurs reconstituer l'enchaînement de toutes les rencontres, la multitude des lieux que j'ai vus, la variété des conversations que j'ai pu avoir parfois jusqu'à des heures quasi-matinales, la richesse d'instants rares et précieux en un seul billet ? Chacun de ces instants mériterait à lui seul un billet entier, il en faudrait donc beaucoup. Et à la précision d'une cartographie précise je préfère les grandes fresques impressionnistes qui en quelques traits savent retranscrire toute l'émotion d'une scène qu'un seul regard circulaire peut embrasser totalement.
Tout a débuté lundi après midi avec Jonathan D., tout aussi charmant que son blog le laisse transparaître. Nous n'avions pas de programme bien établi, aussi en quelques pas nous gagnons l'exposition Andrée Putman dont j'ignorais tout autant l'oeuvre que l'existence. Au bout de quelques petites minutes d'attente en plein blizzard nous nous réfugions au chaud à la découverte de cette "impératrice du style à la française". Quelques éléments biographiques nous apprennent tout du pedigree de la dame, génétiquement et socialement programmée pour réussir (être la pote à Lagerfeld, Klein, Giacometti et consorts n'est pas donné à tout le monde...). On s'extasie sur du très beau mobillier, on bave ici sur un fort beau piano Pleyel "Voie lactée" designé pour les 200 ans de la manufacture, on hallucine un peu plus loin sur les plans de la nouvelle résidence construite au Maroc.
Un petit tour par la librairie histoire de me procurer le catalogue de l'exposition et il est bientôt quatre heures lorsqu'un petit creux s'invite dans nos estomacs. Un snack salé pour Jonathan qui n'avait pas déjeuné, un irish-coffee pour moi et nous voici chez Pierre Hermé : un "deux-mille feuilles", un "plaisir sucré" et quelques macarons (à 2 Euros la pièce, on choisit méticuleusement les parfums !) seront notre festin de gourmets, festin or-gas-mi-que englouti - excusez du peu - sur le parvis de Saint Sulpice (oui, il y a un coté un peu sacrilège là dedans).
Les papilles encore engourdies par tant de bonheur, nous arpentons une dernière galerie d'art avant de nous rendre au Bon Marché où nous nous extasions sur des pots de Nutella de 5Kg ainsi que de superbes livres. Dur dur de ne pas céder à la tentation et de ne rien acheter ! Voici que 19h30 sonnent : il est déjà l'heure pour moi de me rendre chez Fabisounours et Will qui m'avaient invité à dîner chez eux.
Je les avais croisé en juin dernier mais nous n'avions pas vraiment eu l'occasion de bavarder. Accueilli par les glapissements de Coupine qui deviendra très vite ma meilleure amie, la conversation va bon train tandis que dans l'air flottent les odeurs alléchantes du repas que Will nous a concocté. La soirée passera en un éclair, le plus joyeusement du monde, dans une bonne humeur typiquement Fabisounoursienne et il est plus de deux heures du matin lorsque j'enfourche mon vélib pour regagner mes pénates.
Le lendemain une longue journée m'attend que je dois passer avec Olivier qui m'attend sous un énorme sapin de noël face à Notre Dame. Un solide repas et un ptit dessert dans l'estomac, nous décidons d'aller visiter le Musée du Quai Branly.
Comme nous sommes de grands gaillards nous nous y rendons à pied, profitant du trajet pour papoter comme si l'on s'était quittés la veille ainsi que pour faire quelques photos avec le nouvel appareil que le papa nawouel lui avait apporté. On attend un peu avant de pouvoir entrer et nous voici bientôt dans les lieux. Ce fut à vrai dire assez déstabilisant car l'histoire des peuplades d'Afrique Noire, d'Océanie ou d'Asie me sont aussi peu familières que les notions élémentaires de thermodynamique...
L'organisation interne est assez joliment faite, un peu sombre peut être (par souci de protection des oeuvres je suppose) et l'on navigue d'une région à l'autre du globe, admirant tantôt un masque de guerre giganteste, tantôt des tambours verticaux réellement major (oui à partir de 3 mètres de haut, ça en jette tout de même !). Une véritable plongée dans l'inconnu !
En sortant nous passons par la librairie où je me chargerai de quelques kilos de livres et d'un joli petit éléphant en pierre savon du Kenya qui veillera sur mon bureau. Il fait déjà nuit lorsque nous sortons ; quelle déprime ! Et en plus il tombe quelques gouttes... Nous grimpons au sommet du Trocadéro d'où nous admirerons la dame de fer illuminée avant de filer dîner dans un resto chinois. Mine de rien, ça creuse la culture ! Nous nous séparons encore une fois des souvenirs et des projets plein la tête.
Le lendemain je m'éveille un peu plus tôt que prévu et termine ma nuit devant Avatar bien au chaud blotti dans une couverture, une tasse de café velouté à la main. Au loin un étrange gadget geekissime dénommé Nabaztag prophétise seul dans son coin, agitant des oreilles comme une girouette. S'il se met à cracher de la bouillie verte je l'inonde d'ail et de fines herbes !
Une fois bien éveillé je file en ville rejoindre Bashô, visiblement très stressé, qui me propose d'aller visiter le Musée du Judaïsme ainsi que l'exposition Felix Nussbaum. Très bonne idée, je suis nul en Judaïsme et ne connais pas davantage Felix Nussbaum que je ne connaissais Andrée Putman ou les civilisations Guinéennes ! Décidément cela aura été un séjour riche en découvertes ! D'ailleurs l'expo Nussbaum est vraiment intéressante, si vous avez le temps allez y faire un tour elle en vaut le coup.
Les même causes produisant souvent les mêmes effets, après nous être sustenté de nourritures spirituelles nous nous rendons à la Maison de Thé Mariage Fères où nous papotons un bon moment en savourant de fort bonnes pâtisseries agréablement accompagnées d'une tasse de thé bien chaud. Mon guide m'emmène ensuite de l'autre coté de la rive à la découverte de quelques coins agréables et de l'insolite Shakespeare and Company, sorte de paradis du livre anglophone dont l'organisation intérieure ne laisse aucun doute sur l'anglicitude du maître des lieux ! Et déjà vingt heures sonnent à Notre Dame. Il est temps pour moi de continuer ma route et de rejoindre non loin de là Waquete déguisé en mammouth laineux pour l'occasion (je cherche encore ^^).
S'agissant de Waquete, j'ai beau croire qu'il s'agisse d'un animal aquatique nocture - qui évolue aussi très bien dans le vin blanc soit dit en passant - je ne m'explique toujours pas le vortex spatio-temporel qui nous a fait passer de huit heures du soir à presque quatre heures du matin en l'espace de quelques minutes. La facilité la plus triviale inviterait à rechercher une tentative d'explication dans la personne de mon interlocuteur et l'heureuse rencontre de deux personnes sur la même longueur d'ondes mais... non il doit y avoir autre chose.
Le Waquete doit disposer de pouvoir psychiques exceptionnels, ceux-là même qui font encore aujourd'hui l'objet de recherches par des laboratoires secrets dont même les gouvernements ignorent l'existence... Car oui, le temps a - de mon coté du moins - filé avec une vitesse qui défie l'entendement et c'est presque à l'aube que je me suis endormi dans mon lit coiffé d'un épais édredon.
Oui, le temps s'est écoulé avec une célérité déconcertante. Hier encore je me trouvais au coeur de la Capitale, partageant mes dernières heures de vacances avec Jonathan D. et Cédric Darval de Bayen pour un repas fort sympathique chez Prosper (Youp la boum ! voilà, ça c'est fait) autour d'un excellent tartare et de desserts qui ne le furent pas moins (le tiramisu au Nutella est démoniaque !).
Remontant le Boulevard de
Ce matin après m'être installé devant mon écran d'ordinateur et mis un disque interprété à Saint Etienne du Mont par les doigts virtuoses des Duruflé, je dus me rendre à l'évidence : jamais je ne pourrai transcrire tout cela fidèlement sans recourir à des ellipses fulgurantes.
Il est 16h20 à l'instant où je couche cette phrase. Cela fait plus de cinq heures que je m'évertue à pondre ce billet qui ne veut pas s'écrire tant les images fusent dans ma tête et les souvenirs abondent. Lorsque j'ouvrai mon premier blog je n'imaginais pas qu'écrire me permettrait bien plus que de noircir des pixels, mais aussi de faire de très belles rencontres. Ce fut le cas de ce dernier passage à Paris, trois jours et demi qui ont magistralement clôturé une année 2010 déjà bien riche.
Et j'ose croire que 2011 qui approche maintenant à grands pas, le sera au moins tout autant !