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  • 10 mars 2014

    Jell-O

    Quel meilleur moyen pour aller à la recontre d'un pays que de goûter à sa cuisine ? Partager le repas demeure depuis la nuit des temps l'un des actes sociaux les plus essentiels aux fondements du clan et à l'enracinnement identitaire. 

    C'est sur le sentier d'une excurstion culinaire au coeur de la gastronomie québecoise que je vous invite aujourd'hui avec  l'une de ses plus grande spécialités : le Jell-O (non, rien à voir avec Jenifer Lopez, si ce n'est peut-être la texture de sa généreuse poitrine).

    Des couleurs chamarées pour une symphonie de saveurs !

    Recette ancestrale dont les secrets se transmettent de mère en fille, jalousé de Vancouver au fin fond de la Gaspésie, le Jell-O est probablement l'un des mets les plus caractéristiques du Québec. Aussi mythique que la bouillabaisse à Marseille, la poularde de Bresse en demi-deuil de la Mère Filloux, ou le cassoulet de Toulouse (le seul, le vrai), préparer un Jell-O fait partie de tout ce qu'une bonne mère de famille doit savoir préparer dans le silence métalique de ses fourneaux et le tintinabulement de ses reluisants chaudrons de cuivre. 

    Mets digne d'un roi, uniquement à base d'ingrédients 100% naturels gorgés de vitamines, l'élaboration du Jell-O suppose rigueur formelle, concentration absolue et précision du geste. C'est tout un art de préparer un bon Jell-O. Aussi, en exclusivité, je lève le voile sur l'un des secrets les mieux gardés depuis la mort de Elvis et les événements de  Roswell : voici la recette du Jell-O !

    Jell-O
    (pour 4 personnes)

    Difficulté : ********   Prix : ********* Temps : *******************

    Il existe en réalité non pas une, mais deux catégories de Jell-O : la première se fait avec de l'eau et produit une subsance commestible aux couleurs chatoyantes dont la texture est à situer quelque part entre la prothèse mamaire et la méduse ménopausée ; la seconde nécessite du lait frais et donne un genre de ragougnasse visqueuse que l'on nomme pudiquement ici pudding. Les pionniers s'en servaient aussi pour embaumer les castors. C'est de cette deuxième recette dont il sera question dans les lignes suivantes. 

    Donc, pour faire un bon Jell-O, munissez-vous des ingrédients et ustensiles décrits du le côté de l'emballage :
    - Un paquet de Jell-O du parfum de votre choix (au prix exorbitant de même pas 1$)
    - Deux tasses de lait frais grand cru de Nouveau Brunswick,
    - Un batteur mélangeur afin de pétrir la masse avec délicatesse et énergie,
    - Un petit saladier ménager commun,
    - Des ramequins en porcelaine fine,
    - Une louche en argent,
    - De la gravité (afin d'éviter que le lait ne s'envole et qu'il faille courir après dans les airs).
    Vous la voyez venir la technicité ?

    Ouvez délicatement le paquet de carton d'emballage. Extrayez élégamment le sachet en papier et versez-en le précieux contenu dans le saladier. Vous l'ignorez mais vous venez d'accomplir le premier tiers de la recette.

    Mais puisqu'on vous dit que c'est 100% naturel ... !

    Ajoutez ensuite la dose de lait prescrite par le fabriquant. Dans le cas présent, deux tasses.

    Versez-le avec délicatesse et précaution afin de ne pas atteindre la masse critique.

    Si des fumeroles phosphorescentes se dégagent, noyez le tout dans l'azote liquide, coffrez avec des plaques de plomb et attendez deux ou trois mille ans.

    Notez qu'ici on mesure en tasse, demi-tasse, en cuillère, en pelletée, ou en sabot de gnou.  

    Sitôt le lait versé sur la mouture, mélangez d'abord avec une fourchette jusqu'à dissolution complète, puis agitez avec un batteur. 

    Mélangez gentiment et point trop vite jusqu'à l'obtention d'une pâte homogène et lisse.

    Un malaxage lent donnera à votre Jell-O (et c'est là tout le secret, alors chûûûûût !) une texture gélatineuse et finement aérée, gage de votre succès auprès de vos invités.

    Trois secondes plus tard, miracle de la chimie industrielle culinaire : TADAAAAM ! 

    À présent, saisissez-vous de votre louche et remplissez à part égale quatre ramequins de ce merveilleux pudding à la vanille. 

    Bravo ! Vous êtes un fier cuisinier.

    Placez le tout au réfrigérateur et attendez au mois quatre mimutes avant de vous précipiter pour gorger votre corps de calories superflues.

    Vous pouvez décorer selon votre fantaisie.

    Suggestion de présentation fantaisite n°63. C'est beau hein ? 

    Mais au moins, est-ce que c'est bon ? vous demandez-vous...

    Hé bien oui ! C'est même assez bluffant... À vrai dire c'est en passe de devenir l'un de mes desserts québéquois préférés.

    Et si l'on considère la chose avec un quart de sabot de gnou de bon sens, vous noterez que la version Jell-O à base d'eau (la méduse !) dans sa formule light, comporte seulement 10 Kcalories par portion (voire 5 pour les plus light d'entre elles), ce qui peut faire du Jell-O un excellent en-cas pour les petites faims. Pensez-y !

    Attention celui au lait est certes sans matière grasse ajoutée mais contient du vrai sucre, ce qui mutliplie les calories par 7 voire 8 pour certains parfums. Votre Jell-O se met alors directement sur vos fesses, bide et hanches...

    Pour en revenir aux saveux, il y en a vraiment pour tous les goûts : raisin, citron, citron vert, orange, cerise, framboise, fraise, caniche, pudding au caramel, au chocolat, au chocolat blanc, à la vanille... Je n'ai pas encore fait le tour de la question ! Et puis il y a plein de variantes possibles, comme noyer des fruits frais (des mûres, des bleuets....) dans du Jell-O. C'est vraiment très fun, gourmand et croquant.

    Alors bon appétit !

    19 commentairess:

    1. Je m'interroge. Une poutine + un Jell-O, est-ce que ça ne risquerait pas de faire un peu lourd comme repas?

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      1. La poutine ? Lourd ? Tu plaisantes ! Avec à peine 37.000 calories, c'est un plat de carême...

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      2. 37000, c'est la version allégée!
        J'ai testé à Sainte-Rose-du-Nord, on devait plutôt être autour du double. Normal, au Saguenay...

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    2. Si tu reviens en France, à ce régime-là, va te falloir deux sièges dans l'avion... !

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    3. Humm ... avec une ptit part de kouign amann !!!
      ;-))

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      1. Pané puis fri dans une feuille de bric et servi avec son supplément de sauce caramel au glucose enrichi. Tu es en Amérique ici...

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    4. Je n'ai goûté qu'à la framboise bleue, et franchement, c'était infâme. Je préfère de loin le carré de dattes, dessert qu'on sert fréquemment dans les restaurants québécois, notamment chez Saint-Hubert. M'enfin, je le demandais toujours "sans sauce caramel s'il vous plaît" :)

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      1. Je n'ai pas encore vu ce parfum là chez Metro. Je testerai à l'occasion.

        Pour élargir un peu le sujet, ce qui est étrange et qui me frappe assez, c'est que les Québecois sont assez souvent convaincus de manger des recettes "ultra-traditionnelles" venant de tel ou tel pays, alors qu'en réalité la recette en question a été soit totalement inventée soit entièrement réadapté en Amérique (avec force sucre et gras) sans avoir jamais vu la couleur du pays auquel on lui attribue une filiation.

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    5. C'est léger comme tout: du lait sans graisse (partiellement écrémé??? 2% !!) et de la poudre de perlinpinpin!! Même pas d'oeufs, pas de farine... On doit crever de faim! :)

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      1. Le pudding est assez roboratif. Et si t'as vraiment faim, les fast-foods qui abondent sont là pour te remplir l'estomac de burgers, poutine et galvaude à t'en boucher les artères ;)

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    6. So on te passe commande, tu en rapportes en France? ^_^

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      1. Pour la place que ca prend, oui, je peux en ramener...

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      2. Bon, je t'en commande un vanille stp :)

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    7. Allons bon, et moi qui ne connaissais que la Jelly ! (mais si c'est pareil, je ne peux pas, c'est épidermique :-D) (et j'ai failli rater la mise à jour du lecteur de flux, moi !)

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      1. T'inquiète pas, j'ai d'autres monstruosités culinaires pour toi :D

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    8. Donne moi vite ton adresse pour que je t'envoie un bocal de foie gras !

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      1. Envoie moi du bon pinard aussi. Ca coûte un bras ici !

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    9. Personnellement je la prépare avec de l'eau pétillante. Les petites bulles de gaz carbonique restent prises dans la masse et après sur la langue ça pétille et c'est acidulé, c'est divin. J'aime bien y mettre des fruits, aussi. Genre rondelles de bananes dans la Jell-O fraise, ou bien morceaux de vraies framboises dans la Jell-O framboise.

      Par contre, celle que j'achète en Angleterre (ou au rayon britannique de mon supermarché) n'est pas vraiment à 0 kcal… C'est du vrai sucre, et la gelatine ce sont des vrais protides…

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